mardi 3 avril 2012

2012 -Carnet de campagne centriste. François Bayrou sait-il lui-même pour qui il votera au second tour?

On comprend fort bien que François Bayrou ne veuille pas répondre aux journalistes qui lui demandent de plus en plus – et au fur et à mesure qu’il baisse dans les sondages - pour qui il appellera à voter lors du second tour, comme il s’y est engagé voici quelques mois pour ne pas répéter l’erreur de 2007 qui lui a coûté cinq ans de traversée du désert. S’il le fait maintenant, il perdra toute crédibilité comme candidat qui se projette lui-même sur le second tour et qui affirme qu’il y sera.
Néanmoins, les sondages, pour aussi imparfaits qu’ils soient, montrent bien qu’il y a peu de chances que le leader du Mouvement démocrate dépasse le premier tour, comme d’ailleurs cela se sentait bien avant le début de la campagne.
D’autant que cette fois-ci, il n’est plus la «surprise de la présidentielle» comme il y a cinq ans. C’est Jean-Luc Mélenchon, le candidat du Front de Gauche, qui lui a chipé la place…
Mais, indépendamment de la posture de ne pas s’avouer d’ores et déjà vaincu, François Bayrou sait-il vraiment lui-même pour qui il votera au second tour? Si l’on se fie à ses déclarations incendiaires, tant en direction de Nicolas Sarkozy que dans celle de François Hollande, on serait tenté de dire qu’il ne donnera aucune consigne de vote et qu’il glissera lui-même un bulletin blanc dans l’urne.
Bien sûr, il y a la droitisation du discours de Nicolas Sarkozy qui a fait les yeux doux aux électeurs du Front national. Bien sûr, il y a eu la gauchisation du discours de François qui a peur de se faire déborder par le front de gauche. Evidemment que tout cela est de l’opportunisme électoral et peut justifier un refus de prendre le parti de l’un ou de l’autre.
Oui, mais il y a son engagement et les Français ne comprendraient pas, une nouvelle fois, comment il pourrait s’enfermer dans un ni-ni qui apparaîtrait, à la fois, comme un mouvement de mauvaise humeur après sa défaite (qui s’annonce cuisante) et comme une irresponsabilité, refusant de trancher alors que la France est, selon ses propres déclarations, dans une crise qui nécessite responsabilité politique et union nationale.
Comment peut-on en appeler au rassemblement de tous les Français et ne pas se prononcer pour l’un des deux candidats du second tour, celui qui sera le mieux à même de gouverner et de réunir?
Le «destin présidentiel», dont François Bayrou se sent investi depuis de nombreuses années, l’empêche d’agir avec toute la lucidité requise au-delà de son ambition d’occuper l’Elysée. Ce fut le cas en 2007 où après l’élection, il s’enferma dans une tour d’ivoire qui devait lui permettre d’acquérir la stature présidentielle. Cela semble être également le cas en 2012 où, après s’être comparé à De Gaulle, il est en train de s’isoler alors que les Français lui refusent une crédibilité présidentielle.
Reste que, quel que soit le choix de François Bayrou, il sera lourd de conséquences pour son avenir politique. S’il s’abstient de donner une consigne de vote, il se prépare une nouvelle solitude qui pourrait bien être létale ce coup-ci. S’il rejoint Nicolas Sarkozy, il reniera tout son discours de 2007 à 2012 et provoquera un séisme dans son propre parti, le Mouvement démocrate dont les militants ont un tropisme de centre-gauche. S’il rejoint François Hollande, il devra dire comment il s’accommode d’une proximité avec Jean-Luc Mélenchon et les communistes…
Alexandre Vatimbella

USA élection 2012 vue du Centre. La grande peur de l’establishment républicain le pousse à tenter d’abréger des primaires de tous les dangers et à rendre Romney incontournable

Comment s’en sortir avec le moins de casse possible au sein du parti tout en ayant un candidat qui a des chances de pouvoir remporter la présidentielle de novembre prochain? Telle est la question incontournable et obsédante que se posent les responsables républicains devant le spectacle désastreux des primaires de leur parti.
Eviter la bérézina avec un candidat extrémiste, semble déjà de l’ordre du possible puisque Rick Santourm n’a quasiment plus aucune chance de collecter le nombre délégués requis pour l’emporter lors de la Convention républicaine de Floride. Mais sa capacité de nuisance pour empêcher Mitt Romney d’être un candidat crédible reste entière, soit en le poussant vers les rivages de l’extrémisme, soit en le désignant comme un traitre à la cause républicaine car pas assez extrémiste… Une de ses dernières déclarations en la matière, qualifiant Romney de «pire candidat républicain face à Barack Obama» a été très mal vécu par l’establishment du parti.
Du coup, ce dernier s’est réveillé et de nombreuses personnalités politiques ont indiqué se ranger derrière la candidature de Mitt Romney. Dernièrement l’ancien président George Bush (père) et le représentant Paul Ryan, étoile montante du Congrès, pourtant assez peu proches idéologiquement tous les deux, ont appelé à soutenir l’ancien gouverneur du Massachussetts.
Mais, un fois désigné par son parti, Mitt Romney devra convaincre qu’il a la stature d’un possible président des Etats-Unis. Ce sera une autre paire de manche.
D’autant que les derniers sondages lui sont peu favorables. Ainsi, le dernier d’entre eux, réalisé par Gallup, donne Barack Obama vainqueur par 49% contre 45%.
Il confirme d’autres enquêtes récentes. Dans celle du Pew Research Center, 50% des Américains se déclaraient satisfaits de Barack Obama et le donnait largement vainqueur face à Romney par 12 points d’écart (54%-42%). Dans un sondage Reuters/Ipsos, la cote de popularité d’Obama était à 50% et son avance sur Romney était de dix points.
Alexandre Vatimbella

Actualités du Centre – Le Monde publie un appel «de la diversité centriste» appelant à voter pour Hollande

Le Monde a publié un appel d’un collectif de «femmes et hommes de la diversité centriste» (!) appelant à voter pour François Hollande dès le premier tour. Les auteurs de ce petit texte, signé «Rodrigue» et relégué en bas de page du quotidien, fait référence à des hommes politiques venus de tous les horizons politiques pour justifier leur positionnement politique, même si l’on s’étonne d’y trouver De Gaulle ou Villepin...
Dans les quelques noms qui sont publiés, pas une personnalité mais quelques seconds couteaux dont des membres de la Gauche moderne qui sont en désaccord avec le soutien de leur président, Jean-Marie Bockel, à Nicolas Sarkozy.
Ce qui est peu compréhensible, c’est pourquoi ce collectif qui s’autoproclame centriste (alors même que les membres de la Gauche moderne ont toujours réfuté cette appellation!) n’appelle pas à voter au premier tour pour François Bayrou dont ils semblent partager les positions, quitte à se ranger derrière François Hollande au second.

Actualités du Centre – Sondage présidentielle: Deux sondages placent encore Bayrou cinquième, derrière Mélenchon et Le Pen

Horizon sondagier toujours bouché pour François Bayrou. Les nouvelles vagues des sondages BVA (pour Le Parisien et Aujourd’hui en France) et IPSOS (pour Le Monde, Radio France et France Télévisions) lui donnent 11 % des intentions de vote pour le premier nommé (soit une baisse de 1 point par rapport à la vague précédente) et 10% des intentions de vote pour le second (soit une baisse de 1,5 point par rapport à la vague précédente). Une nouvelle fois, elles le placent en cinquième position, devancé par Jean-Luc Mélenchon (13 et 14,5%) et Marine Le Pen (15% et 14%).
On trouve devant Nicolas Sarkozy (29,5% en tête chez IPSOS et 27, % en deuxième position chez BVA) et François Hollande (27,5% en deuxième position chez IPSOS et 28% en tête chez BVA).
(Sondage BVA réalisé du 29 au 31 mars auprès d'un échantillon national représentatif de 2.807 personnes âgées de 18 ans et plus / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points // Sondage IPSOS réalisé les 30 et 31 mars auprès d'un échantillon national représentatif de 881 personnes âgées de 18 ans et plus / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)