jeudi 14 décembre 2023

Propos centristes. France – Accord à la COP28 / Ukraine dans l’UE / Biodiversité / Loi immigration / Education / Voiture électrique à 100€ par mois…

Voici une sélection, ce 14 décembre 2023, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France. 

► Emmanuel Macron (Président de la République) 
> Nous décidons ce soir d’ouvrir les négociations pour l’adhésion de l'Ukraine et de la Moldavie à l'Union européenne, et d’accorder à la Géorgie le statut de candidat. Félicitations !

> L’accord de Dubaï est une étape importante. Il engage le monde dans une transition sans énergies fossiles, en triplant les renouvelables et en reconnaissant le rôle clé du nucléaire. C’est une première et une avancée pour le respect de l’accord de Paris. Accélérons !

> L’écologie à la française, c’est cela : dès janvier, les premiers modèles de voitures électriques en leasing seront disponibles à 100 euros par mois.

 

► Gouvernement 
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste] 

Elisabeth Borne (Première ministre) 
>
À la COP28, 195 pays s’engagent dans une trajectoire de sortie des énergies fossiles : une avancée considérable ! Félicitations aux ministres et à toutes les équipes qui se sont mobilisés pour inverser le cours des discussions et trouver cet accord.

> Une voiture électrique à 100€ par mois, c’était un engagement du Président : à partir du 1er janvier ce sera une réalité ! Faire entrer la transition écologique dans le quotidien de chacun, c’est cela la planification écologique.

> [Loi immigration] Hier, une fois de plus, vous vous êtes coalisés avec le Rassemblement national. Hier, une fois encore, vous avez fait le choix délibéré de la compromission avec l’extrême droite. Vous qui souhaitez l’immigration sans règles, vous avez voté avec des partisans de l’immigration zéro. Vous qui souhaitez des régularisations massives, vous avez voté avec ceux qui prônent la fermeture des frontières. Et pour quel résultat ? Malgré vos tentatives d’empêcher la discussion, le débat parlementaire se poursuivra, et une commission mixte paritaire va être convoquée. Malgré vos tentatives d’empêcher le débat, nous ne renoncerons pas à prendre des mesures fortes en faveur de nos concitoyens. Définitivement, le débat, ce n’est pas pour vous ! Vous semblez être fâchés avec la démocratie.
Hormis quelques secondes de satisfaction à l’Assemblée et quelques minutes d’attention dans les médias, qu’avez-vous obtenu ? En définitive, madame la présidente Panot, par votre attitude et celle de votre groupe, ce sont les Français qui sont pénalisés ; les Français, qui soutiennent très largement notre texte ; les Français, qui attendent que nous prenions des mesures fortes pour réduire l’immigration illégale et pour mieux intégrer les personnes que nous choisissons d’accueillir ; les Français qui veulent que nous trouvions des compromis, au lieu de faire des coups politiques à la petite semaine. Or que leur proposez-vous ? Vous ne leur proposez que le blocage de nos institutions et qu’une union sacrée entre la NUPES et l’extrême droite.
Vous ne leur proposez que le chaos ! C’est non seulement irresponsable mais aussi dangereux. Avec le ministre Gérald Darmanin, et l’ensemble de mon Gouvernement, nous choisirons toujours le chemin de l’action et de la responsabilité, au service des Français.

 

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique) 
> L’accumulation de normes et de paperasse désespère ceux qui créent de l’activité économique dans notre pays. Un de mes objectifs pour 2024, c’est la simplification de la vie des entreprises. Le chef d’entreprise d’une TPE/PME ou un indépendant doit se dire: « enfin, je respire. »

 

Gérald Darmanin (ministre de l’Intérieur et des Outre-mer) 
> [Loi immigration] Ce texte n’est pas pour moi, ni pour les députés. Il est pour les Français. Dans l’intérêt de nos concitoyens, trouvons un compromis. Nous sommes ouverts à la discussion.

> [Loi immigration] Les mesures du projet de loi immigration sont indispensables. Le Gouvernement est ouvert à la discussion. Chacun doit faire preuve de responsabilité pour protéger les Français.

> [Loi immigration] Les policiers, les gendarmes et les préfets ont besoin de ces mesures de fermeté, qui nous permettraient notamment d’expulser 4 000 étrangers supplémentaires chaque année. Donnons leur les moyens de mieux protéger les Français.

> [Loi immigration] Le projet de loi présente des mesures de grande fermeté, notamment pour expulser les étrangers délinquants. Il n’y a aucune raison de ne pas trouver un accord sur ces mesures qui sont attendues par une large majorité de Français.

> [Loi immigration] Il faut désormais arrêter le jeu politicien et avoir un texte pour les Français. (…) On a vu les populistes extrémistes qui ne veulent pas gouverner, qui veulent juste empêcher de faire des choses, parce que ce texte, c’est un texte de fermeté.

> [Loi immigration] Dans le projet de loi immigration, nous renforçons considérablement la lutte contre les passeurs, ces marchands de mort. (…) Dans le projet de loi que nous proposons, ce n’est plus un délit, c’est un crime. […] Quand les magistrats donnent des petites peines de prison aux passeurs, ce n’est pas qu’ils sont laxistes, c’est que notre propre loi est laxiste.

> [Loi immigration] S'il y a bien eu un «en même temps», c'est en même temps le vote du Rassemblement national et celui de la Nupes. (…)
Il y a une alliance contre nature qui est très grave, celle des populistes entre eux pour faire échec au gouvernement, qui déshonore les électeurs de gauche.

> Le problème, c’est que l’on a trop d’immigration familiale et pas assez d’immigration de travail.

> [Adolescente de 12 ans ayant menacé sa professeure avec un couteau] La société est de plus en plus violente. J’ai moi-même utilisé il y a 3 ans et demi, le mot ensauvagement, qui m’a été reproché.

> Le décret d’organisation des nouvelles CRS à projection rapide a été publié ce dimanche : à la demande du Président de la République, 4 nouvelles CRS « nouvelle génération » voient le jour, sur le modèle de la CRS 8 et peuvent être déployées dans un délai de 30 minutes pour lutter contre les violences urbaines et la délinquance.

> [Loi immigration] Alors d'abord, moi, je veux dire que ce n'est pas un texte pour moi, c'est un texte pour les Français. Ce n'est pas un texte pour les députés, c'est un texte pour les Français, c'est un texte pour la France. C'est un projet de loi qui est soutenu très largement par la population, tous les sondages le montrent. C'est des mesures qu'ont pris beaucoup de pays autour de nous, de fermeté. Et il faut ces mesures. Et donc je souhaite que les mesures de ce projet de loi, les mesures qui sont importantes et plébiscitées, puissent le plus rapidement possible être adoptées. L'Assemblée nationale n'a pas voulu en débattre. Bon, c'est un fait, et je le regrette profondément. Moi-même, étant député, je pense que le rôle des députés est de débattre et de légiférer, mais ils n'ont pas voulu le faire. Effectivement, institutionnellement, le texte est désormais possiblement en Commission mixte paritaire. Quel que soit le chemin… Et nous allons décider dans quelques heures. Quel que soit le chemin que nous emprunterons, moi, je veux très rapidement, pour les policiers, pour les magistrats, pour les préfets, des mesures de fermeté. Et ce texte, j'espère que d'ici la fin de l'année, nous aurons la possibilité de donner ces compétences, ces moyens supplémentaires plébiscités par les Français aux policiers, parce que nous devons lutter fortement contre cette immigration irrégulière. (…)
J'ai regretté la politique politicienne, les alliances contre nature. Et puis pour faire un petit coup, on a finalement joué contre la France, on a joué contre ces fonctionnaires. Donc je ne vais pas moi-même, ce matin, parler ou commenter, aborder des questions qui ne me concernent pas, puisqu'elles appartiennent au Président de la République, et puis ensuite qui relèvent de l'actualité politique. Moi, ce qui m'intéresse, c'est la protection des Français. Tant que je serai ministre de l'Intérieur, jusqu'à la dernière minute, ce sera la protection des Français. Donc demain, par exemple, je vais aller à Calais rencontrer, toute la journée, les effectifs de police et de gendarmerie qui luttent contre l'immigration irrégulière, auprès d'une population qui connaît ses difficultés, auprès de ma région qui a besoin de ces mesures, je le sais. On a eu beaucoup de retours des habitants de ma région, des Hauts-de-France, beaucoup de regrets que les parlementaires n'aient pas pris leurs responsabilités. Mais je veux dire aux habitants, je veux dire aux Français, je veux dire aux policiers et aux gendarmes, ma grande persévérance et ma grande motivation pour que nous adoptions très rapidement, pour convaincre… Et j'espère retrouver le sens des responsabilités des partis du Gouvernement pour que nous adoptions très rapidement des mesures extrêmement fortes contre l'immigration irrégulière. Ce projet de loi, il est très important pour la protection des Français, donc je propose qu'on fasse une petite pause dans la politique politicienne, qu'on ait compris le sens profond de la mission qui est la nôtre, la protection des Français. Et encore une fois, ces mesures sont très importantes, et je me battrai jusqu'aux derniers instants pour pouvoir l'obtenir. (…)

Je pense qu'il n'y a pas une question personnelle. Je pense que ce qui est important quand on fait de la politique, c'est pour l'intérêt général. Est-ce que ce texte était populaire ? Oui. Est-ce que ce texte était de grande fermeté ? Oui. Est-ce que ce texte méritait qu'on cite, qu'on y travaille, qu'on y mette de l'énergie ? Oui, qu'on dépasse ces clivages politiques ? Oui, bon, ce qui a été fait sur les retraites aurait pu être fait sur la sécurité et l'immigration, ça n'a pas été fait, je le regrette. Ce n'est pas le cas de tous les parlementaires, bien évidemment. J'ai constaté qu'une grande partie malgré tout, des parlementaires de l'opposition ont soutenu le texte. Je rappelle que l'intégralité du groupe Liot, plus de vingt parlementaires du groupe LR n'ont pas souhaité suivre cette motion de rejet contre nature. Moi je pense qu'on peut évidemment continuer à convaincre, c'est très important et de continuer surtout à se battre pour avoir des mesures qui ne désarment pas nos policiers, nos gendarmes. Vous savez, les policiers, les gendarmes, ceux que je viens de rencontrer aujourd'hui, ceux que je rencontrerai demain à Calais, ceux que j'ai rencontré avant-hier à Menton, c'est des gens qui ne font pas de politique politicienne. Tous les jours, ils sont sur le terrain. Tous les jours, ils disent : " Mais, monsieur le Ministre, on n'arrive pas à inspecter les véhicules, on ne peut pas regarder ce qui se passe dans un véhicule à la frontière et vous demandez de maîtriser la frontière, ce n'est pas possible. On ne peut pas prendre les empreintes d'un étranger, ce n'est pas possible. On ne peut pas confondre quelqu'un qui est un passeur de crime alors qu'on sait qu'il exploite des enfants et qu'ils vont peut-être mourir dans la Méditerranée ou dans la Manche. On ne peut pas attaquer des marchands de sommeil, c'est-à-dire ces logeurs qui mettent de la mérule dans leur habitation et qui les louent à des femmes enceintes. On ne peut pas combattre les entreprises qui embauchent des personnes sans papiers qui les exploitent. Moi, je suis un ministre en responsabilité. Mon travail, c'est de donner les moyens aux policiers, aux gendarmes, indépendamment de la politique politicienne, pour pouvoir avancer. Donc, je veux redire ma grande motivation pour avancer, ma grande persévérance. Je serai sur le terrain tous les jours. J'essaierais de convaincre, les uns et les autres pour pouvoir avoir de ces mesures pour les policiers, pour les gendarmes.

 

Catherine Colonna (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères) 
> L’Europe a réaffirmé son plein soutien à l’Ukraine et à la Moldavie en se prononçant en faveur de l’ouverture des négociations d’adhésion de ces 2 pays à l’UE. Une décision historique et juste.

> Obtention d’une avancée importante à la COP28: consensus sur la nécessaire sortie des énergies fossiles. Message d’espoir pour la planète et les plus vulnérables. Œuvrons tous et sans relâche pour que cela devienne une réalité.

> [Crise au Proche-Orient] Depuis le début de la guerre déclenchée par le Hamas le 7 octobre, la France n'a cessé de chercher à rassembler la communauté internationale autour de trois principes clairs.
Le premier, c'est le rejet du terrorisme, toujours, et la condamnation du Hamas, organisation terroriste. À ma demande, avec l'Allemagne et l'Italie, l'Union européenne examine un nouveau régime de sanctions contre ce groupe terroriste.
Le deuxième, évidemment, c'est la libération de tous les otages, dont nos quatre compatriotes encore disparus à Gaza, et nous pensons tous à eux.
Le troisième, c'est la protection des populations civiles, obligation morale autant qu'obligation juridique. Cela signifie apporter de l'aide en quantité suffisante aux populations civiles de Gaza, qui vivent une tragédie, oui ; et cela signifie aussi obtenir une pause humanitaire durable menant à un cessez-le-feu.
Sur ces bases, la France a voté successivement les projets de résolutions présentés au Conseil de sécurité par le Brésil, les Etats-Unis d'Amérique, les Emirats arabes unis, textes qui n'ont pas pu aboutir du fait de vetos. Mais d'autres textes ont abouti au Conseil de sécurité, à l'Assemblée générale. Et oui, en effet, à l'Assemblée générale aujourd'hui, un autre projet de résolution sera voté avec la voix de la France.
À chaque fois, notre pays a œuvré pour dégager des solutions, et il continuera d'oeuvrer pour que la communauté internationale se rassemble autour des questions humanitaires, de sécurité, et in fine d'une solution politique, la seule qui amènera la paix.

> Au Forum mondial sur les réfugiés du HCR, lancement de l’initiative « Avec elles » qui aidera les femmes et filles réfugiées forcées de fuir les guerres et les persécutions. Pour eux, pour elles. Avec eux. Avec elles.

 

Éric Dupond-Moretti (garde des Sceaux, ministre de la Justice) 
> Le lendemain du début des émeutes, j’ai dit : « Tenez vos gosses ! » En quelques jours, l’ordre républicain a été rétabli grâce aux forces de sécurité intérieure et aux magistrats.
Il fallait alors analyser la situation. Nous avons constaté que de nombreux émeutiers étaient des gamins, très jeunes – trop jeunes. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de prendre plusieurs mesures. À cet égard, je tiens à remercier chaleureusement Aurore Bergé pour son aide et son analyse toujours très précieuses.
Voici les mesures qui seront annoncées très prochainement en conseil des ministres, le texte ayant été naturellement soumis au Conseil d’État : travaux d’intérêt général pour les parents défaillants

J’insiste sur ce terme qui désigne ceux qui n’assument pas leurs responsabilités en matière de sécurité, de moralité et d’éducation de leurs enfants, ne vous en déplaise ; condamnation des parents qui ne se rendent pas aux audiences de leurs enfants car c’est ainsi que l’on rétablit l’autorité parentale ; instauration d’une contribution citoyenne éducative versée aux associations de défense des enfants maltraités – je précise que les deux parents seront responsables même s’ils sont séparés et si la garde de l’enfant est attribuée à l’un des deux ; enfin, création d’un accueil de nuit des mineurs pris en charge par la protection judiciaire de la jeunesse afin que ces gamins ne traînent pas dans la rue.
Que les choses soient claires : ces mesures ne concernent évidemment pas les parents qui sont dépassés par la situation et qu’il faut aider mais bien ceux qui n’assument pas leurs responsabilités.

 

Gabriel Attal (ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse) 
> les résultats de l’enquête Pisa sont sans équivoque et doivent être regardés en face. Pour autant, je n’ai jamais pointé de responsabilités nominatives : voilà des années, voire des décennies, que nous baissons dans les classements Pisa.
Ce qui est vrai, c’est que les élèves évalués pour ce classement Pisa avaient 15 ans l’année dernière, tandis que les premiers élèves ayant bénéficié des mesures que nous avons prises pour l’école primaire en 2017 ont entre 12 et 13 ans. Il s’agit donc de la dernière génération à n’avoir pas bénéficié de la réforme de l’école primaire dont nous constatons d’ores et déjà les effets. Dans le classement Pirls – Programme international de recherche en lecture scolaire

–, publié en mai dernier, la France était le seul pays à progresser, légèrement certes, mais à progresser, concernant le niveau de lecture en CM1, quand tous les autres pays de l’Union européenne et de l’OCDE baissent.
Cela étant dit, le classement Pisa souligne l’enjeu particulier du collège. Il nous faut y relancer l’ascenseur scolaire en adoptant une organisation et un investissement à même de faire progresser tout le monde, ce qui n’est pas le cas actuellement. Ce qui me frappe, et qui a été moins commenté, c’est que le niveau de nos meilleurs élèves est lui aussi en baisse, notamment en mathématiques. Or, si nous avons évidemment besoin d’élever le niveau global en mathématiques, nous devons aussi préserver une élite scolaire afin de former des ingénieurs qui nous permettront de construire notre souveraineté technologique.

Comment ces mesures seront appliquées? Elles le seront avec l’ensemble de la chaîne hiérarchique et du personnel du ministère de l’éducation nationale. Pour les construire, j’ai interrogé les enseignants sur le terrain : j’ai proposé une consultation numérique à laquelle 230 000 enseignants ont répondu, dont 70 % ont déclaré qu’ils étaient favorables aux groupes de niveau et qu’ils attendaient cette mesure qui permettrait de faire progresser tous les élèves. Je recevrai les organisations syndicales le 21 décembre pour leur annoncer les moyens qui seront débloqués et, dès la première semaine de janvier, j’échangerai avec les chefs d’établissement pour préparer avec eux la prochaine rentrée scolaire.

 

Christophe Béchu (ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires) 
> [Accord à la COP28] Je souhaite tout d’abord me réjouir de cet accord. Vous avez choisi de voir le verre à moitié vide – et du vide, il y en a, indéniablement. Je souhaite néanmoins souligner la réaction d’un de vos partis frères à l’échelle européenne, par la voix de la ministre allemande Annalena Baerbock, qui a salué une décision historique : selon l’endroit où nous nous trouvons et les responsabilités que nous occupons, les postures ne sont pas toujours les mêmes… Pour ma part, je souhaite que nous sortions des discours laissant penser que les COP ne serviraient à rien.
N’oublions pas qu’avant l’accord de Paris, notre trajectoire de réchauffement était celle d’une augmentation de 4 degrés Celsius à l’horizon 2100. Même si tout met trop longtemps et si les progrès sont insuffisants, l’accord de ce matin donnera des résultats, à l’image de la COP21. Pour autant, il nous faudra veiller à l’effectivité des décisions prises et des mécanismes de financement qui permettent d’accélérer la sortie des énergies fossiles et la progression, en parallèle, des alternatives.
Lorsque, pour la première fois, dans un État pétrolier, un président de COP également à la tête d’une compagnie pétrolière adopte un langage allant au-delà de l’abandon du charbon et affirme avec clarté qu’il nous faut effectuer une transition vers la fin des énergies fossiles, nous assistons à un moment qui, sans être suffisant, est très important.
Dans le prolongement de cet accord, la question des moyens se pose. À cet égard, l’objectif de triplement des énergies renouvelables, la mention du nucléaire dans l’accord et le nombre des pays qui se joignent à nous pour développer cette technologie bas-carbone, sont des sujets de réjouissance sur lesquels nous devons accélérer.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique) 
> À partir de demain, seules les voitures les plus écologiques, selon une analyse complète de leur empreinte tout au long de leur cycle de vie, bénéficieront du bonus écologique.
Les véhicules produits en France et en Europe qui ont l’empreinte environnementale la meilleure seront ainsi soutenus. Notre objectif : orienter les Français vers le meilleur choix écologique, inciter l’industrie automobile à se décarboner et créer des emplois en France.

> J’avais obtenu un accord des ministres sur la réforme du marché de l’électricité européen en octobre. Il est maintenant définitif après discussion avec le Parlement européen. Ses points clés ? Stabilisation des prix, reconnaissance du nucléaire, protection des consommateurs.

> L'écologie ne doit pas être un produit de luxe. Permettre aux Français qui ont des revenus modestes et qui ont besoin de leur voiture pour travailler d'avoir accès à une électrique à 100€ par mois : engagement tenu par le Président de la République.

> [Accord de la COP28] Cet accord est un bon accord. Pour la première fois, une COP appelle à une sortie des énergies fossiles. C’est une victoire pour la France, pour l’Europe et pour le climat. C’est le résultat de notre mobilisation aux côtés des pays les plus vulnérables.

> [COP28] Pour la première fois, les 195 pays, dont les pays pétroliers, se sont accordés sur la sortie progressive des énergies fossiles, en cohérence avec l’objectif des 1,5°. Un cap a été franchi. La France continuera de se battre.

 

Rima Abdul-Malak (ministre de la Culture) 
> Les débats autour de notre langue, et des langues régionales, sont toujours de magnifiques débats et font partie de la richesse de notre pays. Je suis fortement attachée à leur défense et leur promotion, dans un dialogue continu avec les collectivités et les élus locaux.
La loi organique portant statut d’autonomie de la Polynésie française a transféré l’ensemble des compétences culturelles au gouvernement de la Polynésie française. Le ministère de la culture peut certes accompagner et apporter toute son expertise, notamment juridique, à l’Assemblée de la Polynésie française. Il ne peut en revanche pas s’y substituer dans la mise en place de politiques destinées à préserver et promouvoir les langues autochtones, dans le respect de la Constitution.
L’État et la Polynésie française ont signé le 17 mars 2023 une convention permettant la progression des coopérations, par un soutien aux acteurs de promotion des langues polynésiennes ; par l’organisation en Polynésie française de la troisième édition des états généraux du multilinguisme dans les outre-mer ; par une campagne de promotion visant à encourager la transmission de génération en génération.
Dans le cadre du Conseil national des langues et cultures régionales, nous avons décidé de publier un vade-mecum pour recenser les aides publiques disponibles pour les acteurs qui défendent les langues régionales.
Je ne commenterai évidemment pas les décisions du Conseil constitutionnel. Je souhaiterais néanmoins citer les mots du Président de la République lors de l’inauguration de la Cité internationale de la langue française de Villers-Cotterêts le 30 octobre 2023, où les langues régionales ont toute leur place. Il disait : « Chacun a le droit de connaître, parler, transmettre sa ou ses langues et c’est un droit non négociable. Toutes les langues sont égales du point de vue de la dignité. C’est pourquoi je veux que nos langues régionales soient encore mieux enseignées et préservées, qu’elles trouvent leur place dans l’espace public en un juste équilibre entre leur rôle d’ancrage de langue régionale et le rôle essentiel de cohésion de la langue nationale. Il y aura toujours de multiples langues dans la République et une langue de la République. »

 

Aurore Bergé (ministre des Solidarités et des Familles) 
> le mot « familles » a été réintégré dans la dénomination même de mon ministère. C’est un point essentiel car elles doivent être au cœur de notre société et les parents doivent être au cœur des politiques publiques qui les concernent. Nous avons besoin d’une politique familiale. Je sais que vous êtes nombreux sur ces bancs à être attachés à un soutien universel à toutes les familles de notre pays.
Nous parlons, avec les familles monoparentales, des plus vulnérables et les plus fragiles. Beaucoup a été fait pour les aider : je pense à l’intermédiation financière des pensions alimentaires, à l’augmentation de 50 % de l’allocation de soutien familial, ou encore au complément de libre de choix du mode de garde qui, comme vous le savez en tant que rapporteur, sera prolongé jusqu’aux 12 ans de l’enfant pour les familles monoparentales à partir de 2025. Toutefois, beaucoup reste à faire pour toutes les familles, en particulier pour les familles monoparentales.
C’est la raison pour laquelle je souhaite une mission pour aller au-delà des dispositifs actuels sur les questions de la prévention et du soutien lors des séparations, parce que nous savons bien ce qui peut se passer dans les familles, et pour les enfants, à ce moment ; de la décohabitation et du logement ; du risque de précarité lié à la séparation, en particulier pour les personnes les plus précaires ; des pensions alimentaires peut-être aussi, car il y a vraisemblablement encore des familles, en particulier des femmes, pour lesquelles la situation est particulièrement éprouvante.

En clair, il faut restaurer la famille au cœur de notre société, restaurer des politiques familiales universelles, restaurer la parentalité comme une politique publique à part entière et, évidemment, apporter un soutien renforcé aux familles les plus vulnérables, notamment aux familles monoparentales.

 

Olivia Grégoire (ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme) 
> Le Gouvernement est tout à fait conscient des défis que représentent les cybermenaces que vous avez soulignées. Nous avons pris les devants avec le dispositif Cyber PME et son enveloppe budgétaire de 12,5 millions d’euros. Ce programme entend renforcer les compétences de nos PME et de nos ETI en matière de cybersécurité, dans le cadre du plan France 2030. Il leur offre un soutien personnalisé, les accompagne dans l’achat de solutions et s’inscrit dans le sillage de l’engagement du Gouvernement de garantir la sécurité nationale de nos entreprises, en ciblant des secteurs clés tels que l’aéronautique civil ou l’énergie. Nous entendons également renforcer la capacité de résistance de ces industries au nom de la souveraineté de notre pays.
Annoncé en novembre 2022, ce dispositif est opérationnel depuis une semaine, après un an de préparation complète pour en maximiser l’efficience. L’enveloppe initiale de 12,5 millions d’euros reste conforme à l’objectif originel visant à couvrir au moins 750 entreprises. Cette estimation pourra varier en fonction du nombre de candidats, de leurs besoins et des prestations demandées. Le programme s’étendra jusqu’en 2025, bénéficiera d’un suivi régulier et d’un bilan intermédiaire dont nous ne manquerons pas de vous tenir informés.
Si l’État doit être à l’initiative pour accompagner les PME dans la prise en compte du risque cyber, il ne doit pas se substituer intégralement à nos entreprises, ETI et PME, dans la protection qu’elles doivent mettre en œuvre. Comme annoncé par le ministre Barrot, ce dispositif est une priorité stratégique que nous suivrons de très près.

 

Thomas Cazenave (ministre délégué chargé des Comptes publics) 
> La lutte contre les trafics illicites de tabac est une priorité. Les nouvelles mesures déjà mises en œuvre dans le cadre du plan 2023-2025 ont permis de passer à la vitesse supérieure mais nous ne pouvons pas nous arrêter là. La lutte contre les trafics de tabac est un véritable fléau et un enjeu de santé publique important. Je sais pouvoir compter sur l’implication de l’ensemble des douaniers, présents au quotidien sur tous les vecteurs de fraude et en tous points du territoire, pour atteindre l’objectif que nous nous fixons : assécher les trafics.

 

Carole Grandjean (ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels) 
> Je le dis clairement : l’antisémitisme n’a pas sa place dans notre société et encore moins dans les établissements d’enseignement supérieur. Ce sont des lieux de découverte, de création de savoirs nouveaux et nul ne doit s’y sentir menacé en raison de sa confession réelle ou supposée. Les présidents et les directeurs d’établissement disposent de pouvoirs de police et ont le devoir de protéger les étudiants et les agents de leurs établissements.
C’est pourquoi, dès la publication de l’enquête demandée par l’Union des étudiants juifs de France que vous évoquez, et avant même la résurgence de faits qui a fait suite à l’attaque terroriste perpétrée le 7 octobre dernier en Israël, la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche a souhaité réunir le réseau de référents chargés de traiter les faits à caractère antisémite. Elle a voulu le doter d’un cadre d’action clair, reposant sur un socle de missions partagées, doté de moyens identifiés et répondant aux principes suivants : écouter la parole des victimes, recenser les alertes, y répondre rapidement et de manière proportionnée, engager des actions de prévention de long terme.
Mme Sylvie Retailleau a tenu à ce que les engagements pris au cours de cet échange soient formalisés dans un courrier adressé aux présidents et aux directeurs d’établissements – courrier dans lequel il leur est également enjoint de faire preuve de la plus grande vigilance et fermeté. Elle adressera une circulaire pour formaliser ces missions et engager l’action des personnes référentes. Il est indispensable de structurer ce réseau pour disposer d’une vision objective de la situation.
Rappelons enfin que ce réseau sera réuni chaque année par les services du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche. Le Gouvernement sait pouvoir compter sur le soutien des parlementaires dans le combat qu’il mène contre l’antisémitisme au sein des établissements et, plus largement, de la société.

 

Agnès Firmin Le Bodo (ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé) 
> Le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2024 comprend la création de 50 000 postes supplémentaires d’aides-soignants et d’infirmiers dans les Ehpad. Cette mesure vise à renforcer la qualité de l’accompagnement des personnes âgées en établissement en lui consacrant un budget supérieur à celui de 2023, qui permettra le recrutement de 6 000 professionnels supplémentaires.
Parallèlement, des efforts significatifs ont été déployés pour revaloriser les salaires des professionnels de santé afin d’accroître l’attractivité du secteur. Les réformes en cours relatives à la convention collective nationale unique étendue dans le secteur de l’action sociale visent à améliorer la mobilité professionnelle et à rendre les carrières plus attractives grâce à l’augmentation des bas salaires dans le secteur médico-social, avec un soutien financier de l’État.
Un plan est également en cours pour résoudre la question des « faisant fonction ». Il vise à améliorer l’organisation du travail et à encourager une meilleure qualification pour ces professionnels.
Pour les structures rencontrant des difficultés de recrutement, la poursuite du déploiement des plateformes départementales des métiers de l’autonomie est envisagée afin d’assurer une gestion efficace des besoins en ressources humaines. En vue de revitaliser les recrutements, une campagne de communication est prévue pour promouvoir les carrières dans le secteur de la santé à l’heure où 9 millions de Français sont aidants familiaux.
Les aidants aspirent à offrir à leur proche un accompagnement de qualité et à concilier l’aide qu’ils leur apportent avec leurs propres besoins – et, pour les actifs, avec leur carrière. Dans le cadre de la deuxième stratégie nationale pluriannuelle Agir pour les aidants, annoncée le 6 octobre dernier, nous travaillerons à garantir une meilleure conciliation entre vie professionnelle et activité d’aide. Par ailleurs, parce que le fait d’aider un proche procure des compétences aux aidants et que ces derniers peuvent choisir des métiers du soin, nous avons ouvert la validation des acquis de l’expérience aux aidants pour leur permettre notamment d’accéder à des diplômes requis dans le secteur.
Ces mesures marquent une avancée majeure dans le soutien aux aidants et aux professionnels de santé, reflétant l’engagement de l’État en faveur d’une société plus inclusive et solidaire.

 

Laurence Boone (secrétaire d’Etat chargée de l'Europe) 
> Accord sur l’ouverture des négociations d’adhésion avec l’Ukraine et la Moldavie, pour la Bosnie-Herzégovine dès que les conditions sont remplies, et octroi du statut de candidat pour la Géorgie. L’UE a su rester unie et déterminée. Elle envoie un message politique fort, démentant ceux qui pariaient sur sa désunion.

> La Russie espère notre division, nous devons la décevoir avec notre union européenne. Il est essentiel d’envoyer un signal clair de notre soutien sans faille à l’Ukraine dans la durée.

> L’UE agit contre les pénuries de médicaments ! En complément de l’action du gouvernement, l’UE vient de publier une liste de 200 médicaments à sécuriser en priorité. Cette liste sera élargie en 2024 et actualisée régulièrement pour mieux éviter des ruptures d'approvisionnement et assurer la disponibilité des médicaments auprès des patients.

 

Sarah El Hairy (secrétaire d’Etat chargée de la Biodiversité) 
> Les luttes en faveur du climat et de la biodiversité sont des combats jumeaux qu’il faut mener en même temps. Le dérèglement climatique fait partie des cinq pressions qui dégradent la biodiversité selon l’IPBES [plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques].
Être extrêmement ambitieux sur le climat permet donc de réduire cette pression sur la biodiversité. Mais cela ne suffit pas. Nous devons aussi lutter contre l’artificialisation des milieux naturels et la déforestation, réduire les pollutions, lutter contre la surexploitation des ressources naturelles et l’introduction d’espèces exotiques envahissantes.

> Avec la Stratégie nationale biodiversité (SNB), nous avons l’objectif, en France, de planter 1 milliard d’arbres d’essences variées et adaptées au climat futur.
À Dubaï, nous avons par ailleurs signé des accords avec la Papouasie Nouvelle-Guinée, la République du Congo et la République démocratique du Congo pour la mise en place de contrats forestiers. Ils permettent de rémunérer au niveau international les pays qui accueillent des forêts primaires pour services environnementaux rendus à l’humanité.

> La diversité des écosystèmes et des pressions qu’ils subissent rend la compensation de la biodiversité plus complexe que celle du carbone, plus facilement quantifiable. Pour cette raison, nous avons réuni, avec mes homologues britanniques, dans le cadre d’une mission spéciale, des experts de tous bords pour tirer les conséquences des expériences de crédits carbone, faire converger des initiatives déjà existantes et trouver les bons indicateurs de préservation et de restauration de la biodiversité. Ces crédits permettraient de lever de nouveaux fonds privés, car il y a un déficit de financement de la biodiversité au niveau mondial. La restauration des forêts par le biais d’actions communautaires pourrait permettre de capturer jusqu’à 226 gigatonnes de carbone à l’échelle mondiale, soit l’équivalent d’un tiers de ce que l’Homme a rejeté depuis le début de l’ère industrielle, d’après une étude.

> Près de la moitié du PIB mondial dépend des services rendus gratuitement par la nature. Si les entreprises n’intègrent pas leur dépendance à la biodiversité et la raréfaction des ressources naturelles, c’est leur résilience, voire leurs modèles économiques et donc leur cotation et leurs évaluations financières, qui vont se dégrader. Il y a donc un risque d’effondrement économique. Intégrer les enjeux de biodiversité est aussi une opportunité de recrutement et un avantage concurrentiel.

> La directive européenne CSRD (Corporate sustainable reporting directive) a pour but d’engager les grandes entreprises de plus de 500 salariés — 250 en 2025 — à publier des informations sur leur impact environnemental. C’est une sorte de plan de transition en matière de biodiversité. Ensuite, les grandes entreprises embarquent avec elles toutes les chaînes de production et de valeur. Les banques échappent une nouvelle fois au devoir de vigilance imposé par l’Union européenne, cette fois-ci concernant leurs investissements dans des entreprises qui contribueraient à la déforestation.

> [Protection des espaces terrestres et marins] Nous voulons que ce niveau de protection « forte » advienne autant sur terre qu’en mer. Le président de la République [Emmanuel Macron] a par exemple annoncé que l’ensemble de nos glaciers allaient être placés en zone de protection forte, contre 60 % aujourd’hui. Nous consultons également pour mettre en place une protection forte de l’ensemble des littoraux français métropolitains.

> Aujourd’hui, seules les activités minières sont exclues automatiquement des zones protégées. Pour les autres activités, je n’ai aucune objection de principe, que ce soit pour la chasse ou les énergies renouvelables par exemple. Pour les zones de protection « forte », je souhaite toutefois inverser la charge de la preuve, c’est-à-dire que reviennent à ceux qui souhaitent développer une activité de prouver qu’elle n’est pas attentatoire à l’environnement. J’ai déjà saisi les inspections de mon ministère pour étudier la faisabilité de ce projet. Attendue depuis deux ans, la nouvelle « stratégie nationale biodiversité » (SNB) détaille 40 mesures pour mettre fin à l’érosion du vivant à l’horizon 2030. Face aux critiques des organisations environnementales, le gouvernement assume de ne pas pouvoir contenter tout le monde.

> Comme nous n’étions pas certains de l’avenir du règlement sur la restauration de la nature, nous avons décidé d’avancer sur la restauration des écosystèmes. Cette partie de la SNB contient notamment la restauration des zones humides ou la plantation nette de 50 000 kilomètres de haies d’ici 2030. Nous nous engageons maintenant à élaborer un Plan national de restauration visant à compléter la SNB sur ce sujet, et ce avant les deux ans accordés par l’UE après adoption du règlement — nous espérons début 2024.

> [Pesticides] Ce n’est pas parce que l’Europe est moins-disant que la France doit revoir ses ambitions. Nous allons donc tenir notre trajectoire et investir dans la recherche pour trouver des alternatives. Sur le glyphosate, la France s’est battue pour que la position de la Commission européenne évolue. Nous avons obtenu quelques avancées, comme l’évaluation des impacts sur la biodiversité et certaines interdictions ciblées.  Mais ce n’était pas suffisant, au regard des conséquences avérées sur l’eau, la biodiversité et la santé humaine. Raison pour laquelle nous nous sommes abstenus lors des votes à Bruxelles. De nombreux ministres de l’Agriculture de l’UE ont exprimé leur détermination à poursuivre les travaux sur le règlement sur les pesticides, bien que le Parlement européen ait voté contre la poursuite des négociations à ce sujet.

> Il y aura toujours des risques de réduction des ambitions du Green Deal. En revanche, il n’y a pas d’économie européenne sans le vivant. Sans biodiversité, pas d’Europe énergétique, industrielle et agricole. Les agriculteurs sont d’ailleurs les premiers témoins et victimes de son effondrement. La clé est de sortir des discours moralisateurs et de mener les transitions nécessaires. Malgré les sondages qui donnent victorieux des partis populistes, j’ai la conviction qu’avec mes homologues européens, nous avons la capacité de convaincre.

> Je crois en la force du grand projet européen, d’un marché économique commun vers un projet politique qui s’appuie sur la souveraineté des peuples. Je suis convaincue que demain sera meilleur pour nos enfants, pour leur éducation, leur sécurité. Ce sera mieux pour la paix et le vivant. Nous leur lèguerons une planète et une société plus apaisée.

 

► Assemblée nationale 
Yaël Braun-Pivet (présidente) 
> Fière d'être Européenne ce soir : l'Ukraine et la Moldavie vont pouvoir entamer des négociations pour adhérer à l’UE. Nous serons toujours unis pour défendre notre sécurité et nos démocraties. Bravo pour le chemin parcouru

> [Crise au Proche-Orient] Nous apprenons avec effroi de nombreux décès parmi les otages que nous parrainons. Nous réaffirmons notre solidarité envers les familles des otages, partagées entre deuil, désespoir et espoir de voir revenir leurs proches. Nous resterons mobilisés jusqu’à la libération de tous.…

> Renforcer la sécurité de l’Europe et ses capacités de défense et d'innovation, poursuivre le soutien indéfectible à l’Ukraine, favoriser l’adhésion de la Suède à l’OTAN: j’ai reçu MirceaGeoana [Secrétaire général adjoint de l’OTAN], pour évoquer la contribution essentielle de la diplomatie parlementaire face à ces défis communs.

> [Loi immigration] Les oppositions ont eu un comportement irresponsable en votant une motion de rejet qui ne permet même pas le débat à l’Assemblée! Le parlement existe pour discuter et débattre, les députés en ont été privés alors que ce texte est fondamental pour les Français.

> [Loi immigration] La commission mixte paritaire fonctionne quand toutes les parties acceptent de chercher un compromis. C’est cette volonté commune qui permettra d’aboutir à un texte sur l’immigration que les Français plébiscitent en majorité !

> [Loi immigration] Je ne suis pas favorable à l’utilisation du 49.3 sur le projet de loi immigration. Je souhaite que l’Assemblée puisse voter un compromis avant la fin de l’année.

 

► Haut-commissariat au Plan 
François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate) 
> Cette décision d'adhésion de l'Ukraine à l'UE est une arme diplomatique de reconnaissance du destin européen. L'UE a fait ce qu'elle a pu pour ajouter un poids d'équilibre à ce conflit qui porte atteinte au principe de paix en Europe : l'intangibilité des frontières.

> Tous les pays d'Europe, sans exception, ont adopté un principe simple : le pluralisme doit être reconnu. Les grands courants de notre pays doivent être représentés à la mesure du soutien qu'ils trouvent dans l'opinion.

> Il faut se garder d'exacerber les conflits. Nous devons vivre ensemble. Il y a cette idée qu'on gagne plus de voix en opposant les uns aux autres mais notre responsabilité est d'essayer d'aller dans le sens d'une meilleure compréhension réciproque.

> [Loi immigration] Les oppositions ont choisi de se supprimer elles-mêmes au lieu d'examiner les amendements. La capacité à considérer qu'on peut faire se parler ensemble des gens qui partent d'un désaccord, c'est précisément là que repose la clé de l'avenir.

 

► Partis politiques 

● Renaissance 
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits] 
Stéphane Séjourné (Secrétaire général & président du groupe Renew Europe au Parlement européen) 
> Il n'existe aucun autre pays que l'Ukraine où l'on meurt pour rejoindre l'Union européenne. L'Ukraine est membre de notre famille. Elle se bat pour nous, pour nos valeurs. L'accord trouvé au Conseil reconnaît le sacrifice du peuple ukrainien.

> Marché européen de l’électricité : Jordan Bardella voulait le quitter, nous l’avons réformé pour mieux protéger les Français. Avec l’accord trouvé aujourd’hui, nous garantissons des prix bas pour les ménages et les entreprises et accélérons les investissements dans le nucléaire.

> Victoire ! L’UE adopte son « devoir de vigilance » qui va obliger les multinationales à respecter les droits humains et environnementaux sur l’ensemble de leur chaîne de valeur. Nous agissons concrètement pour mettre fin, par exemple, au travail forcé des Ouïghours.

> Plein soutien au nouveau gouvernement polonais élu aujourd’hui ! Après 8 ans d’extrême-droite au pouvoir, la tâche est immense. Les Polonais pourront compter sur nos quatre Ministres Renew Europe.

> Je salue un accord historique à la COP28 appelant à une « transition hors des énergies fossiles », responsables à 80% du réchauffement climatique. Le rôle diplomatique de la France et de l’Union européenne a été décisif.

 

● MoDem 
Maud Gatel (Secrétaire générale) 
> [Crise au Proche-Orient] Effroi et tristesse d’apprendre le décès de nombreux otages du Hamas ces derniers jours. Notre solidarité est entière envers les familles endeuillées. Nous resterons mobilisés jusqu’à la libération de tous les otages.

 

Erwan Balanant (député)
> Vendredi dernier, une professeure de français a illustré son cours sur les métamorphoses d'ovides avec la présentation d'un tableau de Guiseppe Cesari. Il ne s'agissait ni plus ni moins d'une manière de lier deux arts, la peinture et la littérature.
Depuis, pourtant, cette professeure et l'ensemble de l'équipe éducative ont demandé à bénéficier de leur droit de retrait. En cause, des élèves se sont insurgés contre des propos ressentis comme racistes. Accusations qu'ils ont pourtant depuis reconnues comme étant mensongères.
Trop tard, le mal était fait. Il ne s'agit pas d'un simple fait divers.
Et je crois que cette situation est l'illustration d'un problème plus profond dans nos écoles, celle de la remise en question de notre principe de laïcité.
Monsieur le ministre Attal, ce sont bien vos mots que je fais miens aujourd'hui : «À l'école française, on ne conteste pas l'autorité, on la respecte. À l'école française, on ne conteste pas la laïcité, on la respecte.»
Ce sont des propos que nous devrions tous saluer. Notre pays, héritier des Lumières et de l'universalisme, ne peut se laisser enfermer dans de telles attaques.
Nous devons défendre notre principe de laïcité, qui, je le rappelle, impose le respect de toutes les croyances. L'égalité de tous les citoyens, devant la loi sans distinction de religion et la garantie par la République du libre exercice des cultes.
Le principe de la laïcité est un pilier de notre société. Pour nos enfants, l'école est un lieu de son apprentissage. Et ils doivent accepter d'y construire leur esprit critique, mais ne doivent pas rejeter ce qu'ils apprennent au nom de leur religion, quelle qu'elle soit.
Réaffirmons ensemble notre soutien à l'ensemble des professeurs menacés, et remercions-les pour le courage de leur engagement.

 

► Autres 

● Organisations centristes 
♦ Renaissance  
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)

> [Tribune coécrite par Stéphane Séjourné; Valérie Hayer, Marie-Pierre Vedrenne, Catherine Amalric, Stéphane Bijoux, Gilles Boyer, Sylvie Brunet, Pascal Canfin, Catherine Chabaud, Ilana Cicurel, Jérémy Decerle, Laurence Farreng, Sandro Gozi, Christophe Grudler, Bernard Guetta, Pierre Karleskind, Fabienne Keller, Nathalie Loiseau, Max Orville, Dominique Riquet, Irène Tolleret, Stéphanie Yon-Courtin et Salima Yenbou: «Définition du viol : Les argumentaires juridiques byzantins donnent un sentiment de déconnexion totale avec la souffrance des victimes »]
Les négociations s’intensifient au niveau européen entre les Etats membres et le Parlement européen sur la première directive de lutte contre les violences faites aux femmes. Un groupe de pays, dont la France, hésitent encore à soutenir une définition européenne du viol pour des raisons purement techniques.
Alors qu’une femme sur vingt est victime de viol en Europe, les argumentaires juridiques byzantins opposés par les Etats membres donnent un sentiment de déconnexion totale avec la souffrance vécue par les victimes.
Nous, eurodéputés de la majorité présidentielle, appelons donc le gouvernement à permettre de finaliser les négociations avec une définition européenne du viol en phase avec les aspirations de notre temps.
La France a été à l’origine de la directive. Si elle était adoptée, elle obligerait les Etats membres à se doter d’un arsenal législatif solide pour lutter contre tous les types de violences faites aux femmes : le cyberharcèlement, les mutilations génitales, les appels à la violence et aussi le viol. Une révolution pour s’assurer que, partout en Europe, quel que soit leur pays, les femmes soient protégées.
Cet engagement français est la suite logique de notre action au niveau national pour la lutte contre les violences faites aux femmes, et plus généralement dans notre combat pour l’égalité. Cette grande cause des deux quinquennats est la cause de toute la majorité et de tous les Français. Nous sommes fiers de ce bilan et le défendons aussi sur le plan européen. La France est d’ailleurs un des pays où le viol est le plus sévèrement puni en Europe. Notre majorité, sous l’impulsion du président de la République, a adopté trois lois qui ont considérablement étoffé notre droit pénal contre les violences sexuelles et sexistes, intrafamiliales et conjugales.
C’est ce qui explique notre soutien plein et entier à la proposition du Parlement européen d’une définition européenne du viol, fondée sur le non-consentement. Fait rare, cette définition a été soutenue par la quasi-totalité des forces politiques françaises à l’exception du Rassemblement national – fidèle à son agenda rétrograde.
Alors pourquoi ce blocage ? Deux questions de technique juridique sont avancées.
Le premier problème serait que l’Europe n’a pas la compétence pour traiter du sujet du viol. La protection des droits fondamentaux est pourtant la raison d’être même de l’Union européenne. Quel signal envoyons-nous là à considérer le viol comme en dehors de l’action communautaire ? Nous ne laisserons personne faire croire que l’Europe ne doit pas être là pour les femmes. Là où les extrêmes arrivent au pouvoir, les droits des femmes sont menacés. C’est le meilleur argument pour une protection à l’échelle européenne.
Le second problème, purement français, serait qu’une définition européenne pourrait, dans sa transposition, fragiliser l’édifice juridique national. Le droit pénal français a en effet ses spécificités et il faut les prendre compte. Nous rappelons que la transposition est de la responsabilité des Etats.
Nous sommes persuadés que les juristes de nos ministères ont toutes les compétences pour appliquer cette définition, tout en protégeant notre ordre juridique. Nous demandons juste que leur expertise, à l’œuvre sur l’ensemble des autres compétences européennes, le soit aussi au service des femmes.
Toutefois, que nous soit opposé l’un ou l’autre de ces arguments, ils nous posent un problème de fond : ce n’est pas aux femmes de s’adapter aux complexités de notre droit, c’est au droit de s’adapter aux besoins de protection des femmes. La volonté politique est là. La France peut sortir les négociations de l’impasse. N’ayons pas peur de notre propre audace !

 

Nathalie Loiseau 
> Ce soir le Conseil européen vient d’approuver le début des négociations d’adhésion à l’UE de l’Ukraine et de la Moldavie. C’est une victoire pour l’Europe contre ceux qui ont tenté de la diviser et un formidable signe d’espoir pour le peuple ukrainien et le peuple moldave.

> Nous apprenons avec effroi de nombreux décès parmi les otages que nous parrainons. Nous réaffirmons notre solidarité envers les familles des otages, partagées entre deuil, désespoir et espoir de voir revenir leurs proches. Nous resterons mobilisés jusqu’à la libération de tous.

> J’alerte à quelques mois des élections européennes : nous devons accroître encore bien davantage notre vigilance et nos défenses contre les ingérences étrangères.

> En Azerbaïdjan, si vous êtes journaliste et que vous enquêtez sur la corruption, vous risquez gros. Au Parlement européen, nous exprimons notre soutien aux courageux combattants pour la démocratie en Azerbaïdjan.

 

Pascal Canfin 
> Accord sur la création d’un devoir de vigilance européen pour les grandes entreprises. C’est une avancée majeure pour tirer la mondialisation vers le haut sur le plan social et environnemental.

> Accord définitif sur la réforme du marché de l’électricité. C’était une priorité de la France pour garantir des prix de l’électricité plus bas même en temps de crise pour nos industriels et pour les ménages, et pour accélérer les investissements dans les énergies de carbonées