jeudi 18 mars 2010

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. L’alliance des centristes est une nécessité pour la France


Un des effets principaux des élections régionales aura été, à la grande joie des extrêmes, d’effacer temporairement le Centre de la carte électorale. Temporairement car, heureusement pour les centristes dans le cas présent, rien n’est donné une bonne fois pour toutes en politique. Mais il serait suicidaire pour ces mêmes centristes de ne pas tenir compte de ce coup de semonce particulièrement puissant et de continuer dans la division. Les Français ne comprendraient pas et, surtout, ne leur pardonneraient pas et ils auraient raison. La débâcle du premier tour des régionales doit permettre cette prise de conscience chez les centristes que le temps est venu de faire passer l’intérêt du pays avant les intérêts personnels.

Les stratégies à droite et à gauche menées par certains d’entre eux ont montré à cette occasion leur dangerosité. Non pas pour récupérer quelques élus ou quelques postes, ni même pour envisager un destin national, mais pour la pensée centriste elle-même, pour les idées centristes et pour la vision centriste du pays. Et c’est bien là le plus grave.

Au jour d’aujourd’hui, il n’existe plus une force modérée et d’équilibre indispensable au paysage politique français, indispensable à la France qui, au-delà de proposer une politique originale, est également ce lieu où se bâtit sans relâche le consensus permettant le rassemblement des Français. Un rassemblement qui n’a jamais été aussi si nécessaire afin de construire cette société apaisée où tout le monde trouve sa place. Une force qui rejette les divisions clientélistes superficielles et les discours radicaux qui vont avec, qui ne font que diviser les énergies alors que nous avons tant besoin de les fusionner en ce début de XXI° siècle.

D’où cette nécessité pour le présent et le futur de la France que se reconstitue un parti centriste indépendant, puissant et clairement identifié, seul capable de défendre le Centrisme et ses valeurs.

Mais qui donc est légitime pour réaliser l’alliance des centristes? On pense immédiatement à un parti dont le nom est en phase avec cette tâche, l’Alliance centriste. Mais ce n’est pas parce que l’on s’appelle Alliance centriste que l’on est naturellement et évidemment légitime à réunir la famille centriste. Pour autant, il faut faire crédit à cette formation et à son créateur, Jean Arthuis, d’avoir toujours tenu le discours de l’union pendant que d’autres, ailleurs, enfonçaient le clou de la désunion. Le congrès fondateur de l’Alliance centriste en juin 2009, avait bien pour but de créer un parti capable de réunir les centristes dispersés, les uns dans le Nouveau Centre, les autres dans le Mouvement démocrate et d’autres encore un peu partout et certains, les orphelins du Centre, nulle part.

N’oublions pas, non plus, les efforts concrets de Jean Arthuis qui ont accompagné le discours. Après les élections présidentielles de 2007 et le tournant à gauche de François Bayrou, il a tout fait pour tenter de reconstituer l’UDF en recentrant le Nouveau Centre et le Mouvement démocrate. Une volonté que tout son parcours politique justifie et légitime comme ce groupe centriste au Sénat qui a tenu le choc de la désunion grâce à lui.

Devant le constat de l’impossibilité de réaliser l’union dans ce qui était devenu, entre temps, le Mouvement démocrate, il n’a pas renoncé, bien au contraire, et s’en est allé, avec quelques uns, créer l’Alliance centriste. Depuis, il n’a cessé de lancer des appels à la réunion des centristes dans une confédération où la diversité des opinions serait respectée pourvu que l’on partage les mêmes valeurs.

De ce fait, l’Alliance centriste est bien le centre du Centre, le pivot et la base de cette refondation et de cette réconciliation. Un pivot et une base que ne peuvent être le Nouveau Centre et le Mouvement démocrate qui ont choisi de s’éloigner du centre du Centre. Mais un pivot et une base qui est assez ouverte pour proposer ce que l’UDF était parvenue à faire, une maison commune pour les centristes où leurs sensibilités différentes pouvaient s’exprimer. Il semble évident que l’Alliance centriste et son leader, Jean Arthuis, vont prendre bientôt une initiative en ce sens, le contraire serait surprenant. Il semble tout aussi évident qu’elle sera entendue et que la base centriste y sera particulièrement réceptive. Et cette initiative pourrait bien rapprocher très au-delà du Nouveau Centre, du Mouvement démocrate et de l’Alliance centriste. C’est tout ce que l’on souhaite au Centrisme. C’est tout ce que l’on souhaite à la France.