dimanche 15 juillet 2012

Une Semaine en Centrisme. Etats-Unis: Les «Nouveaux démocrates» veulent recentrer le Congrès

Les élus centristes sont de moins en moins nombreux au Congrès des Etats-Unis suite à la radicalisation des deux partis, en particulier le Parti républicain, ainsi que par des pratiques électorales souvent controversées.
Ainsi, le charcutage des circonscriptions (gerrymandering) pour les élections des représentants garantit de plus en plus des fiefs aux deux grands partis.
Du coup, ce n’est pas l’élection générale qui est la plus importante mais la primaire qui, dans chaque camp, désigne son candidat.
Et comme les bases des deux partis, républicains et démocrates, sont beaucoup plus marquées idéologiquement, elles choisissent des personnalités bien à droite (républicain) et bien à gauche (démocrate) qui, ensuite, sont assurées d’être élues dans ces circonscriptions de plus en plus nombreuses.
Souvent, également, ces bases préfèrent, dans des circonscriptions plus ouvertes, choisir des candidats plus marqués idéologiquement et qui ont parfois peu de chance de se faire élire, plutôt que tourner le dos à la «pureté» idéologique.
De nombreux exemples de candidats républicains choisit grâce aux membres du Tea Party (association de droite extrême ayant noyauté de Parti républicain) ont été battus par des démocrates dans des circonscriptions pourtant acquises de longue date.
Dans de nombreux Etats les modérés sont l’objet d’une véritable chasse aux sorcières au sein de leurs partis respectifs.
Résultat, les centristes sont souvent laminés lors des primaires même s’ils sont les sortants et même s’ils sont les favoris pour l’élection générale.
Mais si ceux-ci ont pratiquement disparu dans les rangs des républicains, ils en existent toujours au Parti démocrate où deux groupes, les «Blue Dogs» et la «Coalition des nouveaux démocrates» les représentent.
Si les premiers, beaucoup plus conservateurs que les seconds, sont en grande difficulté, l’avenir, quoique délicat, s’annonce meilleur pour les «New Dems» dont les prises de position sont beaucoup plus diverses.
Pour résumer, à l’opposé des «Blue Dogs», ils sont progressistes en matière sociétale, mais ils partagent avec eux un conservatisme dans le domaine économique. Ils ont ainsi voté la loi sur l’assurance-santé mais ils demandent des réductions d’impôts pour les entreprises.
Selon leur vision de la politique américaine, ils affirment que leur heure est bientôt arrivée et, ce, pour plusieurs raisons.
D’une part, les Américains le disent et le répètent, ils en ont marre de la polarisation grandissante à Washington où personne ne veut travailler avec personne, provoquant un blocage institutionnel extrêmement dommageable pour le pays.
D’autre part, les électeurs modérés, les fameux «independents» qui font la différence lors des scrutins, notamment dans les zones suburbaines, sont proches des idées défendues par les «New Dems».
Par ailleurs, aucun groupe comparable n’existe du côté républicain où la radicalisation est beaucoup plus forte que du côté démocrate, ce qui permet de ratisser plus large et de proposer une offre politique plus diverse.
L’espoir des «New Dems» est de permettre au Parti démocrate de retrouver la majorité à la Chambre des représentants dès novembre prochain.
Comme l’explique leur président, le représentant de New York, Joe Crowley au site Politico, «lorsque nous reconquerrons la Chambre, ce sera grâce au rôle charnière joué par la Coalition des nouveaux démocrates».
Alexandre Vatimbella