dimanche 30 décembre 2018

L’année du Centrisme en France - Edition 2018. Le Centre se cherche, entre «ancien» et «nouveau» monde

L’année 2017 avait été particulièrement riche pour les centristes qui ont connu sinon un véritable miracle tout au moins un formidable renouveau si l’on reprend leur situation au cours des quinquennats de Nicolas Sarkozy et de François Hollande.
En décembre 2016, cinq mois seulement avant la présidentielle, Emmanuel Macron, social-libéral progressiste proche du Centre (c’était son image alors) mais revendiquant son passé de gauche, était en troisième position dans les sondages pour la présidentielle derrière Alain Juppé et Marine Le Pen mais devant un François Bayrou à la peine qui ne décollait pas (comme en 2012 après son improbable troisième place de 2007) et face à une UDI qui avait fait la choix de ne pas en faire avec la majorité de ses membres qui soutenait Juppé – le maire de Bordeaux semblant être l’évident prochain président de la république, un homme de droite assumé, certes, néanmoins centro-compatible sur moult sujets, ce qui pouvait consoler les centristes de leur faiblesse.
L’après-présidentielle et législatives s’annonçait morose avec sans doute quelques députés En marche! (et encore, si Macron ne faisait pas un flop) voire une poignée de MoDem (mais rien n’était sûr à ce sujet) et un groupe un peu renforcé à l’UDI.
Rien de très extraordinaire pour les centristes et leurs partis.
Et puis tout s’est emballé.
Juppé s’est effondré lors de la primaire LR et c’est François Fillon qui l’a emporté grâce à sa radicalisation à droite toute.
Mais alors qu’il était en tête des sondages, il s’est retrouvé dans une affaire d’emplois fictifs envers sa famille et de cadeaux somptueux reçus, démontrant son évidente cupidité aux yeux de ses électeurs.
Macron a, en contrepartie de la chute de Fillon, commencé à monter inexorablement dans les sondages et a été rejoint dans son combat «ni droite, ni gauche» et «et de droite, et de gauche» par François Bayrou.
Celui venait enfin de comprendre qu’il n’avait aucune chance d’emporter la présidentielle malgré un moment centriste qui devenait évident et qu’il pourrait être, en s’obstinant dans une démarche de critiques virulentes envers Macron, celui qui empêcherait un centro-compatible voire un centriste tout court d’accéder à l’Elysée par simple jalousie et contrariété pour son ambition strictement personnelle.
De quoi détruire définitivement sa carrière politique.
Si l’on exagère souvent «l’effet Bayrou» sur la candidature d’Emmanuel Macron en termes d’intentions de vote dans les sondages, celui-ci exista néanmoins et fut certainement un boost dans les rangs du Centre et de la droite modérée en termes d’image pour le candidat d’En marche!.
Macron dépassa alors Le Pen et Fillon, s’installa en tête des sondages pour ne plus la quitter et, in fine, gagna la présidentielle et les législatives sur un programme très centriste.
Si 2018 a commencé comme avait fini 2017, elle ne s’est pas terminée du tout de la même façon avec un Président de la république dans une tourmente politico-médiatique quelque peu surréaliste et face à un mouvement de foule populiste et extrémiste attisé par une haine de plus en plus forte des journalistes et des intellectuels envers le pouvoir en place.
En cette fin décembre 2018, le paysage politique français est dans un flou artistique où le Centre semble affaibli sans pour autant qu’une alternative crédible à sa gouvernance n’existe.
Ainsi, si l’on prend les sondages (qu’il faut manier avec des pincettes de par les biais que la plupart recèlent), Emmanuel Macron est au plus profond d’un désamour avec les Français en matière de popularité ce qui ne l’empêcherait pas d’améliorer son score de 2017 si une présidentielle avait lieu demain et, sans doute, de l’emporter face à la même Marine Le Pen au second tour!
Mais 2019 sera certainement un révélateur de la capacité à gouverner de cette majorité présidentielle dont on rappelle à ceux qui la traite d’amatrice que c’est justement ce qu’elle est et ce que les Français ont voulu qu’elle soit en renvoyant les «vieux» partis (les sondages concernant le PS et LR sont toujours catastrophiques) et en faisant barrage aux extrémistes et populistes qui tentent tous les jours de déstabiliser la démocratie républicaine, l’épisode des gilets jaunes étant emblématique à ce sujet.
Reste que le «nouveau» monde ressemble souvent à l’«ancien», non pas dans les permanences positives qui font que nous sommes dans une démocratie républicaine, mais par un mimétisme des «nouveaux» vis-à-vis des «anciens» sur bien des pratiques alors que sur nombre de points une émancipation serait hautement nécessaire.

Macron en difficultés
L’année d’Emmanuel Macron a été éprouvante mais elle a aussi été un succès si l’on prend son programme de réformes ainsi qu’en matière de politique étrangère et concernant son engagement européen malgré ce que peuvent en dire ses opposants.
Plusieurs réformes importantes ont été adoptées en 2018 et même si l’agenda européen et international du Président de la république ne s’est pas concrétisé par des victoires, il a permis de prendre position sur nombre de sujets importants, de fixer les objectifs et de déterminer les adversaires.
Néanmoins, on ne peut oublier que trois des piliers sur lesquels Macron voulait s’appuyer n’ont pas répondu présent.
Au niveau national, son alliance avec François Bayrou a montré, comme de nombreux analystes le prévoyaient, ses limites avec cette impossibilité pour le leader du Mouvement démocrate de dépasser sa propre ambition pour ne penser qu’au bien du pays.
Incapable de digérer son échec à la présidentielle de 2017, où il n’a même pas pu se présenter, et la victoire de celui qu’il avait si durement critiqué avant de le rejoindre, il n’a pas cessé de critiquer son action et ses choix, ce qui en a fait une sorte d’opposant à l’intérieur même de la majorité présidentielle.
Sans doute qu’Emmanuel Macron ne se faisait pas trop d’illusions sur la fidélité de Bayrou mais il ne pensait pas qu’il jouerait à ce point là contre son camp même si les précédents auraient du lui mettre un peu plus la puce à l’oreille.
Au niveau européen, sa volonté d’un leadership européen en compagnie ou, en tout cas, avec l’appui d’Angela Merkel s’est fracassé sur l’incapacité de cette dernière de dépasser une vision où seuls les intérêts de l’Allemagne sont prioritaires mais aussi ses difficultés politiques qui l’ont amené à décider sa retraite politique une fois son passage actuel à la Chancellerie terminé.
Si elle a tout de même été dans le même camp que Macron, c’est bien ce dernier qui est monté tout seul au créneau contre les populistes et les extrémistes élus dans l’Union européenne, de la Pologne à l’Italie en passant par la Hongrie (mais étrangement pas vis-à-vis du gouvernement autrichien qui compte de véritables admirateurs des nazis…).
Dès lors, son discours a été moins fort et il a cristallisé toute la haine des personnages comme Salvini ou Orban (admirateurs de Trump et de Poutine, désormais courtisés par Erdogan!) qui n’ont pas cessé de déverser des torrents d’insultes à son encontre.
2019, avec les élections au Parlement européen, dira si le message européen de Macron peut être entendu.
Au niveau international, la stratégie d’Emmanuel Macron était de parler avec tout le monde et de tenter de nouer des relations efficaces avec tous afin de faire avancer les intérêts de la France mais aussi pour garantir la paix.
Mais celle-ci ne pouvait marcher qu’avec des personnes qui ont un comportement responsable que l’on peut analyser, comprendre et composer avec.
C’est sans doute le cas avec Poutine et Xi mais pas avec Erdogan, Assad et, surtout, Trump.
Car voilà la grande faiblesse en matière internationale de Macron en 2018, avoir cru qu’il pourrait amadouer un personnage menteur, égocentrique, limité intellectuellement, populiste, démagogue et sans doute malhonnête en devenant son «ami».
Outre que le président américain n’a aucun ami (dans ses vies privée et publique), il ne pouvait évidemment pas compter sur lui comme nous l’avons écrit à maintes reprises ici.
Et le clash a bien eu lieu avec des décisions aberrantes de Trump puis des insultes qu’il a adressées à son «ami» français…
Tout ce que l’on espère c’est qu’enfin Emmanuel Macron a compris qui était vraiment Trump, surtout, qu’il était impossible de nouer une relation sincère et constructive avec lui, tout en n’oubliant pas évidemment, que les Etats-Unis demeurent le principal allié de la France (pays avec lequel nous n’avons jamais été en guerre) et qu’il faut continuer à parler et à agir avec lui quand les circonstances le permettent en attendant que son président actuel soit renvoyé dans sa tour newyorkaise ou devant les juridictions de son pays.


L’axe central, une réalité toujours plus forte mais…
Le principal allié d’Emmanuel Macron n’est pas François Bayrou, encore moins Jean-Christophe Lagarde, mais bien… Alain Juppé!
L’ancien premier ministre de Jacques Chirac, candidat malheureux à la primaire de LR en 2017 et maire de Bordeaux, n’a cessé de se rapprocher du Président de la république au cours de l’année 2018.
Juppé a toujours eu de le bienveillance pour son action et ses réformes, il a salué son discours européen et a fait une alliance, de fait pour l’instant, avec lui pour les européennes de mai 2019.
Surtout, il est venu à sa rescousse lors de toutes les attaques politico-médiatiques dont a été victime Emmanuel Macron.
Et en plein épisode «gilets jaunes», il a défendu les mesures prises par le Gouvernement et a demandé au président de tenir bon sur les réformes passées et à venir tout en saluant son action en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique.
Quand au deuxième allié principal de Macron, il a été jusqu’à son départ pour la Catalogne, Manuel Valls, l’ancien premier ministre de François Hollande et social-libéral réformiste assumé.
Tout cela signifie en terme politique que l’existence de l’axe central (qui réunit les libéraux de droite, de gauche et du centre) est bien une réalité et que celui-ci est de plus en plus en construction devant les périls que doit affronter la démocratie républicaine libérale et représentative.
Même si François Bayrou, Jean-Christophe Lagarde et Laurent Hénart ont plutôt joué de la critique que de l’alliance avec Emmanuel Macron, il n’en demeure pas moins qu’ils ont toujours affirmé qu’ils partageaient la vision politique globale du Président de la république, se comptant dans cet axe central où l’on peut ranger Jean-Pierre Raffarin, Edouard Philippe, évidemment, mais plus Hervé Morin qui s’est rapproché du président de LR et personnage dangereux, Laurent Wauquiez.
Reste à que cet axe se solidifie et que ces différentes composantes trouvent une alliance et non que certaine d’entre elles jouent le jeu dangereux de surfer sur les difficultés du pouvoir en place pour tenter, dans la critique, d’engranger des gains électoraux aussi hypothétiques que contre-nature.


LREM et les difficulté d’existence du parti présidentiel
Il n’a jamais été facile d’être le parti majoritaire dans la V° République où la pratique des institutions plutôt que la lettre de celles-ci donnent la prééminence à l’exécutif même en matière législative ce qui fait souvent que le vote de la loi n’est qu’un simple enregistrement de ce que le Président de la république et le Gouvernement veulent.
Cela n’a guère changé avec l’élection d’Emmanuel Macron même s’il avait promis, comme ses prédécesseurs, de redonner son lustre à l’Assemblée nationale.
Ajoutons à cela que la plupart des élus de La république en marche sont des novices venus de la «société civile» et souvent sans réelle formation juridique, et vous avez toute la difficulté pour le parti du président d’exister et de s’affirmer.
D’autant que, dès le départ, les stratèges de LREM ont bien compris que le seul lien entre touts ces élus étaient Macron et son programme et non une quelconque unité idéologique tant leurs parcours et leurs positionnements politiques étaient différents.
A l’aune de ce constat on peut être épaté que l’édifice ait globalement bien tenu avec des mauvaises humeurs, des oppositions et des départs (ou des exclusions) assez peu nombreux.
Bien sûr, la révolte gronde parfois sur tel ou tel texte, telle ou telle mesure mais l’on rappelle aux récalcitrants – comme on le rappelait à ceux des autres partis majoritaires précédents – qu’ils ont été élus par rapport à un programme présidentiel (ce qui est encore plus vrai depuis la concordance de temps entre les deux élections, présidentielle et législatives) dont le peuple leur a donné mandat d’appliquer.
Mais le côté novice et celui de la diversité peuvent, tous deux, créer une situation assez nouvelle dans les mois et les années qui viennent (on ne parle pas d’une fronde comme on l’a connu au PS lors du mandat de François Hollande), où il pourrait se produire une sorte d’émancipation avec des demandes insistantes de ces députés LREM de n’être plus seulement des godillots.
A noter également que cette année a vu le changement du chef du parti présidentiel, son délégué général, avec le départ de Christophe Castaner pour le ministère de l’Intérieur et l’élection de son successeur, le député de Paris, Stanislas Guérini.
Enfin, il faut noter que si les positionnements politiques des membres de LREM peuvent être différents, c’est bien un positionnement central, voire centriste, qui est celui du parti, tant dans ses prises de position que dans ses votes, tant à l’Assemblée nationale qu’au Sénat.
Le «ni gauche, ni droite», le «et de gauche, et de droite», le progressisme, l’européanisme, ne font pas de LREM, ni de Macron, des opnis (objets politiques non-identifiés) comme ils le souhaiteraient (et qu’ils ont remis au goût du jour avec l’épisode des «gilets jaunes»), mais bien un parti politique et son leader positionnés au cœur de l’axe central.


Bayrou et le MoDem, alliés fiables de Macron?
Sans l’élection d’Emmanuel Macron en 2017, il y a fort à parier que le MoDem n’existerait plus (ou serait un groupuscule sans députés mais avec quelques sénateurs et élus locaux) et que François Bayrou serait le maire de Pau un peu oublié des médias.
Mais la réalité est tout autre grâce à celle-ci avec un Mouvement démocrate qui est, enfin, devenu un vrai parti (jusque là il n’était qu’un outil pour Bayrou de conquérir l’Elysée mais n’avait quasiment aucune existence autre, choix délibéré de son chef) et un François Bayrou dont la renaissance n’était pas du tout inscrite dans son parcours depuis 2012 et ses échecs cuisants aux présidentielles et législatives.
Néanmoins, cette réalité, certes dérangeante pour la parti et le leader centristes, n’a pas empêché ce dernier d’adopter un «soutien critique» à l’action du Président de la république et à celle du Gouvernement alors que lui et sa formation font partie de la majorité présidentielle.
On a parlé maintes fois ici des raisons personnelles et psychologiques qui empêchent Bayrou d’être un vrai partenaire de tous ceux avec qui il fait un bout de chemin politique.
Ce qui se pose ici c’est de savoir s’il a été en 2018 et sera, dans l’année qui vient puis jusqu’en 2022, un allié fiable pour Emmanuel Macron.
Si l’on évité le pire dans l’année qui vient de s’écouler, rien n’est moins sûr pour le futur et cela dépendra évidemment du climat politique.
S’il tourne en défaveur du Président de la république, on peut penser que Bayrou jouera de plus en plus une partition parallèle.
Il devrait alors entraîner avec lui son parti mais cette configuration semble moins une évidence systématique qu’auparavant.
En faisant élire près de cinquante députés MoDem, Macron a fait de ce parti autre chose qu’un simple outil que Bayrou peut utiliser comme bon lui semble.
Et plus le temps va passer, plus il deviendra un parti qui peut vivre sans son leader historique même si le passé de l’UDF (où après la prise de pouvoir de Bayrou et sa transformation en outil pour son ambition présidentielle, elle a perdu la grande majorité de ses députés avant que les derniers ne s’en aillent former le Nouveau centre en 2007) ne donne pas une assurance totale dans cette affirmation.
Pour autant, François Bayrou ne peut plus donner le «la» et contrôler tous les propos de ses subalternes qui, d’ailleurs, le sont de moins en moins, comme c’est le cas de Marc Fesneau, ministre des relations avec le Parlement et ancien président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale (auparavant secrétaire général du parti), qui s’est affirmé aux côtés de Bayrou et non derrière lui.


L’UDI en bout de course?
L’UDI existe toujours et c’est sans doute le fait le plus notable pour le parti centriste dirigé par Jean-Christophe Lagarde.
Beaucoup la donnait moribonde en 2017 et supputait que son avis de décès serait publié en 2018.
Malgré de nouveaux départs (ceux des proches d’Hervé Morin et les radicaux), une exposition médiatique peu importante (sauf en cette fin  2018) et une incapacité à exister sur une ligne politique claire (qui vient de la diversité du positionnement de ses membres), la formation fondée par Jean-Louis Borloo, même si elle ressemble toujours à un simple cartel électoral, est toujours vivante et s’apprête à concourir aux élections européennes de 2019.
Mais ce sont justement ces dernières qui pourraient, in fine, avoir sa peau…
Tout autant qu’une stratégie erratique dont on ne comprend pas la ligne directrice sauf si celle-ci est du plus pur opportunisme.
Ainsi, l’UDI se targue de faire partie de l’opposition et de prétendre qu’elle est «constructive».
Ce qui ne l’empêche pas de voter quasiment contre tous les textes du Gouvernement (plus souvent au Sénat qu’à l’Assemblée nationale), de ne pas avoir voté le budget et de faire dans la critique systématique et même violente vis-à-vis du Président de la république (avec les toujours fameux débordements verbaux de Jean-Christophe Lagarde).
Mais, pour ajouter encore à la confusion, ne voilà-t-il pas que lors du dernier remaniement gouvernemental, les leaders de l’UDI sont tous montés au créneau pour regretter que l’on n’ait pas pensé à eux pour faire partie de la nouvelle équipe, justifiant, selon eux, leur opposition à la majorité!
Une stratégie d’autant plus illisible que l’UDI est donc en opposition à un pouvoir largement centriste alors qu’elle partage pratiquement toutes ses orientations car elles ressortent de tous les discours du parti ces dernières années (notamment sur les réformes).
Quant aux élections européennes, après beaucoup d’hésitations, elle a décidé de s’y lancer (alors qu’elle avait été absente de la plus importante élection nationale, les présidentielles) avec une liste autonome, pensant que cela lui permettra d’exister en cas de bon score.
Néanmoins, pour l’instant, cette décision semble pour le moins aberrante puisque la liste UDI oscille entre 2% et 3% des intentions de vote, soit avec aucun député élu (il faut 5%) et un grand risque de ne pas voir ses dépenses de campagne remboursées (il faut 3%).
Du coup, il n’est pas du tout impossible que dans un dernier retournement de veste, ses leaders décident de faire liste commune avec LREM et le MoDem, d’autant que le parti européen auquel est affiliée l’UDI, l’ALDE, a déjà conclu une alliance avec Emmanuel Macron…


Les radicaux réunifiés mais sans existence
On ne s’appesantira pas plus que cela sur le Mouvement radical social-libéral, né en 2017 et qui a tenté très difficilement de vivre en 2018.
Tout juste dira-t-on que des fédérations régionales et départementales se mettent en place alors même que les discours des deux coprésidents sont souvent divergents, voire opposés!
Ainsi, Laurent Hénart (ancien président du Pari radical, centre-droit) est beaucoup plus accommodant avec la majorité en place que ne l’est Sylvia Pinel (ancienne présidente du Parti radical de gauche, centre-gauche).
Ce qui n’est vraiment pas de bonne augure pour une vraie réunification dans la durée…
A noter que quelques députés élus sous l’étiquette radicale (Parti radical ou Parti radical de gauche) sont allés fonder avec des députés proches d’Hervé Morin et les députés autonomistes et indépendantistes corses (sic!), un nouveau groupe à l’Assemblée nationale, Libertés et Territoires, pour avoir une petite visibilité politico-médiatique.
Mais, pour l’instant, en matière d’existence, c’est bien un encéphalogramme désespéramment plat qui est de mise…


Hervé Morin et ses «centristes» définitivement à droite
On va parler ici une dernière fois d’Hervé Morin et de sa formation Les centristes pour dire que ni lui, ni elle, n’ont plus grand-chose à voir avec le Centre et le Centrisme.
Après avoir définitivement rompu avec l’UDI, Hervé Morin a utilisé la présidence toute honorifique de président de l’association des Régions de France (il est président de la région Normandie) pour se donner un statut national et surtout pour taper sans cesse sur Emmanuel Macron et son gouvernement avec une tactique éculée de celui qui commence à dire du bien de son adversaire pour mieux l’enfoncer par la suite…
Surtout, il s’est rapproché de Laurent Wauquiez, le président de droite radicale de LR, qui n’est en rien un allié quelconque pour des centristes.
Mais, tant dans les propos que dans les attitudes, Hervé Morin n’est plus un centriste, avis aux quelques vrais centristes qui le suivent encore.


Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC