mercredi 4 mars 2020

Actualités du Centre. Israël – Législatives: défaite du Centre et camouflet pour la démocratie

Benny Gantz & Yaïr Lapid
Ces troisième élections législatives en moins d’un an (sic!) n’ont pas permis de décanter la situation politique en Israël où l’on se retrouve à peu près dans la même configuration des deux précédents scrutins avec l’absence d’une majorité absolue d’un camp pour gouverner (il faut pour cela 61 sièges à la Knesset et la coalition de droite, en tête, n’en comptabilise que 58).
Malgré tout, ces législatives sont une victoire pour Netanyahu, une défaite pour les centristes et un camouflet pour la démocratie.
Victoire pour le premier ministre sortant (plutôt que de son parti, le Likoud) parce que la liste qu’il menait a augmenté ses voix (+4,24%) et ses sièges (+4 à 36) alors même qu’il est inculpé de corruption, fraude et abus de confiance dans pas moins de trois affaires!
De son côté, la coalition centriste Bleu blanc menée par Benny Gantz et Yaïr Lapid, si elle augmente légèrement son nombre de voix (+0,47%) reste stable en siège (à 33) et, surtout, dans le contexte de l’inculpation de Netanyahu, ne parvient pas à l’emporter.
Ce qui est, évidement, une défaite cinglante de la démocratie où un dirigeant populiste, démagogue, malhonnête, flirtant ouvertement avec les thèses d’extrême droite et étant soutenu inconditionnellement par Donald Trump mais également Vladimir Poutine, peut emporter des élections législatives…
Bien entendu, le contexte israélien a joué dans un pays qui se sent et est constamment menacé par ses voisins et où nombre de politiciens jouent avec succès sur les peurs de la population.
Mais cela n’explique pas tout et ce résultat, comme celui de la présidentielle américaine de 2016, montre que les électeurs peuvent voter majoritairement pour des personnages comme Netanyahu ou Trump dont le populisme et, surtout, la malhonnêteté sont connus de tous...


Présidentielle USA 2020. Primaires démocrates – Biden, oui, Bloomberg, non

Joe Biden & Michael Bloomberg
Joe Biden est en train de réussir son pari, Michael Bloomberg de le perdre.
La bataille entre les deux centristes pour savoir lequel des deux sera le concurrent face au socialiste Bernie Sanders a tourné largement en faveur de Biden lors du Super Tuesday (vote en même temps de 14 Etats) qui s’est déroulé hier.
Donné moribond avant les primaires du Caroline du Sud qu’il a remporté aisément samedi dernier, il a retrouvé les couleurs nécessaires pour à nouveau se poser en favori des primaires démocrates.
De son côté, Michael Bloomberg, qui avait parié sur l’affaiblissement irréversible de Biden, a manifestement perdu son pari même si ses scores ne sont pas dérisoires mais ils ne sont pas à la hauteur de son ambition de sortir comme le grand vainqueur de ce Super Tuesday (il ne faut pas oublier qu’il participait pour la première fois officiellement à ces primaires, n’ayant pas voulu se présenter aux caucus et primaires précédents faute de temps pour faire campagne dans les Etats concernés).
Un Bloomberg qui a d’ailleurs annoncé une importante déclaration à venir et qui pourrait être son abandon en faveur de Joe Biden pour d’abord faire barrage à Sanders puis pour chasser Donald Trump de la Maison blanche, l’ancien maire de New York ayant plusieurs fois répété qu’il accepterait le verdict des urnes et qu’il soutiendrait le candidat démocrate quel qu’il soit mais dont la proximité avec l’ancien vice-président de Barack Obama est évidente.
Ce ralliement, s’il a lieu, fera que le centre du Parti démocrate sera uni face à Bernie Sanders, ce qui devrait donner, a priori, un avantage décisif à son candidat dont on rappelle qu’il a déjà bénéficié des soutiens des anciens prétendants à la nomination, Pete Buttigieg, Amy Klobuchar et Beto O’Rourke et qui aura derrière lui également Barack Obama et Hillary Clinton ainsi que tous les principaux leaders du parti.
Pour autant, Joe Biden n’a pas encore gagné ces primaires et Bernie Sanders a tout dit sauf son dernier mot.
Reste que la tâche du sénateur du Vermont se complique fortement car il ne possède pas ou peu de réserves de voix venues d’autres candidats qui pourraient se désister en sa faveur.
Ainsi, s’il est assez proche idéologiquement d’Elizabeth Warren, dont les scores ont été très décevants ce mardi et qui n’a plus aucune chance de l’emporter sauf miracle, leurs différends sont importants notamment depuis qu’il a affirmé à cette militante des droits des femmes qu’une candidate n’aurait aucune chance face à Trump.
De même, le programme de Sanders et bien plus radical que celui de Warren.
Bien sûr, les électeurs de Warren pourraient le rejoindre si la sénatrice du Massachussetts abandonnait mais cela demeure encore hypothétique et ne représenterait sans doute pas un afflux qui renverserait le «momentum» (dynamique) clairement en faveur de Biden désormais.
Un momentum qui est une très mauvaise nouvelle pour Trump.