samedi 29 février 2020

Propos centristes. France – Coronavirus; coronavirus & armée; coronavirus & économie; coronavirus & fake news; Césars de la honte; réforme des retraites; agriculture…


Voici une sélection, ce 29 février 2020, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

● Emmanuel Macron (Président de la République)
[Coronavirus] Mobilisation remarquable des personnels de santé pour faire face au coronavirus.

● Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Edouard Philippe (Premier ministre)
- [Coronavirus] Beaucoup de rumeurs circulent. Il nous appartient ensemble, Gouvernement, élus, médias, experts de santé publique, d’accompagner nos concitoyens pour assurer leur information et leur protection, sans jamais jouer sur les peurs.
- [Coronavirus] Aujourd’hui, il y a lieu ni d’avoir peur, ni d’être négligent. Nous avons défini, avec les médecins, une stratégie qui s’adapte selon les trois stades qu’on peut anticiper pour ce genre de risque.
- Une équipe de l’Institut Pasteur travaille d’arrache-pied pour améliorer notre connaissance du coronavirus et développer un vaccin. Je veux l’assurer de la très grande confiance des pouvoirs publics et des Français.
- [Coronavirus] D’ores et déjà, nous avons : - désigné 108 hôpitaux prêts à recevoir des malades. Tous les territoires sont couverts, en ville comme à la campagne, en métropole et outre-mer. - commandé 200 millions de masques supplémentaires. - augmenté les capacités de diagnostic.

Christophe Castaner (ministre de l’Intérieur)
En marge du 35e sommet franco-italien à Naples, nous évoquons avec mon homologue italienne, outre les enjeux liés au coronavirus, nos priorités communes : réforme du système d’asile européen, renforcement de la coopération transfrontalière et la lutte contre le terrorisme.

Nicole Belloubet (ministre de la justice)
Le gouvernement est prêt à revaloriser l’aide juridictionnelle de manière significative.
J’ai reçu ce jour les représentants des avocats J’ai conscience des préoccupations de la profession dont je respecte l’indépendance et je redis ma volonté de dialogue et de travail conjoint.

Florence Parly (ministre des Armées)
J’ai réuni les autorités du ministère des Armées pour un point de situation sur le coronavirus, en particulier après la détection de plusieurs cas sur la base militaire de Creil. Une enquête épidémiologique est en cours. Nous suivons attentivement la situation sur place. Afin d’accélérer le travail d’enquête, le service de santé des armées apporte un soutien de spécialistes aux équipes de l’agence régionale de santé. En application des recommandations du Ministère de la Santé, des mesures ont été immédiatement prises sur la base de Creil pour limiter les risques de transmission : annulation des activités collectives et suspension des déplacements professionnels depuis ou à destination de la base. Dans l’ensemble des régiments et des bases militaires, des mesures de précaution ont été prises : rappel des gestes barrières et des consignes sanitaires, étroite surveillance individuelle des militaires au départ et retour d’opérations extérieures. Des mesures ont d’ores et déjà été prises pour assurer la continuité des opérations. Les armées ont une mission : protéger les Français, en tout temps et en tout lieu, en France et en opérations extérieures. Jamais cet engagement ne sera rompu.

Bruno Le Maire (ministre de l’Economie et des Finances)
- L'Etat considère le coronavirus comme un cas de force majeure pour ses marchés publics. Ainsi, en cas de retard de livraison de la part des entreprises, nous n'appliquerons pas de pénalité.
- Nous avons réuni les organisations syndicales et patronales pour faire le point sur les mesures à prendre dans les entreprises face au coronavirus. Totalement mobilisés pour accompagner et soutenir les salariés et les chefs d'entreprise.
- [Coronavirus] Nous sommes prêts à prendre les décisions nécessaires au niveau européen, le moment venu, pour soutenir l'activité économique et protéger nos entreprises.
- La semaine prochaine, je réunirai des économistes pour évaluer l’impact économique du coronavirus sur la croissance française mais aussi l'ensemble des acteurs économiques pour faire un point d’étape sur les mesures d’accompagnement mises en place pour les entreprises.
- Sommet franco-italien à Naples avec une ambition partagée sur la politique industrielle européenne, la fiscalité internationale et le renforcement de la zone euro.

Elisabeth Borne (ministre de la Transition écologique et solidaire)
- Visite au Salon de l’agriculture ce matin, pour aller à la rencontre des agriculteurs, scientifiques, organisations qui travaillent ensemble vers un nouveau modèle agricole et alimentaire pour relever le défi de la transition écologique.
Mes échanges avec
- [Le Sommet franco-italien] ont permis d’acter: soutien au mécanisme d’inclusion carbone, mise en place de 30% d’aires protégées en vue de la Cop15, adhésion de l’Italie au pacte plastique européen, hausse de l’ambition de réduction des émissions de CO2 d’ici 2030.

Jean-Michel Blanquer (ministre de l’Education)
Dès que le coronavirus a commencé à se déclarer en Chine, nous avons préparé avec le Cned tout un système (...) qui permet de la grande section de maternelle jusque la classe de terminale d'avoir les cours.

Olivier Véran (ministre de la Solidarité et de la Santé)
Covid19: à 13h, nous recensons 73 malades. Depuis hier, nous sommes dans une nouvelle phase de propagation du coronavirus. Ce matin, réuni autour du Président de la République, le Gouvernement a pris de nouvelles mesures pour protéger les Français.

Franck Riester (ministre de Culture)
- [Candidat de la France à l'Eurovision] Je le soutiens pour l'Eurovision mais je pense que dans ce concours, on doit s'assurer que le Français est la langue qui est chantée, quitte à perdre.
- [César du meilleur réalisateur à Roman Polanski obtenait le prix] c’est un symbole mauvais.

Julien Denormandie (ministre de la Ville et du Logement)
- L'agriculture urbaine a toute sa place au Salon de l’agriculture, comme le montre le projet de végétalisation des 14.000 m2 du toit du salon par l'équipe de NU Paris et toutes les initiatives de permaculture, fermes en ville et d'aquaponie.
- Ces 3 derniers mois, les chiffres de la construction repartent à la hausse: 9,9% pour les autorisations de construction, dont 14,4% pour les logements collectifs ou résidences.

Marc Fesneau (ministre des Relations avec le Parlement)
Rencontre avec l’Association pour la promotion d’une agriculture durable. Avec la conservation des sols, l’agriculture renoue avec ses racines. Bravo aux agriculteurs qui innovent et préservent.

Frédérique Vidal (ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’innovation)
Avec Gaetano Manfredi, nous voulons relancer notre collaboration en faveur de la recherche polaire, essentielle pour avancer dans la lutte contre le déréglement climatique, et particulièrement sur la base franco-italienne de Concordia en Antarctique.

Adrien Taquet (secrétaire d’Etat à la Protection de l’enfance)
Réunion de travail à Bercy avec Sibeth Ndiaye, dric O et les acteurs qui auront un impact décisif dans la diffusion des messages fiables et la lutte contre les fausses informations concernant le coronavirus.

Amélie de Montchalin (secrétaire d’Etat aux Affaires européennes)
- A Londres aujourd’hui pour dire ce simple mais important message à nos amis Britanniques : les Européens respectent la souveraineté du Royaume-Uni, le Royaume-Uni doit respecter celle des Européens!
- La force de l'amitié franc-oitalienne s'est traduite en projets concrets : coopération entre nos chercheurs, ambition climatique européenne, coordination de notre action internationale. Nous voulons relancer ensemble le traité du Quirinal pour nous donner des objectifs communs à long terme.

Cédric O (secrétaire d’Etat chargé du numérique)
Les fausses informations ou les informations non vérifiées sur le coronavirus sont dangereuses et compliquent le travail des services de santé. Pour lutter contre leur diffusion nous avons réuni avec Sibeth Ndiaye et AdrienTaquet les réseaux sociaux et les moteurs de recherche.

Agnès Pannier-Runacher (secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances)
- Relations entre entreprises : avec Bruno Le Maire nous demandons aux donneurs d’ordres d’avoir une approche de bienveillance à l’égard de leurs fournisseurs du fait du cas de force majeure que représente le coronavirus.
- Pour les entreprises, le Covid19 est un cas de force majeure reconnu par l’Etat. L’Etat n’appliquera pas de pénalités à ses fournisseurs si du fait du coronavirus des prestations commandées ne sont pas livrées ou exécutées dans les temps.

Jean-Baptiste Djebbari (secrétaire d’Etat aux Transports)
[Coronavirus] Les portails thermiques ne sont pas forcément efficaces, on n'a pas forcément de température, même si on est porteur du virus.

Marlène Schiappa (secrétaire d’Etat à l’Egalité hommes-femmes et à la Lutte contre les discriminations)
Si vous tenez tant vous aussi à ce que le cinéma reste une fête ne violez pas, ne touchez pas les fesses, les seins, les cuisses des femmes qui n’ont pas exprimé leur consentement. (…) Ne les discriminez pas. Ne les excluez pas des financements, des récompenses. (…) Vous ne voulez plus de cris, de manifestations, de scandales, de départs de la salle? Soutenez les femmes, cessez de les empêcher de facto de créer et de prendre pleinement part à cette fête, à cette industrie. Ne couvrez pas ceux qui sont accusés de viols. Pensez aux victimes. Passées et actuelles. Croyez-les. Soutenez-les. (…) Ce n’est pas le problème du cinéma, mais de toute la société, c’est pareil ailleurs: sport, politique, familles, ce sont les violeurs, celles et ceux qui les soutiennent qui gâchent la fête. Pas les victimes de violences sexuelles, ni celles et ceux qui les soutiennent.

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

Gilles Le Gendre (président du groupe à l’Assemblée nationale)
- [Réforme des retraites] Depuis 11 jours, nous avons eu : l'obstruction belliqueuse, l'obstruction sémantique et typographique, l'obstruction honteuse, l'obstruction masquée. Un seul objectif assumé : vous ne voulez pas de cette loi sur les retraites.
- [Réforme des retraites] Vous ne respectez pas la tradition démocratique de l'hémicycle, c'est votre droit ! Notre droit à nous c'est de sauver les retraites des Français. Notre droit c’est de prendre des risques politiques pour cette réforme qui est un progrès social considérable.

Aurore Bergé (porte-parole)
- Applaudir plus que tout les femmes qui parlent, qui osent, qui cassent les tabous et le silence, qui affrontent ceux qui ont tenté de les briser. Qui sont debout. Qui sont nos sœurs, nos mères, nos amies, nos collègues. Qui sont fortes. Et que l'on doit entendre.
- Applaudir la parole libérée de Grâce à Dieu, la force des femmes de Papicha,la volonté de réparer les fractures des Misérables et de Roubaix, la sensibilité de La Belle Époque, l'audace de J'ai perdu mon corps. Le cinéma français est Hors Normes. Il est un grand cinéma.

●MoDem
Patrick Mignola (président du groupe à l’Assemblée nationale)
- [Réforme des retraites] Depuis 48h à l’Assemblée Nationale, le débat retraites se poursuit mais ne progresse plus, car tous les enjeux ont été longuement abordés. Je crois qu’il est temps d’abréger les débats et d’envoyer le texte au Sénat. Le gouvernement doit prendre ses responsabilités.
- [Réforme des retraites] Nous pouvons décider qu'à des amendements de forme nous ayons des réponses de forme et qu'à des amendements de fond nous ayons des réponses de fond.
- [Réforme des retraites] Je vais dire au nom du groupe que les agriculteurs ne sont pas un flux et pas un stock. Ça ce sont des mots technocratiques. Cette loi s'occupe des retraités futurs mais bien sûr que nous devrons régler la question des retraités actuels.


Actualités du Centre. Espagne – Quel avenir pour les centristes de Ciudadanos?

Après la défaite cinglante des dernières législatives de décembre 2019 et la démission dans la foulée de son créateur, Albert Rivera, le parti centriste Ciudadanos tente, tant bien que mal de se reconstruire.
Alors que la formation semblait avoir le vent en poupe, des sondages la mettant même en tête d’élections générales dans le courant de l’année dernière, elle s’est effondrée devant l’inextricable choix qu’elle a du faire entre une alliance avec les socialistes du PSOE qui flirtent avec l’extrême-gauche de Podémos et les partis indépendantistes de certaines provinces (ce qui lui permet de gouverner le pays actuellement avec un gouvernement minoritaire) et une alliance avec les droitistes du PP (Parti populaire) qui flirtent avec le parti d’extrême-droite, Vox, où l’on retrouve les nostalgiques de l’ère Franco et qui a réussi, dans le paysage politique espagnol chaotique a obtenir des résultats électoraux significatifs (il a même devancé Ciudadanos lors des dernières législatives).
Choix inextricable car Ciudadanos a été créé autour de deux idées fortes: la première était de lutter contre la corruption endémique de la vie politique espagnole avec les scandales qui ont touché le PSOE mais surtout le PP; la deuxième est de lutter contre le communautarisme qui gangrène cette même vie politique où les partis nationalistes (comme ceux de Catalogne et du Pays basque) luttent pour l’indépendance des provinces alors même que les centristes, eux, mettent en avant la nécessaire et indispensable unité du peuple espagnol en défendant le «constitutionnalisme», c'est-à-dire une souveraineté reposant sur l'ensemble des citoyens et non sur les communautés autonomes.
Sans oublier les fondamentaux centristes autour des droits de l’individu, de sa liberté dans l’égalité ainsi que la laïcité.
On voit bien qu’aucun des deux principaux partis qui se sont partagés le pouvoir ces dernières décennies ne répondent aux souhaits de Ciudadanos qui espéraient jusqu’à l’automne 2019 devenir à terme le principal parti politique espagnol.
Mais la radicalité montante des oppositions entre la Droite et la Gauche, au lieu de lui bénéficier, l’a plombé jusqu’à remettre en cause son existence même.
Car il était impossible à Ciudadanos et à Rivera de s’allier avec les socialistes avec qui, pourtant, ils partageaient nombre de points de vue sur la politique économique et sociale à mettre en œuvre, parce que ceux-ci se rapprochaient pour de simples raisons électoralistes d’une extrême-gauche dangereuse et de nationalistes prêts à faire éclater l’unité de l’Espagne.
Et il lui était également impossible de se rapprocher du PP parce que celui-ci a effectué un virage à droite toute, notamment pour contrer la montée en puissance de Vox avec qui il a conclu des accords pour gouverner certaines provinces.
Devant ce choix impossible, Ciudadanos a longtemps refusé les alliances, ce qui a joué in fine à son encontre parce que le parti semblait avaliser le blocage des institutions qui ont abouti à plusieurs élections législatives de suite, aucune formation ou coalition ne parvenant à obtenir la majorité à la chambre des députés des Cortès.
D’autant que les centristes, après avoir caressé le rêve de devenir le premier parti politique, ont commencé à baisser dangereusement dans les sondages.
En partie, parce que Ciudadanos s’est retrouvé à s’opposer frontalement à tous les partis nationalistes (ce qui, rappelons-le, est une des raisons de son existence), aux côtés, non seulement, du PP mais de Vox et que cette proximité dans le combat a permis à ses adversaires de faire des amalgames qui ont commencé à troubler l’image du parti et de ses dirigeants.
Ces critiques violentes et récurrentes se sont focalisées sur les accords de gouvernement que Ciudadanos et le PP ont conclu dans certaines provinces et municipalités pour faire barrage aux nationalistes car le PP avait conclu des accords avec Vox.
Et si Ciudadanos a toujours refusé de parler avec Vox, le parti centriste a été accusé d’hypocrisie parce qu’il gouvernait avec un parti qui, lui, l’avait fait (on a même connu une campagne de dénigrement en France afin d’atteindre Emmanuel Macron puisque Ciudadanos, à la même époque, présentait sa liste aux élections européennes et faisait partie de la coalition centriste européenne dans laquelle on retrouvait également LaREM…).
Mais pour Albert Rivera, la situation nécessitait une telle ligne de front, lui, le Catalan qui voyait sa province totalement gangrénée et ingouvernable du faite des nationalistes dont on n’a pas oublié le référendum illégal qu’ils ont organisé pour proclamer ensuite l’indépendance, tout aussi illégale, de leur province.
Aujourd’hui, Ciudadanos essaye tant bien que mal de se reconstruire et aura bientôt un nouveau président qui pourrait être une présidente en la personne d’Inés Arrimadas, lieutenante de Rivera, d’origine catalane comme lui et sur la même ligne politique.
Mais sa faiblesse actuelle laisse en suspens son avenir d’autant qu’Arrimadas a privilégié des alliances pour les élections régionales avec le PP afin de ne pas connaître une deuxième désillusion après les législatives.
Ce qui créé de nouvelles controverses, dont certaines à l’intérieur même du parti, avec la crainte pour certains que ses alliances ne sonnent le glas d’un centrisme indépendant et qu’à terme celui-ci soit absorbé par le PP.