lundi 17 septembre 2007

Actualités du Centre. Le Parti radical souhaite une réunification de la famille radicale pas les radicaux de gauche

Radicaux de droite et de gauche, réunis chacun de leur côté ce week-end, ont ébauché un dialogue à distance, mais le Parti radical valoisien et le PRG ne semblent pas donner le même contour à un éventuel rapprochement. Le Parti radical, associé à lUMP et co-dirigé par le numéro deux du gouvernement Jean-Louis Borloo, a fortement plaidé lors de son université d'été à Nancy pour une réunification de la famille radicale, avec pour objectif l'élargissement de la majorité présidentielle autour de Nicolas Sarkozy. « Rien ne justifie aujourd'hui que nous ne travaillions pas ensemble pour aider à faire bouger la France », a-t-il lancé. La veille, l'autre co-président du Parti radical, André Rossinot, avait même évoqué une « convention conjointe » avec le PRG avant les municipales. L'initiative des radicaux valoisiens est vivement encouragée par l'UMP. « Faites les premiers pas », leur a enjoint le secrétaire général délégué de l'UMP, Patrick Devedjian. « L'émergence d'un pôle de gauche dans la majorité est une bonne chose pour la gauche et pour la majorité ». Loin de la Lorraine, Jean-Michel Baylet, président des Radicaux de gauche, a tenu à rappeler devant l'université d'été à Ramatuelle (Var) que la ligne du parti était « l'indépendance à gauche ». Il a toutefois jugé qu'un dialogue avec les valoisiens aurait le mérite de « desceller l'alliance un peu étouffante » avec le PS. M. Baylet ne s'est pas engagé plus avant. « Les Français n'attendent pas de nous un meccano électoral mais un véritable effort doctrinal », a dit M. Baylet. Chacune des deux formations avait envoyé une délégation à Nancy et Ramatuelle.

Actualités du Centre. Le Parti Radical voudrait nouer des contacts plus proches avec les radicaux de gauche

Le Parti radical, associé à l'UMP, a confirmé ce week-end, lors de son Université d'été à Nancy, sa volonté de rassembler la famille radicale pour élargir la majorité présidentielle. « Cette famille si soudée sur des valeurs historiques, 35 ans après, serait la seule qui ne se réunirait pas ? », a lancé à la tribune dimanche le co-président du Parti radical, le ministre Jean-Louis Borloo.  « Il faut enraciner plus profondément, dans la loyauté au message présidentiel », cette « union et cette communauté de valeurs (radicales) », a lancé M. Borloo à Nancy. La refondation de la famille radicale, « c'est le dépassement des clivages et des affrontements archaïques » qui « nous empêchent d'avancer », a assuré André Rossinot, autre co-président et maire de Nancy, aux quelque 600 délégués réunis dans sa ville depuis vendredi. Au cours d'une table ronde sur les « nouvelles frontières radicales », plusieurs voix (délégués du Rhône, du Lot et de Bretagne) avaient exprimé samedi leur opposition au rapprochement avec les frères ennemis du PRG que « nous combattons sur le terrain ». A la volonté d'ancrage à droite du parti de la place de Valois, fortement affirmée par certains valoisiens, Jean-Louis Borloo a répondu que l'ouverture mise en œuvre par Nicolas Sarkozy était « une démarche indispensable à notre pays ». Le Parti radical est le « seul capable de faire bouger les lignes des partis en réconciliant le centre-gauche et le centre-droit », a renchéri Arnaud Murgia, co-président des jeunes valoisiens. Le score de François Bayrou à la présidentielle (18,57%) « a été une surprise », et la logique de cette « formidable ébullition au centre », « c'est l'ouverture par les radicaux » de gauche et de droite, a martelé le député de Meurthe-et-Moselle Laurent Hénart.

Actualités du Centre. François Bayrou veut occuper l’espace de centre-gauche

François Bayrou a présenté dimanche son futur Mouvement démocrate comme un outil de « résistance » au modèle américain, retrouvant ses accents combatifs de campagne pour dénoncer « l'absolutisme » de Nicolas Sarkozy. Affirmant n'avoir aucun « contentieux personnel » avec le président de la République, il s'est attaché à se démarquer de lui sur le plan des valeurs. Récusant le modèle américain « inégalitaire », M. Bayrou a affirmé que « tous les choix » du chef de l'Etat « montrent qu'il conduit la France, non pas à la résistance contre ce modèle dominant, mais à l'alignement ». Il a critiqué sa façon de « décider de tout ». « Nous nous fixons comme but de faire sortir la République de l'absolutisme et de la faire rentrer dans l'ère nouvelle d'une authentique démocratie », a-t-il lancé. « Signes multipliés au monde de l'argent », « vedettarisation de la politique », « jubilation des hot dogs avec Bush père, Bush mère », « concours de lèche permanent », M. Bayrou n'a pas mâché ses mots contre le nouveau style présidentiel. Il concluait trois jours de débats du futur MoDem, dont le Congrès fondateur doit avoir lieu le dernier week-end de novembre. M. Bayrou a exposé sa ligne pour les municipales de mars 2008: que le MoDem soit « présent dans le plus grand nombre de villes de façon indépendante au premier tour ». Mais il y aura « des cas où on devra, y compris avant le premier tour, envisager des majorités de rassemblement ». M. Bayrou s'est félicité de l'enthousiasme des nouveaux venus, mais a reconnu au fil des débats « qu'il y a un problème, une angoisse des élus » UDF devant l'évolution de leur parti.
Les inquiétudes des élus UDF restés au MoDem se sont exprimées par la voix du nouveau député Thierry Benoit, et de l'ancien ministre Didier Bariani, qui - tout comme Corinne Lepage et son mouvement écologiste Cap 21- auraient souhaité que les parties prenantes du MoDem gardent une existance distincte, au lieu de se fondre dans le nouvel ensemble. « Je ne crois pas au shaker que l'on secoue et qui est prêt à consommer immédiatement », a déclaré M. Bariani. Thierry Benoit a indiqué s'inscrire « dans une démarche de coopération avec le gouvernement ». Mais François Bayrou est hostile à l'existence de courants. Ce serait « la mort », car « quand vous faites un parti à courants, les énergies sont mobilisées pour la bataille interne », a-t-il fait valoir. « Nous porterons un seul nom : le Mouvement démocrate », a-t-il dit. « Dire centre, c'est se définir par rapport à la droite et la gauche, nous, nous sommes démocrates ». Face aux interrogations sur la greffe entre les anciens adhérents, venus du centre-droit, et les nouveaux, issus en partie de la gauche ou des Verts comme le député européen Jean-Luc Bennahmias, M. Bayrou a affirmé « qu'avoir des parcours différents, c'est une richesse pour travailler ensemble, pas un handicap ».
Lire le discours de clôture de François Bayrou au « Forum des démocrates » : http://www.bayrou.fr/evenements/bayrou-discours-seignosse.html