Après le Hongrois Orban, le Slovaque Fico, voici le Tchèque Babis.
Ces trois populistes extrémistes, alliés de Le Pen, sont à la tête de leurs pays pour les deux premiers et vainqueur des élections législatives pour le troisième.
Ce trio partage également le fait d’avoir été au pouvoir, d’en avoir été chassé par les électeurs et d’avoir réussi à gagner les élections pour y revenir (même si Babis n’a pas obtenu la majorité absolue au Parlement et qu’il va devoir essayer de constituer une coalition).
Ils ont également en commun d’être revenus grâce à la propagande russe qui n’a cessé de déverser des fake news et des théories élucubrationistes (complotistes) en leur faveur et en direction de la population de ces trois pays.
Mais les similitudes ne s’arrêtent pas là.
Non seulement ces trois pays ont fait partie du bloc de l’Est pendant la guerre froide, contrôlé par l’Union soviétique, donc la Russie, mais d’avoir été le théâtre avec la Pologne et l’Allemagne de l’Est, de révoltes contre les «protecteurs» russes, la Hongrie en 1956 et les Tchéquie et Slovaquie alors formant un même pays, la Tchécoslovaquie en 1968.
Pillées puis occupées par l’URSS, ces populations, à l’inverse de celle de la Pologne, ont la mémoire courte, ce qui est déjà, non pas stupéfiant mais confirme l’absolue aculture historique des peuples ainsi que leur propension à croire les bonimenteurs, ici les autocrates qu’ils élisent mais aussi ceux qui les aident à gagner les élections.
On peut parler de syndrome pro-russe de la plupart des pays de l’Est si l’on considère que la Roumanie a failli mettre au pouvoir des extrémistes populistes proches de Moscou, que la Bulgarie est dirigée par un gouvernement également proche du Kremlin ce qui est également le cas de la Serbie et de la Géorgie.
Un syndrome qui met en danger la liberté dans ces pays qui ont pourtant lutté pour l’obtenir contre la Russie mais qui est un problème pour l’Union européenne puisque la Hongrie, la Slovaquie et la Tchéquie en sont membres et que les deux premiers en sont déjà des sortes d’«ennemis de l’intérieur» en tentant de bloquer toutes les décisions concernant sa sécurité et notamment l’aide portée à l’Ukraine mais aussi tous ses mécanismes tout en profitant des milliards d’euros d’aide qu’ils reçoivent de Bruxelles.
A noter que Babis se définit comme le Trump tchèque, tout comme le faisaient Georgescu et Simion les deux candidats d’extrême-droite qui se sont succédé à la présidentielle roumaine alors qu’Orban est un modèle pour l’extrémiste populiste américain pendant que Fico le soutien et l’a même félicité le jour où il a insulté Zelensky à la Maison blanche…
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