mardi 13 mai 2014

Actualités du Centre. Valéry Giscard d’Estaing: «Il n'existe pas d'idéologie centriste»

Dans une interview à l’hebdomadaire Le Point, au moment où l’on célèbre le quarantième anniversaire de sa victoire à la présidentielle de 1974, Valéry Giscard d’Estaing revient sur son parcours politique.
Il en profite pour faire une mise au point sur son positionnement politique: «En réalité, au début des années 70, je n'étais pas un homme du centre, j'agissais au centre. Ne confondez pas! Autrement dit, j'occupais une position centrale. Dans les sociétés démocratiques, vous avez toujours deux courants principaux: l'un est néoconservateur et traditionaliste et l'autre plus social, plus sociétal. J'étais issu de la première tendance, mais je voulais absolument travailler avec la seconde, utiliser ces deux énergies pour moderniser notre pays. Je me suis donc placé au centre!».
Cette déclaration éclaire d’un jour nouveau les décisions prises par l’ancien président de la république après sa défaite de 1981, notamment lorsqu’il tenta de prendre en main l’UDF pour la droitiser et en faire son instrument de retour au pouvoir pour ensuite la quitter et adhérer à l’UMP quand celle-ci devint enfin une force essentiellement centriste.
D’ailleurs, il n’hésite pas à affirmer dans la même interview qu’«Il n'existe pas d'idéologie centriste», ce qui chagrinera tous ses supporters du Centre mais ne surprendra pas tous ceux qui ont toujours su que son positionnement au centre relevait d’abord d’une stratégie électoraliste.
D’ailleurs, il se plaçait lui-même au «juste milieu» et non dans une perspective de «juste équilibre».
Toujours dans cette longue interview, il affirme que son maître en politique est Charles de Gaulle que pourtant il trahit lors du référendum sur le régionalisme en 1969, ce qui provoqua le départ de celui-ci de l’Elysée.
Enfin, dans les collaborateurs qu’il cite, point de centristes qui trouvent grâce à ses yeux et surtout pas Simone Veil (alors ministre de la santé) qui, selon lui, a défendu la loi sur l’interruption volontaire de grossesse uniquement parce que Jean Lecanuet (alors ministre de la justice) ne le pouvait pas par rapport à ses convictions chrétiennes et que Françoise Giroud (alors secrétaire d’Etat à la condition féminine) avait trop de travail…

Quant à ses héritiers politiques, la réponse est simple: il n’en a pas!