lundi 4 avril 2016

Actualités du Centre. Bayrou s’en prend à LR tout en soutenant Juppé, son créateur, à la présidentielle

Depuis plusieurs semaines, parmi les propos récurrents de François Bayrou se trouve une attaque en règle contre les «deux principaux partis» français, le Parti socialiste et Les républicains qui, selon lui, sont les responsables de l’immobilisme politique actuel ainsi que de la crise démocratique que vit le pays.
Ainsi, au micro de BFM-TV, ce lundi 4 avril, il a expliqué qu’«On a un système politique qui est à bout de souffle avec un monopole du pouvoir par les deux partis principaux en alternance. Je ne veux pas dire ‘grands partis’ car on ne peut pas dire qu’ils soient grands au point où ils en sont! Le monopole que les deux partis principaux exercent, a stérilisé la vie politique française, surtout sur un point essentiel qu’il faut comprendre: on est dans un pays dans lequel il est impossible de faire des ententes pour prendre des décisions sur lesquelles tout le monde est d’accord, ou du moins sur lesquelles s’accordent un très grand nombre de citoyens. Cette stérilisation, le fait que tout le débat politique soit dans une impasse généralisée, est une des causes principales de la situation du pays».
Et dans une interview au quotidien Les Echos au mois de mars, il avait critiqué la «partitocratie» en estimant que «Les Français aspirent à une autre façon de vivre leur démocratie, moins prisonnière des partis usés» en ajoutant qu’il fallait sortir de «L’impuissance chronique, née d’un mode de gouvernement qui fait que deux appareils de parti se partagent alternativement le pouvoir depuis quarante ans. C’est cette ‘partitocratie’ à deux, PS et LR, qu’il faut mettre en question».
Or, François Bayrou a décidé de soutenir le créateur d’un de ses deux partis principaux, Alain Juppé qui mis en place l’UMP qui est devenue LR, simple changement de nom et non d’organisation ni de ligne politique.
Ce grand écart est évidemment explicable par le positionnement adopté par le président du Mouvement démocrate depuis la présidentielle de 2012, d’être, sinon au-dessus des partis, en tout cas, à côté des partis tout en en dirigeant un.
Cette posture qu’il veut «gaullienne» par rapport aux multiples références qu’il fait au comportement du fondateur de la V° République doit lui permettre, selon lui, de demeurer une alternance pour le pays s’il devait se présenter en 2017 au cas où Juppé ne serait pas sur la ligne de départ.
«Je veux rappeler à tous ceux qui se réclament du gaullisme l’intention première du général De Gaulle qui était d’enlever aux partis politiques le monopole du pouvoir. Jamais cela n’a été plus nécessaire. Pourtant, on fait le contraire!», avait-il déclaré aux Echos.
En attendant, cela l’oblige a critiqué LR tout en essayant de justifier son soutien à Alain Juppé par le fait qu’«il est plus éloigné des appareils de partis que les autres, notamment de l’appareil de son parti» (BFM-TV), et qu’«il est moins prisonnier de l’appareil que ne le sont ses compétiteurs» (Les Echos).
Mais le maire de Bordeaux, lui, s’est toujours bien gardé de faire des déclarations mettant en cause LR de quelque façon que ce soit, lui qui se présente à sa primaire et qui n’a aucun intérêt à s’aliéner les cadre et les militants de la formation de droite, ni à critiquer un parti dont il est le fondateur à la demande de son mentor politique, Jacques Chirac.