lundi 26 octobre 2020

Présidentielle USA 2020. Sondage quotidien USC Dornsife / J-8: Biden en hausse, Trump en baisse


Voici les résultats au 26 octobre du sondage quotidien réalisé par USC Dornsife (le centre d’études politiques Dornsife de l’université de Californie du Sud) qui donnent le candidat démocrate et centriste, Joe Biden, toujours en tête de l’élection présidentielle américaine à 8 jours du scrutin (mardi 3 novembre).

Son avance est, comme hier, de 11,24 points sur le président républicain sortant, Donald Trump, auprès des personnes qui disent qu’elles iront certainement voter («likely voters»).

Une avance en hausse ce jour.

 

► Moyenne de la semaine:

Joe Biden (démocrate): 53,56%

Donald Trump (républicain): 42,32%

Joe Biden en tête avec 11,24 points d’avance (+0,57 point par rapport au 25 octobre en incluant le correctif réalisé par USC Dornsife aujourd’hui)

(Le sondage quotidien USC Dornsife est constitué d’un panel d’environ 6 000 électeurs éligibles disséminés dans tout les Etats-Unis. Ensemble, ils constituent un échantillon représentatif de la population américaine. Chaque jour, environ 430 d'entre eux sont invités à répondre à quatre questions en ligne dans le sondage quotidien. Chaque jour juste après minuit, les chercheurs mettent à jour les résultats, qui sont basés sur une semaine de réponses)

 

► Moyenne des agrégateurs de sondages:

Joe Biden +8,5 points (0,0 point par rapport au 25 octobre)

● Principaux agrégateurs:
- Agrégateur FiveThirtyEight: Joe Biden +9,2 points (0,0 point par rapport au 25 octobre)
- Agrégateur RealClearPolitics: Joe Biden +8 points (-0,1 point par rapport au 25 octobre)

(La différence des résultats entre le sondage quotidien USC Dornsife et les agrégateurs de sondages RealClearPolitics et FiveThirtyEight tient à ce que ces derniers prennent en compte l’ensemble des sondages qui ne sont pas constitués uniquement de panels de «likely voters» mais aussi, simplement d’adultes ou de personnes habilitées à voter. La prise en compte des électeurs qui se disent certains d‘aller voter donne une meilleure qualité aux résultats)

 

L’Humeur du Centriste. Les Américains sont-ils des crétins?


Vu de l’extérieur, les Etatsuniens ressemblent à un peuple de crétins qui a élu un immonde bonhomme égotiste aux capacités intellectuelles limitées, qui est en train de conduire son pays à la catastrophe sanitaire avec sa gestion déplorable de l’épidémie de covid19 et dont les propos populistes et haineux détruisent petit à petit tout l’édifice démocratique du pays bâti depuis les Pères fondateurs lors de son indépendance.

Mais si la question est malheureusement légitime au vu de la situation qui prévaut depuis quatre ans et qui risque de perdurer encore quatre ans de plus (même si les sondages en cette dernière semaine de campagne présidentielle disent le contraire), la réponse nous implique nous tous les peuples du monde entier.

Oui, le système électoral des Etats-Unis (et non le peuple puisque Donald Trump a perdu en voix l’élection de 2016) a permis qu’un imbécile démagogue admirateur des autocrates et dictateurs parvienne au pouvoir.

Mais s’il a pu s’y maintenir c’est grâce à des politiciens dont certains sont plus que véreux ainsi qu’avec le soutien d’une partie de la population.

Justement, cette dernière semble prête à avaler les mensonges (qui se comptent en dizaines de milliers) et les bêtises proférées par Trump, à accepter sa vulgarité et ses insultes constantes contre tout et tout le monde et à ne pas s’inquiéter de son absolue incompétence à diriger la première puissance mondiale.

Sans oublier sa corruption, le pardon qu’il accorde à tous ses amis condamnés par la justice et l’inconstitutionnalité de nombre de ses décisions et actions.

Dans les sondages précités, un peu plus de 40% des électeurs se déclarent en sa faveur alors qu’ils ont devant les yeux le résultat de sa présidence.

Dès lors, au-delà de ce système électoral vicié, Trump est ainsi à la fois un phénomène ad hoc, la résultante d’une politique radicale menée par les républicains pendant trente ans (depuis l’élection de Ronald Reagan en 1980 même si on peut remonter plus haut avec celle de Richard Nixon en 1968) et par une société américaine gangrénée par des visions complotistes et nourries aux fake news.

Ce qui fait qu’il n’est sans doute pas un phénomène strictement américains et qu’il pourrait se répliquer dans n’importe quel pays et, surtout, dans n’importe quelle démocratie.

En Hongrie, le premier ministre Viktor Orban ressemble beaucoup à Trump, tout comme Jaïr Bolsonaro au Brésil.

En Grande Bretagne, Boris Johnson, lui, a emprunté nombre de agissements pour parvenir au pouvoir après avoir fait voter le Bexit lors d’un référendum qui a rappelé par bien des aspects la marée boueuse de la campagne de l’Américain en 2016.

Et, ici, pas de collège électoral pour transformer une défaite populaire en victoire.

Quant à Marine Le Pen (qui, après son père, fut au second tour de la présidentielle) en France et Matteo Salvini (qui fut membre du gouvernement) en Italie, ils sont des admirateurs du bonhomme et rêvent de le copier s’ils parviennent au pouvoir.

Et n’oublions pas qu’à travers l’Histoire, nombre d’autocrates et de dictateurs sont parvenus au pouvoir par le suffrage populaire: Napoléon III, Mussolini, Hitler, Péron, Poutine, Chavez, Duterte, Erdogan, liste loin d’être limitative…

Et si l’on veut se rendre compte ce qui pourrait résulter de ses quatre années de plus à la Maison blanche, il suffit de tourner son regard vers la Turquie d’Erdogan.

Du coup, si les Américains sont des crétins, ils ne sont manifestement pas les seuls, loin de là…

Si l’on ôte les particularités de la société étasunienne, alors nous sommes, nous les citoyens des démocraties républicaines, sous la menace d’un tel personnage.

Une éventualité qui doit nous interroger et nous obliger, tout en défendant les valeurs démocratiques et humanistes, à nous mobiliser pour continuer à construire l’édifice de liberté, d’égalité et de fraternité tout en réparant toutes ses fissures qui le menace et dont savent si bien jouer les populistes démagogues pour séduire une partie de la population.

Le 3 novembre prochain, ces crétins d’Américains nous montreront à nous, crétins de Français et d’Européens, s’il y a possibilité de ne pas tomber dans un état de bêtise encore plus grand ou si la faille créée par Trump dans le régime démocratique n’est pas en train de devenir un précipice où tout le monde libre pourrait être englouti.

Quoi qu’il en soit, s’il n’est pas réélu, son élection et sa présidence ne pourront pas être considérées comme des accidents politiques mais bien comme la preuve que la démocratie républicaine, ce si beau pari sur l'humain et processus en continuelle évolution, est encore loin de sa maturité et que ses défenseurs ont encore beaucoup de pain sur la planche.

 

Centristement votre.

 

Le Centriste