Voici une sélection, ce 14 juillet 2025, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.
► Emmanuel Macron (Président de la République)
> Bonne fête nationale à
toutes et tous. Vive la République, vive la France !
> [Discours
du Président de la République aux armées]
C'est aujourd'hui la neuvième fois que je m'exprime devant vous, à la veille de
notre fête nationale. Vous, soldats, qui, partout où vous êtes déployés,
agissez pour assurer la protection des Français, la défense de nos intérêts et
le respect de la parole donnée.
Vous, qui êtes le bras armé de la France et dont l'engagement porte grandeur et
acceptation du risque.
Je vais tout à l'heure saluer la mémoire de nos soldats tombés cette année, je
verrai également tout à l'heure et demain nos blessés. Et je veux ici redire à
leurs familles, à leurs frères d'armes, le soutien entier et la reconnaissance
de la nation, notre reconnaissance et notre affection. Votre engagement est
inestimable.
Il l'est d'autant plus que nous vivons un moment de bascule. Nous en apercevons
depuis longtemps l'imminence et ces bascules sont aujourd'hui effectives. Et
sans doute jamais, depuis 1945, la liberté n'avait été si menacée et jamais à
ce point, la paix sur notre continent n'avait dépendu de nos décisions
présentes.
Oui, nous replongeons dans des années où l'histoire se fait. Et à ce titre, je
tiens, en ce 13 juillet 2025, à remercier la Mission Libération, présidée par
Philippe Etienne, qui achèvera ses travaux en fin d'année et a scandé les deux
années que nous venons de vivre à travers les commémorations, le travail
scientifique, académique, le travail de mémoire et la mobilisation de tant et
tant de nos anciens combattants et vétérans. Comme je remercie tous nos anciens
combattants, nos associations, associations d'anciens combattants et de mémoire
qui, partout sur le territoire national, portent cette mémoire collective, nous
rappellent la force de cette histoire et sont aussi le socle de la mémoire de
la nation.
Je le disais, jamais, sans doute, notre liberté n'avait été si menacée. Liberté
des peuples attaqués par les impérialismes et les puissances d'annexion,
liberté bafouée quand les règles de la guerre sont effacées, quand chacun
s'exonère du droit international, quand l'espérance de la paix est anéantie en
Europe, au Proche et Moyen-Orient, comme en Afrique. Et quand il n'y a plus de
règles, c'est la loi du plus fort qui l'emporte.
Liberté de notre Europe mise en danger au moment où la guerre a été portée sur
notre sol avec l'invasion de l'Ukraine, alors que les États-Unis ont ajouté une
forme d'incertitude et que notre Europe se trouve placée à la lisière d'un
vaste arc de crise qui part du golfe de Guinée, traverse le Sahel jusqu'au
Proche-Orient et en Iran. Soyons clairs, nous, Européens, devons désormais
assurer notre sécurité nous-mêmes.
Liberté de notre modèle économique aussi, quand les entreprises s'imaginent
devenir des États, les États devenir des empires, et quand les terres sont à
confisquer, les ressources à accaparer ou le commerce mondial à capturer.
Liberté de notre modèle démocratique et politique, objet, de tentatives de
manipulation par des États étrangers, notamment sur les réseaux sociaux et
cibles de forces obscurantistes.
Liberté individuelle également, parce que dans l'ère des écrans, c'est l'esprit
des hommes, en particulier des jeunes générations, qui devient la ligne de
front de la guerre économique, technologique et culturelle.
Liberté de la nation, enfin, quand les risques de la division menacent notre
unité et que nous devons affronter tant de défis pour rester libres, maître de
notre destin.
Alors, face à tous ces risques qui pèsent sur notre liberté, nous avons initié
en janvier dernier un état des lieux de notre environnement et des défis à
venir. Ce travail est aujourd'hui achevé, et la revue nationale stratégique qui
a été pilotée par le SGDSN et à laquelle nombre d'entre vous, et je vous en
remercie, ont largement contribué, sera publiée demain.
Cette revue pose un diagnostic clair et précis. Une désinhibition du recours à
la force, avec une violence accrue qui n'est pas toujours l'apanage d'États et
qui ne cible pas toujours des belligérants.
La menace particulière que représente le terrorisme, et singulièrement le
terrorisme islamiste, 10 ans après les attentats de Paris. Si en une décennie,
nous avons beaucoup fait, le risque est là, toujours.
Une remise en question des solidarités et un effacement des cadres qui ont été
définis après la Seconde Guerre mondiale. L'hybridité croissante des conflits,
ce qui brouille tous les effets de seuil.
La permanence d'une menace russe aux frontières de l'Europe, du Caucase à
l'Arctique. Une menace préparée, organisée, durable et à laquelle nous devrons
être capables de faire face. Notre avenir européen est déterminé par cela et la
nécessité de nous organiser pour répondre à cette menace et la dissuader pour
maintenir la paix.
La course technologique qui se joue en parallèle avec l'irruption de
l'intelligence artificielle, l'émergence des drones, le retour de la guerre
électronique, de nouveaux espaces d'affrontement que sont l'espace, le cyber ou
les fonds marins, mais aussi le virage quantique qui a déjà commencé et sur
lequel nous avons nombre d'atouts.
Autant de révolutions accélérées par les champs de bataille où la nécessité de
survivre et de s'adapter démultiplient l'ingénierie et l'ingéniosité. Une
guerre que chaque citoyen observe sur les réseaux sociaux, en particulier notre
jeunesse, sans mesurer les opérations de propagande qui s'y déploient. Nos
schémas devront changer profondément pour intégrer ces réalités.
Ces menaces, c’est ce que définit et décrit très bien notre Revue Nationale
Stratégique, vous y êtes confrontés directement. Tant engagés au sein de l'OTAN
sur son flanc Est, vous assistez aux violations de souveraineté, aux tentatives
de déstabilisation hybrides, aux menaces sur les élections et la stabilité des
pays d'Europe. Vous y êtes confrontés en Mer Rouge, je l'ai encore vu à vos
côtés il y a quelques mois, à Noël, à Djibouti, où nos marins et aviateurs
abattent missiles et drones et sont garants d'une liberté de navigation, et en
Afrique aussi, où les groupes terroristes s'en prennent aux populations
civiles.
Vous y êtes confrontés au Proche-Orient où, sous vos yeux, les tabous sont
transgressés, l'impensable survient parfois, et où vous répondez présents pour
défendre des pays partenaires ou évacuer nos ressortissants. Je salue ici nos
forces armées intégrées à la FINUL, au Liban, comme le rôle que nous jouons
directement dans le mécanisme de suivi au sud de ce même pays.
Vous y êtes confrontés, sur le territoire national et en particulier dans nos
Outremers, placés aux avant-postes des nouvelles zones de conflit. Oui, nos
territoires ultramarins sont de plus en plus — et la loi de programmation
militaire l'avait bien identifié — des territoires qui seront testés et où les
puissances de déstabilisation viennent aujourd'hui nous déstabiliser. Vous êtes
confrontés à ces menaces et leurs évolutions, non pas comme spectateurs, mais
comme acteurs de plain-pied dans ce monde qui bascule. Et tout peut en effet
advenir.
Ces dernières années ont été marquées par le retour de l'impensable. Et
regardez encore ces derniers mois l'accélération des événements, les
bombardements sur l'Iran, les combats entre l'Inde et le Pakistan, avec sans
doute l'un des combats aériens de la plus grande intensité des dernières
décennies. Les à-coups dans le soutien américain à l'Ukraine, la guerre
commerciale entre alliés dans ce même contexte. Oui, nous assistons au retour
du fait nucléaire, de la prolifération des conflits majeurs.
Parce que la nation est confrontée à toutes ces menaces hybrides, à cette
accélération de l'histoire, il n'y a plus d'arrière et il n'y a plus de front.
Les conflits sont multiformes, multichamps, et supposent de la densité, ils
supposent de durcir nos capacités, nos forces et la nation dans son entier. Je
le dis ici devant vous : nous y arriverons.
Nous y arriverons, pas seulement parce que nous serons mieux armés, mais parce
que nous sommes lucides et unis, comme nous le sommes depuis neuf ans, parce
que nous avons anticipé ces transformations du monde, anticipé les
investissements indispensables. Et à cet égard, il ne suffit pas d'abord de
viser des pourcentages de budget, mais de viser ce qui nous élève et nous unit,
une force d'âme, une détermination, comme je l'évoquais ici même à vos côtés il
y a trois ans. Au fond, soyons simples : pour être libre dans ce monde, il faut
être craint. Pour être craint, il faut être puissant.
La nation, pour cela, doit être plus forte, car c'est à la nation avant tout de
défendre la nation. Cela passe d'abord par une meilleure prise de conscience de
chaque Français et de tous les acteurs civils des menaces hybrides qui nous
entourent. Je veux remercier le général Burkhard pour sa prise de parole il y a
deux jours à ma demande, qui y a contribué. La mobilisation interministérielle
est aussi essentielle à la défense nationale, chacun doit être à son poste de
combat.
Des efforts ont été faits et doivent se poursuivre. Sous l'autorité du Premier
ministre, nous poursuivrons dans chaque ministère, dans chaque domaine, ces
efforts. À l'international, et je pense au Quai d'Orsay et au travail
d'influence, une organisation dédiée, des moyens renforcés, une posture plus
offensive ont été décidés et seront maintenues dans la durée. Je pense aussi à
ce qui a été fait à l'ANSSI, à VIGINUM, qui protège les Français contre les
attaques cyber et les ingérences. Je pense à nos services de renseignement
extérieur et intérieur. Mais je pense aussi à l'indispensable sursaut qui est
demandé, organisé et qui continuera d'être renforcé dans nos entreprises, nos
collectivités territoriales, nos laboratoires de recherche, dans nos infrastructures
des plus sensibles, mais aussi parfois les moins attendus. Car c'est là parfois
que se logent nos vulnérabilités, c'est là aussi que nous devons durcir la
posture. Il nous faut partout être préparés.
Nous y arrivons aussi parce que nous sommes soucieux que nos armées servent
dans les bonnes conditions. Voilà pourquoi j'ai veillé à la condition militaire
portée par vos chefs et éclairée par le Haut-Comité d'évaluation de la
condition militaire. Le statut général des militaires est une force pour notre
défense. La condition militaire engage la nation, entretient une force morale,
des principes essentiels, et la reconnaissance de votre condition, c'est aussi
vos rémunérations. J'ai demandé à ce titre leur remise à niveau et ce qui a été
prévu par la loi de programmation militaire sera à l'euro près, au mois près,
réalisé. Cela est fait pour les militaires de rang et pour les sous-officiers.
Cela le sera totalement d'ici la fin de l'année pour les officiers. La
condition militaire suppose aussi la certitude de la solidarité de la nation
lorsqu'il le faut. Le plan blessé et le plan famille ont été mis en place.
C'était indispensable. Je sais, je mesure tout ce qu'il reste à faire dans
certaines bases pour améliorer le quotidien et la qualité de vie et nous le
ferons. Et je remercie la ministre déléguée, chère Patricia Mirallès, pour
l'ensemble des améliorations que je souhaite voir poursuivies. Je pense aussi à
l'attention nécessaire à l'emploi des conjoints des militaires et aux
propositions faites en ce sens par le HCECM. La condition militaire, c'est
aussi l'attention aux conditions de réalisation de vos missions, l'attention à
l'organisation et au mode de fonctionnement.
Vous avez le devoir d'agir lorsque plus rien ne marche. Au milieu du chaos,
vous êtes à ce titre le dernier rempart. Ceci exige de l'agilité, de la
souplesse, de la subsidiarité, de la capacité d'initiative. Or, la dérive
opérée durant les années de réduction des dépenses de défense a conduit parfois
à compromettre ces principes essentiels. Alors, dans ce moment de bascule,
j'attends du ministère des Armées et le Ministre au premier chef et du chef d'état-major
des Armées des propositions qui me seront faites pour la fin d'année, et je
l'en remercie. Ceci afin que le fonctionnement du ministère et des Armées
continue de se réformer, que des leviers soient redonnés aux chefs militaires
pour réaliser les missions que je peux être amené à vous confier, mais aussi
aux ingénieurs, aux techniciens, aux agents du ministère pour qu'ils innovent
et soutiennent le développement rapide de nos capacités militaires.
Nous y arriverons ensuite si nous prenons la mesure du tournant capacitaire à
engager. Voilà pourquoi, depuis 2017, j'ai décidé de faire de la défense une
priorité. Il fallait redonner à la France une défense solide, complète,
souveraine. Les lois de programmation auront été réalisées scrupuleusement, ce
qui est inédit. L'effort que cela représente est indispensable face à tous les
défis. Et en presque dix ans, nous avons réparé, modernisé, innové avec la mise
en œuvre des lois de programmation militaire. Et je remercie le ministre des
Armées, cher Sébastien Lecornu, pour l'énergie qu'il consacre à ce sujet
essentiel pour la France. J'associe à ces remerciements madame Florence Parly,
qui a porté cela à mes côtés durant le quinquennat précédent.
Nous y arriverons enfin si nous savons trouver les nouvelles manières d'opérer.
Nous avons déjà révisé nos outils et nous nous sommes dotés de nouveaux
instruments. Le nouveau centre pour les opérations spatiales que j'inaugurerai
cet automne à Toulouse en est un exemple. Nous avons aussi révisé notre
doctrine stratégique, je pense en particulier à l'approche nouvelle développée
avec les pays d'Afrique. Il nous fallait reposer les bases d'un partenariat
répondant à nos attentes respectives et vous l'avez mis en œuvre avec beaucoup
d'efficacité.
Il reste que ces transformations profondes n'épuisent pas tous les défis qui
sont posés. À l'heure des prédateurs, nul ne peut demeurer immobile. Nous avons
une avance, mais demain au même rythme, nous serions dépassés. J'avais annoncé
le 5 mars dernier aux Français la nécessité de prendre des décisions
historiques face aux menaces existentielles qui pèsent sur notre liberté et que
je viens de rappeler. Ces décisions sont indispensables à mes yeux pour
garantir notre sécurité et notre indépendance. Alors que notre allié américain
affiche une volonté de désengagement ou crée pour nous, étant allié, des
incertitudes nouvelles, voulons-nous une fois pour toutes prendre notre
sécurité et celle du continent en main et bâtir un vrai pilier européen de
l'OTAN ?
Sommes-nous capables d'offrir un débouché à cette formidable envie d'engagement
et de réalisation qui anime notre jeunesse ? Sommes-nous capables, surtout, de
résister en cas de conflits de haute intensité sur le sol européen dans les
trois à quatre années qui viennent ?
À toutes ces questions, nous répondrons oui.
Parce que nous, Français, entendons demeurer libres dans le siècle qui vient.
Pour avoir ce pouvoir de dire oui, la Nation doit être fidèle à l'enseignement
de Clémenceau et appliquer sa maxime : « il faut savoir ce que l'on veut. Quand
on le sait, il faut avoir le courage de le dire ; quand on le dit, il faut
avoir le courage de le faire ».
Aussi, l'heure est-elle venue de tirer toutes les conclusions de ce que nous
savons ? Et c'est ma responsabilité de président de la République, chef des
armées. Cela passe d'abord par l'exécution certaine des décisions déjà prises.
Il faut que les crédits prévus soient disponibles à l'euro près. La constance
est essentielle, car notre stratégie est la bonne depuis 9 ans, celle de
l'indépendance de la France et de la souveraineté de l'Europe. Nous avons
commencé les efforts plus tôt. Nous avons plus tôt vu ces menaces nouvelles. Il
nous faut donc, avec constance, continuer de faire ce qui a été décidé. Comme
l'a annoncé ce matin le ministre, grâce aux décisions du Premier ministre que
je remercie, le dégel des crédits sera effectué. Je le sais, nos PME et nos
industriels ont subi les retards provoqués par la censure votée par les
parlementaires au mois de décembre dernier.
Alors, je le dis ici à chacun, de prendre ses responsabilités pour l'année
prochaine. Aux parlementaires, pour que le budget soit voté en heure, car les
censures de fin d'année ont une conséquence simple, elles décalent le budget
des armées, entre autres.
Au Gouvernement ensuite de procéder en temps et en heure aux crédits décidés.
Aux grands groupes de la filière de donner de la visibilité nécessaire à leurs
sous-traitants, et je compte sur eux, et aux investisseurs et à la place
financière de continuer de soutenir ces entreprises.
Il faut, à ce titre, poursuivre l'effort que nous avons entrepris ces trois
dernières années pour pouvoir continuer d'innover plus rapidement, de produire
plus rapidement, de produire de la masse nouvelle, de nous adapter à la
demande, et de remettre les financements privés vers la base industrielle et
technologique de défense. Ces changements, opérés depuis 2022, doivent être
confortés, intensifiés encore.
Deuxièmement, on doit s'interroger sur la suffisance de l'effort consenti par
les deux LPM. Il faut combler nos zones de fragilité. C'est tout le travail qui
a été fait ces dernières semaines par le ministre des Armées, le CEMA et la
DGA. Combler nos zones de fragilité et, au premier titre, nos stocks de
munitions, dont les munitions téléopérées, renforcer nos armes de saturation et
nos armes de précision, nous doter de drones pour nos groupes de combat, nos
frégates et nos bases aériennes encore davantage, et des équipements
nécessaires au quotidien pour que les opérations soient menées, renforcer notre
défense aérienne et nos moyens de guerre électronique, augmenter nos capacités
spatiales, pousser au maximum les curseurs de l'entraînement des soldats, des
marins, des aviateurs, développer encore davantage la réserve, décidée par son
accroissement en 2022, mais que nous devons encore intensifier. Nous avons des
armées solides, mais sur tout ce que je viens de nommer, il nous faut durcir le
modèle, gagner aussi en masse. Tels sont les axes d'efforts qui ont été
identifiés et qui seront les axes de priorité dans les efforts supplémentaires
à la loi de programmation militaire en cours.
La guerre en Ukraine démontre que pour tenir, il faut de la bravoure, mais
aussi des stocks et une industrie de défense adaptée. Il faut une Nation
capable de tenir, d'être mobilisée. C'est aussi pourquoi nous devons accélérer
les efforts sur notre réserve. Et je crois aussi que l'on doit donner à la
jeunesse un nouveau cadre pour servir, selon d'autres modalités, au sein de nos
armées. Je donnerai mes orientations et mes décisions en ce sens à l'automne,
sur la base des travaux demandés au mois de janvier dernier aux ministres et au
CEMA, revenant sur l'avenir du SNU, l'organisation, la mobilisation de notre
jeunesse comme de nos réserves.
Troisièmement, cette nouvelle ère pour la Nation suppose de nouveaux budgets
pour nos armées. En conscience, nous assumons de porter un effort nouveau et
historique. La première loi de programmation, lancée lors du précédent
quinquennat, a permis de réparer. La seconde est une loi de projection qui a
anticipé les bascules du monde, mais ces bascules interviennent plus vite que
prévues. Alors que nous avions prévu de doubler le budget d'ici 2030, nous
allons le doubler d'ici à 2027. À cette fin, une actualisation de la loi de
programmation militaire sera présentée à l'automne, qui prévoira l'effort que
nous devrons porter jusqu'en 2027 sous ma responsabilité. Et j'en appelle à ce
titre à la responsabilité nationale. Le budget des armées en 2017 était de 32 milliards
d'euros. S'ajoutera à la loi de programmation militaire actuelle un effort de
3,5 milliards d'euros en 2026 et de 3 milliards d'euros supplémentaires l'année
suivante. Nous consacrerons donc 64 milliards d'euros pour notre défense en
2027. C'est le double du budget dont les armées disposaient en 2017. Cet effort
nouveau, historique et proportionné, il est crédible, il est indispensable, il
est juste ce qu'il nous faut, mais vraiment ce qu'il nous faut. Comment le
financer ?
Le Premier ministre l'annoncera dès le 15 juillet après-midi. Et je veux ici le
remercier pour son travail et celui à ses côtés de tous les ministres qu'il a
mobilisés. En tout état de cause, nous refusons que ce réarmement passe par
l'endettement. Notre indépendance militaire est indissociable de notre
indépendance financière. Il sera donc financé par plus d'activité et plus de
production. L'effort de toute la Nation pour la défense de tous les Français.
J'avais dit le 5 mars aux Français, la patrie a besoin de vous. Je vous le dis
en cette veille de fête nationale, c'est maintenant. Maintenant qu'il nous faut
consentir à cet effort, parce que nous l'avons travaillé, documenté, et il est
précisément calibré. Un effort ponctuel de tous pour préserver notre sécurité
et notre indépendance. Le salut de la patrie suppose que nous dépensions plus
pour notre défense et que chacun prenne sa part de cet investissement et que
nous veillons à la souveraineté financière de notre Nation qui passe par des
réformes, des transformations et plus de production. Si notre liberté a un
prix, le voici.
Nous sommes cette génération qui n'a pas connu la guerre, déterminée à ce que
nos enfants ne connaissent rien d'autre que la paix. Mais soyons lucides, nous
n'avons plus les dividendes de la paix dont nos parents avaient bénéficié.
C'est terminé. Cet effort ne sera pas sans gain au demeurant pour la Nation et
les dépenses militaires sont et seront aussi source de richesse pour notre
produit intérieur brut, notre économie et nos territoires. Car cet effort devra
aussi être celui de nos industriels. Et je le sais, c'est leur motivation, leur
credo, mais ils devront porter aux côtés de nos armées ce patriotisme. Ils
devront produire encore davantage, plus vite, à moindre coût. La DGA y veillera
strictement. Et ils continueront aussi de privilégier nos territoires pour des
capacités nouvelles, des sites de production nouveaux, comme nous l'avons vu
ensemble il y a quelques mois encore à Bergerac.
C'est grâce à cet effort que nous pourrons affirmer avec fierté, avec lucidité,
avec confiance : nous y arriverons. Oui, nous y arriverons.
Parce que ce surcroît de budget nous permettra d'avancer aussi avec nos
partenaires. Notre force est supérieure lorsqu'elle est collective, et c'est le
sens même de l'engagement pris lors du sommet de l'OTAN à La Haye le 25 juin
dernier, venant poursuivre la prise de conscience du sommet de Versailles en
2022. Nous devons faire plus pour notre défense, nous devons faire plus sur le
plan militaire, industriel et technologique afin, en Européens, d'être plus
souverains. C'est cet effort qui nous permettra d'assurer notre crédibilité
face à nos partenaires, de disposer encore et toujours de l'armée la plus
efficace d'Europe, de nouer des partenariats nouveaux comme cette semaine avec
le Royaume-Uni. Après la déclaration de Northwood que nous venons de signer,
l'Allemagne et le Royaume-Uni se retrouveront dans quelques jours et nous
retrouverons nos partenaires allemands à la fin du mois d'août pour un Conseil
franco-allemand de défense et de sécurité où nous aurons de nouvelles décisions
à prendre.
Bâtissons avec nos principaux partenaires, agissons en Européens, car nous
affrontons les mêmes menaces, à commencer par la menace russe. Mais nos
investissements, combinés, une coopération renforcée, nous permettra de bâtir
ce pilier européen de l'OTAN que la France a annoncé et voulu avant tant
d'autres.
Rappelez-vous, il y a neuf ans, c'était un gros mot ; il y a quelques années,
il était impossible de le défendre et de le voir soutenu par d'autres.
Maintenant, c'est devenu un credo. Ils nous ont tous rejoints, mais à nous d'en
faire une réalité et d'agir ensemble. Face à cette même menace, nous devons
agir ensemble, produire ensemble, acheter ensemble. C'est le sens du programme
SAFE, (Security Action for Europe), adopté il y a un mois et demi par le
Conseil européen et qui permettra, avec 150 milliards d'euros, de financer des
achats conjoints d'équipements militaires. Il faut impérativement les mettre en
œuvre. Et nous avons pour cela des atouts. Nos industriels ont des atouts. Nous
avons des capacités qui sont au point d'excellence internationale et doivent
devenir des solutions européennes. Le système de défense aérienne, SAMP/T,
nouvelle génération, nos missiles dans toutes les gammes, nos avions Rafale,
les premières constellations de satellites en orbite basse, nos champions de
l'intelligence artificielle, nos systèmes radars et anti-drones, et j'en passe.
Ces solutions, cette innovation de pointe, nous en disposons. Nous la
produisons souvent déjà en partenariat avec plusieurs autres grands industriels
européens ou par nos groupes qui ont déjà une empreinte et un actionnariat
européen. Alors achetons européen en masse. Malgré l'incertitude américaine et
face à la volonté chinoise, face à la menace russe, la puissance européenne est
notre meilleur bouclier.
Une Europe capable d'innover et de produire sur son sol, c'est une Europe qui
sera plus souveraine et maîtrisera son destin, assumera sa puissance.
Et sortons des vieux débats ridicules, ceci n'enlève rien à l'indépendance et
la souveraineté française. Cela la renforce, cela l’accroit, car nous n'avons
rien cédé, en neuf ans, de notre souveraineté et de notre indépendance, au
contraire. Mais en ayant des alliés dont les armées travaillent avec nous,
opèrent avec nous, en ayant des industriels partout en Europe, qui produisent
avec nous, en poussant nos partenaires européens à acheter avec nous nos
matériels, nous renforçons de fait notre souveraineté et notre indépendance.
Partout en Europe, la force de la France est attendue. Et dans notre monde
dangereux et incertain, il est un pilier de notre sécurité qui ne vacillera
pas, c'est notre dissuasion nucléaire. Totalement et invariablement souveraine,
elle garantit notre liberté. Elle a également un rôle dans la sécurité de
l'Europe. Je l'ai réaffirmé avec le Premier ministre britannique cette semaine,
il n'existe pas de menace extrême contre l'Europe qui ne susciterait pas de
réponse de nos deux Nations.
Afin de mesurer pleinement le rôle de notre dissuasion dans la sécurité
collective, j'ai mandaté le ministre des Armées et le CEMA pour engager un
dialogue stratégique avec nos partenaires européens qui y sont prêts. Je
reviendrai sur la base de ce travail, plus précisément, à la fin de cette
année, afin de décrire les évolutions que cela emporte.
Notre pays, le seul de l'Union européenne doté de la dissuasion nucléaire, fort
de ce partenariat renouvelé avec le Royaume-Uni, a aussi une responsabilité
majeure pour que le réarmement conventionnel de notre Europe soit efficace,
crédible et cohérent. Tout cela est un tout. Partout en Europe, les nations se
réarment et la France ne peut laisser ses alliés européens en première ligne
face aux menaces de très court terme.
Partout en Europe, la force de la France est attendue et partout dans le monde,
la liberté est menacée. Alors défendons-la.
Défendons-la en Ukraine parce que notre sécurité et notre liberté sont liées au
destin de ce pays. C'est la raison pour laquelle, avec le partenaire
britannique, la France a regroupé une coalition de pays volontaires, en vue de
contribuer à garantir durablement la paix qu'il faut sur notre continent. Cette
Coalition des volontaires initiée à Paris en février dernier regroupe
maintenant 30 nations. Son état-major opérationnel est constitué et basé à
Paris, c'est une première. Mais c'est le sens même de ce que nous voulons
faire, le sens même d'une partie des efforts capacitaires et opérationnels que
nous sommes en train de conduire qui a vocation à faire de la France la Nation
cadre d'opérations à venir.
Défendons notre liberté en Europe où tant de nations, je pense en particulier à
nos amis finlandais engagés à nos côtés dans la FINUL au Liban, voient avec
appréhension les nuages s'accumuler à l'horizon.
Défendons notre liberté pour notre jeunesse, cette jeunesse dont vous êtes les
visages, qui veut servir, croire, espérer, et a soif plus que toute autre d'une
immense liberté.
Défendons notre liberté dans tous les domaines, comme je viens de l'évoquer,
sans oublier celui de la sécurité cognitive, nouvelle frontière qui est devant
nous et que nous aurons à intégrer, tant nos populations comme nos armées
seront confrontées à des informations manipulées, des propagandes à démasquer,
et sur lesquelles nous avons à nous préparer.
Défendons notre liberté comme sont prêts à la défendre, génération après
génération, ces femmes et ces hommes qui répondent à l'appel du drapeau, comme
le fit jadis un Saint-Syrien de la promotion Les Cadets de la France libre, le
Général d'Armée Thierry Burkhard, que je salue et remercie aujourd'hui. Mon
général, vous avez ma confiance et ma reconnaissance pour votre action à mes
côtés à la tête des armées françaises. À travers vous, je salue le patriotisme
et le sens des responsabilités de tous ceux qui font le choix des armées pour
défendre la liberté.
Défendons cette liberté aux côtés des grandes Nations qui sont là, nos
partenaires européens, nos alliés, mais aussi ces Nations venues de plus loin
comme l'Indonésie, invitées du 14 juillet, qui entendent refuser en
Indopacifique la logique des blocs et la loi des impérialismes comme nous.
Défendons notre liberté.
Et en cette veille de 14 juillet, soyons fidèles au peuple de la Révolution qui
clamait sa grandeur et la liberté universelle des peuples.
Défendons nos armées qui défendent notre liberté.
Soyons à leurs côtés, à l'arrière, prêts à tous les engagements, tous les
combats, comme chaque jour ces femmes et ces hommes sont prêts à l'ultime
sacrifice pour la Nation. Alors demain, je serai à vos côtés, une fois encore,
avec reconnaissance, avec confiance et avec fierté, comme depuis le 1er jour,
car je sais combien c'est cet engagement, cette acceptation du sacrifice et
jusqu'au sacrifice ultime qui fait la force de nos Armées, la force de notre
Nation.
Demain, je serai à vos côtés, une fois encore, avec cette même fierté. Vive la
République et vive la France !
> [Discours au Sommet
pour l'avenir de la Nouvelle-Calédonie]
Je crois que tout le monde a conscience
que le travail qui a été fourni ces derniers jours a permis d'obtenir ces
dernières heures un accord historique. (…) Je veux remercier les responsables
politiques qui ont conduit les travaux à cet accord, et donc vous toutes et
tous. Remercier le Premier ministre et le ministre d'État qui n'a pas compté
son temps, son énergie, vous l'avez rappelé, et remercier pour son engagement
encore la nuit dernière sans relâche. Remercier l'ensemble des équipes, celle
du ministre d'État, présentes et absentes, celle de Matignon, le conseiller
spécial du Premier ministre, et celle de l'Élysée. Vous l'avez rappelé, le
directeur de cabinet y a passé son temps avec plusieurs de mes collaborateurs
et je les remercie très sincèrement. Et puis également, évidemment, remercier
le préfet Bastille qui, côté directeur, a tenu la plume et a une affection
particulière pour le territoire. Voilà. Que le gouvernement, l'ensemble des
collaboratrices et des collaborateurs, et des vôtres aussi, soient dûment
remerciés de leur engagement côté du ministre d'Etat pendant ces dix jours à
vos côtés.
Je veux aussi adresser mes remerciements à la présidente Braun-Pivet, au
président Larcher, qui ont joué un rôle particulier en allant ensemble de
manière inédite aussi sur le territoire et en aidant à ce chemin pour permettre
ce sommet. Je vous avais dit la semaine dernière qu'il nous fallait tirer les
conclusions des trois référendums, pacifier les choses après ce qui s'était
passé il y a un an, et trouver un chemin de stabilité qui permette de tirer les
conséquences aussi de ce que nous avions vécu, c'est-à-dire à nouveau éviter
l'espèce de diffraction que conduit immanquablement un nouveau référendum,
qu'il soit dans 15, 20, 25 ans, et aborder avec courage les sujets économiques
et financiers.
Je considère que les travaux que vous avez menés pendant 10 jours, le chemin
que vous avez vous-même repris, vous l'avez rappelé, en prenant vos
responsabilités, correspond à ce qui était notre volonté commune. D'abord, sur
les questions économiques et financières, et je veux commencer par-là, l'avenir
de la filière nickel et la nouvelle doctrine qui a été consacrée par la journée
de travail sur ce sujet et ce qu'il y a dans l'accord est pour moi une avancée
notable. C'est bâtir ensemble une filière nickel rentable qui permette à la
Nouvelle-Calédonie de financer son développement avec évidemment des
investissements. Qui seront à faire, en particulier, on le sait, sur les
infrastructures et l'énergie, mais qui s'inscrivent aussi dans des choix de
responsabilité pour que cette filière puisse trouver sa rentabilité et son
avenir.
Ensuite, des réformes et l'assainissement des dépenses de fonctionnement, et,
ce qui va avec, l'accompagnement en ingénierie-expertise. C'est à ce titre que
la mission interministérielle confiée à Madame Durieux aura un rôle tout
particulier, un État qui, à l'aune de ces réformes, accompagne aussi
financièrement et permettent de trouver le chemin d'une soutenabilité
financière de la Nouvelle-Calédonie, et puis la diversification économique. Sur
les sujets également d'avenir, le pari de la jeunesse, de la formation, de
l'adaptation respectueuse de la coutume à la société calédonienne
d'aujourd'hui, de la lutte contre les maux qui la rongent, constituent une
combinaison d'enjeux qui peuvent permettre la réconciliation et, je crois,
répondent aussi à l'ambition que nous avons en partage.
Je redirai ici l'importance, à mes yeux aussi, du chemin du pardon. Et ce que
vous avez fait aussi témoigne d'une capacité à revenir sur le passé. Nous
savons qu'il y a encore là aussi du travail. Sur le cadre institutionnel, vous
avez inventé un chemin. Et au fond, vous avez, beaucoup mieux d'ailleurs que
nous ne l'esquissions il y a 10 jours ici, permis de donner un cadre d'avenir
institutionnel pérenne et évolutif, pour reprendre la formule, qui évite à
nouveau la fracture. Et au fond, après deux accords et trois référendums, la
Nouvelle-Calédonie, par ce que vous avez signé ce matin, ouvre une nouvelle
page de son avenir dans un lien serein avec la France. La formule qui en
résulte, ça a été rappelée par le ministre d'État est une innovation complète à
la hauteur de la complexité de votre territoire. Elle est respectueuse des
Calédoniens, de ce d'hier, d'aujourd'hui, de demain, et respectueuse de la
République. Et cette formule est celle d'un État de la Nouvelle-Calédonie au
sein de l'ensemble national, avec cette loi fondamentale inscrite dans la
Constitution. Et elle concilie l'aspiration à l'autodétermination et le lien
avec la France d'une manière inédite.
Ce statut est évolutif. Il permettra des transferts de souveraineté dans des
domaines régaliens, dans des conditions précises, après un vote à la majorité
qualifiée du Congrès, après l'assentiment du peuple calédonien, et donc avec
aussi un chemin qui, là aussi, met des règles très claires. Il institue une
nationalité calédonienne aux côtés de la nationalité française, qui est un
symbole fort, exigeant, qui doit permettre de fonder un destin commun, et en
aucun cas de justifier des discriminations. Et le territoire va exercer de
nouvelles compétences, en particulier en matière de relations internationales
qui doivent lui permettre une meilleure intégration dans son espace régional.
Comme ça a été dit aussi, un accord a été trouvé sur le corps électoral qui est
agréé par tous et permettra là aussi de repartir de l'avant.
Dès demain, il vous reviendra d'expliquer dans toutes les formations politiques
qui sont les vôtres et en Nouvelle-Calédonie cet accord. Et je mesure toutes
les difficultés qui sera la vôtre et la responsabilité que vous avez prise. Dès
demain, le Gouvernement s'attellera au travail constitutionnel, organique et
législatif permettant de donner une réalité à cet accord. Et le travail sera
préparé en lien étroit avec le président et la présidente du Sénat et de
l'Assemblée nationale pour que, justement, le calendrier soit trouvé pour
permettre de décaler, comme c'est d'ailleurs précisé dans la fin de votre
accord lui-même, de décaler les élections provinciales, de pouvoir porter la
réforme constitutionnelle, puis la consultation populaire, la réforme organique
et un nouveau calendrier.
Nous sommes donc à l'aboutissement d'un processus, celui entamé il y a presque
40 ans lors des accords de Matignon et de Nouméa. Et je vous le dis, le chemin
que vous avez réussi à construire collectivement est inédit et il force le
respect. Il y a 10 jours, en ouvrant ce sommet, je vous ai fait confiance. Une
très belle formule d'Emmanuel Lévinas que j'ai souvent citée, qui disait que la
confiance, au moment où elle était donnée, devenait le problème de l'autre. Je
pense que cette formule n'a jamais été aussi vraie que durant les 10 jours que
vous venez de vivre. Mais vous, vous avez fait œuvre de responsabilité, mais
surtout, vous avez fait de la politique, au sens noble du terme, c'est-à-dire
être en charge du commun, et vous n'avez pas cédé aux facilités du temps. Et à
cet égard, je trouve que ce que vous avez collectivement construit force le
respect et est un modèle. C'est-à-dire que dans un temps, on veut expliquer que
la politique, c'est gagner contre l'autre. Et ce que les référendums nous ont
souvent appris, vous avez collectivement montré un exemple qui est que la
politique, c'est reconnaître la part de l'autre. Et de là où je suis, je l'ai
souvent évoqué avec quelques-uns ici autour de cette table, se pose souvent la
question de savoir ce que fait vraiment le Président de la République. Et quand
on simplifie le quotidien, on évacue toutes les scories, c'est en effet
d'essayer d'aider à retrouver les raisons que nous avons de vivre ensemble. Et
vous avez retrouvé à l'issue de ces 10 jours les raisons profondes pour
lesquelles vous n’êtes ensemble en ne cédant rien de vos désaccords, de vos
histoires, parfois de vos morts, mais en reconnaissant la part de l'autre. Ça a
été très bien dit. Et en considérant que c'est ensemble seulement que vous
pouvez réussir. Et cela n'a pas de prix.
Ce travail de reconnaissance, c'est la plus grande responsabilité que prennent
justement des politiques, parce que c'est la seule qui permet de bâtir un
chemin possible à l'échelle de la Nouvelle-Calédonie, mais en fait à l'échelle
de la Nation. Et la deuxième chose très importante que vous avez faite, c'est
que vous n'avez pas laissé le problème à vos enfants, et qu'il aurait été
beaucoup plus simple pour beaucoup d'entre vous de construire un accord
précaire et de laisser dans 20-25 ans un problème que vous saviez impossible à
résoudre aujourd'hui. Et par le compromis que vous avez bâti, vous avez décidé
de prendre vos responsabilités de manière durable. Et de cela, je vous suis
aussi très reconnaissant.
Je sais combien vos histoires sont entremêlées et elles sont parfois faites de
joie et de drame. Je sais tout ce qui pèse et ce qui remonte au moment de ces
accords, mais je suis sûr d'une chose, c'est que vous avez bien fait. Vous avez
bien fait. Et de cela, je vous suis très reconnaissant. Maintenant, nous allons
continuer ensemble, et vous pouvez compter, vous l'avez compris, sur le
Gouvernement, l'Assemblée et le Sénat, et vous pouvez compter sur moi.
► Gouvernement
[Nota: Ce gouvernement est
dirigé par un centriste, François Bayrou ; nous avons donc décidé de
reprendre les propos de tous les ministres puisqu’ils agissent sous l’autorité
d’un Président de la République et d’un Premier ministre
centristes/centraux ; néanmoins nous avons fait une distinction avec d’un
côté les ministres centristes-centraux et les autres puisqu’il s’agit d’un
gouvernement de coalition du fait que le Président de la République et le
Premier ministre ne disposent pas d’une majorité à l’Assemblée nationale]
●
Ministres centristes/centraux
Elisabeth Borne (ministre d’Etat, ministre de l’Education
nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Belle fête nationale à toutes et à tous ! En ce 14 juillet, la
France célèbre son histoire et ses valeurs de liberté, d’égalité et de
fraternité. Nous rendons hommage à celles et ceux qui servent la Nation avec
courage et dévouement pour nous protéger. Dans un monde marqué par les menaces,
leur engagement est essentiel pour garantir notre liberté et notre
souveraineté.
> La montée d'antisémitisme qu'on constate dans la société depuis le 7 octobre, évidemment que ça m'inquiète.
> L'antisionisme est un des nouveaux visages de l'antisémitisme.
> [Islamo-gauchisme] Ce courant existe dans la société,
donc nécessairement à l'université. Ce sont des gens d'extrême-gauche qui
considèrent que les musulmans sont une force électorale qui les courtise, en
encourageant le communautarisme et en banalisant l'islamisme radical. (…)
LFI veut faire entrer ces idéologies au sein de l'université. Ils ne s'en
cachent pas et font le tour pour certains d'entre eux de toutes les universités
de France, donc je pense que leur combat est assez clair.
> Il y a à la fois des personnalités et des partis politiques, je pense notamment à LFI, qui portent une idéologie d'extrême gauche qui instrumentalise l'islam, qui banalise l'islamisme radical, et qui encourage le communautarisme.
Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires
étrangères)
> Bonne fête nationale à toutes et à tous. Vive la République, vive la
France !
> La France dévoile sa stratégie nationale de défense et de sécurité : une réponse lucide à un monde brutal, marqué par le choc des puissances et la guerre informationnelle. Nous tiendrons notre rang si chacun y prend sa part.
> Face aux menaces hybrides, la France s’est organisée.
Le Quai d’Orsay est en première ligne.
1 - L’espace informationnel est devenu un champ de bataille. Des campagnes sont
orchestrées par des puissances hostiles dans un objectif simple : fracturer nos
sociétés, semer le doute, paralyser nos démocraties.
2 - La France est une cible de choix. Non pas par hasard. Mais parce que nous
défendons une vision : celle d’une Europe souveraine, solidaire, fidèle à ses
principes. Ces positions dérangent.
3 - Russie, Chine… toutes ont inclu cette stratégie à leur arsenal : fragiliser
la cohésion nationale, diviser pour affaiblir notre capacité à décider, à
défendre nos intérêts. Leur arme ? La guerre dans le champ informationnel. Leur
méthode ? Le mensonge, la manipulation, la saturation, la peur.
4 - Le Quai d’Orsay agit. Dans les enceintes multilatérales comme dans l’espace
numérique, nous dénonçons, documentons, exposons. Parce que nommer, c’est
résister. Parce qu’identifier, c’est désarmer et éclairer les publics ciblés.
5 - En ligne, et dans les régions fortement investies par ces tactiques, en
Europe centrale comme en Afrique, nous identifions, exposons et controns les
campagnes de désinformation. Avec nos partenaires touchés par des manœuvres de
déstabilisations, nous construisons une diplomatie de vérité face aux récits
forgés pour nuire.
6 - Nous ne sommes pas naïfs : derriere les mots, il y a des des tactiques, des
cibles, des architectures, des investissements. Dans un monde de plus en plus
polarisé, la guerre de l’information est une guerre d’influence géopolitique.
7 - La diplomatie française est lucide et agit face aux ingérences étrangères.
Elle assume sa part dans la protection des Français. Elle défend nos valeurs,
notre souveraineté et nos concitoyens face à des acteurs désinhibés.
Agnès
Pannier-Runacher (ministre de la
Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche)
> Bonne fête nationale à toutes et tous !
Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du Premier
ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte
contre les discriminations)
> « Liberté, Égalité, Fraternité. Rien à ajouter, rien à retrancher. Ce
sont les trois marches du perron suprême. La liberté, c’est le droit,
l’égalité, c’est le fait, la fraternité, c’est le devoir. Tout l’homme est là.
» disait Victor Hugo. Alors aujourd'hui, à Rambouillet, nous faisons vivre ce
souffle de liberté, d’égalité et de fraternité. Pour nous. Pour ceux qui nous
ont précédés. Pour nos enfants. Et pour leurs enfants après eux. Vive la
République ! Et vive la France !
Marc Ferracci (ministre délégué auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique,
chargé de l’Industrie et de l’Energie)
> L’avenir appartient à ceux qui savent tenir ensemble deux exigences :
rester fidèles à ce que nous sommes, et agir pour ce que nous devons devenir.
C’est cela, l’esprit français. C’est cela, l’esprit du 14 juillet. Au cœur du
Parc des Eaux-Vives à Genève, j’ai eu l’honneur de célébrer notre Fête
nationale aux côtés de nombreux français établis en suisse, élus, partenaires
et représentants institutionnels. Le moment le plus solennel de la cérémonie :
l’interprétation magistrale des hymnes nationaux, La Marseillaise et le
Cantique suisse, par la soprano Edith Sharpin. Une émotion partagée qui donne
tout son sens à cette fête républicaine pour les Français de l’étranger.
> « Défendre nos valeurs et nos intérêts, partout où se jouent les équilibres du monde. » À Genève, j’ai eu l’honneur de prendre la parole lors de la réception du 14 juillet organisée par la Représentation permanente de la France auprès des Nations Unies. Ce fut l’occasion de saluer l’engagement de nos diplomates, de nos personnels civils et militaires, qui incarnent la voix de la France dans les enceintes internationales. « La souveraineté ne peut se résumer à nos frontières. Elle se joue aussi dans notre capacité à peser sur les règles, à défendre nos modèles, à protéger nos intérêts. Et c’est précisément ce que vous faites, ici, à Genève, dans les enceintes où se dessinent les équilibres du monde. »
> À Zurich, à l’occasion de la réception du 14 juillet organisée par notre Ambassade de France en Suisse, pour célébrer l’amitié franco-suisse. Célébrer la Fête nationale à Zurich, c’est rappeler combien la France et la Suisse partagent une histoire, des valeurs et un avenir communs. Dans mon discours, j’ai voulu évoquer les trois couleurs de notre drapeau comme autant de symboles de cette relation unique. Confiance bâtie dans la durée entre nos deux pays, nourrie par les liens économiques, culturels, humains et institutionnels qui structurent notre relation bilatérale. Ambition d’un partenariat européen renouvelé, alors que le Conseil fédéral suisse a transmis à Bruxelles un projet d’accord-cadre qui pourrait ouvrir un nouveau chapitre dans les relations entre la Suisse et l’Union européenne. Engagement des 200 000 Français établis en Suisse, mais aussi de nos industriels, chercheurs, enseignants, entrepreneurs, qui œuvrent ensemble pour construire un avenir commun fait d’innovation, de transition écologique, et de souveraineté industrielle partagée.
Nathalie Delattre (ministre déléguée auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique,
chargée du Tourisme)
> Outre les Jeux olympiques et paralympiques – 5 milliards de
téléspectateurs – qui ont marqué l’année 2024, les commémorations du
Débarquement et la réouverture de Notre-Dame ont également eu un effet
« projecteur » sur la France à l’international. On a vu émerger une
véritable « envie de France », qui se traduit concrètement par une
hausse des arrivées aériennes de 8 % au premier trimestre 2025 et des
estimations à presque + 5 % pour cet été. Tendanciellement, nous
assistons au retour des touristes européens : Allemands, Néerlandais,
Espagnols. On note aussi l’arrivée de nouvelles clientèles comme les
Australiens ou les Brésiliens, une hausse des Japonais et des Canadiens. On
conserve notre bonne dynamique sur la clientèle américaine. Mais nous ne devons
pas nous arrêter là !
> En France, en tant que première destination mondiale historique, nous avons eu tendance à percevoir le tourisme comme une rente éternelle et à nous reposer sur nos acquis. Si bien que sans renouvellement, sans investissement dans les produits attendus par les clients, ces derniers restent moins longtemps chez nous et consomment moins [qu’en Espagne]. Pendant dix-sept ans, nous n’avons pas eu un ou une ministre dédiée à la politique du tourisme. C’est le cas depuis le gouvernement de Michel Barnier, poursuivi par François Bayrou. C’était attendu par tous les professionnels que je rencontre depuis ma prise de fonction.
> Je viens de lancer, avec la Banque publique
d’investissement (BPI), un prêt à long terme pour permettre au secteur
touristique – et en premier lieu à l’hôtellerie – de trouver des financements,
nerf de la guerre pour faire évoluer notre offre. Il faut savoir que chaque
euro investi en rapporte plus encore, notamment à travers des fameuses recettes
internationales que nous évoquions tout à l’heure. Deuxième levier :
Choose France. Dans un contexte de contrainte budgétaire, nous devons attirer
les investisseurs privés français et étrangers. Nous y avons travaillé avec
Rachida Dati en identifiant des sites patrimoniaux remarquables en attente
d’investisseurs pour développer un produit touristique, qu’il s’agisse d’une
offre hôtelière, de restauration, ou encore d’activités touristiques.
Aujourd’hui, sur 45 000 monuments classés en France, la moitié nécessite
des rénovations et n’est pas exploitable en l’état. Or, Notre-Dame a démontré
que des investisseurs privés avaient envie de s’impliquer. Ce mode
d’investissement permet de protéger le patrimoine et de conserver la valeur
historique des sites auxquels nous sommes très attachés et qui font notre
force. Accor l’a très bien fait à l’abbaye des Vaux-de-Cernay.
> Les locations de meublés viennent compléter la variété de l’offre d’hébergements touristiques en France et répondent également aux attentes et besoins de certains visiteurs. Nous sommes les leaders européens de l’hôtellerie de plein air, mais des clients préfèrent le confort de l’hôtel et d’autres la flexibilité d’un meublé. L’important est de limiter les abus et de répondre aux besoins des touristes et des populations qui les accueillent. J’ai rencontré des maires ruraux ravis d’avoir un Airbnb sur leur commune et d’apparaître ainsi comme une station touristique. Dans d’autres territoires, la multiplication des meublés de tourisme ne permet plus à la population locale de se loger et crée des conflits d’usage et de voisinage. C’est pourquoi une loi a été votée fin 2024 pour permettre aux maires qui le souhaitent de mieux réguler les meublés de tourisme sur leur territoire. Je suis une Girondine dans l’âme qui pense que c’est la réalité du terrain qui prévaut.
> [Surtourisme] Je ne crois pas en la solution systématique de l’interdiction. En revanche, dans certains lieux, nous devons réguler. Il existe des leviers pour cela : à Porquerolles, par exemple, l’accès par bateau permet de limiter à 6 000 le nombre de visiteurs par jour. Une autre solution est de valoriser les alternatives à proximité d’un site remarquable ou une autre activité susceptible de plaire tout autant aux touristes. C’est pourquoi nous développons des offres complémentaires comme l’œnotourisme, le tourisme de patrimoine, le tourisme bien-être, etc. Cela permet de mieux répartir les flux sur le territoire, mais aussi les retombées économiques, pour que le tourisme profite à tous.
> 40 % de Français ne partent pas en vacances et, si ce chiffre est globalement stable chaque année, je ne m’en satisfais pas et je souhaite le faire reculer. On sait que les enfants qui ne partent pas ont moins l’opportunité de s’épanouir, de se construire et, malheureusement, sont plus vulnérables psychologiquement. Le vrai défi, c’est donc de les exposer, comme l’on dit, « au bleu, au blanc ou au vert ». C’est ce que nous faisons, par exemple, via l’Agence nationale des chèques vacances, à travers le déploiement de plusieurs dispositifs solidaires qui permettent à des acteurs du tourisme social de proposer chaque année à 40 000 jeunes de partir. Quant aux Français qui prennent des vacances, on retrouve un effet JO : 30 % déclarent vouloir venir à Paris pour redécouvrir les lieux vus à la télévision lors des épreuves et cérémonies de l’été dernier. Plus généralement 75 % de ceux qui partent expriment leur préférence de rester en France cet été.
> Grande victoire pour la France et la Bretagne : les mégalithes de Carnac et du Morbihan rejoignent le Patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce joyau devient le 54e site français inscrit, illustrant la force du tourisme patrimonial pour le rayonnement de la destination France.
Patricia Mirallès (ministre déléguée auprès du ministre
des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants)
> Porter le Bleuet, c’est porter la médaille de la solidarité. À
quelques minutes du défilé du 14 juillet, portons-le fièrement. Depuis 100 ans,
le Bleuet de France vient en aide aux militaires blessés, aux familles
endeuillées, aux pupilles de la Nation et aux victimes du terrorisme.
Aujourd’hui comme hier, il unit nos armées, notre jeunesse et la volonté de
défendre ce qui nous est cher. Cette fleur refleurit aujourd’hui avec un
nouveau logo.
Laurent Saint-Martin (ministre délégué auprès du ministre
de l’Europe et des Affaires étrangères chargé du Commerce extérieur et des
Français de l’étranger)
> [Guerre commerciale de Trump] La position française est claire : un
accord équitable ou une riposte proportionnée (biens, services,
anti-coercition). Dès lundi à Bruxelles avec mes 26 homologues européens, je
serai au travail pour soutenir la Commission dans ses négociations avec les
Etats-Unis jusqu’au 1er août.
Thani Mohamed Soilihi (ministre délégué auprès du ministre
de l’Europe et des Affaires étrangères chargé de la Francophonie et des Partenariats
internationaux)
> Un accord historique a été trouvé pour la Nouvelle-Calédonie:
responsabilité, respect, dialogue se sont conjugués dans l’intérêt de tous.
Avec cette page nouvelle qui s’ouvre, chacune et chacun va contribuer à
construire un avenir partagé, plein d’opportunités. Nous poursuivrons nos
efforts en faveur du renforcement de l’intégration du territoire dans son
bassin régional, porteuse de pour son développement !
● Autres
ministres
Gérald Darmanin (ministre d’Etat, Garde des sceaux, ministre de la Justice)
> Belle fête nationale à chacun d’entre vous et à la Nation toute
entière.
Eric Lombard (ministre de l’Economie, des Finances et de
la Souveraineté industrielle et numérique)
> « Nous replongeons dans des années où l’histoire se fait ». Les
mots du président Emmanuel Macron dans son discours aux armées sont graves car
la situation du monde est grave. Notre effort de financement de notre défense
sera à la hauteur d’une situation inédite depuis 1945, le budget 2026 en
portera la marque. Cela passera aussi par l’investissement privé dans notre
base industrielle et technologique de défense. Nous continuerons de mobiliser
nos entreprises au service de notre autonomie stratégique française et
européenne. Ensemble, protégeons notre démocratie, nos libertés et notre
indépendance.
Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> Notre modèle de défense s'articule autour de notre dissuasion
nucléaire, totalement autonome et souveraine, conférant à la France un statut
unique dans l’Union européenne.
Emmanuel Macron l'a dit à Londres avec le Premier ministre britannique : il
n’existe aucune menace extrême sur l’Europe qui ne susciterait une réponse des
deux pays. Alors que nos voisins et alliés s'interrogent sur ce qu'est la
dissuasion française, et ce qu'elle peut apporter à la sécurité de l'Europe,
nous avons, sur mandat du Président de la République, entamé des discussions
avec les partenaires européens qui le souhaitent à ce sujet.
> Des décennies de coupes budgétaires avaient durablement fragilisé nos armées. Depuis 2017, sous l'autorité d'Emmanuel Macron, deux lois de programmation militaire (LPM) successives ont permis de réparer, puis de se projeter. Les orientations prises sont les bonnes, les bascules sécuritaires nous commandent d'accélérer là où des zones de fragilité existent encore. Notre objectif était de doubler le budget de nos armées à l'horizon 2030 : il devra l'être dès 2027. Cela supposera, en plus du respect des hausses prévues en LPM, un effort de 3,5 milliards d'euros dès 2026, auquel s'ajouteront 3 milliards d'euros supplémentaires en 2027. Portant le budget total de notre Défense à 64 milliards d'euros, contre 32 en 2017. A l'automne, une actualisation de la LPM 2024-2030 sera présentée au Parlement en ce sens, permettant à chacun d'exprimer sa position.
> Un déclin sur le plan militaire est inacceptable, car il entraînerait un déclin global du pays qui serait sans doute irréversible. Nous le refusons.
> Un effort nouveau est nécessaire pour garantir l'indépendance de l'armée française. Il doit être autant budgétaire qu'intellectuel, moral et industriel.
> Un choix s’impose à nous : tenir notre rang de puissance mondiale, ou devenir une simple puissance régionale. Cela demande d’être lucides face aux menaces, dans un contexte sécuritaire qui continue de se dégrader.
> Nous sommes à un moment de vérité de notre modèle, comme celui du choix de l'atome dans les années 1960. Nous allons investir dans les avancées dans le spatial, l'intelligence artificielle, le quantique, la furtivité ou l'hyper-vélocité. Ce qui m'inquiète, c'est que si on ne s'accroche pas dans les années qui viennent sur tous les secteurs technologiques que j'ai mentionnés, on pourrait décrocher.
> La professionnalisation de nos armées ne doit pas être remise en question. La France a besoin d'avoir un format d'armée plus important. Je travaille à ce qu'on ait, pour épauler l'armée de métier, une réserve professionnalisée et spécialisée sur des compétences, des savoir-faire. L'armée de 2030 sera hybride: une armée d'active et de réserve, aux compétences durcies.
> Si on compare le dernier 14 juillet et celui qui nous attend demain, la situation a grandement évolué avec une nouvelle administration américaine qui impose une rupture dans la manière de gérer les affaires de sécurité et de défense, le conflit d'une ampleur sans précédent » entre Israël et l'Iran, la guerre à Gaza, les affrontements entre l'Inde et le Pakistan, ainsi que la guerre en Ukraine qui continue et un risque terroriste qui n'a pas disparu.
> Après une première vague de dégel au printemps, qui a permis de rattraper le retard causé par la censure, les crédits gelés restants du programme budgétaire permettant d'équiper nos forces viennent d'être débloqués. Ce sont 650 millions d'euros supplémentaires qui vont pouvoir être utilisés par la DGA pour ses commandes, qui mobiliseront l'ensemble de notre industrie de défense, donnant aussi une plus grande visibilité à nos industriels et leurs sous-traitants.
> Nos militaires confient leurs vies aux armes de la France. En reconnaissance de cet engagement, la Nation doit soutien et assistance aux familles de celles et ceux qui ont perdu la vie pour elle.
> Une blessure est une épreuve dans la vie et la carrière d'un militaire, qu'elle soit visible ou non, physique ou psychique. Avec Patricia Miralles pour échanger avec nos blessés et leur témoigner notre soutien et celui de nos armées, parce qu'ils ont fait le choix de servir leur pays.
Benjamin Haddad (ministre délégué auprès du ministre de
l’Europe et des Affaires étrangères, chargé de l’Europe)
> [Guerre commerciale de Trump] Une négociation sérieuse se fait en
établissant un rapport de force. La Commission européenne doit avancer dans
l’élaboration des contremesures pour agir en cas d’absence d’accord
mutuellement acceptable avec les États-Unis d’ici le 1er août.
- taxes sur les produits américains
- activation de l’instrument anti-coercition qui nous permettra d’élargir aux
services, notamment le numérique.
Nous sommes 27 États membres, un vaste marché unique intégré avec des outils
pour nous défendre sans naïveté. Dans un monde conflictuel, démontrons que nous
sommes plus forts ensemble pour défendre résolument nos intérêts.
> Appel aujourd’hui avec Olga Stefanishyna, vice-première ministre d’Ukraine, pour échanger sur les prochaines étapes du chemin européen de l’Ukraine. Alors que la Russie continue ses bombardements cyniques, les Ukrainiens peuvent compter sur le soutien de la France.
> Au lendemain de la cérémonie d’hommage aux victimes de Srebrenica, je me suis entretenu aujourd’hui avec la commissaire Marta Kos pour poursuivre notre travail commun en faveur du processus d’adhésion des Balkans occidentaux, de l’Ukraine et de la Moldavie. La réunification de notre continent est une nécessité géopolitique.
► Assemblée
nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Le 14 juillet, l’âme de la France bat un peu plus fort au cœur de
chaque Français, au rythme de la liberté conquise, de l’égalité défendue et de
la fraternité partagée. Vive la République, vive la France !
> Travailler sans la permission de son mari. Ouvrir un compte bancaire sans lui. Disposer de sa vie. Le 13 juillet 1965, la loi reconnaissait enfin aux femmes le droit d’ouvrir un compte bancaire et de travailler sans autorisation de leur époux. Une porte ouverte vers la liberté et l'égalité pour toutes. Notre devoir est de n'en laisser aucune se refermer.
> Autour d’Emmanuel Macron conclusion d’un sommet historique par un accord inédit, fruit d’un dialogue tenace, exigeant et courageux. Les Calédoniens prennent leur destin en main et ouvrent le chemin de l’avenir à leur jeunesse. Fière du chemin collectif parcouru et confiante pour celui qui s’ouvre. L’Assemblée sera au rendez-vous.
> La francophonie, c’est concret ! Ensemble, nous parlons lutte contre les violences faites aux femmes, accès à l’IVG, intégrité des territoires, État de droit…Cet espace de dialogue commun est indispensable dans un monde fragmenté.
> Nous sommes rentrés dans un modèle où chaque territoire d'Outre-mer doit pouvoir inventer sa relation singulière avec la République. Nous devons nous réjouir collectivement de l'accord trouvé pour la Nouvelle-Calédonie, c'est une formidable nouvelle et un espoir pour ses habitants.
► Partis
politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Gabriel Attal (député, secrétaire
général de Renaissance, président du groupe Ensemble pour la république à
l’Assemblée nationale)
> Bonne fête nationale à toutes et à tous. Et vive la France !
> Face aux menaces, les plus pressantes sans doute depuis 1945, la France doit impérativement continuer son réarmement. Pour tenir son rang, être respecté, et protéger nos intérêts vitaux. Le monde est une poudrière. La guerre est revenue sur le continent européen. Les zones d’instabilité et de conflit se multiplient, avec des risques directs pour notre pays. L’Histoire nous jugera sévèrement si nous ne sommes pas capables de nous unir derrière un objectif simple : disposer de l’armée la plus robuste possible, durcir notre modèle et gagner en masse. Pour être respectés, parer à toutes les menaces et rester libres. Libres et souverains. Il faut être lucide : cela passe notamment par des moyens financiers nouveaux. Grâce à l’engagement du président de la République, nous aurons doublé le budget de nos armées en 2027, 3 ans avant la cible prévue. Jamais cet effort n’avait été fait, et tenu sur une décennie entière. Pour y parvenir, au Parlement et dans la Nation, l’unité doit être au rendez-vous. Car rien ne doit plus nous unir que la défense de nos intérêts et de notre souveraineté.
Jean-René Cazeneuve (député)
> Qui prétend encore que les charges sur les salaires sont trop faibles
en France ? Qui veut augmenter la TVA sur nos restaurateurs ? Qui veut saboter
la compétitivité française en supprimant tout bonnement le CIR ? J’attends les
courageux !
> On parle de 40 milliards d'économies par rapport à un budget qui augmente (...) on va faire plus 20 milliards, la dépense publique va augmenter.
Olivia Grégoire (députée)
> Le discours aux armées du président Emmanuel Macron est lucide et
visionnaire. La « fin de l’histoire » est derrière nous, nous vivons
un moment de « bascule » et il nous faut désormais, en européens,
assurer notre sécurité. « Être puissants pour être craints »
> 225 374 actifs immobiliers soit près de 100 millions de m² appartiennent à l’Etat mais il peine à gérer efficacement ce patrimoine. Une foncière publique permettrait de mieux entretenir ce parc, de rationaliser son usage et de céder les biens inutiles.
Prisca Thevenot (députée)
> « Partout en Europe, la force de la France est attendue et
partout dans le monde la liberté est menacée ! Alors défendons la ! »
Discours aux Armées ce soir d’Emmanuel Macron qui rappelle très justement qu’à
l'heure des prédateurs, nul peut rester immobile.
Pieyre-Alexandre Anglade (député)
> « Pour être libre dans ce monde, il faut être craint. Pour être
craint, il faut être puissant.» (Emmanuel Macro
Nous savons qu’il n’y aura pas de retour au monde d’avant. Plus que jamais, il
nous faut accélérer si nous voulons assurer notre souveraineté et notre
sécurité !
David Amiel (député)
> Opposer l’armée et l’économie n’a aucun sens. Si l’Europe est si lente
à riposter à la guerre commerciale américaine, c’est parce que certains pays
sont paralysés par leur dépendance militaire aux Etats-Unis. La Chine
exploitera demain cette faiblesse comme Trump aujourd’hui.
> Factuel: Emmanuel Macron est en train de réaliser la plus grande modernisation de l’armée française depuis De Gaulle. Vital : la question n’est plus de savoir si les Etats-Unis vont se désengager de l’Europe mais quand et comment.
Marie Lebec (députée)
> « Pour être libre, dans ce monde-là, il faut être craint. Pour être
craint, il faut être puissant. » Discours du réel du président de la République
Emmanuel Macron, rappelant les menaces auxquelles font face la France et
l’Europe. Après des baisses drastiques des investissements dans notre défense,
nous avons fait des efforts considérables depuis 2017, avec un doublement des
budgets, atteignant 64 milliards d’euros pour 2027, afin de maintenir la force
de nos Armées. Ces efforts doivent être poursuivis, car ils sont indispensables
à notre sécurité collective franco-européenne. À nous, parlementaires,
d’assumer notre responsabilité en adoptant les budgets à venir pour garantir la
défense de tous nos concitoyens. Notre liberté a un prix : engageons-nous à le
payer.
Jean-Michel Jacques (député)
> Défendons notre liberté. Ce soir, le Président de la République a
annoncé une actualisation de la Loi de programmation militaire 2024-2030. Face
aux menaces, nous accélérons nos efforts et porterons le budget de la défense à
64 milliards d’euros en 2027. Soit deux fois plus qu’en 2017.
● MoDem
Bruno Fuchs (député)
> Bonne fête nationale à toutes et à tous ! En ce 14 juillet, la
France, fière, debout, fidèle aux valeurs de liberté, d’égalité et de
fraternité, célèbre son histoire. Hommage à celles et ceux qui la servent
chaque jour. Vive la république! Vive la France!
> La liberté n’a jamais été aussi menacée depuis 1945. Emmanuel
Macron: La France prend la tête de la coalition de 30 États volontaires, lancée
à Paris et désormais pleinement opérationnelle.
C’est un tournant majeur pour la défense européenne et la sécurité de notre
continent.
Un tournant historique pour notre défense !
La France engage +3,5 Mds € en 2026 et +3 Mds € en 2027. Un renforcement majeur
de nos capacités militaires, pour protéger nos citoyens, notre souveraineté et
affirmer durablement notre position sur la scène internationale.
> Moment unique et historique à l’Assemblée de la francophonie où les parlementaires congolais et rwandais se déclarent prêts à tout faire pour favoriser la paix entre les 2 pays.
► Autres
● Organisations centristes
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen)
Valérie Hayer (députée, présidente)
> L’annonce unilatérale des États-Unis de fixer des droits de douane de
30% sur les exportations européennes à partir du 1er août est inacceptable. Le
groupe Renew Europe soutient pleinement la Commission européenne dans ses
négociations pour défendre les intérêts européens. Le dialogue doit se
poursuivre et le maintien de l’unité européenne est fondamental dans ce rapport
de force. Des contre-mesures devront être déployées en cas de non-accord au 1er
août. Nous n’y sommes pas encore.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Les commentaires anonymes ne sont pas publiés ainsi que ceux qui seraient insultants ou qui ne concernent pas le Centre et le Centrisme.