jeudi 20 octobre 2016

Présidentielle 2017. Sarkozy virulent contre Lagarde et Bayrou, soutiens de Juppé

Finie la rigolade entre Lagarde et Sarkozy?
Accusé d’être «celui qui nous a fait entrer» dans le socialisme, François Bayrou (qui a voté Hollande en 2012) ainsi que son alter ego de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde, ont été l’objet d’une virulente attaque de la part de Nicolas Sarkozy.
Soutiens d’Alain Juppé, ceci expliquant évidemment cela, l’ancien président de la république les a accusés sur Europe 1 de ne pas respecter les règles de la primaire LR:
«Je n'aime pas les gens qui participent à une compétition et qui en contestent les règles. Et je dis simplement à M. Bayrou et à M. Lagarde que si on soutient un candidat à la primaire, on s'engage à respecter la règle de la primaire. Et si, jamais, ce n'était pas le candidat qu'ils soutenaient qui gagnait, ils devraient respecter la règle de la primaire. C'est ça la loyauté.»
Cette diatribe est un nouvel exemple de la stratégie du camp Sarkozy d’attaquer Alain Juppé par le biais des centristes qui le soutiennent comme nous l’avons déjà expliqué (lire l’article Les centristes, outil de Sarkozy pour décrédibiliser Juppé).
Plus grave, celle-ci est un grossier mensonge.
D’une part, parce que François Bayrou et le Mouvement démocrate ont toujours dit qu’ils ne participeraient pas à la primaire de prêt ou de loin.
Le président du MoDem a même déclaré qu’il n’irait pas voter pour, justement, ne pas être contraint d’une manière ou d’une autre, par le résultat, tout en regrettant l’organisation d’un tel scrutin et la présence d’Alain Juppé à celui-ci.
Il a même affirmé qu’il avait tenté de décourager le maire de Bordeaux d’y prendre part.
D’autre part, parce que Jean-Christophe Lagarde et l’UDI ne participent pas, non plus, à cette primaire même si le parti centriste avait pensé un temps y présenter un candidat officiel ou permettre à plusieurs de ses membres d’y concourir avant de fermer la porte à ses éventualités.
On se rappelle que Jean Arthuis, alors vice-président de l’UDI et président de l’Alliance centriste avait voulu poser sa candidature mais l’avait retiré immédiatement après cette décision de son parti.
Et même si Jean-Christophe Lagarde vote les 20 et 27 novembre prochains, on ne voit pas pourquoi il devrait se sentir lier par le résultat au cas où Nicolas Sarkozy l’emporterait.
Il ne s’agit pas, en effet, d’une élection officielle et elle ne désigne que le candidat d’un parti qui n’est pas le sien.
Evidemment, Lagarde a commis une bourde en écrivant lui-même dans Le Monde, lors de la déclaration de soutien à Juppé, que cette primaire était celle «de la Droite et du Centre» – ce qu’elle n’est pas – semblant l’engager dans ce processus électoral.
Néanmoins, l’UDI n’étant pas organisatrice de ce scrutin, elle ne peut donc être obligée d’en respecter les règles et le résultat final.
C’est donc en personnes extérieures à cette primaire que François Bayrou et Jean-Christophe Lagarde soutiennent Alain Juppé à la primaire LR.
Tout comme tous les sympathisants du Centre qui voteront… ou non.
D’autant que c’est une primaire ouverte, choix de LR et donc de Sarkozy, c’est-à-dire que n’importe quel Français peut voter, ce qui ne l’engage évidemment pas à soutenir son vainqueur, ni même à voter à droite en 2017.
Nicolas Sarkozy, dans cette histoire, fait semblant de s’offusquer d’un possible comportement à la Trump de Bayrou et Lagarde.
On sait que le candidat républicain en chute libre dans les sondages – bonjour l’analogie avec Sarkozy! – explique qu’il ne respectera pas le résultat de la présidentielle américaine… s’il perd.
Un comportement largement critiqué et dangereux pour la démocratie.
Seulement, ni Lagarde, ni Bayrou n’ont affirmé qu’ils ne respecteraient pas les résultats si Nicolas Sarkozy l’emportait.
Ils le feront bien sûr mais ne le soutiendront pas (ou peut-être pas) pour la présidentielle et c’est leur droit de citoyen.
Cette fausse polémique montre en tout cas que les attaques contre les centristes sont bien une arme que Sarkozy espère être de destruction massive de Juppé.
Ainsi, il a affirmé que si Alain Juppé remporte la primaire «on met la future majorité sous le chantage de M. Bayrou».
Ce genre de propos montre aussi qu’il est aux aboies.

Alexandre Vatimbella



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Présidentielle USA 2016. Clinton gagnante des 3 débats et dans les sondages

Donald Trump & Hillary Clinton à Las Vegas
Il faudrait un événement particulièrement critique pour Hillary Clinton – que l’on ne peut tout à fait exclure – pour l’empêcher de devenir la première femme présidente des Etats-Unis le 8 novembre prochain.
Déjà largement en tête dans les sondages, elle a gagné, selon les enquêtes d’opinion réalisées juste après se tenue, le troisième débat à Las Vegas, comme elle avait déjà remporté les deux premiers.
Ainsi, de celle de l’institut ORC pour CNN, où 52% des téléspectateurs estiment que Clinton a gagné hier soir (contre 39% à Trump).
Toujours selon ORC, lors du premier débat dans l’Etat de New York, 57% des téléspectateurs l’avaient donnée gagnante et 62% avaient fait de même pour le second qui s’était tenu à Saint-Louis.
Si, dans la ville des jeux, Donald Trump a tenté de se contrôler en jouant sa dernière carte pour enrayer la spirale de la défaite, y réussissant plus ou moins bien, tout en demeurant à l’offensive contre la candidate démocrate, proférant un premier mensonge dès sa première intervention puis tombant à nouveau dans les attaques et les insultes personnelles contre Hillary Clinton, réaffirmant qu’elle devrait être en prison et la coupant sans cesse, il a aussi affirmé qu’il n’était pas prêt à reconnaitre dès maintenant que l’élection serait honnête.
Face au modérateur, pourtant de la chaîne de la droite très radicale, Fox news, qui le pressait de jouer le jeu des institutions comme tous les candidats l’ont fait depuis George Washington, il s’est enfermé dans son attitude défiance, disant qu’il maintiendrait le suspens jusqu’après les élections.
Il a ainsi repris son assertion principale depuis qu’il est distancé dans les sondages d’un scrutin truqué par un complot réunissant le gouvernement fédéral, l’équipe de campagne d’Hillary Clinton et l’establishment républicain, sans évidemment en apporter le début d’une preuve.
Mais cela a suffi à chauffer à blanc la partie la plus extrémiste et haineuse de ses sympathisants dont certains parlent de «révolution» au cas Hillary Clinton gagnerait la présidentielle.
Si tout cela peut apparaître pathétique et grotesque d’un certain point de vue, cette volonté de jeter la suspicion sur l’honnêteté du processus électoral est gravissime et scandaleux parce qu’il met en doute le fonctionnement même de la démocratie par un des deux candidats principaux de l’élection principale du pays, première démocratie mondiale.
Gravissime parce que c’est une affirmation récurrente dans les pays dirigés par des dictateurs ou des autocrates pour disqualifier la légitimité de la démocratie.
Et c’est la première fois de l’histoire des Etats-Unis qu’un candidat d’un des deux grands partis met en doute ce processus.
Scandaleux parce que cette affirmation ne repose sur aucun élément tangible, aucune preuve.
Elle ne sort que de l’esprit d’un homme instable, dangereux et incapable d’accepter qu’il peut perdre comme le montre tous ses mensonges sur ses affaires florissantes alors que tout montre que ce n’est pas le cas et sa réaction quand Clinton a fait remarquer qu’il n’avait pas accepter la défaite de son émission, The apprentice aux des Grammy awards (trophées de la télévision) et qu’il la coupa pour dire, «j’aurais du gagner»!
Il faut rappeler ici que Donald Trump est un adepte de toujours des thèses complotistes dans tous les domaines, thèses qu’il se plait depuis des années à diffuser et à tenter de crédibiliser comme celle qui faisait de Barack Obama un Kenyan musulman né en Indonésie…

Sondages des sondages au 20 octobre 2016
L'avance de Clinton s’amplifie

Clinton
Trump
Ecart
BBC
47,0%
43,0%
Clinton 4,0
Election projection
49,0%
41,8%
Clinton 7,2
Five Thirty Eight (1)
45,2 %
38,7%
Clinton 6,5
Huffington Post
48,9%
40,7%
Clinton 8,2
New York Times
46,0%
40,0%
Clinton 6,0
Polltracker TPM
47,0%
41,4%
Clinton 5,8
Real Clear Politics
48,6%
42,1%
Clinton 6,9
270 to win (1) (2)
49,9%
41,4%
Clinton 8,5
(1) Prend en compte 3 candidatures (+ Gary Johnson – Libertarian party)
(2) Prend en compte un mois de sondage alors que les autres prennent
en compte autour de 15 jours de sondages


Alexandre Vatimbella

  
Présidentielle USA 2016

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