jeudi 29 février 2024

Propos centristes. France – L’IVG bientôt dans la Constitution / Protection des mineurs non accompagnés / Mouvement des agriculteurs / Soutien à l’Ukraine / Le RN, parti de Moscou / Pour une défense européenne…


Voici une sélection, ce 28 février 2024, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France. 

► Emmanuel Macron (Président de la République)
> Je me suis engagé à rendre irréversible la liberté des femmes de recourir à l'IVG en l’inscrivant dans la Constitution. Après l'Assemblée nationale, le Sénat fait un pas décisif dont je me félicite. Pour le vote final, je convoquerai le Parlement en Congrès le 4 mars.

 

► Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste] 

Gabriel Attal Premier ministre, chargé de la Planification écologique et énergétique
> On a failli y croire [madame Le Pen]: à vous entendre, vous donniez l’impression de dénoncer l’agression russe contre l’Ukraine, alors que vos députés européens ont systématiquement voté contre toutes les sanctions proposées contre la Russie ou contre les oligarques.
On a failli y croire quand, avec le plus grand des cynismes, vous avez rendu hommage à la mémoire d’Alexeï Navalny, alors que vos députés ont refusé de voter les textes proposés au Parlement européen visant à soutenir cet opposant russe mort dans les geôles de la Russie.
En réalité, madame Le Pen, vous attendiez la première occasion de rappeler vos vraies fidélités. Vous attendiez la première occasion de montrer votre vrai visage, celui d’une responsable politique qui refuse tout simplement de reconnaître que cette guerre est le fait d’un pays autoritaire, un pays où les opposants meurent dans des geôles.
Ce pays, c’est la Russie, qui a imposé une guerre à l’Europe et qui frappe une démocratie – l’Ukraine. Et, visiblement, vous refusez d’admettre que ce n’est pas seulement une guerre contre l’Ukraine qu’a engagée Vladimir Poutine, mais aussi une guerre contre des valeurs qu’il exècre – celles de la démocratie et de la liberté.
Cette guerre, c’est celle de la Russie pour imposer la loi du plus fort, pour déchirer les règles internationales, pour remettre en cause la souveraineté des États. Si nous l’acceptons, si nous nous résignons, si nous détournons le regard, personne ne sait où la Russie s’arrêtera.  Ce n’est pas un hasard si des pays historiquement neutres, comme la Suède et la Finlande, font le choix de rejoindre l’Otan.  Ce n’est pas un hasard, madame Le Pen !
Ce n’est pas un hasard si, comme le rappelait le Président de la République hier, ce qui paraissait impossible pour l’Europe il y a encore deux ans – livrer des armes à l’Ukraine – est finalement devenu une réalité.
La Russie pensait écraser l’Ukraine en quelques jours ; elle s’est heurtée à la résistance exceptionnelle du peuple ukrainien.  Si nous vous avions écoutés, nous n’aurions pas accompagné les Ukrainiens face à cette agression. La Russie imaginait que les démocraties étaient faibles. Nous l’avons surprise par la force de notre réaction et de notre soutien aux Ukrainiens. Oui, le Kremlin mise sur la lassitude et sur l’usure, sur l’oubli, et sur la complaisance de ceux qui l’ont soutenue, défendue, voire idolâtrée.
Oui, la Russie durcit le conflit en Ukraine, mais aussi sur son territoire, avec une oppression de plus en plus forte.
C’est aussi le cas vis-à-vis des autres nations : si cette guerre frappe durement l’Ukraine et les Ukrainiens, la Russie a également choisi de s’en prendre à la France et aux alliés de la démocratie par des manœuvres de déstabilisation informationnelle. Vous le savez très bien – sans jamais les dénoncer – des opérations d’ingérence et des interférences ont été révélées ces dernières semaines sans que cela ne vous pose aucun problème!
Cette entreprise de déstabilisation massive ne s’arrêtera pas si nous ne réaffirmons pas notre soutien plein et entier aux Ukrainiens. C’est ce qu’a fait le Président de la République hier.
Madame Le Pen, vous défendiez une alliance militaire avec la Russie. Ce n’était pas il y a cinq ou dix ans, mais il y a seulement deux ans, dans votre programme pour l’élection présidentielle. Si vous aviez été élue en 2022, nous ne serions pas en train de fournir des armes aux Ukrainiens pour qu’ils se défendent, mais à la Russie pour écraser les Ukrainiens ! C’est la réalité ! Relisez votre programme !
Vous m’interrogez sur l’hypothèse d’un déploiement de soldats français ou européens sur le sol ukrainien. Quand on lit les enquêtes, notamment celle du Washington Post le 30 décembre dernier, il y a lieu de se demander si les troupes de Vladimir Poutine ne sont pas déjà dans notre pays, grâce à vous et à vos troupes, madame Le Pen !

> La première action du Président de la République après l’agression de l’Ukraine par la Russie a consisté à mobiliser les réseaux diplomatiques pour tenter de convaincre Vladimir Poutine de renoncer à ses plans – chacun s’en souvient. Comme d’autres chefs d’État européens, il s’est rendu sur place et, à l’initiative entre autres de la France, l’Union européenne elle-même est intervenue. Malheureusement, la Russie a attaqué l’Ukraine.
Vous nous dites qu’après deux ans de conflit, après que les pays européens et d’autres alliés ont soutenu l’Ukraine militairement pour qu’elle tienne face à la Russie, les Ukrainiens ne connaissent toujours ni la sécurité, ni la paix : c’est un fait.
Mais ce qui est certain, c’est que si nous n’avions pas agi ainsi, ils ne vivraient pas non plus en sécurité, en paix ou librement, puisqu’ils n’auraient probablement pas pu tenir face à la Russie, qui aurait pris le contrôle de cet État souverain, de cette démocratie.
C’est aussi cela qui se joue, en fin de compte : un État autoritaire essaie de faire entrer dans nos esprits que démocratie et État de droit riment avec faiblesse et indécision. En nous battant pour soutenir les Ukrainiens face à l’agresseur russe, nous nous battons aussi pour défendre nos valeurs, notre modèle démocratique et l’État de droit.  (…)
Chacun est convaincu que derrière l’Ukraine, c’est nous ! Si nous acceptons que la Russie prenne le contrôle de l’Ukraine, demain ce sont des pays membres de l’Union européenne qui pourraient être visés – et peut-être le nôtre.
Je n’ai pas envie que ma génération et celles qui suivront grandissent avec l’idée que la loi du plus fort peut à nouveau s’appliquer en géopolitique. Je ne veux pas que nous nous disions qu’un État autoritaire peut prendre le contrôle d’un État démocratique par la force et par les armes.
Non seulement j’assume, mais je suis même fier que la France ait un Président de la République qui, depuis le début de cette guerre a cru aux capacités de résistance des Ukrainiens, ce qui n’était pas le cas de l’ensemble du spectre politique français à l’époque, il faut s’en souvenir : on entendait d’éminents responsables politiques nous expliquer que l’armée ukrainienne ne tiendrait pas plus que quelques semaines ou quelques mois. Nous avons cru en eux – le Président de la République a cru en eux – et nous les avons soutenus. Deux ans plus tard, la guerre est encore là, mais les Ukrainiens sont toujours debout.

> Il y a des jours qui marquent l'histoire politique et parlementaire de notre pays. Ce jour en fait partie. Après l’Assemblée nationale, le Sénat a aujourd’hui voté pour inscrire le droit à l'IVG dans notre Constitution. C’est une avancée immense. C’est une protection que nous devions à toutes les femmes. C’est la reconnaissance de leur droit de disposer de leur corps librement. Quand les droits des femmes sont attaqués dans le monde, la France se lève et se place à l’avant-garde du progrès. Prochaine étape : le vote au Congrès dès lundi.

> Le modèle agricole français, ce n’est ni l’URSS ni le Far West. Les prix planchers seront fixés sur la base des coûts de production de chaque filière. Un cap : bâtir l’exception agricole française et garantir la souveraineté de la Nation.

> Pas de pays sans paysans. Il n’y a pas de crise de vocation, il y a un problème d’attractivité : pour garantir le renouvellement des générations, 2 milliards d’euros de prêts garantis par l’État sont mobilisés pour faciliter l’installation de nos jeunes agriculteurs, dès 2024.

> C’était une demande de nos éleveurs : le décret interdisant les dénominations steak, escalope ou jambon pour les produits végétaux a été publié aujourd’hui.

 

Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique
> La France possède désormais son propre robot conversationnel baptisé « Le Chat ». Quelle fierté ! Un grand bravo à Arthur Mensch et à toutes les équipes de Mistral pour ce bel accomplissement qui prouve une nouvelle fois que la France a les moyens d’être l’une des grandes nations en Europe et dans le monde de l’intelligence artificielle. Nous sommes déterminés à ce que notre pays joue tout son rôle dans cette révolution technologique et économique.

> Je m'y étais engagé le 14 novembre 2023 ! Aujourd'hui, l'Assemblée nationale a adopté à l'unanimité l'extension des tarifs réglementés de l’électricité aux TPE et aux petites communes ! C'est une excellente nouvelle pour nos boulangers, nos artisans, nos agriculteurs, nos communes ! Merci à l'ensemble des groupes parlementaires pour ce consensus au service des Français. Rendez-vous le 3 avril au Sénat pour l’adoption définitive !

 

Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer
> Nous renforçons les actions engagées par le ministère de l’Intérieur afin de lutter contre les actes antisémites qui sont en forte hausse depuis le 7 octobre dernier, et plus largement, pour lutter contre les actes antireligieux
- Présence policière et militaire 24h/24 sur l'intégralité des lieux de culte juifs, mais aussi devant les écoles et les commerces.
- 4 500 sites ont sécurisés sur tout le territoire national.
- Dispositif de sécurisation de toutes les fêtes religieuses et des lieux de culte par des instructions spécifiques envoyées aux préfets.
- Mobilisation inédite des pouvoirs de police administrative. Depuis 2017, 16 arrêtés de fermeture et 38 décrets de dissolution d'associations ou groupements de fait ont été pris sur la base de faits antisémites.
- Financements renforcés des dispositifs de sécurisation des lieux de culte, dont l'enveloppe a été relevée à 6 millions d'euros pour 2023.
Immédiatement après le 7 octobre :
- Instructions aux préfets leur demandant le rehaussement immédiat de la protection des lieux sensibles et lieux de culte juifs.
- Interdiction dès les premiers jours des manifestations risquant de troubler l’ordre public
- Retrait des titres de séjour et expulsion des étrangers auteurs d’actes antisémites ou d’apologie du terrorisme.
Nos propositions
- Publier chaque année un bilan des actes antireligieux
- Création d’un observatoire des actes antireligieux.
Nos outils de signalement
- Application « ma sécurité » permettant à une victime de recevoir, 7/7 jours et 24/24h, une information précise sur ses droits et d’être accompagnée dans ses démarche.
- Généralisation de la visioplainte

 

Nicole Belloubet, ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse
> Si je vais poursuivre le choc des savoirs ? Évidemment ! Je vais veiller à rendre ces mesures entièrement applicables dès la rentrée scolaire. Les annulations de crédits que nous devons supporter représentent à peine 1 % de l'ensemble des annulations budgétaires. Nous ne supprimerons aucun poste. Nous resterons fidèles aux choix que nous avons faits pour la rentrée prochaine.

> La France à l'avant-garde des droits des femmes. Avec le vote du Sénat, la voie est ouverte à l'inscription dans la Constitution de la liberté de recourir à l'IVG voulue par Emmanuel Macron. Le vote du Congrès sera une victoire historique pour les femmes et la liberté de choisir.

> Dans le sanctuaire de notre démocratie, ici, à l’Assemblée, comme partout en France, les attaques racistes d’une extrême droite rance et réactionnaire sont inacceptables. J’apporte tout mon soutien aux lycéens de Fresnes et réaffirme notre fermeté totale face à ces actes.

 

Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire
> 3 mois après son lancement dans la forêt du Jura par Emmanuel Macron, nous présentons les outils qui permettront à chaque enfant, au moins une fois dans son parcours scolaire, de rencontrer des forestiers et de se rendre en forêt pour planter un arbre et participer au renouvellement forestier dans le cadre du programme « 1 Jeune 1 Arbre ».
En 2023-2024, au sein des diverses initiatives prises par les forestiers, publics et privés, et par les associations, plus de 1200 classes d’élèves se sont mobilisées pour planter des arbres en forêt, dans les haies ou en ville. (…)
Notre objectif reste le même : Replanter un milliard d’arbres d’ici 2032. Nous lancerons la plateforme de mise en relation entre les responsables de chantier de plantation et les établissements scolaires pour massifier ce programme dès la rentrée prochaine. À vos arbres jeunes citoyens !

> Après le lancement du plan de souveraineté sur l’élevage lundi, nous continuons, avec les filières, de travailler ensemble pour soutenir un secteur qui constitue un élément central de notre souveraineté alimentaire.

> A l’initiative du Président de la république, nous avons réuni les préfets et les services de l’Etat pour mettre en œuvre le recensement des exploitations agricoles en difficulté de trésorerie. Elles seront répertoriées au cas par cas dans chaque département, et une permanence sera organisée pour accueillir les agriculteurs. Nous serons en soutien de chaque exploitation qui en a le besoin.

> Conformément à l’engagement du Président de la République, nous avons réuni, les banques et la Mutualité sociale agricole pour proposer des solutions concrètes aux agriculteurs en difficulté. Trois engagements forts ont été pris.
Les agences bancaires vont renforcer l’accompagnement individualisé de leurs clients agriculteurs pour identifier les situations les plus problématiques.
Ensuite, pour les agriculteurs les plus en difficulté, les banques se sont engagées à déployer deux solutions à court terme. Au choix, les agriculteurs pourront soit bénéficier d’un différé d’un an de leur annuité 2024 qui sera étalée sur 3 ans, soit solliciter un nouveau prêt à un taux préférentiel compris entre 0 et 2,5%.
Enfin, parce que le changement climatique et le renouvellement des générations sont essentiels pour notre souveraineté alimentaire, les agriculteurs ont besoin d’investir.
C’est pourquoi nous allons déployer dès le 1er mai les prêts garantis agricoles d’un montant de 2 milliards d’euros. La Ferme France est solide et a un avenir. Il faut collectivement, avec les banques, l’aider à passer cette période difficile.

 

Rachida Dati, ministre de la Culture
> Il faut aussi lutter contre la mauvaise information, contre le détournement de l'information. Nous parlions de la culture scientifique. Je veux installer un comité de scientifiques pour pouvoir rétablir la culture scientifique.

> J’entend garder un audiovisuel public puissant en encourageant les synergies. Pour qu'il reste puissant, il faut rassembler ses forces. Il faut arrêter de travailler en silos parce que, à un moment donné, ça va anéantir l'audiovisuel public.

> La réforme de l'audiovisuel public. a pour but de préserver sa force. Les dirigeantes de France télé et Radio France reconnaissent que la réforme est nécessaire.

> Je découvre aussi ce ministère de la Culture, où il y a, trop souvent, de la cooptation dans les nominations. (...) La culture pour tous, c'est, pour la ruralité, l'obstacle physique : on n'a pas les moyens d'aller à une salle de cinéma, se rendre à un spectacle vivant, à une médiathèque, à une bibliothèque, à une librairie. C'est pourtant le cœur battant de la culture.

> Les acteurs de l'éducation populaire, cela faisait plus de trente ans qu'ils n'avaient pas] été conviés comme partenaires. Pourquoi? Parce que cette culture populaire, pour certains, c'est la médiocrité.

> [Suite aux accusations d’agressions sexuelles concernant Jacques Doillon, son film sera projeté à une date ultérieure] Il ne faut pas sacraliser la parole des victimes, mais il faut l'entendre. La liberté de création doit être absolue. Mais la pédocriminalité, ça n'est pas un art. Les violences sexuelles, ça n'est pas de l'art. (…)
Un livre, c'est une œuvre individuelle. Vous pouvez très bien sanctionner un auteur, c'est une sanction individuelle. Sur un film, c'est une œuvre collective. Est-ce qu'on doit punir, sanctionner tous les autres talents, les techniciens, les maquilleurs, les secrétaires, les régisseurs, ceux qui investissent aussi dans ce film ? Moi, je suis plus gênée par rapport à la sanction collective.

 

Sébastien Lecornu, ministre des Armées
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Dire que l’on n’exclut rien, ce n'est ni être faible, ni être escalatoire. Le Président de la République a été clair : nous ne sommes pas en guerre avec le peuple russe ou la Fédération de Russie.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Vous avez, entre ce que nous faisons aujourd'hui et ce que l'on pourrait appeler la cobelligérance, des zones dans lesquelles des choses peuvent encore être faites. Il n'est pas question de faire la guerre à la Russie. Le président l'a redit.

> Safran va ouvrir une usine qui produira des pièces pour les moteurs du Rafale en Bretagne. Les hausses de commandes de la LPM et les succès de nos entreprises de défense à l’export continuent de se concrétiser : des cadences de production accrues et des emplois supplémentaires.

 

Éric Dupond-Moretti, garde des Sceaux, ministre de la Justice
> Après l’Assemblée, le Sénat écrit une page historique du droit des femmes. Ce vote conforme du projet de loi proposé par Emmanuel Macron ouvre la voie à l’IVG dans notre Constitution. À toutes celles et ceux qui ont permis cela, merci et surtout rendez-vous au Congrès !

> [IVG dans la Constitution] Liberté garantie ça ne veut pas dire qu’on puisse s’affranchir de la loi.

> [IVG dans la Constitution] Les femmes sont libres, il était important que les deux assemblées le disent.

> [Agressions sexuelles envers les femmes] Je dis attention à l'imprescriptibilité. Cela peut être déceptif, beaucoup de femmes se verront opposer une relaxe, un classement sans suite, un non-lieu ou un acquittement de l'accusé, faute de preuves. (…)
J'ai reçu beaucoup d'associations, et un certain nombre de femmes m'ont dit qu'elles souhaitaient conserver la prescription, parce qu'elles souhaitent parler, mais ne veulent pas de procès", explique le garde des Sceaux, ajoutant que l'imprescriptibilité poserait "un problème probatoire. Que reste-t-il comme preuves?

 

Stéphane Séjourné, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, secrétaire général de Renaissance
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Le Président de la République l'a dit hier, nous devons maintenir notre soutien à l'Ukraine dans la durée. Nous devons le faire, et le faire peut-être de manière plus continue, avec davantage de soutien, et le faire également différemment, dans notre manière d'envisager ce soutien.
Nous partons d'ailleurs d'un constat qui est unanime, celui de l'intensification de l'agressivité russe en Ukraine, mais également de son agressivité par rapport à nous, les Européens. La Russie veut détruire la sécurité européenne et nous ne pouvons pas laisser faire.
C'est pourquoi l'Europe est mobilisée. Elle a décidé d'un soutien économique important ces derniers mois. Elle définira d'ailleurs les contours de son appui militaire pour 2024 au mois de mars, en privilégiant - et cela a été un combat pour nous, Européens - des équipements européens à fournir à l'Ukraine.
La conférence internationale de soutien à Kiev s'est tenue hier, à l'initiative effectivement du Président de la République. Elle vise à consolider et à coordonner cet élément de soutien supplémentaire. Il faut faire plus pour l'Ukraine : plus de munitions, plus d'équipements, plus de défense également. Et il faut probablement faire différemment, en envisageant de nouvelles missions. Le Président de la République l'a dit hier : rien ne doit être exclu dans ce domaine.
Enfin, il faut penser à la reconstruction et au financement, vous l'avez dit, Monsieur le Député. Je vous sais engagé sur ce sujet. L'Union européenne travaille à un schéma qui permettrait de taxer les revenus issus des avoirs russes. C'est une piste que la France soutient fortement. Cela permettrait d'ailleurs d'engager des ressources très significatives pour la reconstruction de l'Ukraine, uniquement dans le cadre du droit international.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Le Président de la République a pris cette initiative d'une réunion et a appelé à un sursaut collectif de la part des partenaires de l'Ukraine. La France est au rendez-vous, alors que la posture russe contre l'Ukraine se durcit. Elle se durcit également en interne, par un assassinat politique et l'oppression des opposants politiques. Et elle se durcit également vis-à-vis de l'extérieur : la Russie conduit des actions de déstabilisation contre les pays européens, des actions de manipulation de l'information, et des cyberattaques massives.
Nous devons collectivement prendre la mesure du défi à la sécurité européenne et nationale qui est posé par l'agressivité russe. Il nous faut être très clair et très lucide : une victoire russe sur l'Ukraine mettrait gravement en cause notre sécurité et celle de l'Europe également. Son coût serait incalculable pour nos finances publiques et également pour notre sécurité collective européenne.
Surtout, il faut être conscient que la Russie ne s'arrêtera pas là. C'est pourquoi le Président de la République a organisé cette conférence internationale de soutien à l'Ukraine, qui s'est tenue hier à l'Elysée. Elle nous a permis de coordonner, entre alliés, nos actions vis-à-vis de l'Ukraine, qu'elles portent sur la question du financement ou sur la livraison de munitions qui doivent être intensifiés, ou encore sur la nature de notre soutien.
Toutes ces réflexions, Mesdames et Messieurs les Députés, auront vocation à être discutées au Parlement dans le cadre d'un débat prévu à l'article 50-1 [de la Constitution], à l'initiative du Gouvernement. Et la représentation nationale aura, dans ce cadre-là, à en débattre.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Les mots ont un sens. Malgré les pertes énormes sur le plan humain, sur le plan matériel, sur le plan financier, malgré la stagnation sur le terrain, la Russie n'a aucunement renoncé à ses objectifs militaires. Cela, nous pouvons peut-être le partager. Elle pense d'ailleurs avoir imposé l'idée de sa victoire. C'est faux, et la réunion qui s'est tenue hier à l'Elysée devait permettre, d'abord, de le rappeler. Nous avons soutenu et nous soutiendrons dans la durée l'Ukraine.
Face aux attaques russes et à la déstabilisation de l'Europe qu'elles provoquent, le soutien à l'Ukraine doit donc s'accroître. L'urgence, c'est la question de la livraison des munitions, dont l'Ukraine a besoin, et il s'agissait d'avancer de manière très coordonnée pour produire plus et livrer de nouvelles capacités.
Au-delà, nous devons envisager de nouvelles actions de soutien à l'Ukraine. Celles-ci doivent répondre à des besoins très précis. Je pense notamment au déminage, au cyber, à la production d'armes sur place, sur le territoire ukrainien. Certaines de ces actions pourraient nécessiter une présence sur le territoire ukrainien, sans franchir le seuil de belligérance. Rien ne doit être exclu. C'était et c'est toujours la position, aujourd'hui, du Président de la République.
Et au fond, il s'agit de dire quelques vérités. D'abord, que la Russie agresse l'Ukraine ; ce n'est pas l'Ukraine qui agresse aujourd'hui la Russie. D'autre part, ce n'est pas à la Russie de nous dire comment nous devons aider l'Ukraine. Et puis, une vérité certaine, c'est que cette guerre peut s'arrêter à n'importe quel moment si la Russie décide de retirer ses troupes en Ukraine.

> Je recevais aujourd’hui Cheikh Mohammed bin Abdulrahman Al Thani, Premier ministre et ministre des affaires étrangères du Qatar. L’occasion de signer différents accords importants.
- Pour une meilleure coopération bilatérale dans la lutte contre le terrorisme, son financement et la radicalisation.
- Pour une collaboration entre l'Agence Française de Développement et le Qatar Fund For Development pour un meilleur financement de projets en Asie et en Afrique.
- Pour un cofinancement de projets de développement à hauteur de 70 millions d'euros, dans le domaine de l’éducation et l’emploi des jeunes.

 

Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires
> Cette phrase de Marine Le Pen rappelant qu’elle était favorable à une alliance militaire avec la Russie devrait aujourd’hui bien plus nous faire réagir que l’étendue de notre soutien aux Ukrainiens.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Notre soutien aux Ukrainiens est potentiellement sans limite.

 

Sylvie Retailleau, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche
> Chaque étudiant doit pouvoir choisir sa formation sans avoir à se soucier de son accessibilité.

> L’antisémitisme n’est pas une opinion. Merci aux députés de la majorité pour notre riche échange sur les moyens de combattre ensemble ce fléau et la poursuite de notre action pour protéger ses victimes. Nous restons pleinement engagés pour bannir l’antisémitisme de nos campus.

 

Prisca Thevenot, ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée du Renouveau démocratique, porte-parole du Gouvernement
> Le 4 mars 2024 sera une date historique pour notre pays et pour les femmes du monde entier. Le Président de la république réunira en congrès le Parlement pour sanctuariser le droit à l’IVG dans notre Constitution.

> Ce qui est extrêmement grave, c'est que Marine Le Pen semble vouloir dire que nous, la France, serions coupables. Le seul et unique coupable, c'est Poutine. Et ça, il va falloir que Marine Le Pen l'entende."

 

Marie Lebec, ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée des Relations avec le Parlement
> La constitutionalisation de l’IVG en France est une avancée historique. Là où certains pays régressent en matière d’accès à ce droit, nous le sanctuarisons !

 

Aurore Bergé, chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les Discriminations.
> Pour nos mères. Pour nos filles. On y est ! Le Sénat a dit oui ! Rendez-vous lundi au Congrès pour inscrire l'IVG dans notre Constitution !

> A Bruxelles avec mes homologues européens pour définir nos priorités pour construire une Europe résolument féministe
- Pour lutter contre toutes les violences, le sexisme à l'école, dans les familles ou en ligne,
- Pour garantir nos droits fondamentaux,
- Pour renforcer l'autonomie économique, l'égalité professionnelle et la mixité des métiers.
Nous avons besoin de plus d'Europe !

 

Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie et de l’Energie
> L’inventaire minier figurait au sommet de la pile des recommandations du rapport dit Varin de janvier 2022, relatif à la sécurisation de l’approvisonnement en matières premières minérales. Le rapport préconisait également la création d’un poste de délégué interministériel aux matériaux rares. Il a été pourvu il y a un peu plus d’un an ce qui permet de coordonner la stratégie française pour l’accès, le traitement et la capacité à bénéficier de matériaux rares dans les années à venir, étant observé qu’ils vont constituer la première source de dépendance de la nouvelle économie.
Nous avançons ! Nous avons lancé un fonds d’investissement doté de 500 millions d’euros de fonds publics et de 500 millions de fonds privés en 2023 avec l’objectif de passer de 1 à 2 milliards en 2024 afin de sécuriser les approvisionnements et de financer du traitement. Il s’agit au fond de progresser sur la voie de la souveraineté minière telle qu’envisagée par le rapport Varin.
Nous avançons aussi sur l’inventaire minier, en France et à l’étranger. J’ai participé hier à une visioconférence avec mon homologue norvégien ; le BRGM collabore avec son équivalent norvégien sur l’inventaire minier de manière à ce que, demain, nous dépendions moins des matériaux critiques  que nous n’avons dépendu des hydrocarbures depuis cinquante ans.
Un troisième défi – tout aussi important – réside dans notre capacité à consommer moins de ressources rares dans le futur et donc à les recycler. L’Europe nous y aide. Un règlement européen, que nous avons adopté ensemble, prévoit un plancher de recyclage des matériaux de nos batteries dans l’intérêt de la planète – les matériaux les mieux utilisés restent ceux que nous n’extrayons pas – et de l’industrie européenne qui est en avance en matière de recyclage.

> Dès le 1er février 2025, toutes les TPE et des milliers de communes auront accès au tarif réglementé de l'électricité. Nous nous y étions engagés. Grâce au travail de la majorité, en concertation avec les oppositions, cette PPL a été votée à l'unanimité !

> Notre souveraineté énergétique repose sur 4 piliers : le nucléaire, le solaire, l’éolien terrestre et marin. La guerre des religions est terminée : les EnR et le nucléaire font la paire !

 

Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des Entreprises, du Tourisme et de la Consommation
> La politique de consommation est l’un des enjeux les plus importants de la crise agricole que nous traversons. En parallèle de la question de la rémunération des agriculteurs, il faut prendre en compte celle du comportement du consommateur. Vous l’avez dit, quand on consomme, on considère deux éléments, le prix et l’origine. Ces deux variables déterminent à plus de 80 % ce qu’on appelle l’acte d’achat.
Le sens de l’histoire est clair : depuis 2011, grâce à l’Europe, nous avons atteint la transparence en matière de provenance des fruits et légumes et, depuis 2020, grâce à la majorité, en matière de provenance des viandes, mais aussi des vins.
Comme j’ai pu l’observer et comme le prouvent les contrôles de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) que vous avez mentionnés, on utilisait un peu abusivement l’argument – oserais-je dire le prétexte ? – de l’origine française pour vendre des aliments transformés, qui peuvent donc contenir des ingrédients dont l’origine n’est pas française ou est totalement opaque – nos agriculteurs sont en première ligne pour le constater.
En matière de transparence, informer à moitié – mettre en avant ce qui est français et cacher le reste –, ce n’est pas informer.
La dynamique est claire et le modèle est simple – c’est celui du nutri-score. Il s’agit d’une démarche volontaire et soutenue par l’ensemble des acteurs : 93 % des consommateurs le connaissent et 60 % des produits en ont un. Cette démarche qui repose sur une participation volontaire n’a pas eu besoin de loi et n’a pas posé de difficulté.
J’ai donc proposé un rendez-vous mi-mars à l’ensemble des acteurs de l’agroalimentaire et aux associations de consommateurs pour que nous travaillions ensemble à créer un dispositif assez simple pour permettre au consommateur de connaître l’origine des ingrédients, et pas seulement quand elle est française !
La révision l’année prochaine du règlement européen concernant l’information sur les denrées alimentaires, dit Inco, sera l’occasion de promouvoir cette idée au niveau de l’Europe tout entière.

 

Sarah El Haïry, ministre déléguée chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles
> [Mineurs non accompagnés – MNA] La crise sanitaire a eu pour effet de réduire fortement les arrivées de MNA en 2020. Cependant, depuis l’été 2022, nous assistons de nouveau à une augmentation du nombre de primo-arrivants et de MNA reconnus comme tels par l’autorité judiciaire et confiés aux conseils départementaux. Cela représente une charge supplémentaire, et de nombreux territoires ont des difficultés à accomplir leur mission de protection, certains dispositifs d’accueil étant saturés.
La recherche de nouveaux lieux d’accueil et le recrutement de professionnels constituent des difficultés pour le déploiement rapide, par les départements, de nouveaux dispositifs de protection. Dans ce contexte, plusieurs conseils départementaux ont, malheureusement, cessé de mettre à l’abri un certain nombre de MNA ou ont refusé d’accueillir des MNA orientés dans le cadre de la péréquation nationale et confiés par décision de justice.
J’ai décrit les choses de manière très factuelle. Indépendamment de nos opinions politiques, nous sommes face à une situation grave et urgente : la nécessité d’accueillir ces enfants dans de bonnes conditions. Nous avons à ce sujet des discussions très régulières avec l’Assemblée des départements de France (ADF) – son président, François Sauvadet, est l’une des premières personnes que j’ai rencontrées – et avec les présidents de conseil départemental, qui recherchent des solutions.
Autre élément factuel : l’État intervient et continuera à intervenir aux côtés des départements dans l’évaluation, la mise à l’abri et la prise en charge des MNA. Il le fait notamment de manière opérationnelle, en mettant en place un traitement automatisé des données à caractère personnel, qui permet de mieux identifier les jeunes qui se déclarent MNA, lors de l’évaluation de leur situation. Ce dispositif a aussi vocation à accueillir provisoirement les données personnelles des jeunes qui se déclarent mineurs, jusqu’à leur placement définitif à l’ASE. Il permet parfois de réduire l’engorgement des services de l’ASE. Les équipes peuvent alors se concentrer – tel est, en tout cas, notre souhait – sur leur action d’accompagnement des personnes éligibles qui ont besoin de cette protection.
J’entends quelles peuvent être les difficultés des départements. Néanmoins, ceux-ci bénéficient d’un appui financier réel de la part de l’État, pour la réalisation de leur mission de mise à l’abri. Il s’agit, d’une part, d’une prise en charge de 500 euros pour l’évaluation sociale et une première évaluation des besoins en santé et, d’autre part, pour la mise à l’abri, de 90 euros par personne et par jour dans la limite de quatorze jours, puis de 20 euros par personne et par jour dans la limite de neuf jours complémentaires.
En outre, dès 2018, le Gouvernement s’était engagé auprès des départements à apporter une aide exceptionnelle à la prise en charge des MNA confiés à l’ASE par l’autorité judiciaire. Ce financement exceptionnel a été reconduit en 2019 et les années suivantes, à hauteur de 6 000 euros par jeune, pour 75 % des MNA supplémentaires pris en charge par l’ASE entre deux années de référence – car le nombre d’arrivées a varié. Cette aide s’est élevée à 34 millions d’euros en 2019 et à 18 millions en 2023.
La protection de l’enfance est d’abord une politique décentralisée, en l’occurrence auprès des départements, mais c’est bien sûr l’État qui en fixe le cadre. Je créerai très prochainement des groupes de travail entre l’État et les départements, qui avaient été annoncés en septembre 2023. Ils ont vocation à envisager, sans tabou, tous les sujets, afin d’améliorer la conduite de cette politique. La prise en charge des MNA figure bien sûr parmi les thèmes prioritaires retenus d’un commun accord.
Il importe de rappeler que parler de la situation des MNA, c’est d’abord parler d’enfants dont le parcours de vie a d’ores et déjà été marqué par des épreuves indicibles, souvent violentes.

> Les mineurs non accompagnés sont des enfants pour lesquels des procédures d’évaluation sont réalisées par des équipes pluridisciplinaires. Nous leur devons la protection : c’est la responsabilité de notre pays, c’est aussi ce qui figure dans notre droit. Je ne peux laisser perdurer l’idée selon laquelle les mineurs étrangers seraient synonyme de délinquance. Ce n’est pas vrai : ce sont des enfants que nous traitons comme des enfants, sans regarder s’ils ont des parents ou s’ils n’en ont pas, s’ils sont étrangers ou s’ils ne le sont pas.
> La protection de l’enfance est dans une situation difficile sur l’ensemble du territoire. C’est pourquoi je ferai progresser ces travaux de manière urgente et sincère. Je serai aux côtés des départements et des associations pour trouver un maximum de solutions. Nous devons relancer l’attractivité des métiers car nous manquons cruellement de professionnels, dont les conditions de travail sont de plus en plus dures et d’un manque de lieux d’accueil adaptés.
Je continuerai de faire appliquer la loi Taquet, pour laquelle nous avons sorti de nouveaux décrets d’application la semaine dernière, et l’intérêt supérieur de l’enfant guidera mes travaux à chaque étape.

> L’esprit de la loi Taquet est d’accompagner les jeunes, pour lesquels la sortie sèche de la protection de l’enfance est un drame, puisqu’elle signifie que le système ne leur garantit pas les moyens d’obtenir leur autonomie. Les chiffres révèlent une surreprésentation des anciens enfants placés sous la protection de l’aide sociale à l’enfance parmi les jeunes les plus précaires et ceux qui sont à la rue.
Les départements ne sont pas dans l’obligation de cesser leur accompagnement. Rien ne leur interdit de proposer des contrats jeunes majeurs. La loi qui a été adoptée, résultat de la volonté de la représentation nationale, ne les oblige plus à proposer des contrats, mais elle leur en laisse la possibilité. Ce choix est laissé à la libre appréciation des départements. Mon souhait est qu’ils continuent de le faire. Les hommes et les femmes qui accompagnent au quotidien ces jeunes dans lesquels notre société a beaucoup investi voient l’importance de les accompagner jusqu’au bout pour qu’ils parviennent à l’autonomie.

 

Patrice Vergriete, ministre délégué chargé des Transports
> Ma priorité, c’est la mobilité de tous les Français. Je me méfie toujours des discours qui disent qu’il faut moins se déplacer, ne plus aller à l’étranger. La mobilité, c’est l’accès à l’emploi, c’est aussi le lien social, l’ouverture aux autres et une liberté fondamentale. Il existe certes une mobilité subie, à l’image de la personne qui parcourt 50 kilomètres pour se rendre à son travail ou qui doit se déplacer pour récupérer une pièce administrative. C’est cette mobilité-là qu’il faut réduire.

> Interdire les vacances en Tunisie ou en Grèce ? On peut certes toujours s’interroger sur la pertinence de faire des milliers de kilomètres pour se retrouver dans un club avec des personnes qui nous ressemblent, mais les voyages permettent aussi de s’ouvrir aux autres, de découvrir d’autres cultures. Je viens d’un milieu modeste, je n’avais jamais séjourné à l’étranger avant mes 18 ans. Je sais à quel point cela formate les esprits. A Dunkerque, on a lancé un programme qui permet à tous les jeunes de partir à l’étranger avant 25 ans. Je préfère mille fois m’atteler à décarboner l’aérien plutôt que d’empêcher ces voyages. J’ai très peur d’un monde où les peuples se replient sur eux-mêmes.

> Au total, 95 % des émissions de gaz à effet de serre dans le transport sont générées par la route. Il faut donc avancer très vite sur la voiture électrique, faire évoluer l’énergie qui sert aux bus et aux camions. Mais cela ne suffit pas. Il faut aussi faire des reports vers d’autres modes de transport plus vertueux « climatiquement parlant », comme le transport collectif, le covoiturage.
Le président de la République dit toujours : « J’aime la voiture. » Moi aussi, d’ailleurs. Vous prenez votre voiture, vous allez où vous voulez, quand vous voulez. Sauf qu’à un moment faire autant de kilomètres, ça n’est plus compatible avec la planète. Or, trois quarts des Français sont dépendants de la voiture pour se rendre à leur travail. Alors, comment organiser la fin de cette dépendance ? Comment faire émerger des alternatives, même sur une partie des trajets ? Comment répondre à l’enjeu social du coût de la mobilité ? Ce sont des questions essentielles qui, pour moi, doivent faire l’objet d’une convention citoyenne. (…)
Les concessions autoroutières arrivent bientôt à échéance. Les rend-t- on gratuites, comme en Espagne ? Mais alors, qui paie l’entretien, l’installation des bornes de recharge, etc. ? On peut aussi se demander si l’autoroute doit financer le réseau ferré. A titre personnel, j’y suis favorable. Mais c’est un sujet qui mérite, à mon sens, un débat de société.

> Faut-il un passe qui permette de voyager pas cher dans toute la France en TER, comme en Allemagne, et si oui, qui le finance ? Doit-il être ciblé sur les jeunes ? Le train de nuit est un autre sujet intéressant. Ces lignes ne sont pas rentables sans financement public et il n’est pas toujours simple de les faire rouler compte tenu des travaux sur le réseau qui s’effectuent la nuit. Alors quelle ambition se donne-t-on et qui doit les financer ? C’est un débat.

> La SNCF est un joyau national. Et donc on ne joue pas avec la SNCF. Cela s’adresse à la direction comme aux syndicats. La première doit garantir un dialogue social de qualité, répondre aux questions des salariés par des propositions sérieuses. Les syndicats ont aussi une responsabilité, parce qu’ils tiennent dans leurs mains la liberté de circuler des Français. Quand le dialogue social est de qualité et qu’il y a des propositions sur la table, on ne fait pas grève. La grève est un droit constitutionnel en France mais, à la SNCF, il doit être le recours ultime en cas d’absence de dialogue. J’en appelle donc à la responsabilité de la direction comme des syndicats.

> Les 100 milliards d’ici à 2040 pour le ferroviaire ont toujours été une ambition collective qui repose sur un effort financier à partager entre l’Etat, la SNCF, les régions et l’Union européenne. L’Etat s’est engagé à ne pas percevoir de dividendes de la SNCF. C’est notamment ce qui contribue, grâce aux résultats de l’entreprise et des cheminots, à assurer l’augmentation de 50 % des investissements nécessaires pour régénérer et moderniser le réseau ferroviaire d’ici à 2027.
Nous allons passer de 3 milliards à 4,5 milliards d’euros par an. Un plan fret de 4 milliards d’euros d’ici à 2032 a aussi été annoncé, financé à moitié par les collectivités et à moitié par l’Etat. Et surtout, nous allons labelliser cette année les projets de services express régionaux métropolitains, les « RER métropolitains », annoncés par le président de la République. Ils doivent être aussi de vrais outils d’aménagement du territoire pour corriger les effets de la métropolisation, qui vide le centre des petites villes et sature les grandes.

 

Chrysoula Zacharopoulou, secrétaire d’Etat chargée du Développement et des Partenariats internationaux
> La responsabilité des autorités du Kremlin dans la mort d’Alexeï Navalny ne fait aucun doute. Sa mort dans une colonie pénitentiaire illustre la nature du régime russe, qui éradique la voix de ses opposants et agresse l’Ukraine. Cette peur des dissidents et des opposants est un aveu de faiblesse.
C’est aussi le signe d’une désinhibition croissante du Kremlin, dont nous devons tenir compte. Avec la mort d’Alexeï Navalny, nos principes sont en jeu. Il est essentiel de continuer à dénoncer les atteintes aux droits de l’homme et la répression des libertés en Russie.
Cette politique de répression n’apporte rien de bon à la Russie : elle a fait fuir les esprits libres et créatifs qui y demeuraient encore et que la France est désormais fière d’accueillir sur son territoire.

> Nous sommes très préoccupés par l’intensification des combats à l’est de la RDC, en particulier autour de Goma. C’est avec la plus grande fermeté que nous avons condamné la poursuite des offensives du groupe M23, tout comme nous condamnons la présence des soldats rwandais sur le territoire congolais et leur soutien au M23. Par ailleurs, la RDC doit travailler au désarmement des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).
Vous le savez, nous soutenons les initiatives de paix dans la région des Grands Lacs, comme celle de l’Angola que je salue.
Jeudi dernier, le ministre de l’Europe et des affaires étrangères, Stéphane Séjourné, s’est entretenu avec ses homologues congolais et rwandais. Il était le porteur d’un message clair, que je peux moi-même relayer.
Nous appelons ces deux pays à la désescalade et à la reprise d’un processus de paix. Il y a une semaine, une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies était convoquée à l’initiative de la France pour évoquer la situation. Nous avons alors soutenu la prise de sanctions contre les responsables du mouvement M23 et ceux des FDLR.
Enfin, je voudrais souligner que la France se tient fermement aux côtés des populations congolaises, qui font face à ce drame humanitaire. En 2023, 38 millions d’euros ont été mobilisés pour les soutenir.

 

► Assemblée nationale 
Yaël Braun-Pivet (présidente) 
> Je me réjouis du vote des sénateurs qui ouvrent la voie à l’inscription de l’IVG dans la Constitution. Pour nos filles, pour toutes les femmes.

> Avec Gérard Larcher et 21 de mes homologues présidents d’Assemblée, nous adressons une lettre au Speaker Mike Johnson pour appeler la Chambre des représentants des Etats-Unis à voter l’aide financière dont le peuple ukrainien a terriblement besoin, comme l’a fait le Sénat.

 

► Partis politiques 
● Renaissance 
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits] 
Sylvain Maillard (président du groupe à l’Assemblée nationale) 
> [Sénat vote pour la constitutionnalité de l’IVG] Un pas de plus pour inscrire définitivement dans la Constitution la liberté des femmes à disposer de leur corps !> Simplifier, simplifier, simplifier. Réunis aujourd’hui pour notre séminaire de groupe avec les députés Renaissance avec une idée pragmatique : comment simplifier la vie de nos concitoyens. Prochaine étape : la semaine de la simplification à l’Assemblée nationale en mai.

> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] La guerre en Ukraine impacte toute l'Europe - il est temps de prendre conscience de l’ampleur de la situation. C’est la sécurité de tous les Européens qui est en jeu, tout comme l'avenir de nos démocraties.

 

Pieyre-Alexandre Anglade (député) 
> Très heureux et honoré de la confiance qui m’est accordée pour diriger la campagne de la majorité pour les européennes du 9 juin prochain. Je mettrai toutes mes forces au service de notre projet pour l’Europe dans un moment décisif pour l’avenir de notre continent.

 

● MoDem 
Maud Gatel (Secrétaire générale)
> [Guerre de Poutine contre l’Ukraine] Tous les moyens doivent être activés pour renforcer notre soutien à l'Ukraine. Fière d'être partie prenante de cette initiative transpartisane pour débloquer les avoirs russes gelés et contribuer ainsi à financer l'effort de guerre et la reconstruction du pays.

 

► Autres 
● Organisations centristes 
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen) 
Valérie Hayer (présidente)
> Le réveil ne pouvait être que brutal. Académie militaire européenne, marché unique, investissements dans notre sécurité… Oui, il est temps d’agir pour bâtir l’Europe de la défense. Qui mieux que l’Europe pour protéger l’Europe ?

> Chère Yulia Navalnaya, Votre mari avait dévoilé au grand jour le système Poutine. Sa propagande est aussi celle de ses relais extrémistes en Europe. Madame Navalnaya, vous ne serez pas seule. Nous vous adressons notre soutien et notre détermination.

> Rien ne doit être écarté pour renforcer la souveraineté de l'Europe face à un éventuel second mandat de Trump. Il est également nécessaire que l'Europe établisse des partenariats de sécurité avec des pays tiers qui partagent nos valeurs démocratiques afin de mettre en place un parapluie de sécurité sous la direction de l'Europe. L'Europe compte depuis trop longtemps sur les États-Unis pour assurer sa sécurité. L'OTAN restera un pilier de sécurité important, mais il est grand temps pour l'Europe d'améliorer ses propres capacités de dissuasion et de prendre sa sécurité en main.

> La chute de la compétitivité en Europe est un signal d'alarme qui ne doit pas être ignorée. Il est inacceptable que l'UE soit encore plus distancée par les États-Unis et la Chine. Nous saluons la nomination de Mario Draghi pour étudier les mesures à prendre et ce document est notre contribution à ce défi commun. Pour restaurer l'avantage concurrentiel de l'UE, nous avons besoin d'une stratégie à long terme adaptée aux besoins réels des industries et des entreprises. Nous ne pouvons pas tomber dans la fausse dichotomie de l'extrême droite qui nous imposerait de choisir entre la sauvegarde de la planète et la compétitivité de notre secteur agricole, ou entre la protection des droits numériques et l'innovation. Faisons de l'UE le leader de l'économie mondiale de demain.

> Nous venons d’adopter la loi biodiversité la plus importante du mandat. En 2030, 20% de notre territoire européen devra faire l’objet de mesures de restauration. Contre les tentations climatosceptiques, notre Parlement a répondu présent pour protéger notre planète !

> Nous venons d’adopter la révision du budget européen jusqu’en 2027. Il était urgent de mettre à niveau nos moyens. Pour vous protéger face aux crises, pour bâtir notre souveraineté européenne et pour soutenir durablement l’Ukraine. Gardons le cap de l’ambition. Pour vous !

 

Nathalie Loiseau 
> Aujourd’hui c’est à nous de choisir : ou bien nous prenons le risque de voir la Russie gagner en Ukraine et les États-Unis nous tourner le dos. Ce risque serait considérable pour notre sécurité et pour notre crédibilité. Ou bien nous faisons sans attendre le choix d’une vraie défense européenne. Le moment d’un pas en avant est venu.

> La courageuse Première ministre d’Estonie Kaja Kallas remercie Emmanuel Macron pour la conférence de Paris sur l’Ukraine. La menace russe, ce sont ceux qui la connaissent bien qui en parlent le mieux.

> Yulia Navalny déchirante devant notre Parlement européen. Et en même temps déterminée. Face à la brutalité de Vladimir Poutine, aucune complaisance n’est permise, aucun signe de faiblesse.
Dans notre hémicycle plein où très peu de députés manquent, deux d’entre eux sont présents mais silencieux. Leur groupe politique ne leur a pas donné la parole, parce qu’ils leur auraient sans doute fait honte. Vous avez deviné, il s’agit de Jordan Bardella et de Manon Aubry.

 

Bernard Guetta 
> Le sacrifice d’Alexei Navalvy nous oblige à immédiatement livrer Taurus et Mirage aux Ukrainiens, à dire aux élus trumpistes que l’Histoire les aura bientôt rangés dans le camp des lâches et à mettre Vladimir Poutine et ses assassins hors d’état de nuire.

 

Pascal Canfin 
> [Tribune: «Par idéologie antiécologique, l’extrême droite sape tout ce qui peut contribuer à la construction d’une souveraineté européenne»]
Depuis cinq ans, au Parlement européen, les partis d’extrême droite nationaliste, le Rassemblement national en France et ses alliés, comme l’AfD en Allemagne ou la Ligue en Italie, votent contre toutes les législations qui nous permettent d’agir contre le changement climatique. Cette stratégie d’obstruction systématique doit, bien sûr, être dénoncée d’un point de vue environnemental. Mais elle doit l’être aussi parce qu’elle entre en totale contradiction avec des enjeux sur lesquels les nationalistes prétendent agir, comme les migrations, l’islam radical ou notre souveraineté énergétique et industrielle.
Les nationalistes d’extrême droite veulent lutter contre les migrations ? Depuis 2008, 22,5 millions d’individus ont été obligés de partir de chez eux à cause des catastrophes climatiques, estime l’Agence des Nations unies pour les réfugiés; d’ici à 2050, ce sont 216 millions de personnes qui pourraient être déplacées dans le monde, selon la Banque mondiale. Ces déplacements sont prévus au sein des pays concernés. Mais qui peut imaginer que de tels mouvements seront sans conséquences pour nous ?
S’opposer à l’action climatique entre en contradiction directe avec la volonté de maîtriser les flux migratoires contraints, car la première condition pour ne pas avoir à migrer, c’est de pouvoir vivre dignement dans son pays. S’opposer à l’action climatique, c’est évidemment augmenter le nombre de migrants climatiques potentiels. Au nom des valeurs qu’ils sont censés représenter, les partis d’extrême droite devraient donc logiquement être les premiers à vouloir agir pour le climat !
Les nationalistes d’extrême droite veulent lutter contre l’islam radical ? En s’opposant à la réduction de notre dépendance au gaz et au pétrole, par exemple, en votant contre tous les textes sur le développement des énergies renouvelables ou de l’électrification de la mobilité, les partis d’extrême droite nationaliste sont de fait les idiots utiles des puissances fossiles. Au premier rang, certains pays du Golfe, dont les connexions avec le financement d’organisations islamistes radicales ne sont plus à démontrer. Que seraient ces pays sans les sommes colossales que nous leur transférons chaque année pour leur acheter du pétrole et du gaz ?
Les nationalistes d’extrême droite prétendent lutter pour notre souveraineté industrielle et la défense de nos emplois ? En toute logique, ils devraient être les premiers à se battre pour une énergie produite en Europe. Or, ils font exactement le contraire ! Texte après texte, ils organisent notre vassalisation énergétique. Leur défense de la Russie de Poutine, avant la guerre, et leur complicité passive depuis, en est un exemple qu’il nous faut rappeler jour après jour. Les partis nationalistes se sont opposés au soutien financier à l’Ukraine, aux sanctions contre la Russie et à notre stratégie d’indépendance à l’égard du gaz russe. Ils sont le parti du Kremlin et jouent contre nos intérêts économiques et géopolitiques, contre notre souveraineté, contre notre indépendance.
Nous avons dépensé près de 700 milliards d’euros en Europe, selon Eurostat dont 100 milliards en France en 2022, d’après le Réseau de transport d’électricité, pour acheter des énergies fossiles aux puissances gazières et pétrolières. Autant d’argent que nous pourrions investir dans nos territoires, notre éducation, notre recherche, en basculant des énergies fossiles que nous ne produirons jamais à des énergies zéro carbone (renouvelables, nucléaire, hydrogène décarboné) que nous pouvons produire sur notre sol. Mais encore faut-il pour cela que nos voitures fonctionnent à l’électricité, que nos industriels passent du gaz à l’hydrogène décarboné, etc. Autant de nouvelles règles que nous avons votées dans le cadre du Pacte vert européen et contre lesquelles les partis d’extrême droite nationaliste se sont battus.
Les salariés de nos grandes industries doivent savoir que les députés nationalistes, y compris ceux du Rassemblement national, n’ont pas voté la taxe carbone aux frontières de l’Europe qui protège nos usines contre le « dumping climatique » de la Turquie ou de la Chine, par exemple. A Florange (Moselle) ou à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), dans les usines qui produisent notre acier, à Dunkerque (Nord) ou à Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie), dans les usines qui produisent notre aluminium, les emplois sont protégés de la concurrence déloyale grâce à cette taxe carbone aux frontières pour laquelle, depuis Jacques Chirac, tous les présidents français se sont battus, et que nous, nous avons enfin réussi à mettre en place !
Par idéologie antiécologique et antieuropéenne, les nationalistes d’extrême droite sapent tout ce qui peut contribuer à la construction d’une souveraineté européenne. Pourtant, sur le plan industriel, énergétique et géopolitique, cette souveraineté est la condition de notre capacité à maîtriser notre destin et à reprendre le contrôle de notre histoire. Aujourd’hui et encore plus demain, avec le retour possible de Donald Trump à la Maison Blanche. Partout en Europe, le projet des nationalistes d’extrême droite est un projet de soumission. Ne lui cédons rien.