lundi 3 février 2014

L’Humeur du Centriste. Bayrou-Yade: A opportuniste, opportuniste et demie

Or donc Rama Yade n’a pas du tout aimé les propos de François Bayrou qui la qualifie de «trop sarkoziste» pour pouvoir conduire la liste de l’Alternative à Paris pour les prochaines européennes (il faut dire qu’elle est en balance avec sa très chère adjointe, Marielle de Sarnez…).
Elle lui a répondu, dixit le Nouvel Observateur, qu’elle «n’avait pas de leçon à recevoir» surtout en précisant, à l’attention du président du Mouvement démocrate et associé à son président, Jean-Louis Borloo dans l’Alternative, que «l’opportunisme électoral n’était pas de son côté».
Si madame Yade dit tout haut ce que disent tout bas de nombreux membres de l’UDI à propos de l’alliance de Bayrou avec Borloo, celle-ci oublie qu’elle fait partie d’une formation centriste alors qu’elle a toujours clamé haut et fort qu’elle n’était pas du Centre.
Voici, exemple parmi d’autres, ce qu’elle répondait au site web Agents d’entretiens à la question «Découvrez-vous, dans le creuset du Parti radical, des gens nouveaux, des centristes que vous n’aviez pas l’habitude de côtoyer?»
«D’abord, je ne suis pas centriste.»
Et l’interviewer étonné d’insister: «Mais le Parti radical, lui fait partie de la grande famille centriste non?»
Et elle d’enfoncer le clou: «Je ne me sens pas du tout centriste».
Puis d’expliquer: Pour moi, le radicalisme, ce n’est pas du centrisme. Le parti radical est le plus vieux parti de France. Il a accompagné toute les grandes conquêtes de la République: l’école, le suffrage universel, l’impôt républicain. Qualifierez-vous Gambetta, Clemenceau, Jean Moulin, Gaston Monnerville, jusqu’à Jean-Louis Borloo qui a longtemps été sans étiquette, de centristes? Le radicalisme, c’est une famille qui a une histoire très particulière dans l’Histoire de France, il y a une âme dans ce parti qui n’est pas soluble dans le centrisme».
Voilà qui a le mérite d’être clair.
Ce qui l’est nettement moins c’est que pour avoir un avenir politique alors que les portes s’étaient fermée à l’UMP depuis ses problèmes avec Nicolas Sarkozy, il fallait qu’elle suive Jean-Louis Borloo d’abord au Parti radical puis à l’UDI qui se qualifie lui-même de parti de centre-droit (oui, madame Yade, il y a le mot «centre» dans ce positionnement politique), ce qu’elle n’a manifestement pas fait dans l’enthousiasme.
Mais ce qui est clair, également, c’est que la meilleure façon de détourner le regard des autres sur ses contradictions politiques, a toujours été de pointer celles des autres…
Et comme d’habitude, c’est le Centre qui se retrouve marron.

Centristement vôtre.


Le Centriste