vendredi 14 avril 2023

Propos centristes. France – Baisse des impôts / Mixité sociale à l’école / Dysfonctionnements dans les crèches / Lutte contre la prostitution / Décarbonation…

Voici une sélection, ce 14 avril 2023, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Emmanuel Macron (Président de la République)
> Les Pays-Bas et la France sont plus proches que jamais et partagent une même vision, celle d'une Europe plus forte et plus unie, déterminée à renforcer sa souveraineté. Ouvrir de nouvelles opportunités et avancer ensemble, c'est le sens de cette visite d'État.

> En Européens, continuons à investir et à coopérer dans les technologies de rupture. Nous pouvons être à la pointe, avec des entreprises prometteuses. Français et Néerlandais, nous traçons cette voie. L'Europe est compétitive, même une intelligence artificielle l'affirme !

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Elisabeth Borne (Première ministre)
> Contre la hausse des prix, l'État agit : indemnité carburant, bouclier tarifaire et trimestre anti-inflation. En plus de la revalorisation du SMIC à plus de 2% au 1er mai, il est important pour protéger les salariés que les employeurs se mobilisent pour revaloriser les salaires.

> Fruit d'un travail transpartisan, le projet de loi sur les JO de 2024 est définitivement adopté ! Une étape décisive pour garantir le bon déroulement et la réussite des Jeux qui seront un grand moment pour le monde sportif et tout le pays.

 

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique)
> Baisser les impôts des Français : c’est notre ligne politique depuis 2017 avec Emmanuel Macron. La suppression de la taxe d’habitation : ce sont près de 20 milliards € de pouvoir d’achat qui sont ainsi redonnés aux Français, avec un gain moyen de plus de 750 € par foyer.
Depuis 2022, nous avons supprimé la redevance audiovisuelle. Ce sont 138 € de gagnés pour les 23 millions de foyers qui la payaient.
Le plafond de défiscalisation des heures supplémentaires et complémentaires est relevé à 7 500 €, contre 5 000 € auparavant.
Le plafond des dépenses prises en compte dans le calcul du crédit d’impôt pour les frais de garde d’enfants de moins de 6 ans a été revalorisé de 2 300 à 3 500 €. En janvier 2023, 9 millions de ménages en ont bénéficié, pour un montant moyen de 624 €.
Nous avons fait un choix fort en indexant le barème de l'impôt sur le revenu sur l'inflation. Sans cette mesure, des foyers auraient par exemple subi un taux d'imposition plus élevé en passant à une tranche supérieure. Au total, c'est une hausse d’impôts évitée de 6 milliards €.

> Bâtir une France et une Europe plus souveraines : c'est le combat que nous menons depuis 6 ans avec Emmanuel Macron. Nous voulons une France et une Europe plus compétitives, qui créent des emplois, qui défendent leurs intérêts et qui mènent à bien leur transition climatique.

 

Catherine Colonna (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> En Corée du Sud pour promouvoir ensemble un espace Indopacifique libre et ouvert, développer nos relations franco-coréennes et marquer notre solidarité alors que la Corée du Nord multiplie les tirs de missiles.

 

Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> Le projet de LPM [Loi de programmation militaire] garantira dans la durée la crédibilité de notre dissuasion et nous permettra de préparer la dissuasion du futur. Cet héritage gaulliste est essentiel dans la protection de nos intérêts vitaux.

> Réception de mon homologue sénégalais Sidiki Kaba | Point d’étape de la réarticulation de nos forces et du renouvellement de notre partenariat
- Plus de coopération
- Création d’un pôle franco-sénégalais d’entrainement
- Cogestion du camp Geille avec les forces sénégalaises

 

Olivier Dussopt (ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
> Très heureux d'être à Genève pour rencontrer Gilbert Houngbo, Directeur général de l'Organisation Internationale du Travail, et lui confirmer la ratification par la France de la convention 190 relative à l'élimination de la violence et du harcèlement au travail. (…)
La finalisation de la ratification de la convention 190 marque un moment décisif pour le droit du travail et la vie des salariés, en particulier pour les femmes, puisque ce texte est la première norme mondiale à viser l’élimination de toute forme de violence et de harcèlement au travail. La France a été moteur dans l’adoption de cette convention et appelle l’ensemble des Etats Membres de l’OIT à la ratifier également.

 

Pap Ndiaye (ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse)
> Très heureux d'avoir signé ce matin une nouvelle convention avec France télévisions pour renforcer l'éducation aux médias et à l'information. Formation, production de ressources… Merci aux enseignants et aux journalistes mobilisés pour aider les élèves à décrypter l'information.

> [Mesures sur le mixité sociale] J’avais prévu de les faire à la mi-mars. Nous avons repoussé, en raison de l’actualité retraites et du gros sujet de la revalorisation des enseignants qui sera détaillée la semaine prochaine. Viendra ensuite la mixité. Nous sommes dans les starting-blocks. Nous voulons agir sur le public, qui scolarise la grande masse des élèves (80 %) et où les contrastes sociaux sont extrêmement forts.
Il suffit de voir ce qui se passe à Paris et dans d’autres villes, parfois inattendues. À l’échelle du pays, c’est sur le public que nous avons les marges de manœuvre les plus importantes. En parallèle, nous travaillons avec l’enseignement privé sous contrat, notamment avec le secrétariat à l’enseignement catholique, qui représente l’immense majorité du sous contrat.
L’État finance les trois quarts du budget de ces établissements. Nous attendons donc de leur part un engagement pour aller vers davantage de mixité sociale et scolaire, particulièrement dans les grandes villes, où l’évitement scolaire est maximal.

> Il ne doit pas s’agir d’un vague engagement, mais d’un engagement avec des pourcentages. Le terme de quota est un peu rigide. Dans le protocole élaboré avec l’enseignement catholique, il y aura bien des objectifs chiffrés progressifs. Ce protocole est pratiquement prêt.
Il me paraissait important d’inclure le privé sous contrat dans cette politique. Il n’y a pas eu d’accord avec l’État depuis 1992, année de signature des accords Lang-Cloupet. Mais les questions de mixité ne sauraient se réduire à un face-à-face entre le public et le privé.

> [Harcèlement scolaire]  Changer un enfant d’école suppose l’accord du maire de la commune. Je précise cependant que ce ne sera pas le maire qui décidera de ce transfert, mais le directeur académique. Aujourd’hui, dans le premier degré, il n’existe pas de conseil de discipline, donc pas de procédure qui permette, indépendamment de la volonté des parents, de déplacer un élève, en l’occurrence un enfant harceleur.
Le nouveau dispositif, qui partage les objectifs de la proposition de loi déposée par la sénatrice Marie Mercier, interviendrait à l’issue d’une longue procédure, et seulement si la situation est inextricable et fait peser un danger imminent. La première étape, c’est d’essayer de régler la situation au sein de l’école. Si cela ne marche pas, on fait intervenir la direction académique, éventuellement des psychologues.
Et si, au bout de ces deux grandes étapes, la situation est bloquée, alors on peut envisager le changement d’école de l’élève harceleur. Aujourd’hui, c’est plutôt l’élève harcelé que les parents finissent par retirer. Ce n’est pas acceptable! Ces derniers temps, nous avons dû faire face à des situations de harcèlement, parfois catastrophiques, qui se sont accumulées. Nous avons le sentiment qu’il faut agir.

> [Bac]Le choix du passage de ces épreuves en mars n’est pas le fruit du hasard. Il est fait pour que les notes puissent être prises en compte dans Parcoursup qui, jusqu’à présent, ne prenait en compte que le contrôle continu. J’entends qu’on aurait un sujet de démobilisation des élèves au troisième trimestre, une fois ces épreuves passées.
Mais cette possible démotivation doit être contrebalancée par le passage en juin du grand oral, qui est basé sur les spécialités. Et dans la phase complémentaire de Parcoursup, si l’élève doit faire de nouvelles candidatures, on prend en compte ce qui aura été fait au troisième trimestre.
Les élèves qui ne viennent plus, en se disant «je suis tranquille», font un mauvais calcul s’ils pensent que leur travail et leur assiduité n’auront aucune incidence sur leur bulletin scolaire et sur la phase complémentaire de Parcoursup. Et je rappelle que la présence en cours est obligatoire, à tout moment de l’année!

> [Service nationale universel] Toutes les hypothèses sont sur la table. Le président de la République choisira le bon moment pour annoncer celle qui sera finalement retenue. S’il y a généralisation, cela se ferait nécessairement sur le temps scolaire parce qu’on ne peut pas faire participer au SNU l’ensemble d’une classe d’âge sur le temps des vacances. J’insiste cependant très fortement sur le fait qu’il est extrêmement prématuré de penser qu’une hypothèse plutôt que l’autre serait en première ligne.

> Je suis un grand défenseur de la pondération. Il est vrai que la période politique n’est pas propice à cela. Raison de plus pour défendre des points de vue nuancés. Dans la majorité présidentielle, il est important que des sensibilités de gauche et sociales-démocrates soient présentes et représentées.
Le président de la République et la première ministre y tiennent. De ce point de vue-là, je suis très à l’aise. Je passe beaucoup de temps à échanger avec des élus de gauche, mais aussi de droite, avec lesquels je peux très bien m’entendre. Je suis sûrement plus complexe que l’on a pu le penser. Je gagne à être connu!

 

*

Marc Fesneau (ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> Hier soir, inauguration du Forum international Bois-Construction. Ce forum rassemble les principaux acteurs de la filière forêt-bois/biosourcée et de l'immobilier bas-carbone. Notre objectif commun est de parvenir à la neutralité carbone. Nos forêts et la filière-bois vont y jouer un rôle essentiel. Pour accompagner cette gestion durable de la forêt, l'État soutient activement la promotion de l'utilisation du bois : j’ai notamment engagé mardi soir une nouvelle tranche pour 2023 de soutien au renouvellement forestier, de 150 M€ pour assurer l'engagement du Président de la République de planter un milliard d'arbres et de renouveler 10 % de nos forêts en dix ans. Produire du bois est une première étape, il faut ensuite développer les usages. L’État soutient la construction-bois et l’usage de biomasse énergie par France 2030. Enfin, j’ai été très heureux de co-signer le pacte bois biosourcés des Hauts-de-France avec Olivier Klein. Ce partenariat démontre la force de notre filière forêt-bois et son engagement pour le développement durable et la décarbonation de notre économie. A travers ces actions, nous souhaitons faire de la filière construction-bois un acteur fondamental de la décarbonation de notre économie. Les JO de Paris 2024 peuvent montrer la voie. Le bois d'œuvre est un joyau pour notre filière forêt-bois, il est le symbole de notre savoir-faire commun et un héritage à préserver pour les générations futures.

> C'est en Bretagne, à Pontivy, au sein du tout nouveau Campus Sciences et Nature du Morbihan, issu de la fusion du Gros Chêne à Pontivy et des lycées horticoles d'Hennebont et Saint-Jean-Brévelay, que je me suis rendu hier pour participer, en à la concertation régionale sur le pacte et la loi d'orientation et d'avenir agricoles. C’était à la fois l’occasion de découvrir ce nouvel établissement, qui permet de renforcer la visibilité de l’offre d’enseignement agricole sur l’ensemble de territoire, et d’assister à la restitution des propositions des groupes de travail qui se sont emparés depuis plusieurs semaines des questions d’orientation et de formation, d’installation et de transmission, et d’adaptation au changement climatique. Ces concertations locales, c’est redonner la parole aux acteurs du monde agricole, qui peuvent parler de leur quotidien, de leur métier, et partager leur vocation. C’est aussi écouter les attentes des jeunes issus des établissements agricoles de toute la région et s’appuyer sur la diversité de leurs parcours pour bâtir une vision partagée de l’avenir de notre agriculture. Enfin, ces échanges avec les acteurs de l’agriculture bretonne ont mis en lumière la nécessité de penser nos modèles agricoles en fonction des spécificités et des besoins de chaque territoire. Transition écologique, accompagnement des projets d’installation des agriculteurs, organisation des structures ou accès aux facteurs de production : c’est le sens même de cette concertation régionale de faire émerger des solutions, notamment expérimentales, adaptées à la réalité des enjeux territoriaux.

 

Christophe Béchu (ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> Malgré une légère amélioration, l’état des nappes phréatiques reste préoccupante alors que la période de recharge se termine. 75% des niveaux des nappes sont sous les normales mensuelles. Je réunirai dans les prochains jours une nouvelle réunion du comité de suivi hydrologique.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> Notre politique énergétique doit se construire sur le long terme, à partir de données scientifiques, et sur la base d’un consensus politique. Face à la crise climatique nous n’avons pas le luxe de l’idéologie.

> La décarbonation du transport routier de marchandises est l'un des plus grands défis du verdissement des transports. Il faut développer de nouvelles technologies, faire évoluer les usages et inventer les infrastructures de recharge. Cet appel à projets permettra de soutenir les acteurs engagés, d'aligner les écosystèmes et de passer progressivement à l’échelle.

 

Jean-Christophe Combe (ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées)
> En juillet dernier, j’ai saisi l’IGAS suite au décès dramatique d’une petite fille en crèche à Lyon. Je suis le ministre des vulnérabilités et à ce titre, mon rôle est de mettre en lumière toutes les situations de maltraitances et faire en sorte que cela n’arrive plus.
Bien sûr, la violence n’a rien à faire dans ces établissements. Il faut la combattre avec fermeté. Mais il faut aussi rassurer les parents en soulignant que ces cas sont très rares et que les professionnels font en très grande majorité, un travail exceptionnel avec nos enfants.
Les enseignements de ce rapport seront mes priorités pour les semaines et mois à venir. Renforcer l’attractivité des métiers du soin et du lien ainsi que la rémunération & la formation des professionnels seront les piliers du Service public de la petite enfance que je porte.

> De grands progrès ce soir dans notre lutte contre la maltraitance. Contrôle des antécédents judiciaires des professionnels, instance de recueil & traitement des alertes : les députés prennent des mesures fortes, utiles, concrètes contre ce fléau qui touche de nombreux français.

> Protéger les droits des personnes âgées en établissements, j’en ai fait un combat personnel, c’est maintenant inscrit dans la loi.
L’Assemblée nationale vient d’adopter l’article 3 de la PPL Bien Vieillir consacrant un droit de visite pour les proches ainsi qu’un droit au maintien du lien social et de la vie familiale en EHPAD
Merci à la DREES pour cette enquête sur le non recours. Manque d’information, démarches trop complexes et peur de conséquences négatives sont les principales raisons du non recours aux prestations sociales. C’est pourquoi j’ai engagé deux réformes :
1-Avec la solidarité à la source, nous allons pré remplir les demandes de prestations pour simplifier les démarches & calculer le juste droit. 2-Avec l’expérimentation territoires 0 non recours, nous allons vers les personnes pour les accompagner dans l’accès à leurs droits.
> L’
Assemblée vient de créer, sur proposition du Gouvernement, le service public territorial de l’autonomie. Depuis le rapport Libault, toutes et tous l'attendaient. Il facilitera grandement le quotidien des personnes en perte d’autonomie, des aidants & des professionnels.

 

Isabelle Rome (ministre déléguée chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l'Egalité des chances)
> Je suis fière de la position de la France au sujet de la prostitution. Lorsque je suis devenue ministre, il m'est apparu très important de suivre de manière attentive l'application de cette loi qui est un texte fondateur de la politique abolitionniste de la France.
En la matière, nous partions de loin. Aujourd’hui, il est à noter qu'à part deux départements – à qui j'ai demandé de s'activer d'ici fin juin – tous ont mis en place une commission de sortie de la prostitution, instance qui permet d'accorder les parcours de sortie de la prostitution [PSP].
Question chiffres, ce sont 1247 PSP qui ont été mis en place entre avril 2016 et janvier dernier, dont 643 rien qu'en 2022. On voit donc que la mise en place de la loi monte en puissance. Le PSP est le bon outil de réinsertion puisque son taux est de 95% de réussite. (…)
Il s'agit du moment où la personne s'est stabilisée et a pu retrouver un emploi, de manière à pouvoir s'extraire du système prostitutionnel. Elle n'a plus besoin de l'allocation octroyée avec le PSP, d'un montant de 343 euros.
Ces bons résultats nous incitent à monter en puissance sur le dispositif, de façon à ce que plus de personnes en profitent. (…)
Le budget a augmenté aujourd'hui, les PSP bénéficient de 9,9 millions d'euros par an. Un tiers de cette somme, 3,4 millions d'euros exactement, provient des avoirs criminels.
Parmi les pistes d'amélioration, il y a celle d'augmenter petit à petit le montant de l'allocation, afin de créer les conditions d'affranchissement de la prostitution en attendant de trouver un travail.
Récemment, je me suis rendue dans un centre d'accueil de personnes victimes de traite. Deux d'entre elles ont pu m'expliquer comment elles étaient tombées dans la prostitution à la suite d'une mauvaise rencontre sur internet. Elles pensent se rendre à un rendez-vous galant mais se retrouvent en fait dans un appartement où elles sont violées par plusieurs hommes. Elles tombent ensuite dans une relation d'emprise, dans laquelle le fait de gagner beaucoup d'argent joue également : elles sont tentées de recommencer et début ainsi l'engrenage. (…)
Ma boussole, c'est la dignité humaine et mon postulat, c'est que la prostitution n'est pas un métier mais une violence. Nous souhaitons aider toutes les victimes de cette violence, qu'elles se revendiquent ou non travailleuses du sexe. Si donc une association est dans optique de sortir les personnes de cette violence, elle sera associée aux rencontres. (…)
Ce n’est pas la loi de 2016 qui est en cause, c’est le client et les réseaux criminels, auteurs de ces violences. C’est la banalisation de la marchandisation du corps. Sortons de l’image d’Epinal de la personne prostituée qui travaille pour son propre compte et voit son activité comme une manière de s’émanciper. Ça ne l’est jamais. La prostitution est toujours le résultat de facteurs contraignants (économiques, environnement familial…). Les clients exploitent cette vulnérabilité et cette précarité. La loi de 2016 n’a pas rendu la prostitution plus dangereuse ou plus violente, elle l’a toujours été. L’esprit et l’ambition de la loi de 2016 c’est justement de permettre aux victimes de ce système de sortir de cette spirale de violences et de précarité et de retrouver une vie digne. (…)
On est à un peu moins de 500 condamnations par an, associées à 168 stages en 2022. Il y a donc matière à renforcer ce volet répressif, et cela passe par une évolution culturelle de toute la société pour mesurer la gravité de recourir à l'exploitation sexuelle. En tant qu'ancienne magistrate, j'ai pu voir qu'en matière de violences conjugales, l'évolution de la société sur le sujet a été suivie dans les tribunaux, où il devient très rare de parler de crimes passionnels pour un féminicide. C'est le même changement de paradigme que nous devons opérer pour la prostitution.
L'une des pistes pour aboutir à plus de condamnations, c'est de développer des cyber-patrouilles de manière à « attraper » des clients sur internet. Cela fera partie de mes propositions à l'adresse du ministère de l'Intérieur.

> En 2022, il y a eu 1375 condamnations pour proxénétisme et 188 pour traite des êtres humains dans le cadre d'une exploitation sexuelle – la traite est constituée lorsqu'il s'agit d'un réseau organisé, souvent avec une dimension internationale. Le proxénétisme correspond, lui, à une variété de situations, du petit ami qui force sa copine à la personne qui met à disposition un lieu où se déroulent les passes.

> Nous devons trouver des solutions pour contrer le phénomène de la prostitution qui se tient dans des locations de meublés ou dans des hôtels. L'idée est de protéger du mieux que l'on peut les victimes.
Et nous sommes aussi face à un autre enjeu d'envergure : celui des Jeux olympiques de Paris 2024. Comme lors de chaque compétition sportive internationale qui brasse beaucoup de monde, il faut empêcher que Paris devienne un immense lupanar. La France devra tenir son rang de nation qui affiche des positions fortes sur le sujet et se montrer exemplaire. Je pense que l'une des priorités sera de mener des campagnes de communication et de sensibilisation en direction des clients potentiels. 

 

Gabriel Attal (ministre délégué chargé des Comptes publics)
> La lutte contre la fraude n’est pas qu’une question de deniers publics, c’est avant tout une question de confiance en l’action publique, en cette classe moyenne qui a le sentiment de payer trop parce que certains choisissent de ne rien payer du tout.

 

Roland Lescure (ministre délégué chargé de l’Industrie)
> La décarbonation du transport routier est un impératif pour atteindre la neutralité carbone de notre pays. L’électrification des véhicules lourds nous permettra d’y parvenir, tout en soutenant notre tissu industriel. En effet, la capacité de fabrication française n’est pas un facteur limitant : nous disposons des moyens industriels pour faire de la France le principal fournisseur de poids lourds électriques en Europe à l’horizon 2030. 

> On est passé d'un processus démocratique à une série Netflix. Le débat sur le fond de la réforme des retraites a disparu. (…)
Passer à autre chose ça ne veut pas dire qu'on oublie, mais qu'on intègre dans la manière dont on va discuter de l'avenir ce qui a émergé à l'occasion de cette loi.

 

Olivia Grégoire (ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme)
> C'est notre majorité qui a renforcé le contrôle des investissements étrangers et qui a abaissé le seuil à 10% pour certaines opérations. C’est elle qui a permis qu’on ouvre plus d’usines qu’on en ferme. Nous avons inversé la tendance même si ça ne fait pas les affaires du RN.

 

Olivier Becht (ministre délégué chargé du commerce extérieur, de l’attractivité et des Français de l’étranger)
> Je me réjouis d’ouvrir les consultations sur l’enseignement français à l’étranger aux côtés de ses acteurs et des élus des Français de l’étranger. Le doublement des effectifs d’élèves est un enjeu majeur pour continuer à faire peser nos valeurs à l’échelle internationale.
Notre objectif est clair : établir ensemble les conditions qui nous permettront d’avancer efficacement vers le
cap 2030 de doublement des effectifs.

> la phosphine est un produit phytosanitaire qui est utilisé principalement sur le blé, et qui est requis pour les exportations par un certain nombre de pays que nous livrons, notamment les pays du Maghreb, mais aussi certains pays d'Afrique, comme la Côte d'Ivoire ou le Sénégal ; et c'est plusieurs millions de tonnes de blé qui sont concernées.
La décision de l'Anses, évidemment, interpelle le Gouvernement, et ce d'autant que la phosphine n'est pas interdite au niveau européen. Le cadre juridique au niveau européen est clair, et il est donc totalement permis de l'utiliser, notamment pour les exportations, lorsque ces pays, les pays importateurs, requièrent son utilisation.
Nous allons donc faire ce qu'il faut. Il y a encore des clarifications juridiques à apporter. Mais je peux vous garantir que d'ici au 25 avril, les décisions seront prises pour que les exportations puissent se poursuivre.
C'est important pour nos agriculteurs, c'est important pour nos exportations, mais c'est surtout important pour les pays importateurs. C'est une question de sécurité alimentaire mondiale. Et c'est également une question géopolitique, dans le cadre de la guerre actuelle de la Russie en Ukraine.

> L'ANSES souhaitait interdire l'usage de la phosphine sur les exportations de céréales. Je le rappelle, il n'y a aucune règle européenne - il n'y a aucune règle européenne - qui empêche l'utilisation de ce produit, la phosphine, lorsque les céréales sont à destination de l'exportation, lorsque le pays importateur l'autorise lui-même. Ces exportations sont indispensables à la sécurité alimentaire des pays importateurs. C'est le cas notamment de l'Algérie, c'est le cas du Maroc, c'est le cas du Sénégal, c'est le cas de la Côte d'Ivoire, où les céréales françaises représentent, en ce qui concerne le blé, parfois 65 à 95% de ces exportations.
Nous avons donc besoin, aujourd'hui, que la phosphine soit autorisée pour les produits à l'exportation, et c'est ce qui sera fait d'ici au 25 avril. Nous cherchons le cadre juridique clair qui permette de le faire. Il n'y a pas, aujourd'hui, de soucis à se faire sur les exportations ; celles-ci continueront. C'est bon pour nos exportateurs, c'est bon pour la sécurité alimentaire de ces pays, c'est bon également d'un point de vue géopolitique, je l'ai dit tout à l'heure, dans le contexte de la guerre d'agression de la Russie en Ukraine. Pour le bien de l'ensemble de ces pays, nous continuerons les exportations.

 

Clément Beaune (ministre délégué chargé des Transports)
> Le verdissement des camions est un enjeu majeur pour le transport routier, qui nécessite des investissements conséquents. L’Etat est pleinement mobilisé avec ce secteur pour faciliter sa transition en soutenant l’électrification des véhicules et le déploiement des bornes de recharge. Nos efforts conjoints nous permettront de respecter les objectifs que la France s’est fixée en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre. 

 

Dominique Faure (ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité)

> Le volontariat territorial en administration (VTA) permet aux collectivités territoriales, en particulier rurales, de bénéficier, le temps d’une mission de 12 à 18 mois, des compétences de jeunes diplômés. Ces derniers ont ainsi l’occasion de se tester dans des métiers correspondant à leur formation. Un exemple parmi d’autres : chargé de mission énergie bâtiment, si vous avez un BTS dans le domaine de la transition énergétique, c’est vraiment intéressant. (…)
C’est un dispositif qui marche très bien. Je viens ce vendredi à Plœuc-L’Hermitage où le tout premier VTA a été paraphé, en 2021. La jeune femme qui l’avait signé a, depuis, été embauchée par la mairie. Actuellement, 550 VTA sont en poste à travers la France. Et nous rouvrons ce dispositif en 2023, avec 220 postes supplémentaires et 4,5 millions d’euros mobilisés. De plus, nous ajoutons une aide « sac à dos » de 5 000 euros pour tous les nouveaux VTA afin de les aider à couvrir leurs dépenses d’installation (caution de location, achat de mobilier, frais de déplacements, etc.)
C’est un dispositif qu’il nous faut effectivement mieux faire connaître. En 2022, nous avons servi tous les territoires ruraux qui nous ont sollicités. Et d’ailleurs, si ça marche bien en 2023, nous sommes prêts à faire plus. C’est tellement vertueux. J’incite vraiment les jeunes intéressés à se renseigner sur le site vta.anct.gouv.fr. Ils pourront y découvrir la richesse des offres d’emploi actuellement proposées.

 

Charlotte Caubel (secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> Tous les cinq jours, un enfant meurt dans sa famille. S’il faut dénoncer les violences dans les lieux d’accueil, nous devons aussi souligner que les professionnels de l’enfance jouent un rôle essentiel pour repérer les violences intrafamiliales.

> L’Europe s’est fixée l’objectif d’une baisse de 15 millions de pauvres à horizon 2030 dont 5 millions d’enfants. Tous mobilisés pour l’atteindre !

> Malgré les progrès accomplis, il faut rester particulièrement déterminés dans l’ensemble des politiques publiques qui doivent accompagner les gens et situation de précarité, et plus spécifiquement les enfants.

 

Bérangère Couillard (secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie)
> La pollution lumineuse représente un danger pour la biodiversité. Au Sénat, je propose :
1) Publicité lumineuse : obligation d’extinction la nuit sur tout le territoire depuis octobre 2022 Et création d’une amende forfaitaire pour simplifier l’application de la mesure.
2) Éclairage intérieur & extérieur des bâtiments non résidentiels : élargissement des horaires d’extinction nocturne
3) Contrôles renforcés sur les espaces naturels protégés
4) Création de trames noires.

 

Assemblée nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Les dégradations de permanences parlementaires sont inacceptables. L’Assemblée nationale se tient et se tiendra toujours aux côtés de chaque député qui subira ces violences intolérables.

 

Partis politiques

● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stéphane Séjourné (Secrétaire général & président du groupe Renew Europe au Parlement européen)
> À chaque fois qu’il a fallu prendre des décisions qui pouvaient changer le quotidien des Français, à chaque fois le RN a été du mauvais côté de l'histoire.

> Si Marine Le Pen avait été élue, les Français vivraient dans un pays sorti de l’euro, pro-Poutine et qui aurait entre temps administré le vaccin Sputnik à sa population, remis en cause l’IVG et le mariage pour tous.

 

Aurore Bergé (présidente du groupe à l’Assemblée nationale)
> Vote après vote, c'est à l'unanimité que nous adoptons notre proposition de loi pour bâtir ensemble la société du bien vieillir, pour lutter contre la maltraitance et pour la dignité humaine, pour mieux reconnaître les métiers du soin.

 

Michèle Peyron (députée)
> Plus tôt on se met en route pour lutter contre la pauvreté des enfants, plus tôt on détecte les problématiques. Nous devons agir au début de la vie pour ne pas retrouver nos enfants dans des situations que nous n’aimerions pas rencontrer.

 

Louis Margueritte (député)
> Le partage de la valeur est un complément utile au salaire. Dans les entreprises de 11 à 50 salariés, 20% des salariés sont couverts alors qu'ils sont 89% dans les entreprises de plus de 1000 salariés. Nous corrigerons cette inégalité. C'est cela la justice sociale.

 

● MoDem
Jean-Paul Matteï (président du groupe à l’Assemblée nationale)
> Les revenus du travail contribuent plus au budget de l'Etat que ceux du Capital. Et ça, je le déplore.

> Les 64 ans, c'est juste une forme de sécurité financière mais rien n'est fermé ! Il y aura plein d'occasions de se retrouver avec les partenaires sociaux pour renégocier.

> La réforme des retraites est un texte utile et nécessaire pour l’équilibre financier.

> Avec le groupe MoDem, nous avons insisté sur la mise en place d’une clause de revoyure prévoyant la remise d’un rapport au 1er octobre 2027. (…)
J’invite les forces syndicales à se saisir de cette possibilité de travailler sur l’application de la loi et sur le respect des équilibres.

> Il faut qu’on se projette sur des textes importants : loi travail, logement, santé, etc...

 

Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> Nous devons regarder le monde en face, comprendre que notre modèle de société est menacé et renforcer la défense européenne, tout de suite, pour aider l’Ukraine et pour nous protéger.

> [Barricades de poubelles devant le Conseil constitutionnel] Ceci ressemble à s’y méprendre à une tentative d’intimidation d’une institution qui protège notre démocratie. C’est à la fois détestable et dangereux. Ne pas le dénoncer, c’est s’en rendre complice.

> Avec une quarantaine de députés européens je viens d’écrire à la Première ministre du Danemark dont le pays considère que de plus en plus de zones sont sûres en Syrie et qu’on peut y renvoyer des exilés. En tant que rapporteure permanente sur la Syrie au Parlement européen, j’exprime mon désaccord profond.

> [Tiktok] C'est un outil d'influence de propagande et de censure, qui émane d'un Etat totalitaire". Il y a une montée en puissance du lobbying de TikTok aux Etats-Unis et à Bruxelles

 

Pascal Canfin
> Nous sommes à l’offensive au Parlement européen pour obliger les banques et les assureurs à se doter d’un plan de transition aligné sur l’accord de Paris sur le climat. Un enjeu majeur qui se joue en ce moment.

> Je me réjouis de l’accord trouvé entre patronat et syndicats pour accélérer la transition écologique en entreprise. Nous ne réussirons la transition juste que si elle est négociée à tous les niveaux.

 

 

La quotidienne centriste du 13 avril 2023. «Jamais Trump chez nous» qu’on disait…

Il y a ceux qui disent que tout ce qui se passe aux Etats-Unis arrive inexorablement en Europe et en France notamment.

Et puis il y a ceux qui disent que « jamais ça se passera chez nous ».

En réalité en tant que plus grande démocratie, première puissance mondiale et à la culture populaire la plus largement distribuée, les Etats-Unis impriment un mouvement qui se globalise ensuite.

Mais tout ce qui se passe là-bas ne vient pas forcément ici et, parfois, c’est ce qui se passe ailleurs de chez eux qu’ils reprennent.

Quand Donald Trump – figure de la jet-set newyorkaise et des médias américains depuis des années – s’est enfin décidé à se présenter à la présidentielle (il avait émis cette volonté sans passer à l’acte plusieurs fois), son comportement, ses outrances, sa stratégie du chaos continuel grâce à l’accaparement de médias constamment friands d’un buzz qui les alimente et leur permet de larges audiences, ses mensonges, son populisme démagogique au ras des pâquerettes étaient pour beaucoup typiquement «made in USA» mais aussi très culturellement estampillé américain et, pensaient-ils, ne pourrait pas s’exporter.

Ils avaient bien tort!

Non seulement le trumpisme s’est exporté, en grande partie parce qu’il a gagné l’élection présidentielle de 2016, mais il a donné des clones dans nombre de pays européens dont la France avec trois figures principales : Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et Eric Zemmour.

Les mouvements de foule des gilets jaunes et celui actuel que l’on peut qualifier de « gilets rouges » sont également des traductions française du trumpisme.

Avec tout ce qui va ensemble: les fake news continuelles, les insultes constantes, les appels incessants à la révolte contre un ordre démocratique, l’excitation des plus bas instincts de l’humain.

Car le trumpisme comme le lepénisme, le mélenchonisme ou le zemmourisme ne peuvent exister que dans une constante agitation qui doit susciter un emballement toujours plus grand de haine, de rage et de colère.

Sans cette ébullition permanente, ces mouvements ne sont rien parce qu’ils sont en grande partie vide, uniquement alimenté par la violence verbale ou physique.

L’objectif premier n’est pas de construire mais de détruire, de promouvoir le chef et sa garde rapprochée, de conquérir le pouvoir pour le pouvoir.

Il y a bien une idéologie populiste qui est extrême dans la rhétorique mais qui n’est pas applicable comme l’a démontrée la présidence de Trump.

En revanche, le trumpisme et ses avatars européens ne se conçoit que dans une prise du pouvoir où le jeu démocratique doit être paralysé et permettre de garder ce pouvoir aussi longtemps que possible comme en ont témoigné le refus de Trump d’accepter sa défaite en 202O puis sa tentative de coup d’Etat.

Tous les éléments sont présents en France pour qu’un tel épisode se produise avec Mélenchon et plus sûrement Le Pen.

Cela ne veut pas dire qu’il se produira mais que le danger est là, il faut en être conscient car le trumpisme a bien contaminé le paysage politique du pays et bien plus que l’on pouvait le craindre.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]