lundi 16 janvier 2017

L’Humeur du Centriste. Je sais maintenant pourquoi j’ai toujours détesté la téléréalité

Donald Trump dans son émission de téléréalité
D’une rare grossièreté, au raz du raz des pâquerettes, d’une stupidité crasse, d’une inculture totale, d’un exhibitionnisme repoussant, d’un égocentrisme pathétique, non je ne parle pas de Donald Trump, encore que ces adjectifs lui conviennent très bien, mais de ce qui l’a fait connaître et permis d’accéder à la Maison Blanche, la téléréalité avec sa fameuse émission The Apprentice.
Quand elles ont débarqué sur nos écrans cathodiques, j’ai tout de suite détesté ces émission d’un voyeurisme de bas étage où des imbéciles devenaient instantanément des vedettes uniquement parce qu’ils montraient leur «gueule» «à la télé».
Mais, enfin, des jeunes et des moins jeunes adoraient ça, demeuraient scotchés devant leur poste toute la journée et ne parlaient que du dernier épisode de telle ou telle émission à l’école, au lycée, à l’université, au bureau, à l’usine, dans les booms et les soirées mondaines.
Alors, c’était peut-être moi qui avais tort.
J’étais peut-être le ringard de service, le vieux con avant l’âge qui ne comprenait rien aux nouvelles règles de la société du spectacle, du voyeurisme, de l’exhibition et du quart d’heure de gloire.
Donc j’ai regardé un peu plus.
Et j’ai détesté encore plus.
J’en ai rencontré de ces stars de pacotilles dans mon travail et ils n’étaient pas tous des demeurés ou des abrutis au discours indigent et aux pensées ineptes, mais rarement des personnes intelligentes, en tout cas, pas pour diriger la première puissance du monde.
Surtout, ils étaient les dignes représentants d’une médiocrité affichée de la société et des dangers que celle-ci recèle en tout temps pour la démocratie républicaine.
Avec l’élection de Trump, une de ces «stars», voici ces dangers désormais bien en face de nous avec l’énorme risque d’en être les victimes pour notre plus grand malheur.
Certains avaient espéré, les naïfs, que le démagogue populiste, une fois élu, comprendrait qu’il devait changer de comportement, qu’il n’avait plus besoin de jouer cette comédie détestable et que la fonction ferait l’homme.
En somme, que le vrai Trump n’était pas Trump.
Ils n’avaient rien compris, comme, en leur temps, beaucoup n’avaient rien compris à ces tristes clowns qu’étaient Hitler et Mussolini, pariant constamment sur leur capacité à ne pas aller jusqu’au bout du bout de l’apocalypse.
Jusqu’à ce qu’ils le fassent.
Trump est Trump et restera Trump.
Au moins, il faut accepter cette réalité pour le combattre efficacement, pour l’empêcher de mettre le monde sans dessus dessous et de provoquer aux Etats-Unis comme dans tous les autres pays des catastrophes.
Ce ne sera pas facile.
Barack Obama a mis en place, juste avant son départ de la présidence, un certain nombre de jalons – comme les mesures de rétorsions aux agissements de Poutine – qui seront autant de tests sur l’exercice du pouvoir du milliardaire newyorkais en se faisant peu d’illusions sur ce que Trump va faire.
Et tout cela parce que ce personnage a, un jour, animé une émission de téléréalité…
Au fait, nous Français qui pensons que nous sommes à l’abri d’une telle mésaventure en nous targuant d’être un peu plus éduqués que les autres peuples, notamment ces empotés d’abrutis de Yankees, que nous sommes incapables de tomber dans le panneau de ces populistes démagogues de la téléréalité, nous avons été à deux doigts d’avoir notre Trump bien avant Trump.
Son nom: Bernard Tapie à qui on avait proposé d’animer une version française de The Apprentice!
Un Tapie qui fut nommé «homme des médias» en 1984 et anima une émission ancêtre de la téléréalité, Ambitions, entre 1986 et 1987.
Je laisse à la génération du Loft, de la Star académie, de la Ferme des célébrités, des Ch’tis et de Secret story, d’aller sur le net pour voir ce qui a fait connaître le brave Bernard, de ses activités sulfureuses dans le monde des affaires jusqu’à ses émissions de télévision – ça ne vous rappelle personne?! – qui ont ouvert la voie à celles que je viens de citer.
Oui, le danger est là parce que les aventuriers arrivistes rôdent toujours et partout pour s’emparer du pouvoir pour leurs propres intérêts et leurs fantasmes répugnants.
Et c’est pourquoi nous devrons toujours et partout nous battre pour garder notre bien le plus précieux, notre liberté.
Comme me l’a confié un grand journaliste américain, commentateur de la vie politique et à la fibre centriste, il va falloir résister.
Oui, maintenant, je sais pourquoi j''ai toujours détesté la téléréalité.

Centristement votre.

Le Centriste


Présidentielle 2017. Macron: l’encombrante rumeur du soutien de Hollande

Emmanuel Macron & François Hollande
Or donc, selon des journalistes bien informés et généralement de droite mais aussi de gauche, François Hollande s’apprêterait à soutenir Emmanuel Macron.
Que penser de cette rumeur pour la candidature du fondateur d’En marche?

D’un côté, ce dernier pourrait se féliciter que le chef de l’Etat, qui ne se représente pas, l’adoube.

Car, dans l’espace de gauche, cela voudrait dire trois choses fondamentales:

- La première est que François Hollande a acté – comme beaucoup de commentateurs mais aussi de membres du PS – que la Gauche avec le Parti socialiste va couler à l’élection présidentielle et que seul Macron peut empêcher la déroute, non seulement, face à François Fillon et Marine Le Pen mais aussi face à Jean-Luc Mélenchon, ce dernier qui pourrait, s’il est le candidat de gauche le mieux placé après le premier tour, lancer une OPA sur toute la gauche française à la façons de Syriza en Grèce ou de Podémos en Espagne.

- La deuxième est que l’actuel président de la république reconnaît que la candidature de Macron est sérieuse, qu’elle est de gauche et qu’il est son digne successeur et continuateur de sa politique.

- La troisième est que François Hollande, homme de gauche depuis toujours et attaché au Parti socialiste, est capable de court-circuiter la primaire du PS et de ses alliés et de ne pas reconnaître le vainqueur comme le candidat naturel de la Gauche à la présidentielle pour soutenir Macron (et pour se venger de ses anciens ministres qui sont candidats à cette primaire qu’ils ont tous voulue pour l’évincer), un geste d’une transgression et d’une audace forte, irresponsable pour certains.

D’un autre côté, le soutien éventuel de Hollande à Emmanuel Macron serait bien encombrant pour Macron.

Et ceci pour trois raisons:

- La première serait de faire apparaître la candidature de Macron que comme une candidature de gauche, ce que le fondateur d’En marche refuse catégoriquement qu’elle soit, sachant le danger que cela représenterait pour ses chances, expliquant sans cesse qu’elle n’est ni de droite, ni de gauche et se félicitant que dans ses soutiens ainsi que dans les salles combles qui l’acclament, il y ait des gens de droite, du Centre et de gauche et des gens «ni de droite, ni de gauche».

- La deuxième serait que, dès lors que la gauche modérée se réunit entièrement derrière Macron, sa candidature perde de son exceptionnalisme et devienne banale, adossée majoritairement à un camp d’où une désaffection des sympathisants de droite, du Centre et du «ni-ni» qui lui coûterait sa dynamique dans les sondages et la possibilité de se qualifier pour le second tour.

- La troisième serait de faire Emmanuel Macron, comme le veulent tous ses adversaires, comptable de l’entier quinquennat de François Hollande dont le bilan est très majoritairement rejeté par les Français afin de le décrédibiliser aux yeux de l’électorat de la droite modérée et du Centre mais aussi d’une grande partie de la gauche modérée.

Macron héritier de Hollande, voilà qui plomberait certainement sa candidature et qui, mécaniquement, serait une bien bonne nouvelle pour tous ses adversaires de droite et de gauche.

On comprend fort bien, dès lors, que ces derniers ont tout intérêt à propager cette rumeur et à la rendre crédible.

De même, on comprend très bien pourquoi Emmanuel Macron ne doit surtout pas être le candidat de François Hollande.

Et si celui-ci lui apporte son soutien, il doit évidemment l’accepter mais en faire un comme les autres et surtout pas un différent des autres.

Bien évidemment, Emmanuel Macron sait tout cela mais les pièges vont être nombreux pour le détruire car, au fur et à mesure qu’il progresse dans les sondages et que le nombre de ses sympathisants augmente, il se fait de plus en plus d’ennemis et ceux-ci sont de plus en plus déterminés à le faire chuter.

Le fondateur d’En marche découvre ainsi tous les jours que d’être le candidat de l’espace central et d’être centro-compatible vous fait des ennemis à gauche et à droite, rendant ainsi votre tâche deux fois plus compliquée.



Alexandre Vatimbella







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