vendredi 30 janvier 2009

Editorial d'Alexandre Vatimbella. L’échec actuel d’un Centre indépendant

-->
En affirmant récemment que le Mouvement démocrate était désormais au centre-gauche et que le Nouveau Centre était au centre-droit, Hervé Morin, le président du Nouveau Centre et ministre de la Défense du gouvernement de Nicolas Sarkozy n’a fait qu’entériner une simple réalité de la vie politique française mais lourde de conséquences pour le Centre. Car les stratégies gauchistes de François Bayrou et droitières d’Hervé Morin contre une partie des membres de leurs deux formations ressemblent, une nouvelle fois, à ce fractionnement si cher au Centre depuis le début de la V° République (et même depuis la Révolution française !).
Adieu donc le Centre indépendant que François Bayrou a fait mine pendant un certain temps d’incarner avec son second… Hervé Morin ?! Il semble que la destruction consciente de l’UDF par François Bayrou pour créer un Mouvement démocrate dédié et dévoué entièrement à sa personne et à sa candidature à l’Elysée en 2012 soit ce moment fondateur de la disparition d’un Centre indépendant qui commençait à prendre forme. Bien sûr, à l’intérieur du Mouvement démocrate il y a des hommes qui se battent sincèrement pour un Centre indépendant tout comme il y en a au Nouveau Centre. Mais les ambitions personnelles ont pris le dessus sur les principes d’indépendance. Rappelons toujours que ces ambitions ne sont évidemment pas illégitimes pour des hommes politiques dont le but est l’exercice du pouvoir si elles ne sont pas, il faut l’ajouter immédiatement comme corollaire indispensable à la première affirmation, de simples compromissions et hypocrisies destinées à obtenir le pouvoir pour le pouvoir.
Non pas que le Centre qui est minoritaire dans le pays ne doive pas s’allier pour pouvoir gouverner mais cela ne passe pas nécessairement par l’abandon de certaines de ses convictions, au contraire, mais par un compromis de gouvernement où ses idées doivent peser sur l’action politique.
Il n’y a en effet aucune fatalité à ce que le Centre se fourvoie continuellement uniquement pour des prébendes voire des « destins nationaux » fantasmés. Même si celui-ci est minoritaire, comme c’est le as actuellement en France,, il peut conclure des accords avec d’autres partis sur des bases claires qui ne remettent pas en cause sa philosophie qui est le libéralisme social. Ce genre de compromis est d’autant plus facile à réaliser que les partis de gauche et de droite, lorsqu’ils gouvernent sont obligés de gouverner « au centre ».
Mais encore faut-il que l’on trouve à la tête des partis centristes des personnes de conviction et privilégiant les idées politiques aux postes gouvernementaux. Car, on en trouve aussi peu dans les autres partis mais ceux-ci ont un gros avantage : leur discours extrémiste leur vaut brevet politique alors que le Centre ne peut s’en tirer avec une phraséologie guerrière d’exclusion car c’est tout ce qu’il rejette pour être un lieu où la politique n’est pas imprécation mais est issue d’une réalité sur laquelle il faut travailler pragmatiquement en se fondant sur des valeurs humanistes. Car comme l’explique le philosophe Clément Rosset, « Il est beaucoup plus difficile – et surtout plus courageux – d’améliorer le monde que de le jeter, tout entier, aux cabinets ». De son côté, Aristide Briand affirmait que « l’art du politique, c’est de concilier le désirable avec le possible ». Oui, c’est certainement beaucoup plus difficile, beaucoup moins « glamour » mais tellement plus valorisant et, surtout, responsable. Et n’est-ce pas cette qualité que l’on demande en priorité aux politiques ?…
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC

jeudi 29 janvier 2009

Actualités – Etats-Unis

La remplaçante d’Hillary Clinton au Sénat est une centriste


Kirsten Gillibrand, la remplaçante d’Hillary Clinton, la nouvelle secrétaire d’Etat, au Sénat des Etats-Unis, est le plus jeune sénateur des Etats-Unis avec ses 42 ans. C’est aussi une centriste, ancienne Représentante jusqu’à présent d’une circonscription rurale de l’Etat de New York traditionnellement républicaine. Ainsi, si elle s’est fait connaître par ses positions conservatrices, notamment sur la possession d’armes à feu, l’imposition de l’anglais comme seule langue officielle et contre le plan de sauvetage de Wall Street, elle est aussi favorable à l’avortement et a voté le retrait des troupes d’Irak.

Actualités – France

Valérie Létard préfère les régionales aux européennes pour mettre en valeur le Nouveau Centre


Dans une interview au quotidien Le Figaro, Valérie Létard, secrétaire d'État à la Solidarité et vice-présidente du Nouveau Centre, revient sur son refus d’être tête de liste aux prochaines élections européennes sur une liste d’union de la majorité présidentielle et de son envie de se présenter aux élections régionales à la tête d’une liste autonome du Nouveau Centre

LE FIGARO. - Nicolas Sarkozy a souhaité que vous conduisiez la liste de la majorité dans la région Nord aux européennes de juin. Pourquoi n'êtes-vous pas candidate ?
Valérie LÉTARD. - J'ai toujours dit que cette décision serait un choix partagé. Et c'est ce qui est arrivé puisque c'est une décision que j'ai prise en accord avec le président de la République et les responsables du Nouveau Centre. À chaque fois que j'ai évoqué ce sujet, j'ai toujours fait valoir ma position personnelle du fait de mes ­mandats actuels et la meilleure option stratégique pour la majorité. Et voilà pourquoi je ne serai pas candidate à cette élection. Dominique Riquet, le maire UMP de Valenciennes que je connais très bien puisque je préside la communauté d'agglomération, conduira la liste de la majorité.

Pourquoi n'êtes-vous pas candidate ?
Même si le débat européen me passionne, je ne peux pas me présenter devant les électeurs cette année alors que je me sens plus légitime et plus utile à la majorité en m'engageant pour les régionales de 2010 dans le Nord-Pas-de-Calais. C'est un combat que j'ai déjà mené. Je suis persuadée que l'occasion me sera donnée de battre la majorité socialiste l'année prochaine. L'UMP est en train de désigner ses chefs de file pour les régionales. Le Nouveau Centre va faire de même. Et aujourd'hui je suis candidate à l'investiture de mon parti pour la région.

Nicolas Sarkozy a-t-il été difficile à convaincre ?
Non, vraiment pas. Je n'ai jamais été en conflit avec le président de la République sur cette question. Il a bien conscience de mon souhait et il a bien compris mes intentions.

Votre parti est favorable a des listes communes aux européennes, mais l'UMP a présenté samedi ses têtes de file. Il n'y aura donc pas de tête de liste centriste ?
La composition des listes communes de la majorité n'a pas commencé. Mais quoi qu'il arrive, ce n'est pas parce qu'il n'y a pas de tête de liste du Nouveau Centre qu'il n'y aura pas d'élus. Notre parti est encore jeune et les échéances européennes étaient les premières élections nationales depuis notre refondation. Soyez-en sûr, nous saurons faire valoir notre sensibilité européenne, même au sein de listes communes à la majorité.

Votre parti sera-t-il mieux préparé pour les régionales ?
Dans plusieurs régions, il y aura de vrais challenges que le Nouveau Centre est le plus à même de relever. Nous serons donc prêts.

© 2009 Le Figaro

mercredi 28 janvier 2009

Actualités – France

Jean-Michel Baylet choqué par l’attitude de François Bayrou


Jean-Michel Baylet, patron du Parti radical de gauche (PRG), s'est dit "choqué" par le refus du président du Mouvement Démocrate, François Bayrou, de faire des listes communes avec lui pour les élections européennes, apprend-on lundi 26 janvier. Il envisage de faire alliance avec le PS pour le scrutin de juin 2009.
"Bayrou a fermé la porte de manière violente avant même que nous ayons pu en parler. Je le regrette. Son comportement m'a choqué", affirme Jean-Michel Baylet dans un entretien au quotidien Le Figaro.
"Pourtant, ajoute-t-il, il ne s'agissait en aucun cas de fusionner nos deux formations, très différentes et même souvent opposées de par l'histoire, le courant chrétien-démocrate de l'UDF et le courant républicain laïque du PRG. Mais de voir si, à l'occasion des Européennes, nous aurions pu faire un bout de chemin ensemble".
Début janvier, François Bayrou avait implicitement écarté l'hypothèse de listes communes aux européennes avec les radicaux de gauche, soulignant que la "condition préalable" à un regroupement était "l'indépendance" vis-à-vis de l'UMP et du PS. Or le PRG fait généralement alliance avec le Parti socialiste aux élections.
Quand aux relations avec le Parti radical valoisien, il explique : «nous échangeons et constatons certaines convergences. En particulier sur l’Europe ».

Sur l’éventuelle fusion du groupe radical et du groupe centriste au Sénat, il estime que « la prochaine majorité sénatoriale se jouera au centre : centre gauche et centre droit. (…) Le RDSE et le groupe centriste seront donc déterminants. Tout naturellement cela nous amènera à avoir des contacts. Il est exact que l’éventualité de la fusion a été évoquée ces derniers temps. J’y suis personnellement favorable. »

Actualités – Liban

Le Liban est en plein débat sur le centrisme


L’ancien Premier ministre libanais Nagib Mikati a répondu hier aux propos du ministre Mario Aoun, qui avait déclaré dans une intervention télévisée que «le président Mikati, Nehmat Frem, le député Michel Murr et M. Edmond Gharios ne sont pas indépendants, qu’ils appartiennent au 14 Mars et ne peuvent prétendre former ce qu’ils appellent un bloc centriste». «Chacun peut dire ce qu’il veut en principe, mais il semble que le ministre ait confondu les choses, comme d’autres qui ne distinguent pas entre le centrisme comme choix national, et un bloc centriste consistant en un projet d’alliances électorales, a expliqué Nagib Mikati dans son communiqué. Il faut donc mettre les choses au point. Le centrisme que j’ai adopté dans mon parcours politique est un mode de vie qui ne répond pas aux impératifs de la majorité et de la minorité. C’est un choix national, à l’instar des choix pris par d’autres parties. Il est indispensable de respecter ceux qui ont des opinions différentes, et il n’est pas logique de classer les Libanais en deux seules catégories politiques antagonistes, parce que le Liban est riche de sa diversité religieuse, culturelle, intellectuelle et politique également. Est-ce que le but est de mettre fin à cette diversité ? »