vendredi 29 septembre 2017

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Budget: le déséquilibre pour créer le juste équilibre

Emmanuel Macron a bien compris les principes d’action du Centrisme d’aujourd’hui basé sur le juste équilibre.
Mais, à l’inverse de ce que croient certains l’équilibre juste recherché par le Centre n’est pas un concept figé et statique ou même immuable parce que le monde ne l’est pas, parce que les défis à relever obligent à l’adaptation constante, c’est-à-dire à la réforme permanente.
Ainsi, les circonstances imposent de jouer avec l’équilibre parfois même en créant le déséquilibre momentané afin de (re)trouver le juste équilibre.
C’est un des fondements de l’action du gouvernement actuel sous l’impulsion du président de la république, notamment en matière de budget, surtout s’il doit être, comme l’a baptisé le porte-parole du gouvernement, «de transformation et de pouvoir d’achat».
La mécanique est assez facile à comprendre avec l’exemple suivant.
Nous vivons un fort déséquilibre du marché du travail où la demande est nettement plus élevée que l‘offre provoquant un fort taux de chômage, donc une casse sociale mais aussi économique désastreuse.
Pour trouver le juste équilibre, c’est-à-dire fournir à tous un emploi et de préférence le meilleur travail que chacun puisse trouver en regard de ses envies et de ses capacités, il faut créer des emplois, inciter à l’embauche, promouvoir la création d’entreprises.
Afin d’y parvenir, on peut implémenter un déséquilibre qui va favoriser ceux qui ont la capacité à créer ces emplois en créant de l’activité, c’est-à-dire en leur accordant des facilités pour le faire, sachant qu’ils ne sont pas le Père Noël, ni même des auxiliaires de l’Etat, donc qu’ils ne font rien gratuitement ou amour de leur prochain.
C’est donc en leur offrant des avantages – en l’occurrence d’abord pour leurs entreprises et leurs capitaux – qu’on les incitera à passer à l’action.
Mais, à terme, ce déséquilibre en créant des emplois donc du pouvoir d’achat supplémentaire pour les nouveaux salariés créera un équilibre pour tous, c’est-à-dire qu’il sera juste.
D’autant que par un phénomène vertueux, l’ensemble des revenus augmentera participant, là aussi, à cet équilibre.
Bien sûr, en la matière il n’y a pas de science exacte.
Il s’agit donc un pari.
Les adversaires de cette philosophie affirment que les cadeaux aux riches, notamment aux Etats-Unis sous les administrations républicaines, n’ont pas profité à l’emploi ou à la classe moyenne.
C’est vrai mais, en l’occurrence, il ne s’agissait pas de mesures pour favoriser l’emploi mais seulement afin de permettre aux riches de s’enrichir encore plus, plus aisément, sans leur demander en retour quoi que ce soit.
Bien entendu, la communication du Parti républicain promettait que si les milliardaires avaient encore plus d’argent, ils en dépenseraient encore plus ce qui ferait tourner l’économie.
Mais il n’y avait strictement rien pour les inciter à investir dans la machine productive en vue d’un quelconque rééquilibrage.
Enfin, ici,  nous devons faire crédit à ce gouvernement de tenter quelque chose qui ne l’a jamais été en France en libérant le capital pour qu’il participe à la croissance et donc à l’emploi.
Quant au risque, il fait évidemment consubstantiel à l’action.


jeudi 28 septembre 2017

Actualités du Centre. Bayrou peut-il s’imposer en égal de Macron?

François Bayrou
Depuis sa rentrée politico-médiatique, François Bayrou poursuit un but, s’imposer comme le partenaire incontournable d’Emmanuel Macron.
Lors de son passage sur la chaîne LCP, n’a-t-il pas affirmé qu’il voulait aider le président de la république, ce qui signifie dans son langage d’«essayer de préciser le cap d'une campagne que nous avons faite ensemble, aider dans la défense devant les Français des grandes orientations et aider à faire apparaître des sujets qui n'apparaissent pas encore dans le débat public».
Si l’on comprend bien le président du Mouvement démocrate, c’est bien une campagne commune qu’ils ont menée avec Emmanuel Macron, c’est-à-dire qu’ils sont un binôme à égalité.
On ne sait s’il croit ce qu’il dit ou s’il s’agit d’une stratégie pour se rendre indispensable en passant par la voie des médias, c’est-à-dire en prenant l’opinion publique à témoin et en imposant le récit de sa responsabilité première dans l’élection de Macron aux journalistes.
Et il a la possibilité de le faire car le président de la république se trouve actuellement dans une passe délicate avec cette phase réformatrice qui le confronte à tous les corporatismes et les clientélismes sur fond de sondages plus ou moins favorables sur sa popularité.
Ce qui permet à François Bayrou de donner des «conseils» au chef de l’Etat, notamment en matière social ce qui est politiquement bien joué puisque l’on sait que les principales critiques faites à ses réformes sont justement leur dureté dans ce domaine.
Du coup, le satisfecit du leader du MoDem à propos du discours sur l’Union européenne de Macron à La Sorbonne peut s’accompagner d’une critique de l’asence d’un projet social:
«Il y a des efforts à l'intérieur du budget, mais pour moi cet effort de justice doit être formulé par le président de la République. (…) C'est un souhait que j'exprime. Ça n'est pas formulé comme ça devrait. (…) Je pense que le président de la République doit s'en saisir. Il a fait un discours sur l'Europe remarquable. Il a pris la volonté du pays, l'ambition nationale et il l'a portée. De la même manière, il faut prendre l'ambition sociale du pays et la porter».
Et de préciser ses propos:
«La France a besoin d'un projet social. Son histoire, sa vocation, c'est que le souci de justice soit aussi important qu'un souci d'efficacité».
Une phrase qui aurait pu sortir de la bouche d’un opposant à Macron…
Reste que cette volonté de «conseiller» et d’«aider» le président de la république peut, non seulement, agacer ce dernier et ses proches mais aussi démontrer que Bayrou est prêt à tout moment à jouer sa carte personnelle en jouant sur le fait qu’il a toujours gardé son indépendance et qu’il n’a pas ménagé ses avertissements au pouvoir.
Ça peut payer mais aussi le marginaliser.
Bayrou est coutumier de ce genre de pari qu’il n’a pas toujours gagné, loin de là.
Ses propos montrent en tout cas qu’il ne parvient pas à dépasser sa déception de l’après-présidentielle lorsqu’il s’attendait à être nommé premier ministre.
Et s’il est recalé dans sa nouvelle posture de «sage» qui «co-gouverne» avec le président de la république, notamment par l’entremise des médias, il risque de devenir un allié bien encombrant pour celui-ci.


mercredi 27 septembre 2017

Actualités du Centre. L’Europe de Macron est une Europe centriste

Discours d'Emmanuel Macron à La Sorbonne
Emmanuel Macron a présenté le 26 septembre dans le cadre prestigieux du grand amphithéâtre de La Sorbonne, à Paris, son projet pour revitaliser et transformer l’Union européenne, pour aller vers plus de fédéralisme, d’intégration afin de construire une Europe capable de relever les défis du monde et de la mondialisation, surtout en être le moteur principal et le principal gagnant.
Cette vision européenne du Président de la république est éminemment centriste.
Ce n’est ainsi pas par hasard que, pour ce projet très ambitieux de refondation de l’UE, il se soit mis sous les auspices de Robert Schuman, père français de la construction européenne avec Jean Monnet, et grande personnalité centriste.

Voici les principaux extraits de son discours et les propositions qu’il a faites lors de celui-ci.

Le discours:
- «L’Europe aussi est une idée. Une idée portée depuis des siècles par des pionniers, des optimistes, des visionnaires, et que sans cesse, il nous appartient de nous réapproprier. Car les plus belles idées, celles qui nous font avancer, qui améliorent le sort des hommes sont toujours fragiles. Et l’Europe ne vivra que par l’idée que nous nous en faisons. A nous de la vivifier, de la rendre toujours plus belle et plus forte, de ne pas nous laisser arrêter par la forme que lui donnent les circonstances historiques. Car cette forme passe, mais l’idée demeure, et son ambition doit être la nôtre.»
- «Nous sommes les héritiers de deux déflagrations qui auraient dû jeter la nuit sur notre Europe, celles du siècle passé, des deux guerres mondiales qui ont décimé l’Europe et auraient pu nous engloutir. Mais ensemble, nous avons surmonté l’épreuve sans jamais en oublier les leçons. L’idée a triomphé des ruines. Le désir de fraternité a été plus fort que la vengeance et la haine. Ce fut la lucidité des pères fondateurs de transformer ce combat séculaire pour l’hégémonie européenne en coopérations fraternelles ou en rivalités pacifiques. Derrière la Communauté du Charbon et de l’Acier, ou le Marché commun, c’est la promesse de paix, de prospérité, de liberté que le projet forgeait.»
- «Les digues derrières lesquelles l’Europe pouvait s’épanouir ont disparu. La voici aujourd'hui plus fragile, exposée aux bourrasques de la mondialisation telle qu’elle va, et même ce qui sans doute est pire, à des idées qui se présentent comme des solutions préférables. Ces idées ont un nom: nationalisme, identitarisme, protectionnisme, souverainisme de repli. Ces idées qui, tant de fois, ont allumé les brasiers où l’Europe aurait pu périr, les revoici sous des habits neufs encore ces derniers jours. Elles se disent légitimes parce qu’elles exploitent avec cynisme la peur des peuples. Trop longtemps, nous avons ignoré leur puissance. Trop longtemps, nous avons cru avec certitude que le passé ne reviendrait pas, nous avons pensé que la leçon était retenue, nous avons pensé que nous pouvions nous installer dans la langueur, l’habitude, abandonner un peu de cette ambition, de cet espoir que l’Europe devait porter puisqu’elle devenait comme une évidence dont nous aurions perdu le fil. Mais les passions tristes de l’Europe sont bien là, qui se rappellent à nous, et elles fascinent. Elles savent faire oublier la cohorte de malheurs qui, dans l’Histoire, les a toujours suivies. Elles rassurent, et j’ose le dire, elles peuvent demain l’emporter, non parce que les peuples sont crédules! Non parce que l’idée européenne est morte! Mais parce que nous avons, par inconscience, faiblesse ou aveuglement, créé les conditions de leur victoire. Parce que nous avons oublié de vouloir le fil de cette ambition! Parce que nous avons oublié de défendre l’Europe! Parce que nous avons oublié de proposer pour l’Europe! Parce que nous avons laissé s’installer le doute. Que disent-ils à nos peuples? Que, eux, ont la solution. Que, eux, protègeront. Mais face à quels défis? Tous les défis qui nous attendent – du réchauffement climatique, à la transition numérique, en passant par les migrations, le terrorisme, tout cela, ce sont des défis mondiaux face auxquels une nation qui se rétrécit sur elle-même ne peut faire qu’à peu près et peu de chose. Ils mentent aux peuples, mais nous avons laissé faire cela, parce que nous avons voulu installer l’idée que l’Europe était devenue une bureaucratie impuissante. Nous avons, partout en Europe, expliqué que quand la contrainte était là, elle était européenne! Que quand l’impuissance était à la porte, ce n’était pas nous mais Bruxelles! Oubliant, ce faisant, que Bruxelles, c’est nous, toujours, à chaque instan ! Nous n’avons plus proposé, nous n’avons plus voulu. Je ne laisserai rien, rien à toutes celles et ceux qui promettent la haine, la division ou le repli national. Je ne leur laisserai aucune proposition. C’est à l’Europe de les faire, c'est à nous de les porter, aujourd’hui et maintenant.»
- «La seule voie qui assure notre avenir, celle dont je veux vous parler aujourd'hui, c’est à nous, à vous de la tracer. C’est la refondation d’une Europe souveraine, unie et démocratique. Ayons ensemble l’audace de frayer ce chemin. Comme je l’ai assumé à chaque instant devant les Français, je le dis aujourd'hui avec une conviction intacte: l’Europe que nous connaissons est trop faible, trop lente, trop inefficace, mais l’Europe seule peut nous donner une capacité d’action dans le monde, face aux grands défis contemporains. L’Europe seule peut, en un mot, assurer une souveraineté réelle, c'est-à-dire notre capacité à exister dans le monde actuel pour y défendre nos valeurs et nos intérêts. Il y a une souveraineté européenne à construire, et il y a la nécessité de la construire. Pourquoi? Parce que ce qui constitue, ce qui forge notre identité profonde, cet équilibre de valeur, ce rapport à la liberté, aux Droits de l’Homme, à la justice est inédit sur la planète. Cet attachement à une économie de marché, mais à la justice sociale l’est tout autant. Ce que l’Europe représente, nous ne pouvons pas le confier aveuglement, ni de l’autre côté de l’Atlantique, ni aux confins de l’Asie. C’est à nous de le défendre et de le construire dans cette mondialisation.
- «Je le dis à tous les dirigeants européens, je le dis à tous les parlementaires en Europe, je le dis à tous les peuples européens: regardez notre époque, regardez-la en face et vous verrez que vous n’avez pas le choix, vous n’avez pas le luxe de la génération qui nous a précédés et qui a pu gérer ce qui était acquis et à peine construit. Vous n’avez pas le luxe de celle-ci. Vous n’avez qu’un choix simple, celui de choisir de laisser un peu plus de place à chaque élection aux nationalistes, à ceux qui détestent l’Europe et, dans cinq ans, dans dix ans, dans quinze ans, ils seront là. Nous les avons déjà vus gagner ici! Ou vous avez le choix de prendre vos responsabilités, partout, et de vouloir cette Europe en prenant tous les risques, chacun dans nos pays, parce que cet attachement au cœur, nous devons l’avoir, parce que les cicatrices qui ont balafré notre Europe, ce sont nos cicatrices! Alors cette ambition, nous devons la porter maintenant. Maintenant, parce que c’est ce temps-là qui est venu, celui du sursaut de nos concitoyens, mais parce que c’est surtout notre responsabilité pour notre jeunesse partout en Europe. La responsabilité que prennent aujourd’hui les gestionnaires, c’est de laisser notre jeunesse dans la main de tous les extrêmes, c’est d’offrir à notre jeunesse un avenir qui n’aura pas notre luxe, celui de choisir son propre destin, c’est de promettre notre jeunesse à tous les bégaiements de l’Histoire. Alors je le dis à tous les dirigeants d’Europe, quelles que soient nos difficultés, quels que soient les soubresauts, nous n’avons qu’une responsabilité, celle à laquelle notre jeunesse nous oblige, celle pour les générations qui viennent, celle de gagner leur gratitude sinon nous mériterons leur mépris. J’ai choisi.»

Les propositions:
La seule voie qui assure notre avenir, c’est la refondation d’une Europe souveraine, unie et démocratique.
Une Europe souveraine
Les six clés de la souveraineté européenne
1. Une Europe qui garantit la sécurité dans toutes ses dimensions
- En matière de défense, l’Europe doit se doter d’une force commune d’intervention, d’un budget de défense commun et d’une doctrine commune pour agir. Il convient d’encourager la mise en place au plus vite du Fonds européen de défense, de la coopération structurée permanente et de les compléter par une initiative européenne d’intervention qui permette de mieux intégrer nos forces armées à toutes les étapes.
- Dans la lutte contre le terrorisme, l’Europe doit assurer le rapprochement de nos capacités de renseignement en créant une Académie européenne du renseignement.
- La sécurité doit être assurée, ensemble, dans toutes ses dimensions: il faut doter l’Europe d’une force commune de protection civile.
2. Une Europe qui répond au défi migratoire
- Nous devons créer un espace commun des frontières, de l’asile et des migrations, pour maîtriser efficacement nos frontières, accueillir dignement les réfugiés, les intégrer réellement et renvoyer rapidement ceux qui ne sont pas éligibles au droit d’asile.
- Nous devons créer un office européen de l’asile, qui accélère et harmonise nos procédures; mettre en place des fichiers interconnectés et des documents d’identité biométriques sécurisés; établir progressivement une police des frontières européenne qui garantisse une gestion rigoureuse des frontières et assure le retour de ceux qui ne peuvent pas rester; financer un large programme européen de formation et d’intégration pour les réfugiés.
3. Une Europe tournée vers l’Afrique et la Méditerranée
- L’Europe doit avoir une politique extérieure centrée sur quelques priorités: d’abord la Méditerranée et l’Afrique.
- Elle doit développer un nouveau partenariat avec l’Afrique, fondé sur l’éducation, la santé, la transition énergétique.
4. Une Europe modèle du développement durable
- L’Europe doit être le chef de file d’une transition écologique efficace et équitable.
- Elle doit favoriser les investissements dans cette transition (transport, logement, industrie, agriculture...) en donnant un juste prix au carbone: par un prix minimum significatif à l’intérieur de ses frontières; par une taxe carbone européenne aux frontières pour assurer l’équité entre ses producteurs et leurs concurrents.
- L’Europe doit mettre en place un programme industriel de soutien aux véhicules propres et aux infrastructures nécessaires (bornes de recharge...).
- Elle doit assurer sa souveraineté alimentaire, en réformant la politique agricole commune et en mettant en place une force commune de contrôle qui assure la sécurité alimentaire des Européens.
5. Une Europe de l’innovation et de la régulation adaptées au monde numérique
- L’Europe doit mener et non subir cette transformation, en promouvant dans la mondialisation son modèle combinant innovation et régulation.
- Elle doit se doter d’une agence pour l’innovation de rupture, finançant en commun des champs de recherche nouveaux, comme l’intelligence artificielle, ou inexplorés.
- Elle doit assurer l’équité et la confiance dans la transformation numérique, en repensant ses systèmes fiscaux (taxation des entreprises numériques) et en régulant les grandes plateformes.
6. Une Europe puissance économique et monétaire
- Nous devons faire de la zone euro le cœur de la puissance économique de l’Europe dans le monde.
- En complément des réformes nationales, elle doit se doter des instruments qui en feront une zone de croissance et de stabilité, notamment un budget qui permette de financer des investissements communs et d’assurer la stabilisation face aux chocs économiques.
Une Europe unie
1. Une solidarité concrète par la convergence sociale et fiscale
- Nous devons encourager la convergence au sein de toute l’Union en fixant des critères qui rapprochent progressivement nos modèles sociaux et fiscaux. Le respect de ces critères doit conditionner l’accès aux fonds de solidarité européens.
- Sur le plan fiscal, il convient de définir un corridor de taux d’impôt sur les sociétés; sur le plan social, il faut garantir à tous un salaire minimum, adapté à la réalité économique de chaque pays, et encadrer la concurrence par les niveaux de cotisations sociales.
2. Le ciment de la culture et du savoir
- Créer un sentiment d’appartenance est le ciment le plus solide de l’Europe.
- Nous devons renforcer les échanges, pour que chaque jeune Européen ait passé au moins 6 mois dans un autre pays européen (50 % d’une classe d’âge en 2024), que chaque étudiant parle deux langues européennes d’ici 2024.
- Nous devons créer des universités européennes, réseaux d’universités qui permettent d’étudier à l’étranger et de suivre des cours dans deux langues au moins. Au lycée, nous devons mettre en place un processus d’harmonisation ou de reconnaissance mutuelle des diplômes de l’enseignement secondaire (à l’instar de l’enseignement supérieur).
Une Europe démocratique
La refondation européenne ne se construira pas à l’abri des peuples, mais en les associant dès le début à cette feuille de route.
1. La nécessité du débat: les conventions démocratiques
- Pendant 6 mois, des débats nationaux et locaux, sur la base de questions communes, seront organisés en 2018 dans tous les pays de l’UE volontaires.
2. Le renforcement du Parlement européen: les listes transnationales
- Dès 2019, en utilisant le quota des députés britanniques partants, nous devons créer des listes transnationales qui permettent aux Européens de voter pour un projet cohérent et commun.
Quelle Europe en 2024?
1. L’Union européenne, notre cadre commun
- L’UE définit notre socle commun, fondé sur (i) des valeurs démocratiques communes, non négociables; (ii) un marché unique plus simple et plus protecteur, associé à une politique commerciale refondée (dans 3 directions : la transparence dans les négociations et la mise en œuvre des accords commerciaux ; l’exigence sociale et environnementale ; la réciprocité, avec un procureur commercial européen chargé de vérifier le respect des règles par nos concurrents et de sanctionner sans délai toute pratique déloyale).
- Si elle permet des différenciations ambitieuses, cette Union pourra s’élargir progressivement aux pays des Balkans occidentaux.
-Elle devra pour cela réformer ses institutions, avec une Commission plus restreinte (15 membres).
2. La différenciation par l’ambition
- Au sein de cette Union, ceux qui veulent aller plus loin, plus vite, doivent le faire sans être empêchés. Les coopérations seront toujours ouvertes à tous, sur le seul critère du niveau d’ambition partagée, sans format prédéfini.
3. L’impulsion franco-allemande
- Face à ces défis, l’impulsion franco-allemande sera décisive. Pourquoi ne pas se donner l’objectif, d’ici 2024, d’intégrer totalement nos marchés en appliquant les mêmes règles à nos entreprises, du droit des affaires au droit des faillites ?
-Cet esprit pionnier et concret, c’est celui du Traité de l’Elysée, dont la France propose d’engager une révision traduisant une nouvelle ambition commune.
4. Le groupe de la refondation européenne
-Tous les Etats qui adhèrent à cette volonté pourront lancer dans les prochaines semaines un « groupe de la refondation européenne ».
-Ce groupe accueillera Les représentants de chaque Etat membre volontaire et associera les institutions européennes.
-D’ici l’été 2018, il travaillera pour préciser et proposer les mesures qui mettront en œuvre cette ambition, en se nourrissant des débats des conventions démocratiques. Thème par thème, les outils nécessaires à la refondation (coopération renforcée, changement de traité à terme...) seront examinés.


lundi 25 septembre 2017

Actualités du Centre. Allemagne – Législatives: les résultats ouvrent la voie d’un gouvernement au centre

Angela Merkel
Les quatre éléments principaux des élections législatives allemandes du 24 septembre:
- Le résultat très décevant de la CDU/CSU (droite / centre-droit) par rapport aux prévisions qui perd 65 sièges au Bundestag (et en obtient 246);
- L’entrée de l’extrême-droite au Bundestag, une première depuis la défaite d’Hitler en 1945 (avec 94 sièges);
- Le refus du SPD (socialiste / 153 sièges) de reformer la grande coalition avec la CDU/CSU après son très mauvais score;
- Le retour du FDP (centre-droit libéral) au Bundestag (avec 80 sièges).
En conséquence de quoi, la seule coalition majoritaire que peut former la chancelière sortante Angela Merkel pour accomplir son quatrième mandat consécutif devra réunir la CDU/CSU, le FDP et Grünen (les écologistes).
A eux trois, ces partis auraient 246 + 80 + 67 soit 393 sièges, c’est-à-dire la majorité absolue (le Bundestag comptant 709 sièges (la majorité étant donc à 355).
Néanmoins, les différends sont importants entre les trois formations et les négociations pour former un nouveau gouvernement devraient prendre du temps.
Quant aux pourcentages de voix, voici les résultats:
- CDU/CSU: 33,2% (-8,4% par rapport à 2013) et 34,6% des sièges;
- SPD: 20.51% (-5,2% par rapport à 2013) et 21,7% des sièges);
- AfD: 12,64% (+8,2% par rapport à 2013) et 13,5% des sièges;
- FDP: 10,75% (+5,9% par rapport à 2013) et 11,2% des sièges;
- Die Linke: 9,24% (+0,6% par rapport à 2013) et 9,6% des sièges;
- Grüne: 8,94%  (+0,5% par rapport à 2013) et 9,4% des sièges;
- Autres partis: 4,99%.