dimanche 20 mai 2012

USA election 2012 vue du Centre. Le bide d’Americans Elect pour lancer la candidature d’un «troisième homme» centriste

La recherche d’un «troisième» candidat qui serait mi-républicain, mi-démocrate, une sorte de centriste ouvert culturellement et rigoureux économiquement, n’est pas nouvelle aux Etats-Unis.
A chaque élection, cette quête agite les milieux politiques et médiatiques.
Souvent, des individus ou des groupes d’individus essaient de susciter un mouvement dans ce sens ou créent une structure pour supporter une telle candidature.
Ce fut le cas en 2008 avec «Unity’08ers» qui souhaitait promouvoir un candidat modéré entre Barack Obama et John Mc Cain.
C’est le cas en cette année 2012 avec «Americans Elect» qui avait pour but de faire désigner ce fameux candidat centriste par les Américains eux-mêmes via le web.
Mais cette nouveauté politico-technologique n’a pas eu le succès escompté.
Les promoteurs de cette organisation qui avaient reçu des subsides conséquents de plusieurs riches donateurs viennent d’avouer que leur entreprise battait de l’aile et qu’ils jetaient l’éponge, au moins pour l’élection présidentielle.
Dans un communiqué publié sur leur site internet, ils expliquent qu’«aucun candidat n’a réussi à passer le seuil du nombre de supporters requis pour pouvoir participer à la convention en ligne d’Americans Elect. La procédure de la primaire pour la nomination d’un candidat pour Americans Elect est terminée».
C’est un échec cuisant alors que l’initiative avait été saluée par de nombreuses personnalités.
La première explication qui vient est que les Américains n’ont sans doute pas besoin de chercher désespérément un troisième candidat centristes.
Comme en 2008 où Barack Obama et John Mc Cain étaient considérés comme des centristes, le centre de l’échiquier politique en 2012 est déjà bien représenté avec la candidature de Barack Obama à sa réélection.
De même, Mitt Romney, le candidat républicain qui s’est radicalisé pendant les primaires de son parti fait actuellement tout ce qu’il peut pour se recentrer, lui qui était jusque récemment considéré par l’ensemble des commentateurs comme un homme politique modéré.
En outre, les mouvements revendicatifs qui sont nés aux Etats-Unis ces dernières années comme le Tea Party ou Occupy Wall Street sont plutôt orientés, l’un vers la droite extrême, l’autre vers la gauche militante, plutôt que dans la recherche d’un compromis et d’un consensus entre Américains.
Ce qui a, par ailleurs, une conséquence indirecte de positionner les deux grands candidats encore plus au centre.
Même si une frange importante de l’électorat américain est centriste et que son vote – fortement courtisé par Obama et Romney - sera primordial le 6 novembre prochain pour désigner le vainqueur, aucun mouvement populaire se semble réclamer cette troisième candidature (Americans Elect visait ce but mais a été incapable de se transformer en ce sens).
Peut-être est parce que ceux qui auraient pu susciter un engouement dans l’éléctorat centriste comme le maire de New York, Michael Bloomberg ou la secrétaire d’Etat, Hillary Clinton n’étaient pas intéressés par être candidats.
Néanmoins, la fait qu’il n’y ait pas de troisième candidature de premier plan (rappelons que les élections présidentielles sont loin de n’avoir que deux candidats même si les deux principaux trustent quasiment l’ensemble des voix), ne signifie par, pour autant, que le Centre n’existe pas aux Etats-Unis.
Depuis l’indépendance du pays, il s’est installé dans les deux grands partis (même s’il existe au moins deux partis qui se réclament uniquement du Centre, le Modern Whig Party et le Centrist Party) comme en témoigne le centrisme de Barack Obama et de Mitt Romney.
Il a été représenté par de grands présidents comme Abraham Lincoln, Theodore Roosevelt ou Bill Clinton pour n’en citer que trois.
Alexandre Vatimbella