mercredi 4 novembre 2015

L’Humeur du Centriste. L’épine Wauquiez dans le pied des centristes

La farce bouffonne en plusieurs actes de l’alliance entre les centristes et Laurent Wauquiez pour les régionales en Rhône-Alpes-Auvergne, dont je me suis déjà fait l’écho, a connu un nouvel épisode avec la re-droitisation de la campagne de ce dernier qui s’est non seulement rendu à la convocation de la Manif pour tous il y a deux jours afin «d’auditionner» mais qui a tenu des propos que n’auraient pas renié n’importe quel candidat FN.
Et ceci après avoir juré auprès de ses «amis» de l’UDI et du MoDem qu’il avait changé (en fait il semble changer toutes les semaines quand ce n’est pas tous les jours, au gré des voix à glaner), qu’il n’était pas aussi à droite que cela, qu’on s’était trompé sur ce qu’il était, qu’il s’était trompé lui-même, blablabla.
Un recentrage de circonstance qui venait après avoir rencontré les responsables de la Manif pour tous et d’avoir déjà tenu des propos similaires.
Mais quand on est un arriviste opportuniste sans autres réelles convictions que celle d’être un ambitieux sans limite, on ne s’embarrasse pas de ce que l’on a dit la veille ou une heure plus tôt.
La seule chose qu’on tente de faire est de rallier le plus de monde à sa cause sans se préoccuper d’une ligne politique claire, surtout en disant à chacun ce qu’il veut entendre.
Comme l’explique le politologue Gaël Brustier au quotidien Libération «la ligne de Laurent Wauquiez s’efforce de faire une synthèse entre les aspirations de plusieurs électorats et de se situer au point de jonction de différentes droites, du centre droit à la droite extrême».
Et sa présence ainsi que ses propos face aux militants de la Manif pour tous «entérine la droitisation de sa campagne» comme le note l’hebdomadaire Le Point.
Laurent Wauquiez est ce qu’il est.
L’embêtant est que les centristes le savent depuis longtemps, depuis que Jacques Barrot en avait fait son successeur comme député de la Haute-Loire sur des promesses d’un positionnement humaniste qu’il n’a évidemment jamais tenu.
Comme il ne semble pas tenir les engagements pris dans le «contrat» qu’il a passé avec les centristes de la région Rhône-Alpes-Auvergne aux dires de ces derniers.
Donc le réel problème n’est pas Wauquiez (qui rappelle par bien des points un autre triste sire, Charles Millon, l’UDF qui a viré extrême-droite), ce sont les centristes, au premier chef duquel se trouvent le président de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde, et celui du Mouvement démocrate, François Bayrou, qui s’allient avec lui tout en sachant qui il est pour quelques postes de conseillers régionaux.
A l’appui de cette alliance, les deux leaders centristes ont agité le chiffon rouge du Front national alors même qu’ils font alliance avec un de ceux qui font tout pour ressembler à un frontiste.
Et tout cela n’est pas anecdotique.
Au-delà du cas Wauquiez qui n’est pas très intéressant en soi, c’est bien la ligne politique du Centre qui est en jeu dans cette affaire.
Il est encore temps pour l’UDI et le MoDem d’ôter l’épine Wauquiez de leur pied pour la dignité de leur combat humaniste, pour la fidélité à leurs valeurs centristes.
Si tel n’est pas le cas, il ne faudra pas venir se plaindre ensuite d’avoir attrapé la gangrène d’extrême-droite…

Centristement votre.

Le Centriste