samedi 2 octobre 2021

La quotidienne centriste du 2 octobre 2022. La France n’a pas été «humiliée» par les Etats-Unis mais trompée et c’est encore plus grave / Dans la famille Le Pen, Jean-Marie aime Zemmour

► Quelles que soient les explications du revirement de l’Australie pour rompre le contrat passé avec la France pour la livraison de douze sous-marins et d’en acheter à la place aux Etats-Unis, qu’elles soient légitimes ou non, les gouvernements australiens, britanniques et étasuniens n’ont pas «humilié» la France comme essaie de le faire croire l’opposition et certains médias, elle a été trompée et c’est encore plus grave.

Une France «humiliée» ce n’est pas la rupture d’un contrat, fut-il du siècle, ce sont, par exemple, les défaites d’Azincourt, de Waterloo ainsi que les désastres de 1870 et de 1940.

Ce sont les ennemis qui nous humilient pas nos amis.

En tout cas pas en l’occurrence.

Ici, notre pays a été simplement trompé par ses alliés ce qui rend cette duperie perfide encore plus inexcusable.

Le gouvernement a réagi correctement, c’est-à-dire avec des mots très durs sans pour autant casser les relations indispensables dans ce monde dangereux avec les Etats-Unis mais aussi le Royaume-Uni.

Parce qu’en face, il y a la Chine toujours revancharde et de plus en plus agressive, la Russie toujours aussi malfaisante sans parler des trublions que sont la Corée du Nord, la Syrie, Cuba et quelques autres et sans oublier le terrorisme international.

Mais si la France a besoin d’alliés, ceux-ci ont également besoin des Français pour faire barrage à toutes ses menaces.

Au-delà de notre force nucléaire, nous sommes un des rares pays à pouvoir actuellement se projeter immédiatement sur une zone de conflit où qu’elle soit.

De même, nous sommes présents sur plusieurs fronts et notre armée a acquis une expérience irremplaçable que beaucoup d’autres n’ont pas.

Et les soldats français sont parmi les meilleurs du monde.

C’est ce qui rend ce «coup dans le dos» pour reprendre l’expression de Jean-Yves Le Drian encore moins admissible.

On ne peut se moquer d’un allié qui compte et qui prend ses responsabilités.

Alors certainement, il y aura pendant longtemps un avant et un après dans les relations de la France avec les Etats-Unis et le Royaume Uni.

Quant à celles avec l’Australie, elles mettront beaucoup de temps à redevenir normales.

► Nous disions hier qu’Eric Zemmour et Marine Le Pen, c’est blanc bonnet et bonnet blanc.

Jean-Marie Le Pen le confirme avec ses propos.

Non seulement il a fait l’éloge du populiste extrémiste mais il a ajouté «Si Eric est le candidat du camp national le mieux placé, bien sûr, je le soutiendrai».

S’il y avait encore un doute sur l’urgence de combattre Zemmour, il vient de volet en éclat.

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]

 

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. De l’existence de l’homo democraticus

L’homo democraticus, l’humain démocrate, n’est pas celui qui vit en démocratie ou la démocratie comme le définissent certains mais plutôt celui qui vivrait selon les valeurs, les règles et les principes de la démocratie qu’il respecterait et qui aurait les capacités de vivre sa vie sous leur égide.

Cet homo democraticus est l’espoir de tous ceux qui ont promu, défendu et se sont battu pour la démocratie jusqu’à aujourd’hui.

Espoir parce que l’humain n’est pas programmé «naturellement» pour être un «être démocratique» même si sa liberté et son égalité vis-à-vis de l’autre sont constitutifs de ce qu’il est, ,il lui faut un apprentissage pour savoir s’en servir pour son profit et celui de la communauté dans laquelle il vit.

Si l’humain est empathique et compassionnel, sans enseignement, sans formation, il n’est pas capable d’être une personne respectueuse de la dignité de l’autre, respect qui est au cœur des qualités nécessaires pour vivre selon les valeurs, les règles et les principes démocratiques.

La vertu démocratique n’est pas innée même si la recherche de la liberté et la défense de sa propre individualité l’est.

Et répondons tout de suite aux ennemis de la démocratie: oui, les démocrates savent cela depuis toujours, ils ont toujours su que celle-ci pouvait ne pas fonctionner correctement si les citoyens ne savaient pas s’en servir et pouvait même être dévoyée par le comportement de certains d’entre eux.

Les pourfendeurs de la liberté se plaisent ainsi à instrumentaliser sans cesse les propos d’Alexis de Tocqueville pour appuyer leurs thèses de l’impossible démocratie mais ils pourraient en citer de nombreux autres tel, par exemple, ceux de James Madison – un des Pères fondateur des Etats-Unis – qui faisait également des défenseurs de cette même démocratie.

Tout le combat de ces derniers a toujours été de faire émerger cet individu, libre, autonome, responsable, formé et informé capable de profiter du meilleur système politique qui ait jamais existé et, non seulement, de le faire fonctionner mais de l’améliorer.

Reste que la question sur l’existence de l’homo democraticus, débarrassée du parasitisme des propagandistes des régimes autocratiques et totalitaires, demeure entière.

Il semble que la tentative de le «produire» en masse ait jusqu’à présent échoué.

Mais, même ceux qui sont les plus grands adeptes de la démocratie et qui connaissent les valeurs, les principes et les règles ont parfois du mal à fondre leurs passions et leurs intérêts dans le moule démocratique et à agir dans certaines circonstances comme un homo democraticus.

Bien sûr, le système juridique est un pare-feu efficace pour éviter la transgression, lui qui apporte également le cadre de la garantie de notre liberté et de notre individualité et qui tente, sans toujours y parvenir, de protéger notre dignité.

De même, la démocratie est et sera toujours un processus en cours qui n’aura jamais une fin – la démocratie parfaite n’existera jamais –, tout comme elle est un éternel recommencement puisqu’il faut toujours et constamment formé les nouvelles générations à son fonctionnement et à leur insuffler cet essentiel «sentiment démocratique» dont le respect de la dignité de l’autre est le fondement.

Dès lors, on peut tendre sans doute vers la massification de l’homo democraticus – ou plutôt d’un humain conscient que son intérêt est de vivre en démocratie – mais nous ne parviendrons sans doute jamais à avoir 100% de réussite dans cette entreprise.

On pourrait prétendre, à l’instar de nombre de théologiens à propos des commandements de Jésus pour être un bon chrétien, que les qualités et capacités de l’homo democraticus sont des modèles, non pas à atteindre, mais à prendre comme exemples en tentant de s’y rapprocher le plus possible.

Ainsi, l’humain étant imparfait et bourré de défauts ne pourrait jamais être un parfait homo democraticus mais un être néanmoins capable de prendre modèle de celui-ci pour mener son existence.

Du coup, ce modèle doit et devra toujours être accompagné d’une règle du jeu à laquelle personne ne pourra déroger, celle qui assure à tous ses droits d’humain (droits de l’homme) qu’aucune décision, soit-elle majoritaire voire même unanime, ne pourra remettre en cause.

Homo democraticus n’a jamais existé, n’existe pas et n’existera jamais mais il doit être notre guide si nous voulons être des citoyens vivant sous le plus beau régime politique qui existe, celui de la liberté et du respect la dignité de chacun.

 

 

Vues du Centre. Peu importe qui a fait Zemmour, désormais, il faut le combattre sans faiblesse comme Le Pen

Par Jean-François Borrou

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées centristes.

Le problème n’est plus qui ou quoi a permis à Eric Zemmour d’être là où il est mais de le combattre sans relâche, tout comme tous les autres extrémistes et populistes du paysage politique français tels Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon.

On pourra gloser à l’infini sur la responsabilité de chacun comme on l’avait fait lors de la montée en puissance de Jean-Marie Le Pen dans les années 1980, in fine le bonhomme est là et il séduit nombre de gens qui s’apprêtent à voter pour lui s’il décide de se présenter, ce qui semble désormais une évidence.

La dangerosité de l’extrémiste pour la démocratie est la même que celle de la famille Le Pen.

Se surajoute, présentement, le fait qu’il est considéré «nouveau» en politique, donc qu’il semble apporter une certaine fraîcheur que n’a plus du tout une Marine Le Pen qui, en outre, tente constamment de faire oublier sa radicalité ce qui trouble le cœur même de son électorat.

De plus, il n’est pas un paria du monde politico-médiatique qui, malheureusement, l’a adoubé depuis des années et pas seulement dans des milieux de la droite extrême et radicale.

Et ces multiples possibilités d’intervention dans la presse où il a été et reste omniprésent lui ont permis une notoriété «à la Trump» et une propagation de ses thèses en continu qui, aujourd’hui, lui donnent une position privilégiée à droite.

Bien sûr, il suscite le rejet d’une grande partie de la population – tout comme Jean-Marie Le Pen – et les risques qu’il accède à l’Elysée sans programme et sans compétence semblent minimes.

Mais l’on disait exactement la même chose de Donald Trump quand il s’est lancé dans les primaires républicaines pour être élu à la Maison blanche en 2016…

D’où la nécessité de le combattre dès maintenant sur le terrain politique pour tous ceux qui l’on combattu sur celui des idées – ou plutôt de ses invectives et de ses mensonges – auparavant.

Et tout comme celui que les défenseurs de la démocratie républicaine, dont évidemment les centristes, mènent depuis maintenant plus de trente-cinq ans contre la famille Le Pen, il doit être sans faiblesse.

Jean-François Borrou

 

La quotidienne centriste du 1er octobre 2021. Zemmour, Le Pen, le match des ennemis de la démocratie / La protection des animaux, un combat humaniste

► Un premier sondage sorti ce 1er octobre donne Eric Zemmour devant les candidats de la Droite avec 15% des intentions de vote et juste derrière Marine Le Pen à 16% qui voit ses intentions de vote fondre comme neige au soleil au profit du premier nommé tel un vase communiquant.

Un seul sondage n’est évidemment pas significatif sauf qu’il est représentatif de tous ceux qui l’ont précédé, c’est-à-dire qu’ils montrent tous de Zemmour s’installe comme un potentiel candidat majeur – rappelons qu’il n’a pas encore annoncé sa candidature – et qu’il est, non seulement, en train de siphonner les voix de Le Pen mais qu’il est en passe de marginaliser le candidat de la Droite quel qu’il soit.

Ajoutons tout de même que la faiblesse des candidats de droite (Bertrand, Pécresse, Barnier) et leur manque total de charisme est du pain béni pour le populiste d’extrême-droite qui bénéficie en plus de la bienveillance depuis des années de toute la Droite, élus, intellectuels, médias et sympathisants, ce qui lui évite tout un travail de dédiabolisation que Marine Le Pen, elle, n’a réussi qu’en partie.

D’où la facilité avec laquelle nombre d’électeurs de droite voteront pour Zemmour, ce qui renvoie évidemment à la faute de cette droite qui flirte de manière trop proche avec l’extrême-droite.

Reste que cela ne change pas vraiment l’enjeu majeur de la prochaine présidentielle.

Que ce soit Zemmour ou Le Pen qui se retrouve au deuxième tour face à Macron ou à un(e) autre représentant de la famille démocratique, c’est toujours l’impératif d’empêcher l’extrême-droite de parvenir au pouvoir Qui sera au cœur de l’élection.

Car, ne nous y trompons pas, Zemmour-Le Pen, c’est bonnet blanc et blanc bonnet.

La mobilisation doit être la même quel que soit lequel ou laquelle des deux sera au second tour.

Seule bonne nouvelle pour le camp de la démocratie, pour l’instant, il y a peu de chances de voir un duel extrême-droite/extrême-gauche au second tour vu les intentions de vote en faveur de Jean-Luc Mélenchon.

En revanche, avec ce que nous avons dit plus haut sur la possibilité pour Zemmour de récupérer le vote d’une partie de l’électorat de droite, le séisme d’un second tour Le Pen-Zemmour, même s’il parait improbable, ne peut être totalement exclu…

► Le Sénat, dominé par l’opposition, est en train de vider de son contenu et donc de son essence la loi contre la maltraitance des animaux au nom de raisons aussi fallacieuses que pitoyables.

Protéger les animaux, c’est évidemment les considérer mais c’est aussi démontrer que notre civilité, notre humanisme sont en progression.

C’est pourquoi, ce combat doit être mené par le Centrisme du 21e siècle et qu’heureusement, le dernier mot concernant la proposition de loi reviendra à l’Assemblée nationale qui devrait revenir au texte originel.

 

 [Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]