vendredi 6 juillet 2018

Actualités du Centre. Sondage: 29% (Ipsos) ou 10% (BVA) de centristes?!

En mars dernier, un sondage Ipsos faisait état de 29% de personnes interrogées qui se disaient centristes, soit le groupe le plus important.
En ce début juillet, un sondage BVA pour l’Obs réalisé milieu juin, donne le pourcentage de… 10%, soit 13 points de différence et le groupe le plus petit!
Qui dit vrai et où est le bug?
Rappelons d’abord que ce n’est pas parce qu’une personne se dit d’une mouvance idéologique qu’elle l’est.
Ce sont plutôt ses positionnements sur divers questions politiques, économiques, sociales et sociétales qui permet de la classer sur l’axe droite-gauche (et encore faut-il qu’elle dise la vérité au sondeur…).
Dès lors, pour déterminer la grandeur des mouvances idéologiques, le vote lors des élections nationales demeure le meilleur, quoiqu’imparfait, juge de paix.
Néanmoins, c’est également la question que l’on pose et l’axe que l’on utilise qui va donner tel ou tel résultat.
En l’espèce, le sondage Ipsos proposait aux sondés de se classer au centre, au centre-droit et au centre-gauche.
Le sondage BVA n’a cure de ces positionnements pourtant conventionnels et propose donc de remplacer centre-droit et centre-gauche par «plutôt à gauche» et «plutôt à droite» dont on comprend le pourquoi puisque le sondage concerne «l’union des droites»…
Sans oublier qu’une des questions fait référence à une «primaire de la Droite et du Centre», appellation inventée de toute pièce par LR et dont on rappelle qu’elle n’a jamais eu lieu en 2017 puisqu’aucun candidat centriste n’était présent et que les partis centristes avaient refusé d’y participer, décidant seulement de soutenir tel ou tel candidat.
Toujours est-il que si l’on additionne ces deux catégories avec celle des personnes se disant «au centre», on obtient 34% ce qui rapproche ce pourcentage de celui du sondage Ipsos.
On ne le dira jamais assez, tout comme on peut faire dire ce que l’on veut aux statistiques (pour prendre un exemple dans un débat national actuel tendu, ce n’est pas la vitesse qui est la principale cause des accidents de la route comme veut le faire croire la sécurité routière depuis des années mais essentiellement le comportement des mauvais conducteurs qui, lorsqu’ils ont un accident roulent souvent vite et/ou sont incapables de maîtriser leur véhicule; la vitesse en tant que telle ne peut être alors incriminée comme facteur principal puisque, d’une part, nonobstant leur vitesse, leur conduite était déficiente et qu’ils auraient eu de toute façon un accident dans la grande majorité des cas, et, d’autre part et surtout, qu’un bon conducteur, à la même vitesse et au même lieu, n’aurait pas eu d’accident), on peut faire dire ce que l’on veut aux sondés, soit en interprétant leurs réponses (souvent à la suite d’une question trop vague ou trop générale), soit en posant des questions orientées.
(Sondage BVA réalisé par internet les 14 et 15 juin 2018 auprès d’un échantillon de 1007 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus / Méthode des quotas / Marge d’erreur de 3 points / Sondage Ipsos réalisé par internet du 19 au 22 mars 2018 auprès d’un échantillon de 1505 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus / Méthode des quotas / Marge d’erreur de 3 points)