jeudi 20 février 2020

Propos centristes. France – «séparatisme» islamiste; déserts ruraux; «décarbonation» de l’industrie; fin des forages offshore; Cités éducatives; obstruction honteuse de LFI à l’Assemblée; Lagarde répond à ses détracteurs; fermeture de Fessenheim…

Voici une sélection, ce 20 février 2020, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

● Emmanuel Macron (Président de la République)
- C'est cette volonté que nous avons toutes et tous d'être Françaises et Français ensemble, de vivre sous le régime de lois que nous nous sommes donnés et que des représentants démocratiquement élus votent et d'y vivre librement. Il faut bien le dire, depuis maintenant plusieurs décennies, nous avons le sentiment dans notre pays que – puisque le sentiment, c'est une réalité – des fractures se sont installées. Le sentiment que la République n'était pas toujours au rendez-vous de ses promesses, quand on parle d'emploi, quand on parle d'éducation ou autre. Sentiment aussi qu'il y a des parties de la République qui veulent se séparer du reste, qui, au fond, ne se retrouvent plus dans ces lois, dans ses codes, ses règles que nous avons une partie de notre population qui se sépare du reste, en tout cas qui considérant peut-être qu'on l'a fait vivre longtemps derrière des murs, décide d'en bâtir de nouveaux et de le faire, c'est pour ça que toutes les choses se mélangent souvent dans notre débat public, au titre d'une religion dont elle déforme les aspirations profondes et en faisant de cette religion un projet politique et au nom de l'islam. Alors, face à cette réalité – parce que c'est ça ce que nous vivons, j'essaie de le dire de manière simple – face à cette réalité, je refuse le simplisme, je refuse une forme de naïveté qui consisterait à dire il n'y a pas de problème, circulez. Ça n'est pas vrai. Mais je refuse aussi une forme de stigmatisation qui consisterait à dire: “au fond, soyez quelqu'un de sérieux, soyez vraiment autoritaire. Dites-nous qu'il y a un problème avec l'islam en France. Ça soulagera tout le monde et ça ira mieux”. Non! Notre République, notre volonté de vivre tous et toutes ensemble méritent mieux que des discours simplistes. C'est plus compliqué, il faut cheminer ensemble sur cette voie, mais c'est ce à quoi je suis attaché et ce sur quoi je veux continuer de cheminer avec tous les acteurs rassemblés. 
- On parle souvent de laïcité, ça fait deux ans et demi qu'on me dit : Monsieur le président de la République faites-nous un cours sur la laïcité. J'ai parlé une bonne cinquantaine de fois au moins de laïcité. Le problème [du séparatisme islamique] n'est pas celui de la laïcité. C'est une faute de sens très profonde. La laïcité, c'est dans notre République la possibilité de croire ou de ne pas croire librement mais le devoir absolu de respecter les lois de la République, quelle que soit sa religion. C'est de ce fait la neutralité des services publics, des services publics, pas de la société. C'est ensuite la séparation entre l'Église et l'Etat, mais la possibilité libre pour chacune et chacun de pratiquer sa religion sans que cela vienne troubler l'ordre public, sans que cela vienne troubler le respect des lois de la République. C'est ça la laïcité. Ni plus ni moins. Il faut la faire respecter partout quand elle ne l'est pas. Mais il ne faut pas lui demander d'être l'instrument d'une bataille contre une religion ou d'une reconquête de territoires, ça n'est pas sa fonction.
- “La civilité”, c'est la manière d'être citoyen les uns avec les autres et donc, c'est la manière, en tant que citoyen, de respecter pleinement les règles de la République. Et là-dessus, nous ne devons avoir aucune complaisance. Dans la République, la femme est l'égale de l'homme et toutes les lois sont respectées. On ne peut accepter au nom d'une religion quelle qu'elle soit, qu'on vienne enfreindre ces lois. Dans la République, il y a un ordre public qui permet de vivre libre et qui doit être respecté. Quand on trouble l'ordre public, c'est-à-dire la quiétude de chaque citoyen, que ce soit au titre de quelque justification y compris quand elle est religieuse, on ne peut l'accepter. La République peut préserver cet ordre pour que chacun y soit libre. Au fond, nous avons un socle, des lois que nous nous sommes données et il en va de notre unité, c'est que la République se tienne selon ces lois, ces valeurs, ces aspirations communes.
- La République se manque à elle-même lorsqu'elle ne donne pas tous les droits à ses concitoyens, et en particulier lorsqu'elle ne leur assure pas tous les droits parce qu'ils vivent dans tel ou tel lieu de la République. Mais la République doit aussi exiger de tous ses citoyens tous ses devoirs et en particulier ceux de respecter les lois. Cette citoyenneté, elle est essentielle. C'est ce qui nous tient ensemble et c'est, je dirais, ce qui est notre commun au sein de la Nation. Ce commun n'est pas négociable et ce commun c'est véritablement ce qui constitue le socle de notre Nation française et de la République. 
- Il y a depuis plusieurs décennies au nom d'une religion non pas l'exercice simplement d'une religion, mais la volonté de ne plus respecter la loi chez certains, une manipulation du fait religieux qui, en utilisant ou bien la religion elle-même ou bien l'éducation, le sport, les activités associatives ou autres, consiste en quelque sorte à construire un projet de séparation de la République. Face à cela, je ne suis pas à l'aise avec le mot de communautarisme. Je vais vous dire pourquoi. Parce que nous pouvons avoir dans la République française des communautés. Selon le pays d'où on vient, chacun se revendique d'ailleurs selon la communauté à laquelle il appartient. Il y en a aussi selon les religions. Simplement, ces appartenances ne doivent jamais valoir soustraction à la République. Elles s'ajoutent en quelque sorte. Elles sont une forme d'identité en plus qui est compatible avec la République et il ne s'agit pas ici de les stigmatiser. On peut appartenir donc à une famille de pensée, on peut être attaché à une religion, on peut avoir des origines étrangères auxquelles on tient et qui relèvent d'une culture, d'un imaginaire, de choses qui sont importantes, tout en étant pleinement Françaises et Français et dans la Nation. Le problème que nous avons, c’est quand au nom d'une religion ou d'une appartenance, on veut se séparer de la République, donc ne plus en respecter les lois et donc qu'on menace la possibilité de vivre ensemble en République à cet égard, qu'on en sort soi-même, mais qu'on menace la possibilité pour les autres de le faire.
- Notre ennemi est, à ce titre, le séparatisme c'est-à-dire ce phénomène que nous observons depuis des décennies qui est une volonté de quitter la République, de ne plus en respecter les règles, d'un mouvement de repli qui, en raison de croyances et d'appartenance, vise à sortir du champ républicain et ça ce n'est pas acceptable. Dans la République, on ne peut pas accepter qu'on refuse de serrer la main à une femme parce qu'elle est femme. Dans la République, on ne peut pas accepter que quelqu'un refuse d'être soigné ou éduqué par quelqu'un parce que c'est une femme. Dans la République, on ne peut pas accepter la déscolarisation pour des raisons religieuses ou de croyance. Dans la République, on ne peut pas exiger des certificats de virginité pour se marier. Dans la République, on ne doit jamais accepter que les lois de la religion puissent être supérieures aux lois de la République. C'est aussi simple que ça. Et une fois que j’ai dit tout cela, il ne s’agit pas de stigmatiser quelque religion. Et ce que nous avons à faire n’est pas, comme je l’ai parfois entendu chez certains, un plan contre l’islam. Ce serait une faute profonde. Il y a des millions de concitoyens, françaises, français, qui croient, qui ne croient pas, des millions qui croient en l’islam et qui vivent selon les lois de la République et qui veulent vivre comme citoyens français. Ce que nous devons combattre c’est ce séparatisme que je viens d’évoquer et toutes les pratiques que je viens d’évoquer avec beaucoup de calme, avec beaucoup de détermination, avec beaucoup de respect. 
- La stratégie de lutte contre le séparatisme islamiste doit se construire autour de quatre lignes de force. La première c’est de reprendre le contrôle et de lutter contre les influences étrangères, en particulier à l’école et dans les lieux de culte. La deuxième, c’est de favoriser une meilleure organisation du culte musulman en France justement dans le respect de la laïcité et pour s’assurer du respect de toutes les lois de la République. Troisième ligne de force c’est de lutter avec détermination contre toutes les manifestations du séparatisme islamiste et du repli communautariste qu’il génère et qui contreviennent aux lois et règlements c’est-à-dire rentrer dans le détail et point par point, là où la loi est ambigüe, là où des pratiques se sont développées pouvoir y répondre avec beaucoup de calme. Et la quatrième ligne de force c’est de pouvoir partout ramener la République là où elle a un peu démissionné, où elle n’a pas toujours été au rendez-vous, où des difficultés sont apparues que nous n’avons su résoudre comme il se devait. En effet, le séparatisme se nourrit de l’absence dans certains territoires d’une offre alternative dans le champ social, sportif, périscolaire, sanitaire, culturel. Et donc il nous faut avec encore plus de force accompagner, renforcer les associations, les collectivités territoriales, les services de l’Etat qui depuis tant d’années d’ailleurs agissent en ce sens ensemble pour faire plus encore en matière de sport, de culture, d’éducation, d’accompagnement des familles, d’accompagnement dans le temps périscolaire, pour l’école je vais y revenir aussi sur ce point, de s’assurer que partout dans la République on lutte pour la méritocratie, pour l’accès à la bonne éducation, et à l’emploi. (…) C’est en tenant à mes yeux ces quatre lignes de force que nous pouvons avancer d’une manière crédible pour lutter contre une idéologie politique, ce séparatisme islamiste, qui en détournant une religion et au fond en manipulant beaucoup de représentations, en hystérisant aussi la société parce que le risque étant que toute la société se dise “le problème ce sont nos concitoyens musulmans” ce qui serait une énorme faute. Mais ce séparatisme islamiste est incompatible avec la liberté et l’égalité, incompatible avec l’indivisibilité de la République et la nécessaire unité de la Nation.
- Notre pays a à faire face à un défi qui n’est pas d’hier mais que nous avons trop longtemps refusé d’aborder dans toute sa complétude et peut-être aussi que nous avons voulu aborder simplement en stigmatisant ou en pointant la face la plus simple du problème, la partie émergée, ce qui rassurait une partie de la France parce qu’il en humiliait une autre. (…) Ces fractures que nous devons les résorber (…) avec beaucoup de force et d'engagement, en remettant l'autorité de l'Etat là où elle doit être, en remettant ses principes et le contrôle de ces principes là ils doivent revenir en changeant les lois de la République quand elles doivent être changées mais en engageant aussi nos moyens, notre action là où la République doit revenir avec plus de force.
- La République, c'est la liberté, l'égalité et la fraternité. C'est un ordre, un ordre public, pas celui d'un clan, pas celui d'un parti. Ce sont des règles, des devoirs et aussi des droits. Et donc ce que nous avons à faire, c'est d'apprendre ou de réapprendre, en effet à tous nos concitoyens à devenir pleinement citoyennes et citoyens, avec beaucoup d'humilité, parfois beaucoup de fermeté pour celles et ceux qui le méritent et beaucoup de patience, beaucoup de patience et de fraternité. Je pense qu'on peut être fraternellement autoritaire dans notre pays. Je ne crois pas au discours qui stigmatise, qui se cabre en disant ici, ça va mal. Il faut leur apprendre à être Français. Tout le monde a envie d'être pleinement Français.
[Attentats en Allemagne] Une immense tristesse et mon plein soutien à l’Allemagne face à cette attaque tragique. Nos pensées vont aux victimes et aux familles en deuil. Je suis aux côtés de la Chancelière Merkel dans ce combat pour nos valeurs et la protection de nos démocraties.

● Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Edouard Philippe (Premier ministre)
- L’État s’engage pour améliorer la vie quotidienne dans nos campagnes. Transports, santé, commerces de proximité, services publics, sécurité.
- Il y a deux ans, beaucoup avaient accusé à tort le Gouvernement de vouloir fermer des petites lignes ferroviaires. Nous signons aujourd’hui un partenariat avec la région Grand Est qui permettra de donner un avenir à ces petites lignes.
- Pour lutter contre les déserts médicaux et inciter les jeunes médecins et les étudiants en médecine à s’installer dans les territoires ruraux, nous cofinançons l’installation de 600 médecins généralistes là où il en manque.
- Nous voulons lutter sans la moindre complaisance contre les actions, parfois très violentes, dirigées contre les agriculteurs. Nous devons garantir à tous la paix publique : ceux qui nous nourrissent y ont droit, comme les autres.
- Il n’y a pas lieu d’opposer deux France, celle de l’agriculture et celle de l’industrie : il y a l’avenir de la France, qui doit être résolument européen et écologique. Cet avenir, c’est bien dans nos territoires ruraux qu’il s’écrit.
- France Services, ce sont des structures où chaque concitoyen peut trouver un interlocuteur près de chez lui pour le guider dans ses démarches. 80% d'entre elles se trouvent en territoire rural. Objectif en 2022 : une structure France Services dans chaque canton rural.
- La première priorité de notre agenda rural, c’est le soutien aux commerces de proximité. Nous ouvrons de nouvelles exonérations fiscales aux petits commerces dans les communes de moins de 3500 habitants.
- Il y a cinq fois moins de licences IV en France aujourd’hui qu’en 1960 : c’est autant de cafés qui ont disparu. Pour redynamiser nos campagnes et préserver ces lieux de vie, nous créons 10 000 nouvelles licences gratuites pour les petites communes.
C’était un engagement du président de la République : j’ai signé le décret imposant l’arrêt de la centrale de Fessenheim. C’est une première étape dans la stratégie française de rééquilibrage entre l’électricité d’origine nucléaire et celle d’origine renouvelable.

Christophe Castaner (ministre de l’Intérieur)
- En pensée avec le peuple allemand, tragiquement endeuillé à Hanau. Solidarité avec les familles et les proches des victimes de ces attaques odieuses.
- Au delà de la question du séparatisme islamiste, il y a la question des ingérences et influences étrangères sur notre sol. Les « imams détachés » qui viennent de pays étrangers prêchent souvent dans leur langue d'origine : il sera mis fin à ce dispositif.
- La République est une et indivisible. Nous devons mener le combat contre le séparatisme islamiste avec et pour les musulmans.
- Depuis deux ans nous avons travaillé sur 15 quartiers dont étaient issus des « candidats au jihad » pour mener une action en profondeur contre le séparatisme islamiste. Cette méthode qui a produit des résultats concrets a été étendue à l'ensemble du territoire en novembre dernier.

Jean-Yves Le Drian (ministre des Affaires étrangères)
[Nouveau plan de paix pour le Proche-Orient] Nous sommes prêts à accompagner tous les efforts de paix sous réserve qu'ils s'inscrivent (...) dans le cadre du droit international.

Florence Parly (ministre des Armées)
- A Paris, Allemagne, Espagne et France entérinent leur décision de développer le démonstrateur du futur avion de combat européen, avec pour objectif un premier vol en 2026.
- Avec la coalition contre Daech, nous avons un objectif : anéantir Daech durablement. Nous l’affirmons pleinement avec le déploiement du groupe aéronaval en Méditerranée orientale. La lutte contre le terrorisme est notre première priorité à tous. Les marins de la mission Foch ont rejoint leurs frères d’armes de l’opération Chammal qui contribuent depuis plus de 5 ans à ce combat. Frapper Daech et protéger les Français, c’est leur quotidien. Je leur ai rendu hommage.

Bruno Le Maire (ministre de l’Economie et des Finances)
- Le Pacte productif sera un pacte environnemental. Il doit concilier reconquête industrielle et décarbonation de notre économie. Ce sera aussi un pacte pour le plein emploi : tous les investissements que nous réalisons contribueront à créer les emplois de demain.
- Pour nos aides à l'exportation, nous mettrons en place un bonus pour soutenir davantage les investissements verts des entreprises françaises à l'étranger.
La France plaide pour la mise en place d'une taxe carbone aux frontières de l'UE afin de réduire l'empreinte carbone de nos importations.
- La France doit être exemplaire dans la lutte contre le réchauffement climatique mais elle ne représente que 1% des émissions de CO2 mondiales. C'est pourquoi avec ce Pacte productif nous voulons aussi agir à l'échelle internationale.
- Partons du constat. Avec l'Accord de Paris, nous devons réduire nos émissions de CO2. En 2015, les émissions de l'industrie française se sont élevées à 81,5 millions de tonnes (Mt) de CO2, soit 18% des émissions de notre pays. L'industrie doit réduire ses émissions de CO2 à 53 Mt d'ici 2030, objectif fixé dans la stratégie nationale bas carbone. Mais en poursuivant sur le rythme actuel, elle n'y parviendra pas. Le Pacte productif doit donc permettre d'accélérer la décarbonation de notre industrie. En complément de ce que nous avons déja mis en place depuis près de 3 ans, plusieurs options sont actuellement à l'étude : 1. Une aide fiscale aux investissements des entreprises pour décarboner leur production. 2. L'Etat investira dans une dizaine de marchés-clés pour réussir la transition écologique. L'industrie est une partie de la solution climatique puisque c'est elle qui créera des technologies décarbonées (capture de CO2, hydrogène vert, batteries électriques européennes etc.). 3. L'utilisation des marchés publics pour que les clauses intègrent davantage les enjeux environnementaux.
- A partir du 1er juin, toutes les auto-écoles de France devront proposer un contrat-type pour le permis de conduire. Il offrira plus de clarté et permettra de mieux comparer les offres. Nous voulons rendre le permis moins cher et son obtention plus rapide. L’objectif du contrat-type du permis de conduire est simple : offrir plus de clarté pour faire jouer la concurrence au bénéfice des auto-écoles qui offrent le meilleur service, au meilleur prix et respectant le droit. Il sera mis en place dès le 1er juin 2020. Ce contrat-type s’inscrit dans un plan plus général annoncé par Edouard Philippe pour rendre le permis de conduire moins cher de 30% et son obtention plus rapide. Un permis de conduire trop cher dont l’obtention est trop lente est une barrière à l’emploi, surtout pour les jeunes.
- Que ce soit pour le permis, Signal Conso ou les abus liés au démarchage téléphonique, la volonté du gouvernement est de mieux informer et protéger les Français dans leur consommation tout en assurant une concurrence loyale pour les entreprises qui appliquent les règles.
- La stratégie numérique de la Commission européenne permettra à l'Europe de renforcer sa souveraineté technologique et de développer une IA européenne compétitive au niveau mondial.
- Très bon entretien avec Margrethe Vestager [vice-présidente de la commission européenne, chargée de la Concurrence]: échange sur l'opération Alstom-Bombardier Transport qui renforce l'industrie ferroviaire européenne, travail en commun sur la réforme de la politique de la concurrence et volonté commune de défendre notre souveraineté numérique.

Elisabeth Borne (ministre de la Transition écologique et solidaire)
- J’ai refusé avec Bruno Le Maire de prolonger le permis de recherche d’hydrocarbures en mer au large des îles Éparses. Avec la loi de 2017 qui interdit tout nouveau permis, cette décision acte la fin définitive des forages offshore en France.
- Voilà ce qui nous distingue Yannick Jadot en matière d’écologie : je ne me contente pas de donner des leçons, je veux que ça marche. Nous allons doubler l’éolien et quintupler le solaire en 10 ans. Cela empêche-t-il de vouloir un déploiement harmonieux localement ? Soyons constructifs.
- L’écologie, c’est d’abord une affaire de solidarité. Les aides à la rénovation énergétique, c’est faire baisser les factures et les émissions de gaz à effet de serre.
- Le premier réacteur de Fessenheim sera mis à l'arrêt samedi. C'était un engagement d'Emmanuel Macron. C'est un moment historique pour notre politique énergétique, cohérent avec nos objectifs : baisse de la part du nucléaire, augmentation de la part de renouvelable, fin des centrales à charbon.

Jean-Michel Blanquer (ministre de l’Education)
- Les cités éducatives deviennent une réalité dans toute la France. Nous agissons sur les facteurs sociaux de la réussite scolaire:
- Investir plus dans l’éducation dans toute l’Europe! À Bruxelles pour défendre une ambition budgétaire et qualitative pour l’éducation. Pour un doublement des programmes Erasmus. Et pour une vision partagée de « l’investissement positif » qu’est l’éducation. Fort consensus.
- L’éducation artistique et culturelle est essentielle tout au au long du parcours scolaire de chaque enfant. Avec la création de l’Institut des hautes études de l’éducation artistique et culturelle à Guingamp nous nous donnons un outil de formation des professeurs exceptionnel.
- [Réforme des retraites] Mon discours est ce qu'il y a de plus bienveillant pour les professeurs. Oui, la société doit mieux payer ses professeurs et ce qui va se passer, ce ne sont pas des clopinettes.

Olivier Véran (ministre de la Solidarité et de la Santé)
Je suis allé à la rencontre des soignants qui prennent soin de nos aînés en perte d'autonomie à leur domicile. J'ai annoncé 20 millions d'euros supplémentaires dès aujourd'hui, avant une grande loi sur l'autonomie présentée cet été.

Didier Guillaume (ministre de l’Agriculture)
Il faut absolument réussir à réduire les taux de sel et de gras. (…) L’Anses va nous rendre un rapport d’ici l’été. (…) Le Nutri-Score permettra de qualifier la qualité de l’ensemble de ces produits.

Jacqueline Gourault (Ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales)
France Services est la promesse à horizon 2022 d’être accueilli, dans chaque canton rural, en un lieu unique par des personnes formées qui vous écoutent et vous accompagnent dans vos démarches du quotidien.

Franck Riester (ministre de Culture)
- Chaque jeune doit être conscient que la trace numérique qu'il laisse peut avoir des conséquences sur son avenir. Mais avant tout, il nous faut travailler avec tous les acteurs pour mieux protéger la vie privée des Français.
- Le gouvernement est déterminé à lutter de toutes ses forces contre le séparatisme islamiste. Les mesures annoncées hier par Emmanuel Macron constituent une première étape. Il y en aura d'autres.
- La culture contribue au rayonnement de la France. Avec le projet de loi Audiovisuel, nous allons donner à nos acteurs nationaux les moyens d'être des champions et nous allons créer un cadre qui permettra l’intégration vertueuse des nouveaux acteurs au bénéfice de la diversité culturelle.

Muriel Pénicaud (ministre du Travail)
La baisse du chômage est une très bonne nouvelle. Elle doit bénéficier à tous. C'est notre combat avec l'«Inclusive tour» pour favoriser le recrutement des personnes en situation de handicap, d’exclusion ou qui ont eu un accident de la vie.

Julien Denormandie (ministre de la Ville et du Logement)
- Avec 100 millions€, les 80 cités éducatives sont le programme le plus ambitieux pour les quartiers prioritaires depuis la rénovation urbaine. Ces budgets font de l'éducation notre priorité pour la réussite républicaine de tous.
- Le séparatisme se nourrit de l'absence, dans certains territoires, d'une offre alternative. Dans le champs social, sportif, périscolaire, culturel, sanitaire. Il nous faut avec encore plus de force accompagner, renforcer, les associations et collectivités territoriales.

Frédérique Vidal (ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’innovation)
La création de l'INSEAC [institut de formation pour l'éducation artistique et culturelle] est un message fort qui s'inscrit dans l'impératif de garantir l'accès à tous et dans tous les territoires à l'enseignement supérieur et à la recherche.

Amélie de Montchalin (secrétaire d’Etat aux Affaires européennes)
- Nous voulons une Europe forte, et qui s’en donne les moyens. Nous ne nous résignerons pas à une Europe au rabais!
- À un moment il faut mettre des moyens dans le projet européen. Avec Emmanuel Macron nous ne voulons pas d'une Europe au rabais, d'une petite Europe, avec des petits moyens et des petites ambitions.
- Contre les manipulations des élections, comme on a vu à Paris, la solution est européenne. Le Président a proposé dès mai dernier la création d'une agence européenne pour la protection des démocraties, qui permette de lutter à 27 contre les cybermenaces. Il y a urgence.
- La PAC ce n'est pas has been. Aucune puissance digne de ce nom n'importe sa nourriture. Nous allons tout faire pour que les agriculteurs aient le même budget, et même davantage! On ne peut pas leur demander de faire plus en leur donnant moins.
Nous entrons dans une nouvelle négociation Brexit, celle de la relation future. Nous ne céderons à aucune pression sur le calendrier. Nos citoyens, nos entreprises, nos agriculteurs, ne comprendraient pas qu'on nous impose un concurrent déloyal pour respecter une date limite.
- [Budget européen] Nous serons très attentifs à la politique agricole commune. Notre objectif est d’avoir au minimum la même enveloppe en euros courants sur la période de 2021-2027 que celle dont nous disposons dans le budget actuel. On ne peut pas demander aux agriculteurs d’innover, de modifier leurs méthodes de production et d’investir tout en leur donnant moins. Sur la cohésion, nous aurons une attention particulière sur les régions ultrapériphériques (les territoires d’outre-mer) où les moyens envisagés sont insuffisants. Plus largement, nous n’accepterons pas d’avoir un fonds européen de défense à 7 milliards d’euros. Sur le changement climatique, nous souhaitons aussi augmenter la part des dépenses dédiées, au-delà de 25%, contre 20% aujourd’hui. Il faut également flécher davantage de moyens vers la biodiversité et la lutte contre la pollution.
- [Budget européen] Les rabais représentent au total 40 milliards d’euros. Il est inimaginable que l’on reparte pour sept ans avec ces rabais. La France ne va pas indéfiniment payer ces ristournes et indéfiniment accepter un système qui conduit à rester dans une logique de strict retour monétaire où chacun considère qu’il doit retrouver son chèque, comme disait Margaret Thatcher. Derrière ces rabais, il y a la vision d’une Europe à la carte dans laquelle chacun fait son marché.
- [Budget européen]Quand la Commission explique que l’Europe doit être géopolitique, tout le monde applaudit des deux mains. Quand il faut mettre de l’argent pour cela, certains sont aux abonnés absents. L’Europe qui fait des discours sans avoir de résultats à la fin, c’est l’Europe qui se détruit. J’appelle cela le délitement pernicieux. Les pays dits frugaux (Pays-Bas, Suède, Danemark et Autriche) veulent limiter l’enveloppe globale à 1% du revenu national brut européen. Sous prétexte que le Royaume-Uni a quitté l’Union, ils proposent d’être moins ambitieux et nous expliquent qu’il faut moderniser le budget en réduisant ce qu’ils appellent les «anciennes» politiques. La PAC n’est pas une ancienne politique. C’est une politique de souveraineté car aucune puissance digne de ce nom n’imagine importer sa nourriture. La France ne veut pas d’un projet européen au rabais. L’Europe ne peut être moins ambitieuse, moins souveraine et moins solidaire. La France, qui est un contributeur net, est prête à participer à cette ambition et à y mettre les moyens. Ce sera le discours que tiendra le président lors de ce sommet.
- [Budget européen] Si notre seule boussole collective, c’est 1% sur le budget européen, 3% sur les déficits publics et 60% sur la dette, alors le XXIe siècle ne sera pas européen, nous passerons à côté de notre histoire et l’Europe sortira du tableau. Il n’est pas question d’augmenter les impôts des Français. C’est pour cela que nous soutenons le principe des ressources propres qui nous permettrait de sortir de nos chicaneries comptables et de faire payer des acteurs qui échappent aux taxes, notamment les importateurs de plastique non recyclable ou les géants du numérique. Nous pouvons aussi utiliser d’autres leviers de financement, comme la BEI (Banque européenne d’investissement), comme le propose Charles Michel, ou la mobilisation de l’épargne privée. Le débat sur le budget ne doit pas se limiter aux chiffres, nous voulons une vraie stratégie pour l’investissement en Europe.

Cédric O (secrétaire d’Etat chargé du numérique)
La plainte en ligne, le parquet numérique, la proposition de loi Cyberhaine sont des éléments essentiels pour faire respecter le droit en ligne. Mais nous devons aller plus loin, mieux former les policiers et les magistrats et améliorer la coopération internationale pour identifier les auteurs. La levée de l’anonymat n’est pas la bonne solution. Je ne pense pas que notre société ait besoin de plus d’inquisition. Ce dont nous avons besoin, c’est de faire appliquer la loi, en ligne comme hors ligne, et de sanctionner effectivement ceux qui ne la respectent pas.

Gabriel Attal (secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education)
Séparatisme, fractures, inégalités : face à ces maux qui traversent la société, nous croyons à une éducation populaire renforcée et réinventée. Bravo aux MJC qui la font vivre partout sur le territoire.

Agnès Pannier-Runacher (secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances)
- Nous devons être capables de concilier écologie et économie. Alors que notre outil de production a une empreinte carbone moindre que beaucoup d’autres pays, il est absurde d’importer des produits à forte empreinte environnementale et de fermer des usines en France.
- C’est toute la logique que nous souhaitons développer dans le cadre du Pacte productif dont l’objectif est le plein emploi en 2025 tout en conjuguant production et décarbonation de notre économie.

Brune Poirson (secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire)
- [Fermeture de Fessenheim] C'est une nécessité, nous devons baisser la part du nucléaire dans le mix énergétique français. À l'image de l'écologie que nous portons, nous, nous faisons les choses.
- Les Français n'avaient pas conscience à quel point notre vie est envahie par le plastique à usage unique (...) Toute la chaîne alimentaire repose sur des emballages plastiques que l'on a quelques secondes dans nos mains et qu'on jette.

Christelle Dubos (secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Solidarité et de la Santé)
La pension alimentaire c’est en moyenne 170€ par enfant. On voit bien le trou que ça représente dans un budget quand elle n’est pas payée.

Jean-Baptiste Djebbari (secrétaire d’Etat aux Transports)
La fermeture des petites lignes ferroviaires n’est pas une fatalité ! Elles joueront un rôle central dans la mobilité de demain. C’est le cas de la ligne Epinal - Saint Dié des Vosges en cours de rénovation et qui rouvrira en 2022.

Sibeth Ndiaye (porte-parole)
- Vive émotion après les événements de Hanau. Mes pensées vont à toutes les victimes et à leurs proches, à l’ensemble de la population de Hanau et à l’Allemagne touchées au cœur. Restons unis face aux idéologies qui ne cherchent qu’à semer la haine et la division.
- C'etait une promesse de campagne. Le décret imposant la fermeture de Fessenheim a été signé ce matin par Edouard Philippe Cette fermeture symbolise notre engagement à réduire progressivement à 50% la part de l'énergie nucléaire dans notre modèle énergétique d'ici 2035.

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

Richard Ferrand (président de l’Assemblée nationale)
- [Obstruction de LFI avec dépôt d’amendements sur la réforme des retraites] A ce rythme, 1643 heures de séance seront nécessaires pour terminer la seule loi ordinaire soit, si l'Assemblée siège du lundi au dimanche soir (...), 150 jours de séance.
- Au nom de la représentation nationale, j’exprime notre émotion et notre compassion face aux fusillades meurtrières qui se sont produites à Hanau. Je fais part de toutes nos condoléances aux familles des victimes, et de notre solidarité à l'égard du peuple allemand.

Stanislas Guerini (délégué général)
- [Obstruction de LFI avec dépôt d’amendements sur la réforme des retraites] Ce qu'il se passe à l'Assemblée nationale est indigne pour la démocratie. Il y a une volonté de mettre le débat par terre. J’ai honte pour le débat démocratique.
Toutes mes pensées accompagnent le peuple allemand et les proches des victimes après la terrible attaque de Hanau. Par delà les frontières, faisons bloc contre tous ceux qui veulent mettre à terre nos démocraties et diviser nos sociétés. Soyons unis pour les faire échouer.
- Agnès Buzyn rassemble. Elle mettra fin aux clivages entre droite et gauche qui ont abimé Paris.

Gilles Le Gendre (président du groupe à l’Assemblée nationale)
- [Obstruction de LFI avec dépôt d’amendements sur la réforme des retraites] Après trois jours de débat, nous en sommes toujours à l'article 1. Ce matin, seulement deux amendements ont été étudiés en séance publique. Il en reste plus de 36 000. Nous appelons les 33 députés qui sabotent le travail des 544 autres à respecter l’Assemblée Nationale.
- [Obstruction de LFI avec dépôt d’amendements sur la réforme des retraites] Vous ne voulez pas de ce débat, il vous fait peur car nous avons les moyens de contrer vos arguments. Vos manœuvres d’obstruction dépassent le seul sujet des retraites. Elles engagent notre responsabilité de députés et abîment gravement l'Assemblée Nationale.

Aurore Bergé (porte-parole)
Notre rôle, c'est que tous les enfants aient accès aux œuvres et aux artistes pendant leur scolarité.

Marie Lebec (députée)
Les oppositions ne veulent pas étudier le fond du texte et transforment l'Assemblée en cour de récréation. Face à cette irresponsabilité, nous sommes plus que jamais déterminés à démontrer l'importance du système universel de retraite pour les Français.

Monique Limon (députée)
Nous sommes fiers de pouvoir participer à la refonte de notre système de retraite, qui redonnera confiance aux bénéficiaires de demain en la possibilité d’une retraite fondée sur les principes d’une meilleure redistribution, durable, plus juste et plus égalitaire.

●MoDem
Patrick Mignola (président du groupe à l’Assemblée nationale)
Alors donc, 49.3 ou 3.49 ? L’opposition LFI et PCF veulent nous pousser à un 49.3. Mais ce serait plutôt un 3.49, un 49.3 à l’envers, pour éviter le sabotage par les oppositions. La majorité, elle est soudée autour du projet Retraites.

Sarah El Hairy (porte-parole)
- La vie privée doit rester privée. C'est un droit, une ligne qui ne doit pas être franchie même dans l'adversité politique. Nous devons tous être vigilants pour ne pas dépasser cette limite. Nos débats seront alors de meilleure qualité.
- Mes chers concitoyens, connectez vous sur l’Assemblée Nationale. La scène sera douloureuse pour la démocratie Mais vous verrez le visage de cette opposition qui s'attaque aux fondements du Parlement La tyrannie de la minorité ne passera pas dans notre République.
- En faisant le choix de la lutte contre le séparatisme islamiste, Emmanuel Macron choisit la voie républicaine pour s'attaquer ce mal qui ronge notre unité. Aucune stigmatisation mais aucune complaisance et déjà des actes.

●UDI
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ne sont pas retranscrits]

[Communiqué: Écoles radicalisées : la loi Gatel fait déjà effet]
Considérant qu’il était de la responsabilité de l’État de protéger nos enfants contre l’endoctrinement, l’amateurisme, l’insuffisance pédagogique, les phénomènes sectaires, voire la radicalisation religieuse, la vice-présidente de l’UDI Françoise Gatel avait fait adopter en 2018 une loi visant à mieux encadrer les écoles privées hors contrat.
“Ouvrir une école est plus facile qu’ouvrir un pressing !” expliquait alors la sénatrice pour justifier la nécessité de mieux encadrer l’ouverture de ces établissements.
“Les lois qui régissent l’ouverture des écoles dites hors contrat datent de 1850 et de 1919 Leurs contenus ne permettent pas de les faire fermer, même lorsque leurs enseignements sont largement incompatibles avec les lois et les valeurs de la République” justifiait elle.
La loi Gatel a permis de renforcer considérablement le contrôle du maire et des services de l’État dans le contrôle de l’ouverture des écoles privées hors contrats et d’élargir la liste des motifs d’opposition. Elle a également instauré un contrôle annuel de chaque établissement hors contrat. Dans le cas où l’un des enseignements dispensés est contraire à la moralité ou aux lois françaises, le préfet et le procureur de la République en sont rapidement avertis.
De plus, la loi Gatel a permis d’étendre aux directeurs et enseignants du second degré les conditions d’âge, de nationalité et de capacité requises pour exercer leur fonction. Ces dernières n’existaient alors que pour les enseignants du second degré technique.
Enfin, la loi Gatel a établi l’obligation, pour un directeur d’établissement de second degré privé, d’une expérience minimale de cinq ans en tant que professeur ou surveillant dans un établissement scolaire.
Deux ans après, les premiers résultats sont clairs et nets et témoignent des effets positifs de la loi Gatel dans la lutte contre les écoles radicalisées.
L’ouverture de 50 écoles suspicieuses a pu être empêchée : selon les chiffres récemment transmis par le Ministère de L’Éducation Nationale, sur les 163 déclarations d’ouverture dont l’instruction était achevée, 27 dossiers se sont vus opposer un refus d’ouverture (soit plus de 16 %) et 24 établissements ont renoncé à ouvrir.
“ Dorénavant, la qualification insuffisante du directeur d’établissement, un financement douteux, une absence d’accessibilité du bâtiment ou un motif tenant à l’ordre public peuvent être invoqués pour s’opposer à l’ouverture d’une école hors contrat. C’est une grande avancée” indique Françoise Gatel.
Le ministère indique également que 335 établissements ont été inspectés. Si la majorité n’ont fait l’objet que de simples recommandations, 70 d’entre eux ont été mis en demeure pour des manquements graves.
La sénatrice précise cependant que “ le suivi dans le temps, avec un second contrôle obligatoire s’avère essentiel pour endiguer des pratiques contraires aux valeurs de la République. Cette phase de contrôle est primordiale et le ministère de l’éducation nationale doit la renforcer.”


Jean-Christophe Lagarde (président)
Ceux qui s'amusent de me voir cloué au pilori, ce sont les islamistes, qui savent que je suis leur ennemi et qui votent contre moi. Ma réponse aux accusations hallucinantes contre lesquelles j'engage des poursuites judiciaires.
[Droit de réponse de M. Jean-Christophe Lagarde au Point]
Votre journal a, la semaine dernière, fait sa Une sur « Ces élus qui ont vendu leur âme » illustrée par une de mes photos me présentant ainsi à vos lecteurs comme l’illustration la plus aboutie du « communautarisme, du pacte avec des voyous ou des islamistes ».
Il est difficile d’accabler davantage un élu de la République en lui prêtant des accusations aussi graves.
Il semble que votre journal ait décidé de reprendre sans aucune réserve le contenu d’un livre rédigé par Madame Eve Szeftel à qui votre journal ouvre ses colonnes en procédant à son interview et en citant des extraits dudit livre.
Aux termes de longs développements, vos lecteurs ont donc, comme seule vision de mon action politique, d’être un complice du gang des barbares, un allié des salafistes, et le parrain de tous les voyous de Bobigny. Rien de moins !
La gravité de cette mise en cause m’oblige à répondre factuellement à la somme d’accusations mensongères et d’absurdités en tout genre que Madame Eve Szeftel semble affirmer dans son interview et son ouvrage.
Rien n’a de sens. Ni le mobile qui m’est prêté, à savoir la conquête impérative de Bobigny, ni même les faits qui ne sont que la reprise servile de ragots et rumeurs savamment entretenus par des opposants politiques à Bobigny, dont Madame Szeftel est une intime.
D’une part, il est prétendu qu’en qualité de député de la Seine-Saint-Denis ayant eu «une victoire fragile», j’aurai un besoin vital de faire chuter le bastion communiste de Bobigny pour conforter mon mandat quitte pour cela à employer les pires méthodes.
C’est juste oublier qu’entre 2002 et 2014 j’ai été confortablement réélu deux fois député avec 59,87% en 2007 et 56,73% en 2012 (en pleine vague Hollande), la ville de Bobigny étant alors tenue d’une main de fer par le Parti communiste. Pour couronner le tout, après la chute du PC de Bobigny je ne réalise en 2017 que 2595 voix sur cette ville tout en emportant la circonscription de plus de 6209 voix…
Même sans aucune voix à Bobigny j’aurais donc été réélu très largement.
Il est donc difficile de prétendre que je serais un politicien aux abois prêt à toutes les compromissions pour gagner des voix à Bobigny.
On me décrit ensuite comme un proche de l’horrible gang des barbares dont l’un des criminels a grandi dans une des cités de Bobigny, la cité Paul Eluard. Il est même invoqué que cela serait «le pacte dans le pacte» (sic) !
Tout ça sous prétexte que j’ai reçu deux fois entre 2010 et 2012 un femme qui présidait une association de soutien scolaire qui a pignon sur rue depuis 25 ans (dans un local confié par la municipalité PC), que j’ai accordé deux subventions de ma réserve parlementaire à cette association (8000 et 2000€), puis que je suis intervenu en 2013 (comme pour tant d’autres administrés) pour sa demande de logement en souffrance depuis 3 ans et demi, dossier où elle était présentée comme mère célibataire en situation d’hébergement.
Comme tout le monde, je n’ai appris qu’à l’été 2014 par un tract anonyme, que son conjoint et père de son enfant était un des membres de ce gang de sinistre mémoire. Comment aurais-je pu le savoir avant alors que cela n’était pas de notoriété publique ?
Précédemment la Municipalité PC ne lui avait d’ailleurs pas retiré le local dans lequel elle conduisait ses activités associatives. J’ignorais même le nom de ce criminel jusqu’à ce tract, et encore plus qu’il ait grandi Bobigny. Je n’ai jamais connu cette proximité,  et ne crois pas qu’elle ait jamais été mis en cause dans l’horrible meurtre d’Illam Halimi ? Bref, on tient comme la preuve de ma complaisance le fait qu’une personne que j’ai reçue deux fois ait été proche d’un criminel dont j’ignorais tout.
Autre absurdité, la « journaliste » dénonce une photo utilisée en 2014 pour illustrer mon calendrier de vœux à mes concitoyens, au motif que la même personne y figurait voilée. Je répète que début 2014, tout le monde ignorait ses liens avec un individu incarcéré. Elle n’est connue que comme responsable associative. Mais surtout vous oubliez de dire à vos lecteurs que sur cette photo elle est la seule femme voilée, qu’à ses côtés se trouvent des femmes musulmanes habillées classiquement, des laïques, des membres connus de la communauté catholique et plusieurs personnes portant la kippa. Loin des accusations de communautarisme, cette photo se voulait l’illustration de la capacité de vivre ensemble, alors que la précédente Municipalité opposait les uns aux autres. Pour la petite histoire, cette photo a été prise dans la salle sociale de la synagogue de Bobigny…
Autant de précisions qui mettent à néant le prétendu lien avec le gang des barbares.
Tout aussi absurdes sont les accusations de clientélisme communautaire et de double langage. J’ai défendu avec virulence la reconnaissance du génocide arménien et la pénalisation de sa négation. Chacun peut voir que je défends nos alliés kurdes face à M. Erdogan et aux trahisons américaines. Et pourtant, il y a beaucoup plus de franco-turcs que d’arméniens kurdes dans ma circonscription.
Elles peuvent déplaire, mais je défends des convictions.
Tout comme lorsque j’ai voté pour le mariage gay, ce qui me vaut la rancune des salafistes, dont me prétendez proche. J’ai également empêché un groupe intégriste de prendre de force le contrôle de la mosquée de Drancy parce que selon eux son imam serait «l’imam des juifs». Vous chercheriez en vain à Drancy, que j’ai gérée pendant 17 ans, une quelconque concession à des revendications religieuses dans les cantines, la piscine, les activités associatives, etc…. Et pourtant la demande, en réalité bien plus faible que les fantasmes que vous nourrissez chez vos lecteurs, existe ponctuellement. Même si j’étais à l’étranger le jour du vote, j’ai toujours assumé mon opposition publique et claire à la loi de 2004 interdisant les signes religieux à l’école pour deux raisons. La laïcité impose la neutralité aux agents des services publics, pas à leurs usagers. Mais surtout, cette loi votée a eu pour conséquence de multiplier les écoles religieuses hors contrat et sous contrat. En privant ces enfants d’un enseignement laïque, je continue à penser que nous n’avons pas fait progresser la République et la laïcité.
Je suis d’ailleurs révolté par la thèse défendue par mon accusatrice. En effet, à suivre son raisonnement, pour obtenir les voix de la communauté musulmane de Bobigny, il aurait fallu pactiser avec le gang des barbares. A-t-elle bien réfléchi à ce que signifiait sa thèse ? Nos concitoyens musulmans seraient donc incapables du moindre raisonnement individuel et ne voteraient qu’en fonction de leur religion… Et pire, les musulmans seraient séduits par le crime atroce perpétré par le gang des barbares???
Enfin, quelle est cette fable sur les « décoloniaux » ? Le cabinet « Studio Praxis » évoqué n’a jamais été missionné ou utilisé pour la campagne électorale de 2014, un mensonge de plus. Mais, au fond, on me reprocherait d’avoir un discours invitant les citoyens issus des immigrations à se présenter eux aussi aux élections, à participer aux directions municipales, à s’investir pleinement dans la vie collective. Oui c’est vrai et je l’assume pleinement.
Souvent les médias déplorent la faible participation civique dans les quartiers populaires, dont les habitants ont des origines très variées. Mais manifestement les intégrer dans des listes qui mélangent « gaulois » et origines diverses serait un crime aux yeux de mes détracteurs. Il n’y a pourtant pas de meilleur moyen d’éviter la tentation de repli communautaire que constitueraient de telles listes, que d’intégrer dans des listes des citoyens français de diverses origines, à l’image de la population de leurs villes. Non pas à raison de leurs origines, mais de leur citoyenneté française qui se développe bien mieux ainsi pour le bien de tous, que dans l’abstention ou le repli. Qui refuse de la voir?
Qui a donc voulu me réduire au silence par ce coup monté ?

●Mouvement radical

[Communiqué: Réaction au Plan de lutte contre le séparatisme: Il faut un investissement massif pour nos territoires délaissés et réformer la loi de 1901!]
Le Mouvement Radical se félicite que le gouvernement se saisisse concrètement du grand chantier de la «reconquête républicaine» et de la lutte contre le repli communautariste.
Il regrette toutefois les annonces timides pour s’attaquer à la racine du mal : nos territoires délaissés. Pour renouer avec les quartiers « oubliés » de la République, il faut encourager la mixité sociale en y apportant une diversité d’offres immobilières pour en changer progressivement le peuplement, instaurer une nouvelle politique des loyers dans le parc social, et ramener de l’activité économique et de l’emploi dans ces quartiers en répondant à deux questions centrales : les services publics et le transport. Seul un investissement massif de l’Etat et de tous les acteurs de la Nation permettra de rétablir une égalité républicaine réelle, comme l’avait préconisé Jean-Louis Borloo en 2018.
Les Radicaux attendent également des mesures fortes pour une application intransigeante du principe de laïcité dans l’espace public, indispensable au bien vivre ensemble. Former des imams en France pour ne plus faire appel aux imams détachés peut être une amorce de réponse dans la lutte contre la radicalisation islamiste. Mais pour Laurent Hénart, Président du Mouvement Radical : « Il faut agir au-delà des lieux de culte et des associations cultuelles. Il faut s’attaquer à l’infiltration du prosélytisme religieux dans le monde associatif. C’est pourquoi nous demandons une réforme de la loi de 1901».
S’il est indispensable de soutenir les associations qui ont un rôle essentiel dans la vie de la cité, tout financement public doit s’accompagner d’une exigence sur les valeurs qu’elles diffusent.
Rappelons également que les travaux de la commission d'enquête sénatoriale pour lutter contre la radicalisation islamiste, présidée par Nathalie Delattre, secrétaire générale du Mouvement Radical, sont en cours, et seront bien utiles pour proposer de nouvelles réponses afin de retrouver la concorde spirituelle et sociale dans notre pays.

Jean-Marc Gabouty (sénateur)
- La guerre des tranchées qui est engagée à l'Assemblée nationale se fait au détriment de la qualité législative. Ce n'est pas le rôle des parlementaires.
- [Séparatisme islamiste] Il y a un contournement par le biais associatif, on passe facilement du culturel au cultuel.
- [Séparatisme islamiste] Il faut à la fois une grande fermeté, et en même temps c'est délicat, car il ne s'agit pas de stigmatiser une communauté, une religion.

● Autres
(Personnalités ou organisations centristes)
Jean-Louis Borloo (ancien président de l’UDI)
- En France, il y a 950.000 jeunes qui ne sont ni en formation, ni en emploi. Une grande partie d'entre eux vit dans les zones en retard de la République : les territoires d'Outre-Mer, les anciens espaces industriels, certaines banlieues.
- Là où l’action publique est utile, c’est là où il y a le plus de besoin.