dimanche 13 avril 2008

Actualités du Centre. Etats-Unis Présidentielle 2008 Barack Obama dans une situation difficile après es propos condescendants sur la classe ouvrière

Barack Obama a tenté samedi de calmer la polémique soulevée par la publication d'une conversation où il qualifiait les électeurs de la classe ouvrière de gens "amers" qui "s'accrochent à leurs armes ou à la religion".  "Je ne l'ai pas dit comme j'aurais dû", a déclaré le candidat à l'investiture démocrate lors d'un meeting à l'université de Ball à Muncie, en Indiana. "Si je me suis exprimé d'une façon qui a offensé certaines personnes, je le regrette profondément", a-t-il ajouté un peu plus tard dans une interview à un journal de Winston-Salem, en Caroline du Nord. Tandis qu'il tentait d'atténuer la polémique, son adversaire Hillary Clinton dans la course à l'investiture démocrate a livré l'une de ses plus longues et incisives critiques à son égard. "Les remarques du sénateur Barack Obama étaient élitistes et hors de propos", a-t-elle déclaré lors d'un meeting non loin d'Indianapolis. "Elles ne reflètent pas les valeurs et les croyances des Américains".
La polémique porte sur des propos tenus en privé par le sénateur de l'Illinois lors d'une soirée de collecte de fonds dimanche. Constatant qu'il avait du mal à rallier les électeurs de la classe ouvrière, il les a décrits comme des gens frustrés par la situation économique. "Il n'est pas surprenant, donc, qu'ils deviennent amers, qu'ils s'accrochent à leurs armes, ou à la religion, ou à la haine contre ceux qui ne sont pas comme eux, ou qu'ils rejettent les immigrants ou le commerce pour exprimer leur frustration", a-t-il déclaré. Ces propos, mis en ligne sur le site Internet politique http://www.huffingtonpost.com", ont fait naître une vague de critiques, tant de la part de la sénatrice démocrate Hillary Clinton que du candidat républicain John McCain et d'autres membres du parti républicain. L'affaire pourrait mettre sur le devant de la scène, à un moment inopportun, l'un des points faibles de Barack Obama, à savoir son image d'avocat diplômé d'Harvard, arrogant et distant.

Actualités du Centre. Les dissensions au Mouvement démocrate pourraient bénéficier au Nouveau Centre

Un "certain nombre" de sénateurs UDF sont sur la voie de l'adhésion au Nouveau centre, a affirmé jeudi le président du NC Hervé Morin, en pleine offensive pour isoler François Bayrou avec la bénédiction de l'Elysée. "Vous aurez des surprises", a déclaré le ministre de la Défense lors d'une conférence de presse à l'Assemblée nationale. M. Morin, qui a reçu à dîner la semaine dernière une vingtaine de sénateurs centristes, a précisé que ces adhésions interviendraient "avant le congrès" fondateur du Nouveau centre les 16 et 17 mai à Nîmes. Le président du groupe centriste au Sénat, Michel Mercier, et celui de la commission des Finances Jean Arthuis, tous deux en rupture de ban avec François Bayrou, sont les plus courtisés par le Nouveau centre. M. Mercier a participé mercredi à l'Elysée à la première réunion du comité de liaison de la majorité, constitué par Nicolas Sarkozy pour renforcer les liens entre l'UMP et les autres composantes de la majorité (Nouveau centre, Gauche moderne de Jean-Marie Bockel, Progressistes d'Eric Besson).
M. Arthuis a quant à lui annoncé le week-end dernier son départ du Mouvement démocrate. L'ancien ministre des Finances veut "faire revivre l'UDF", mise en sommeil par François Bayrou le 30 novembre dernier à la veille du congrès fondateur du MoDem. Il a obtenu de M. Bayrou la convocation d'un comité directeur de l'UDF le 16 avril prochain. A entendre les dirigeants du Nouveau centre, qui jugent vouée à l'échec cette tentative de résurrection de l'UDF, le sénateur de la Mayenne pourrait les rejoindre. "La position de Jean Arthuis a évolué", a remarqué François Sauvadet, président du groupe NC à l'Elysée. Derrière cette offensive se cacherait selon certains la volonté de l'Elysée d'isoler encore François Bayrou après son échec aux municipales. Une note à Nicolas Sarkozy publiée jeudi par "Le Monde" détaille cette stratégie. Selon l’auteur de cette note, un tiers des 30 sénateurs UDF seraient prêts à rejoindre le Nouveau centre. La perspective des élections sénatoriales de septembre prochain et les enjeux financiers ne sont pas pour rien dans cette offensive. Les sénateurs centristes rapportent au MoDem une grande partie de son financement public. Leur ralliement au Nouveau centre réglerait la question du financement de ce parti. Lors de sa conférence de presse, M. Morin a salué la création du comité de liaison de la majorité. Le président du Nouveau centre a réaffirmé sa volonté de proposer "une alternative à ceux qui sont dans la majorité mais n'ont pas forcément envie d'être au sein de l'UMP", et de nouer une relation "d'indépendance et de contrat" avec le parti majoritaire. "C'est cela qui nous différencie de François Bayrou qui considère qu'être libre, c'est rester seul", a-t-il glissé. Hervé Morin a annoncé que le comité exécutif du NC réuni mardi avait décidé de désigner des têtes de liste pour les élections européennes de 2009 et régionales de 2010 pour pouvoir ensuite négocier avec l'UMP. Il n'a pas exclu des listes autonomes dans certaines régions. "Nous occuperons totalement l'espace politique qui est le nôtre parce que nous aurons le courage de nous affronter aux électeurs", a-t-il expliqué. Le président du NC voit dans les élections municipales la validation de cette stratégie. Sur les rares conquêtes de la droite, deux villes -Agen et Châtellerault- ont été remportées par le Nouveau centre.