dimanche 5 juin 2011

L'Humeur du Centriste. Sarkozy racle les fonds de tiroir à la recherche de «bons» centristes


Il y a quelques temps, Nicolas Sarkozy recevait Philippe Douste-Blazy et voulait s’en servir comme d’un alibi centriste. Mais il s’est sans doute aperçu que le bonhomme n’avait guère la cote dans le Landernau centriste. Exit, donc, l’ancien ministre.
Puis, après la défection de Jean-Louis Borloo, Il lui fallait une pointure centriste dans le gouvernement. Il ne trouva guère que Michel Mercier, bombardé malgré lui ministre de la Justice.
Tout cela n’a pas calmé les centristes de la majorité, qu’ils soient dans l’UMP ou en dehors, qui n’ont eu de cesse de se plaindre du peu de place qu’on leur réservait (le «on» s’appelant évidemment Nicolas Sarkozy). D’autant que Mercier est plutôt un copain de François Bayrou, le centriste anti-Sarkozy.
C’est d’ailleurs une des raisons, il ne faut pas l’oublier, de l’émancipation centriste qui fait aujourd’hui imploser la majorité présidentielle. Nicolas Sarkozy qui tente de la circonscrire en est le premier responsable. Un nouvel épisode du pompier-pyromane, rôle qu’il affectionne particulièrement.
Alors, l’hôte de l’Elysée a courtisé Pierre Méhaignerie qui a été nommé vice-président de l’UMP par Copé. Pas suffisant bien sûr.
Le temps presse. Car voici que Jean-Louis Borloo pourrait se déclarer candidat à la présidentielle dans les semaines à venir. Et ses supporters, tant au Nouveau centre qu’au Parti radical semblent prêts à le suivre jusqu’au bout. Le risque d’un concurrent au centre-droit impose à Nicolas Sarkozy d’allumer des contre-feux très rapidement.
Alors le voilà qui sort de son chapeau Dominique Baudis en le nommant défenseur des droits. Bon, d’accord, le poste n’est pas anodin (quoiqu’on ne sache pas encore quels réels pouvoirs aura concrètement ce défenseur) mais si Dominique Baudis vient de la mouvance centriste et qu’il est toujours de centre-droit, cela fait bien longtemps qu’il s’est rallié à l’UMP. Rien de révolutionnaire donc.
Reste au Président de la république la distribution des strapontins. Cela tombe bien, avec le prochain remaniement ministériel qui se profile suite aux départs George Tron et Christine Lagarde, il a, au moins, deux postes à offrir. A qui? Les noms circulent mais rien de très sûr encore.
Si cette dernière manœuvre ne marche pas, les fonds de tiroir centristes n’auront plus rien à offrir. Qu’à cela ne tienne. Après la carotte, restera le bâton…
Le Centriste