dimanche 29 juin 2008

Actualités-France
Jean Arthuis veut œuvrer pour « une refondation de la famille centriste »

Le sénateur Jean Arthuis, qui a quitté le Mouvement démocrate de François Bayrou après les dernières municipales, a indiqué samedi qu'il entendait contribuer à une "refondation de la famille centriste" sans pour autant créer une nouvelle formation. "Il n'est pas question pour nous de recréer un nouveau parti qui serait une dispersion supplémentaire", a expliqué sur France Info l'ancien ministre des Finances d'Alain Juppé, qui réunira dimanche au Sénat une vingtaine d'autres parlementaires ex-bayrouistes qui ne se reconnaissent ni dans le Mouvement démocrate ni dans le Nouveau Centre. "Ce que nous voulons, c'est exister, c'est créer les conditions pour participer à cette refondation de la famille centriste." Constatant que le MoDem "a fait le choix de l'autonomie", il estime que les derniers scrutins (législatives en 2007, municipales et cantonales en 2008) ont montré que "cette stratégie était une impasse". "Au surplus, le MoDem ne s'est pas distingué par une gouvernance très éclairée", a-t-il poursuivi, reprochant à François Bayrou des ambitions essentiellement présidentielles.

"Je crois que François Bayrou a un objectif, c'est 2012. Ce qui nous distingue de lui, c'est que nous ne voulons pas attendre 2012 pour participer au redressement de la France", a-t-il souligné. Quant au Nouveau Centre, il "s'est constitué à un moment électoral précis, à la veille des élections législatives de 2007, il s'est construit dans des circonstances particulières", relève Jean Arthuis. "Je ne crois pas qu'il ait vocation à lui seul à rassembler tous les centristes." Le sénateur de la Mayenne considère de fait que la vocation des centristes est d'abord de s'allier, "car seuls, nous ne pouvons pas prétendre gouverner à quelque niveau que ce soit", dit-il. Cette stratégie d'alliance "se vit aujourd'hui avec l'UMP, c'est vrai dans des municipalités -les maires MoDem qui ont été élus au mois de mars dernier ont tous élus dans des alliances avec l'UMP-, c'est vrai dans des conseils généraux et c'est vrai au plan national", note-t-il. Il préconise cependant la formation d'un "centre indépendant suffisamment fort, suffisamment clair pour assumer ces alliances".