jeudi 31 mars 2016

Présidentielle 2017. Lagarde annonce que les militants UDI pourraient revoter en septembre

Dans une interview à LCP, Jean-Christophe Lagarde a indiqué que les militants de l’UDI pourraient être à nouveau consultés à propos de la primaire de la Droite à l’automne si un accord est signé entre sa formation et celle de LR pour la présidentielle.
Tout cela pour valider une participation à cette primaire alors même que Jean-Christophe Lagarde vient de faire voter à ces mêmes militants, une absence à cette consultation qui va permettre de choisir le candidat LR à la présidentielle.
C’est en réponse à une question sur la participation de candidats issus de l’UDI à la primaire que Jean-Christophe Lagarde a annoncé ce nouveau vote:
«On a des militants qui ont voté qu'on ne participait pas à la primaire. Il n'y aura donc pas de candidats UDI à la primaire et si quelqu'un voulait se déclarer, il ne serait plus UDI, c'est très clair. (…) Ce n'est pas une auberge espagnole un parti politique. On ne peut pas vouloir porter son étiquette et faire le contraire de ce que décident les militants. S'il devait y avoir une discussion avec les Républicains, il y aurait un congrès qui revoterait».
Car le problème de l’UDI est désormais de pouvoir monnayer son soutien à LR le plus en amont possible afin de mieux négocier le nombre de circonscriptions gagnables ainsi que des postes importants dans le gouvernement en cas de victoire de LR en 2017.
C’est pourquoi, comme il l’avait fait auparavant sur France 2 et sur RFI, Jean-Christophe Lagarde a indiqué que l’UDI avait souhaité une coalition où, contre le soutien de l’UDI à la primaire de LR, la confédération centriste voulait des circonscriptions gagnables en nombre pour les législatives, ce que Lagarde appelle «les équilibres politiques trouvés lors des départementales et des régionales», sachant que l’UDI avait alors été servie beaucoup plus que ce qu’elle représente électoralement parce que c’était des élections mineures et beaucoup mieux qu’elle ne le sera en 2017.
«Nous proposions aux républicains (LR) une coalition qui englobait la désignation d’un candidat à la présidentielle, c’est la primaire, et l’élection législative» a-t-il ainsi déclaré.
Par ailleurs, il a expliqué que l’UDI allait, d’ici au mois de juillet, adopter son programme présidentiel et législatif.
Ensuite, la porte reste grande ouverte à toute négociation avant la primaire et après avec le candidat désigné avec cette menace que si aucun accord est trouvé, il y aura un candidat UDI au premier tour de la présidentielle, ce qui sera décidé «à l’automne».
Une menace qui, aujourd’hui, n’est absolument pas crédible mais qui permet à Jean-Christophe Lagarde de marteler sans cesse qu’il faut que LR ait une «culture de la coalition» et non les réflexes d’un parti unique.
Le problème étant évidemment que la différentiel électoral entre LR et l’UDI rend improbable, quoiqu’il arrive une discussion entre égaux.


Alexandre Vatimbella




A lire aussi:



Présidentielle 2017. Sondage: Bayrou plafonne à 13% et à la 4° place

Si Alain Juppé n’était pas le candidat de LR à la présidentielle, François Bayrou obtiendrait 13% des intentions de vote selon un sondage IPSOS pour la troisième vague de la grande enquête électorale menée par le Cevipof de Science Po Paris pour 2017.
Son score est exactement le même que celui qu’il avait obtenu lors de la seconde vague de février.
Cela le place en quatrième position derrière Marine Le Pen (27%), Nicolas Sarkozy (21%) et François Hollande (16%) et devant Jean-Luc Mélenchon (11%).
IPSOS a également testé le cas de figure où François Bayrou se présenterait face à Alain Juppé, le président du MoDem n’ayant pas complètement fermé la porte à cette éventualité, notamment si le programme du candidat Juppé était trop éloigné de ses propres positions.
Dans ce cas, il obtiendrait, comme lors de la précédente vague, 8% des intentions de vote et serait cinquième derrière Alain Juppé (31%), Marine Le Pen (26%), François Hollande (14%) et même Jean-Luc Mélenchon (10%).
A noter que dans le cas d’une candidature Juppé sans la présence de Bayrou, Juppé est à 36% (ne récupérant que 5% des 8% du président du MoDem, les 3% restant se distribuant chez Marine Le Pen, François Hollande et Jean-Luc Mélenchon, tous les trois à 1% d’intention de vote supplémentaire).
En outre, le sondage montre que François Bayrou, dans le cas de figure Sarkozy bénéficierait de 64% des votes des électeurs qui l’avaient chois en 2012, de 10% de ceux des électeurs de Hollande, de 7% de ceux des électeurs de Sarkozy (5% de ceux de Mélenchon et 1% de ceux de Le Pen).
En revanche, dans le cas de figure Juppé, il ne récupère que 46% de ses électeurs de 2012, 31% se portant sur le maire de Bordeaux.
Quant à Alain Juppé, il ne récupérerait pour l’instant que 56% des votes qui s’étaient portés sur Bayrou au premier tour de 2012 (17% n’ayant pas exprimé de choix pour l’instant).
Quant à la primaire de LR, s’il y a toujours 6% des sympathisants MoDem qui sont sûrs d’aller voter en novembre prochain, ils ne sont plus que 11% à l’UDI (-4 points), ce qui peut s’expliquer par la date du sondage, entre le 11 et le 20 mars, c’est-à-dire alors que l’UDI avait fait le constat qu’aucune négociation pour 2017 n’était possible pour l’instant avec LR et que ses dirigeants avaient demandé aux militants de se prononcer contre la participation à la primaire.
Quant aux votes des sympathisants des partis centristes qui se déplaceront pour glisser un bulletin dans l’urne, si Alain Juppé en est toujours le grand bénéficiaire (71% du MoDem et 50% de l’UDI), il perd 16 points du côté du MoDem ainsi que du côté de l’UDI, ce qui est très important.
Et ces votes se reportent quasiment tous en faveur de Bruno Le Maire qui gagne 14 points chez les sympathisants MoDem et 25 points chez ceux de l’UDI, une véritable percée.
Le député de l’Eure ayant annoncé récemment sa candidature à la primaire, il faudra voir si cette percée perdure, voire s’amplifie, ou n’est qu’un phénomène éphémère du à l’actualité du moment et à une image dynamique qu’il est parvenu à imposer aux médias pour l’instant.
IPSOS a également testé la primaire à gauche avec 17% des sympathisants de droite et du Centre (il n’y a pas eu de différenciation entre les deux électorats) qui ont envie d’y participer.
Et leurs choix se portent sur Emmanuel Macron (33%) devant Manuel Valls et Martine Aubry (17%).
Arnaud Montebourg (11%), Jean-Luc Mélenchon (10%), Olivier Besancenot (5%) seraient devant François Hollande (3%).
Mais si l’on demande à ces sympathisants qui est le plus à même à gauche de se qualifier pour le second tour, 37% répondent Macron et 35%, Valls.
(Sondage IPSOS réalisé pour le Cevipof du 10 au 20 mars 2016 par internet auprès d’un échantillon de 20319 personnes de plus de 18 ans représentatif de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

Alexandre Vatimbella
  


A lire aussi: