jeudi 9 avril 2020

Propos centristes. France – Spécial guerre contre le coronavirus: traçages des malades; pas de pénurie alimentaire en France; mesures d’aides aux entreprises; Europe et sauvetage des économies de l’UE; contrôle démocratique de l’urgence sanitaire; liberté et sécurité; confinement et déconfinement; propriétaires et locataires; pensions alimentaires; violences familiales…

Voici une sélection, ce 9 avril 2020, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France à propos de l’épidémie de coronavirus et de ses conséquences.

● Emmanuel Macron (Président de la République)
- La solidarité européenne est au cœur de notre lutte contre le virus. Solidarité dans l’accueil des malades, le combat de nos soignants, le soutien à nos économies. Nous sommes aux côtés de nos voisins comme ils sont aux côtés de la France.
- Dans cette période où maintenir le lien social n'a jamais été aussi important, merci aux 100 000 postières et postiers qui continuent d'assurer au quotidien un service de proximité pour les Français.
- Discussion avec Dr Tedros Ghebreyesus, le directeur général de l’OMS, sur l’évolution de l’épidémie dans le monde, la stratégie à suivre en France et en Europe, l’accélération de la recherche d’un vaccin ainsi que la préparation d’une initiative sur l’Afrique.


● Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Edouard Philippe (Premier ministre)
- Pas de pénuries alimentaires en France. Le système tient. À tous ceux qui participent à cet effort, producteurs, agriculteurs, à l'ensemble du commerce et de la distribution, grande distribution, petits commerces, artisans, boulangers...Votre service à la Nation est inestimable.
- Aujourd'hui c'est l'heure du confinement, et l'heure du confinement va durer. Ce qui compte, c'est de faire respecter le confinement pour soulager nos services hospitaliers. Nous travaillons au déconfinement pour être prêts le moment venu.

Christophe Castaner (ministre de l’Intérieur)
- Respecter le confinement, c'est la meilleure façon de battre le COVID19: je sais les efforts auxquels les Français ont consenti depuis 3 semaines, et nous devons les poursuivre, pour nos soignants, pour notre santé et celle de nos proches.
- État et collectivités doivent travailler main dans la main pour faire respecter les mesures de confinement : c'est ce dialogue permanent entre élus, préfets et ministère de l'Intérieur qui nous permet d'être plus efficaces sur le terrain pour lutter contre le COVID19.

Jean-Yves Le Drian (ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
- Il faut que l'Europe tienne sa place de puissance. Cette crise est un accélérateur de refondation. L'Europe est face à son destin mais je pense qu’elle a toutes les cartes pour surmonter cette épreuve et pour être une Europe forte, solidaire, pragmatique, souveraine dans le futur.
- Après la guerre de 1939/1945, les Etats ont décidé de s'unir, de créer des outils pour éviter un nouveau conflit mondial (ONU, OMS). C’est à ce moment-là qu'on a lancé ce mot de «multilatéralisme», les Etats qui se mettent ensemble pour un ordre mondial.
- Nous avons pu ramener en France (…) dans une situation où il n'y a quasiment plus de relations aériennes commerciales 148 000 Français en 15 jours.

Nicole Belloubet (ministre de la justice)
La protection des victimes de violences conjugales est une priorité. Appliquer les mesures d’éviction des auteurs décidées par les procureurs aussi. Une plateforme d’orientation qui permet de vérifier la disponibilité des logements est effective depuis hier.

Florence Parly (ministre des Armées)
- L’engagement des armées continue dans la lutte contre le Covid-19. Merci à l’ensemble des personnels civils et militaires mobilisés.
- Le week-end dernier, les actions de lutte contre le Covid-19 se sont poursuivies dans le cadre de l’opération Résilience.
- Protection de sites à risques. À Roanne et Saint-Étienne, des militaires ont protégé des sites de production de masques et de matériel médical.

Bruno Le Maire (ministre de l’Economie et des Finances)
- Il n’y a pas de pénurie alimentaire en France grâce à la mobilisation exceptionnelle de toute la chaine d’approvisionnement, des agriculteurs aux distributeurs. Notre sécurité alimentaire est garantie.
- Nous maintiendrons toutes les mesures de soutien aux entreprises et aux salariés tant que la crise durera, que ce soit le dispositif de chômage partiel ou bien encore le Fonds de solidarité.
- Les entreprises peuvent reporter leurs charges fiscales et sociales. Si à la fin du confinement, quand l’activité économique redémarrera, des entreprises sont menacées de disparaître, des annulations de charges pourront être envisagées au cas par cas.
- Nous travaillons à une amélioration du Fonds de solidarité qui pourrait aider les plus petites entreprises à la prise en charge des loyers. Ce fonds sera aussi étendu aux entreprises en difficulté, en procédure de sauvegarde ou de redressement judiciaire.
- Report des impôts et cotisations, chômage partiel, Fonds de solidarité, prêts garantis par l’État : le plan massif que le gouvernement a mis en place est là pour aider toutes les entreprises touchées par le coronavirus et éviter les faillites.
- Avec Olaf Scholz, nous appelons tous les États européens à être à la hauteur des enjeux exceptionnels pour parvenir à un accord ambitieux.
- La réunion de l’Eurogroupe a été longue et difficile. Notre responsabilité est d’aboutir à un accord jeudi sur la réponse à apporter aux conséquences économiques de la crise sanitaire. Avec Olaf Scholz, nous mettrons tout notre poids pour y parvenir.
- J’invite tous les Français à continuer d’aller dans les commerces de détail pour leur alimentation. Je pense notamment aux boulangeries artisanales mais aussi aux artisans chocolatiers à quelques jours de Pâques.

Elisabeth Borne (ministre de la Transition écologique et solidaire)
- Les Français voient que l’eau coule du robinet, qu’ils ont de l’électricité, que les magasins sont approvisionnés. Cela montre qu’il y a derrière tout cela de grands professionnels, des femmes et hommes qui continuent de travailler, des gens qui ont le sens du service public.
- Mon rôle est de m’assurer que les services essentiels répondent aux besoins de notre pays. Les soignants sont en 1ère ligne, mais pour que les hôpitaux fonctionnent, il faut de l’électricité, de l’eau potable, que les déchets sanitaires soient collectés.
- En ces temps de crise, les Français mesurent pleinement l’importance du travail réalisé chaque jour par les femmes et les hommes de la filière des déchets. Merci à eux pour leur engagement et leur professionnalisme.

Jean-Michel Blanquer (ministre de l’Education)
- On espère tous que la reprise aura lieu avant les vacances d’été.
- C’est dans une période anormale comme celle-ci que l’on se rend compte des vertus de l’école de la République.
- La musique plus essentielle que jamais en cette période de confinement. De magnifiques initiatives de nos professeurs d’éducation musicale dans la lignée de ce qu’ils faisaient auparavant pour chanter ensemble et faire chanter et jouer nos élèves. Bravo et merci!

Olivier Véran (ministre de la Solidarité et de la Santé)
- Depuis le premier jour de la crise épidémique, nous avons décidé d’être dans l’anticipation, c’est-à-dire de disposer au moment opportun de tous les moyens possibles pour lutter contre la diffusion du virus. Certains sont technologiques. Des pays en ont fait l’usage, et il faut être prêt à pouvoir en faire bénéficier les Français, si les scientifiques nous disent que cela peut nous aider à lutter contre la propagation de l’épidémie. Aucune décision n’est prise. Aux Contamines-Montjoie (Haute-Savoie), quand il y a eu des patients diagnostiqués, les équipes d’intervention ont interrogé tout le monde. Cela nous a fait gagner du temps, avant que l’épidémie se répande sur le territoire. Le «contact tracing» – c’est-à-dire la recherche de toutes les informations sur les rencontres faites par une personne contaminée – a permis de remonter à des patients sources, d’identifier des chaînes de contamination et de freiner la diffusion de l’épidémie. Cette approche n’a pas évolué depuis le premier jour ; il y a encore des territoires où on le pratique.
- Je me suis déclaré très sceptique sur l’utilisation d’un tracking numérique avec un modèle qui informerait systématiquement de toute personne de votre entourage ou de vos contacts présentant des symptômes de la maladie. Aujourd’hui, notre réflexion est sur la base du volontariat. Elle est compatible avec le droit européen des données personnelles, avec des données anonymisées. C’est une réflexion préliminaire pour savoir si des outils numériques, dans des conditions conformes à la tradition française de sécurité et de garantie des libertés individuelles et collectives, peuvent être un appui pour les médecins dans une démarche épidémiologique. Ne pas se poser la question aujourd’hui, c’est prendre le risque de ne pas être prêts demain, si d’aventure on se rendait compte que c’était nécessaire. (…) Une partie de l’opposition et de la majorité est opposée à une démarche qui contreviendrait au respect de la vie privée, qui serait obligatoire et restreindrait les libertés individuelles. Or, ce n’est pas ce que nous faisons. Si nous ne menions pas cette réflexion, et s’il s’avérait le moment venu que cet outil était précieux dans la lutte contre la diffusion du virus, les mêmes qui aujourd’hui nous font un procès seraient les premiers à venir nous dire que la France ne s’est pas préparée. Nous avons une stratégie qui est dans l’intérêt général et dans l’anticipation. Le reste, je laisse ça au débat politique, qui est légitime.
- Les Français ont accepté de renoncer temporairement, le temps de l’épidémie, à une part de liberté individuelle et collective à travers le confinement. Le civisme dont ils font preuve est tout simplement remarquable. Il s’agit de sauver des vies, et ils l’ont compris.
- Les tests sérologiques représentent un enjeu majeur. C’est ce qui permet de savoir si quelqu’un est immunisé ou non contre la maladie. Nous avons des pistes françaises intéressantes en matière de recherche et d’innovation. Lorsqu’un produit avec une bonne sensibilité et une bonne spécificité sera identifié, on lancera les chaînes de production massive pour être capables de faire face à toute la demande.
- Nous n’avons pas attendu l’avis de l’Académie de médecine ou d’organismes internationaux. Le premier ministre a annoncé, il y a plusieurs semaines, que nous avions lancé une grande stratégie nationale de production de masques destinés aux non-soignants avec les industries textiles, de papeterie, etc. Nous avons une industrie productive et mobilisée. La réflexion sur les masques destinés au public est ouverte, je n’ai pas parlé d’obligation. L’OMS considère d’ailleurs que recommander le port du masque fait courir le risque de moins respecter les gestes barrières.
- Le conseil scientifique avait déjà exprimé une piste concernant un confinement durant six semaines. Ils sont complètement fondés à le faire, mais cela n’engage pas la décision politique. La seule date que je peux vous donner, c’est celle qui a été donnée par le premier ministre la semaine dernière, à savoir le 15 avril. S’il devait y avoir une prolongation du confinement, ce serait une annonce d’une autorité politique, comme cela a toujours été le cas.
- Je le rappelle avec détermination : il est inconcevable qu’un obstacle à l’accès aux soins puisse être prononcé en raison d’un handicap physique, psychique ou mental. Je tiens d’ailleurs à saluer le travail remarquable et l’engagement des professionnels de la santé mentale.
- Le COVID19 invite à l’humilité. À la question : les Français devront-ils porter un masque? La réponse est: peut-être. Ce n’est pas pleinement satisfaisant, mais les avis scientifiques évoluent. Si un consensus scientifique se dégage, nous en informerons sans délai les Français.
- Nos aînés sont fragiles, empêcher le COVID19 de rentrer dans les EHPAD a toujours été une priorité. Dès qu’il y aura un cas positif confirmé, nous testerons l’ensemble des résidents et du personnel soignant.

Didier Guillaume (ministre de l’Agriculture)
La chaîne alimentaire tient, il n'y aura pas de pénurie.

Gérald Darmanin (ministre de l'Action et des Comptes publics)
- Nous avons annoncé la déductibilité de la TVA pour les entreprises fabriquant ou important du matériel sanitaire et qui en font dons. Merci à toutes ces entreprises qui font le choix de mettre leurs capacités de production au service de notre système de soin.
- Chômage partiel, fonds de solidarité, report des charges sociales et fiscales... Dès le début de la crise, l’Etat a répondu présent pour protéger nos salariés et nos entreprises.
- Un tiers des PME de plus de 50 salariés ont reporté leurs charges fiscales et sociales pour le mois d'avril. Cela représente près de 4,5 milliards d’euros. L’Etat est là pour accompagner les entreprises et préserver l’emploi des Français.

Muriel Pénicaud (ministre du Travail)
Chômage partiel: à ce jour, c'est 6,9 millions de salariés protégés et 628 000 entreprises concernées. Pour éviter la casse sociale et accélérer la relance: le salarié garde son contrat de travail, l’entreprise garde les compétences pour repartir plus vite après la crise.

Julien Denormandie (ministre de la Ville et du Logement)
- Mon rôle de ministre est de soutenir le marché immobilier, qui est très impacté dans cette période inédite. Avec le confinement, le nombre de transactions a chuté. La semaine dernière, on a observé une baisse de plus de 60 % des actes notariés. C’est pourquoi nous avons décidé, avec la garde des Sceaux, de prendre des mesures fortes, comme la possibilité de signer des actes de vente à distance par visioconférence ou de manière complètement dématérialisée. Le confinement renvoie par ailleurs à des enjeux majeurs liés à notre vie quotidienne. Tout d’abord, la qualité du logement, qui est ma première préoccupation depuis que je suis ministre: vivre dans un petit appartement insalubre est un sacrifice encore plus fort que d’ordinaire. Ensuite, le télétravail: cette période inédite va sans doute changer nos usages d’habitation.
- Je suis conscient des inquiétudes et des difficultés des agents immobiliers. Notre rôle est de les aider à faire face à la crise en trouvant des solutions pour maintenir l’activité en toute sécurité et pour les soutenir comme le recours au chômage partiel et le fonds de solidarité. Les acteurs de l’immobilier et du bâtiment regroupent plus de 1,5 million d’actifs. Nous sommes tous animés par la volonté de faire bloc.
- Mon objectif est de soutenir le secteur, et notamment les futurs acquéreurs. Je travaille actuellement avec tous les acteurs de l’immobilier et du bâtiment pour trouver les meilleures solutions. Ces deux secteurs ont un rôle fondamental dans la préparation de la relance de l’activité économique.
- Les ordonnances que nous avons publiées fin mars ont été prises pour apporter en urgence une solution à un certain nombre de situations juridiques qui se posaient. Par exemple, elles permettent de prolonger les mandats des syndics tant que les assemblées de copropriété ne peuvent se tenir. Mais je reconnais que dans certains cas, elles posent des difficultés. Nous travaillons à des aménagements. Nous allons, en lien avec les collectivités territoriales et les associations d’élus, les adapter pour que les collectivités puissent continuent de délivrer autant que possible, pendant la période de confinement, les autorisations d’urbanisme. Nous examinons la possibilité de réduire l’allongement de la durée des recours tout en préservant ce droit, bien évidemment.
- La situation des particuliers est différente de celle des entreprises qui n’ont plus de ressources. Pour les ménages, nous avons décidé de tout faire pour maintenir leurs revenus, via des dispositifs comme le chômage partiel, pour qu’ils puissent faire face à leurs dépenses courantes. Suspendre les loyers aurait par ailleurs mis en difficulté certains propriétaires. Contrairement à une idée reçue, beaucoup de propriétaires sont modestes. Ce sont par exemple des retraités qui, avec ces loyers, se constituent un complément de revenus. Nous sommes également conscients que certains locataires ont des difficultés pour payer leur loyer. C’est une réalité que nous traitons avec beaucoup d’attention. Pour les aider, nous avons mis en place des accompagnements individualisés avec les bailleurs sociaux, quand il s’agit de locataires du parc social, et avec les Agences départementales pour l’information sur le logement, pour tout le monde. Toutes les personnes concernées sont accueillies par des professionnels (au 0 805 160 075) qui leur expliquent qu’ils peuvent bénéficier d’aides de l’État ou des collectivités. Nous avons également convenu avec les départements que le Fonds de solidarité pour le logement, doté de 305 millions d’euros, soit rapidement mobilisé.
- L’accompagnement individualisé peut également profiter aux propriétaires, qui ont notamment des échéances de prêt à payer. Concernant la trêve hivernale, la mise en œuvre des expulsions locatives décidées par la justice est suspendue jusqu’à la fin du mois de mai. C’est-à-dire que dans ce cas il n’y aura aucune utilisation de la force publique. La responsabilité de l’État peut être engagée de ce fait et ce dernier indemnisera le propriétaire.
- Mon rôle est de protéger les Français face à la crise sanitaire et économique que nous vivons. La bienveillance est essentielle et la solidarité ne doit pas être une victime du Covid-19. Les comportements des propriétaires qui demandent à leur locataire de partir, de peur d’être contaminés, sont abjects. Mais ce sont des cas isolés. À l’inverse, il faut saluer les nombreux élans de solidarité partout sur le territoire.
- En deux semaines, plus de 8000 appartements ont été mis à la disposition gratuitement de plus de 1000 soignants en France. Sans compter les 1200 logements loués via le site PAP. Nous avons encore des besoins, notamment dans les grandes métropoles comme Paris, Lille, Lyon ou encore Marseille. Suivant l’exemple de la France, Airbnb vient de lancer ce dispositif au Royaume-Uni, aux États-Unis et en Espagne et a prévu de le faire au total dans douze pays. Le gouvernement accueille également 172 000 personnes dans les centres d’hébergement d’urgence, contre 157 000 avant le confinement. Par ailleurs, en trois semaines, plus de 8 000 chambres d’hôtel ont été réquisitionnées en France. C’est l’État qui les finance.

Frédérique Vidal (ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’innovation)
Pas un projet de recherche capable de faire progresser notre connaissance de l'épidémie ne doit être laissé de côté. La recherche française est pleinement mobilisée et le gouvernement aussi afin de lui donner les moyens d'avancer rapidement dans la lutte contre le COVID19.

Annick Girardin (ministre des Outre-mer)
Aujourd'hui, nous déployons des cellules d'urgence économique pour aider les entreprises et préserver les sociétés ultramarines afin de mieux redémarrer demain.

Adrien Taquet (secrétaire d’Etat à la Protection de l’enfance)
- Le gouvernement mobilisé contre les violences familiales: renfort du 119, du 3919, d'arretonslesviolences.gouv.fr et d'allo119.gouv.fr, continuité des procédures de justice, soutien en pharmacies et centres commerciaux. (…)Nous avons démultiplié les canaux de signalement. (...) Nous avons depuis jeudi mis en place un formulaire de signalement en ligne sur le site internet du 119. 130 signalements ont été portés.
- Bravo à l’UNICEF et à NousToutesOrg pour cette campagne ciblant les mineurs victimes ou témoins de maltraitance. Société civile, État, associations : tous mobilisés pour faire entendre la voix des enfants et mettre fin aux violences qui leur sont faites.

Amélie de Montchalin (secrétaire d’Etat aux Affaires européennes)
En Europe, la France se bat avec l’Italie et les pays les plus touchés par le Covid19 pour une sortie de crise solidaire. Aucun pays ne sortira seul du choc le plus grave que nous ayons connu depuis la Seconde Guerre mondiale.

Cédric O (secrétaire d’Etat chargé du numérique)
- Dans le combat contre le Covid-19, la technologie peut aider. Nous ne voulons fermer aucune porte, mais nous sommes sans certitude de succès. Rien ne sera décidé sans un large débat, mais ce débat doit être éclairé en évaluant ce que la technologie permet. Le gouvernement a décidé de lancer le projet «StopCovid» afin de développer une application qui pourrait limiter la diffusion du virus en identifiant des chaînes de transmission. L’idée serait de prévenir les personnes qui ont été en contact avec un malade testé positif, afin qu’elles se fassent tester elles-mêmes, et si besoin qu’elles soient prises en charge très tôt, ou bien qu’elles se confinent. Le principe serait simple: l’application est installée volontairement ; lorsque deux personnes se croisent pendant une certaine durée, et à une distance rapprochée, le téléphone portable de l’un enregistre les références de l’autre dans son historique. Si un cas positif se déclare, ceux qui auront été en contact avec cette personne sont prévenus de manière automatique. (…) L’application vous informera simplement que vous avez été dans les jours précédents en contact avec quelqu’un identifié positif au SARS-CoV-2. (…)  Nous travaillons sur le Bluetooth. Cette technologie est au centre d’un projet européen mené à la fois par l’Allemagne, la France et la Suisse. L’Inria [Institut national de recherche en informatique et en automatique] pilote, sous la supervision du gouvernement, la task force française composée de chercheurs et développeurs du public et du privé. (…) L’application ne géolocalisera pas les personnes. Elle retracera l’historique des relations sociales qui ont eu lieu dans les jours précédents, sans permettre aucune consultation extérieure ni transmettre aucune donnée. Ce n’est pas une application qui trace vos déplacements, c’est une application qui permet d’indiquer aux personnes que vous avez croisées pendant un temps long qu’elles ont, éventuellement, rencontré un cas positif au SARS-CoV-2.
- La task force est au travail depuis plusieurs jours pour développer un prototype, mais je ne peux pas vous dire s’il nous faudra trois ou six semaines pour le développer. Nous ne sommes pas certains de réussir à franchir toutes les barrières technologiques, car le Bluetooth n’a pas été prévu pour mesurer des distances entre les personnes. Nous ne déciderons que plus tard de l’opportunité de déployer ou non une telle application.
- Nous ne travaillons que sur l’hypothèse d’une installation volontaire de l’application. J’ajoute que le projet « StopCovid » n’est qu’une brique – par ailleurs incertaine – d’une stratégie globale de déconfinement et un outil numérique parmi d’autres dans la lutte contre l’épidémie. Nous voulons faire en sorte que les Français puissent avoir à leur disposition, le moment venu, les outils nécessaires à leur protection. Viendra alors le temps de la décision, après un débat avec l’ensemble des parties prenantes. Il faut se garder du fantasme d’une application liberticide. Notre hypothèse est celle d’un outil installé volontairement, et qui pourrait être désinstallé à tout moment. Les données seraient anonymes et effacées au bout d’une période donnée. Personne n’aura accès à la liste des personnes contaminées, et il sera impossible de savoir qui a contaminé qui. Le code informatique sera public, « auditable » par n’importe qui, et compatible avec d’autres pays. Nous veillons à associer étroitement la CNIL [Commission nationale de l’informatique et des libertés] : la version finale de ce projet lui sera évidemment soumise. Il faut se garder aussi d’un fantasme opposé, celui de l’application magique qui permettrait de tout résoudre. Il y a une incertitude technologique, et ce n’est qu’une brique optionnelle dans une stratégie globale de déconfinement.
- Les études épidémiologiques sont très diverses sur ce sujet. Or, nous ne savons aujourd’hui ni si l’application fonctionnera ni quelle sera la stratégie de déconfinement. De ces deux éléments dépendra évidemment la réponse à votre question. Ce que je tiens à rappeler, c’est que nous ne travaillons pas sur un autre principe que celui d’une installation volontaire de l’application.
- La fracture numérique, qui concerne près de 13 millions de nos concitoyens aujourd’hui, nous préoccupe évidemment. Nous travaillons sur diverses possibilités d’aide à l’équipement, ou à des alternatives aux smartphones pour ceux qui n’en disposent pas. Et un certain nombre de paramètres sont pris en compte sur l’ergonomie pour que l’application soit simple à utiliser et accessible aux personnes en situation de handicap.
- Notre approche est respectueuse des libertés publiques et proportionnée. Nous agissons en toute transparence depuis le début de cette crise : ce à quoi nous réfléchissons, et sur ce que sont nos doutes. Par ailleurs, notre approche est évidemment temporaire. Le projet « StopCovid » dont nous parlons n’a pas vocation à aller au-delà de la crise sanitaire.

Jean-Baptiste Lemoyne (secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
Réunion des ministres européens du développement sur la réponse européenne à la crise du COVID19 dans les pays les plus vulnérables, notamment en Afrique: 15mds€ d’aides annoncées par la Commission, coordination au niveau international comme sur le terrain avec les ONG.

Gabriel Attal (secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education)
Avec Franck Riester, nous sommes pleinement mobilisés pour accompagner les associations culturelles et leurs bénévoles pendant la crise. Demain ne se construira pas sans vous.

Agnès Pannier-Runacher (secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances)
- Dans cette période exceptionnelle, il est essentiel que les membres du Gouvernement puissent rendre compte de leur action à la Représentation nationale.
- L’industrie textile se mobilise pour produire des masques textile filtrants. La semaine dernière, ce sont 3,9 millions de masques qui ont été produits. La production atteindra 6,6 millions d’unités cette semaine.
- Aujourd'hui la trésorerie est en route vers les entreprises, particulièrement vers les TPE. Avec le fonds de solidarité, c'est aujourd'hui, demain, après-demain que les 1500 euros arrivent sur les comptes en banque des entreprises.

Olivier Dussopt (secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Action et des Comptes publics)
Je salue l'engagement des fonctionnaires et des agents titulaires ou contractuels du service public. A travers leurs noms et leurs visages, c'est aussi la solidarité nationale qui prend corps.

Christelle Dubos (secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Solidarité et de la Santé)
- Face au COVID19, la solidarité n'est pas une option.
- Le COVID19 bouscule la vie des familles et certaines ne perçoivent plus la pension alimentaire. Avec Marlène Schiappa, nous rappelons que ce versement doit être maintenu. Les parents en difficultés pour la percevoir ou la verser peuvent être aidés.

Jean-Baptiste Djebbari (secrétaire d’Etat aux Transports)
Je m'entretiens quotidiennement avec mes homologues Allemands, Italiens, Espagnols et Anglais (...) Il faut qu'on ait une forme de coordination entre nous pour donner de la visibilité aux opérateurs aériens. (…) Le moment où nous allons commencer à remonter progressivement le trafic va dépendre du déconfinement en France, de là où seront nos voisins européens

Marlène Schiappa (secrétaire d’Etat à l’Egalité hommes-femmes et à la Lutte contre les discriminations)
- Suite aux nombreuses remontées émanant de femmes indiquant ne plus percevoir leur pension alimentaire, nous rappelons qu’il n’y a aucune suspension pendant le confinement, et les recours existants.
- Puisque les femmes ne peuvent pas se déplacer jusqu’aux dispositifs d’accompagnement, nous amenons ces dispositifs jusqu’à elles grâce aux associations locales et aux services de l’Etat.

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

Richard Ferrand (président de l’Assemblée nationale)
Les députés poursuivent leur mission avec l'audition de Christophe Castaner sur le contrôle de l'état d'urgence sanitaire. Concilier les libertés et l’ordre public est impératif, y compris dans les circonstances exceptionnelles d'une crise sanitaire d'ampleur mondiale.

Stanislas Guerini (délégué général)
- Cette crise – et je tiens à le souligner – est loin d’être finie. J’entends cette aspiration collective à se projeter dans le « jour d’après ». Mais des milliers de nos concitoyens ne verront pas le « jour d’après » si nous relâchons nos efforts collectifs dans cette lutte contre le coronavirus. La crise sanitaire, c’est vrai, provoque une crise économique sans précédent. Face à cette situation, le gouvernement a massivement répondu présent: 5 millions de Français bénéficient du chômage partiel, soit un quart du secteur privé, quand 10 millions d’Américains se retrouvent sans emploi du jour au lendemain. Nous avons appelé les grandes entreprises à la modération quant aux versements des dividendes et aux rachats d’action. En faisant cela, le gouvernement a posé un principe : le contribuable ne doit, en aucun cas, se substituer à l’actionnaire. Je propose de conserver cette règle pour l’avenir. Sur le plan social, l’Etat répond aussi présent: versement anticipé des prestations, prolongement des droits aux minima sociaux. Mais plus le confinement durera, plus nous devrons agir pour venir en aide aux plus précaires. Cela est vrai aussi des professions les plus exposées : travailleurs sociaux, personnel hospitalier… Le président a annoncé qu’il fallait les récompenser. Le plus tôt sera le mieux. C’est maintenant qu’ils mettent leur vie en danger. Je ne donne pas d’injonction au gouvernement sur la forme. Mais il ne faut laisser personne sur le bas-côté.
- Les fractures à l’œuvre dans notre société sont tellement multiples que je ne crois pas à cette lecture [résurgence d’une forme de lutte des classes]. Cela étant, la crise fait apparaître de façon encore plus nette les nombreuses fractures à l’œuvre dans notre pays. Certaines étaient déjà là et le confinement jette sur elles une lumière encore plus crue. Car le confinement n’a pas la même signification pour tout le monde. Il y a la France des résidences secondaires face à celle des HLM. La France de la 4G face à celle des zones blanches. Les fractures resurgissent aussi nettement dans le monde du travail : il y a d’un côté les PME qui souffrent parce qu’elles n’ont pas de trésorerie pour tenir et de l’autre, les grands groupes qui tiennent; les travailleurs qui peuvent télétravailler et ceux qui n’ont d’autres choix que d’être en première ligne. Ces divisions peuvent s’exacerber et déboucher sur un conflit violent. Nous avons devant nous un immense défi de réconciliation. Car nous ne pouvons pas laisser ces deux France se faire face alors que de grandes difficultés nous attendent.
- Si nous parlons de ce qui a été concrètement mis en œuvre depuis trois ans – dédoublement des classes, augmentation des minimas sociaux, valorisation du travail, investissement dans l’apprentissage et la formation professionnelle – je ne crois pas. En revanche, ce qui est vrai, c’est que dans notre discours, nous avons tellement mis l’accent sur l’émancipation individuelle que nous avons pu laisser croire que nous nous intéressions moins à l’émancipation collective. Dans notre socle idéologique, nous devons mieux prendre en compte notre destin collectif, en tant que peuple. C’est une des leçons politiques que nous devons retirer de cette crise.
- Avant de réfléchir à l’après, la première responsabilité pour un mouvement majoritaire est avant tout d’être le plus utile possible pendant la crise. C’est ce que nous essayons de faire en luttant contre la désinformation et en soutenant toutes les initiatives extraordinaires sur le terrain par exemple. De manière générale, il faut être prudent sur ce « monde d’après ». Il ne s’écrira pas à partir d’une page blanche mais à partir d’un système économique et social que nous aurons réussi à maintenir debout. Notre premier principe, et c’est l’ADN de notre mouvement, doit être l’action. Il n’empêche, il incombe évidemment aussi aux formations politiques de réfléchir à l’avenir. Sur ce sujet, je propose à nos adhérents de mener une réflexion sur ce que j’appelle «nos responsabilités partagées». Dans cette épreuve, chacun d’entre nous a une responsabilité. Ce n’est pas l’Etat seul, dans son coin, qui doit penser un plan de relance pour le pays. Cette crise doit interroger tout le monde – et à tous les étages de la société : individu, État, acteurs privés – à hiérarchiser ses priorités de valeurs. Pour moi, il faut opérer un resserrement sur ce qui est essentiel à notre avenir en commun : la santé, l’environnement et l’éducation. L’Etat doit opérer un verdissement généralisé de l’ensemble des politiques publiques et je suis favorable à ce que nous modifions également la manière dont nous mesurons le coût des richesses en ajustant le PIB au coût du carbone. Les acteurs privés doivent aussi renforcer leur mutation : il faut accélérer encore la transformation des entreprises vers des modèles à objet social élargi à des préoccupations sociales et environnementales. Je porte depuis longtemps l’idée que l’on transforme la comptabilité des entreprises pour que l’on puisse mieux intégrer leurs externalités positives et négatives. Enfin, cette crise est l’occasion de mesurer l’impact de nos choix individuels. Quels déplacements et quelles activités voulons-nous reprendre quand la crise sera derrière nous ? Quels changements serons-nous prêts à accepter dans nos propres vies ? L’heure est venue de se poser la question, individuellement et collectivement.
- Toutes les initiatives de réflexion sont les bienvenues. Mais j’insiste sur le fait que, pour qu’il y ait un jour d’après, il ne faut pas relâcher nos efforts sur ce qui se joue aujourd’hui, ici et maintenant.
- Nous ne pourrons pas reprendre notre mandat exactement où nous l’avions laissé. Le fondement de cette réforme des retraites, visant à un système universel, demeure profondément juste et nécessaire. Cependant, cette crise pourrait être l’occasion de la porter différemment en l’inscrivant dans un projet plus global sur le monde du travail et nos modes de fonctionnement. Car les réflexions que nous devons mener sur l’après touchent aussi à l’organisation de nos vies professionnelles.
- [«Le jour d’après ne ressemblera pas au jour d’avant», a promis Emmanuel Macron. Mais concrètement, que compte changer le chef de l’État?] Il le dira en temps et en heure. Mais quand il affirme cela, il dit en substance que l’erreur fondamentale à ne pas commettre serait, dans un réflexe de survie, de répéter la stratégie de sortie de la crise financière de 2008 et d’opérer une sorte de « back to business ». Je suis convaincu que ce risque est moins prégnant qu’en 2008, ne serait-ce que par la nature très différente de la crise, déjà systémique, que nous vivons. Elle appelle à mettre en œuvre non pas simplement un plan de relance mais un plan de reconstruction qui interrogera l’ensemble de notre modèle de développement, tant au niveau national qu’au niveau européen.
- Parler de changement ou de virage lorsque le président parle de souveraineté, c’est une plaisanterie! Nous l’avons toujours dit : si nous plaidons pour plus d’Europe, c’est justement parce que nous estimons que c’est le meilleur moyen de renforcer notre souveraineté. La souveraineté a toujours été au cœur de notre projet progressiste. Ce même procès avait été fait à Emmanuel Macron lorsqu’il était ministre de l’Economie et qu’il avait décidé de faire monter l’Etat au capital de Renault. La seule vraie question aujourd’hui est de savoir ce que nous voulons décider par nous-mêmes, pour rester maître de notre avenir. Pour cela, il est, à nos yeux, nécessaire de mettre fin à une mondialisation « subie » et de retrouver une pleine souveraineté sur des secteurs comme la fabrication des médicaments mais aussi des batteries, ou encore la maîtrise de nos données personnelles! Mais nous ne relèverons pas ce défi si nous nous replions sur nos frontières nationales – tentation entretenue par les populistes français et européens. La réponse sera nécessairement collective et européenne. Car c’est l’Europe qui doit être une zone souveraine. La bataille qui se joue entre d’un côté la volonté de faire de l’UE une force politique et de l’autre celle d’en faire un simple marché de concurrence est historique. Nous devons aller vers plus d’intégration. Ce qui se joue, ce n’est ni plus ni moins que la suite ou la fin de l’histoire européenne. L’action du président de la République en ce sens est plus déterminante que jamais.

Aurore Bergé (porte-parole)
- Une exigence démocratique. Nicole Belloubet précise clairement que rien ne se fera sans le Parlement.
- La tension entre les libertés publiques et la sécurité n'est pas nouvelle. Les technologies le sont. Rogner sur nos vies privées, nos données personnelles, pour une hypothétique sécurité renforcée, c'est non.

●MoDem
Patrick Mignola (président du groupe à l’Assemblée nationale)
- Nous avons besoin d’un suivi pour éviter que la chaîne de transmission du COVID19 ne se réactive après le confinement. Nous devons mettre en place un traçage, non un traquage. Les premières pistes de travail du Gouvernement vont dans ce sens, c'est une bonne chose.
- Nous devons faire le tracking du Covid19 dans le strict respect de la protection des données personnelles. C’est mon combat de toujours face aux GAFA. Un Etat de droit comme la France ne doit pas être moins exigeant avec lui-même qu'avec les GAFA.

Nathalie Avy-Elimas (députée)
La solidarité est la plus belle des réponses à cette crise sanitaire. Vous êtes étudiant, professionnel ou retraité : vous pouvez soutenir les équipes soignantes, depuis chez vous, ou au sein d'un établissement.

●UDI
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ne sont pas retranscrits]

Jean-Christophe Lagarde (président)
- Des milliers d'entreprises risquent de ne pas survivre à la crise économique qui vient. L'UDI défend l'annulation de leurs charges sociales et fiscales pour préparer la sortie du confinement.
- Il faudra chercher, le temps venu après la crise, qui sont les responsables et surtout comment faire en sorte que cela n'arrive plus.

Béatrice Descamps (députée)
Pour les Humanistes, les plus fragiles doivent être une priorité. Tout doit être fait pour protéger les EHPAD et les établissements accueillant des personnes handicapées.

●Mouvement radical
Laurent Hénart (président)
- Emmanuel Macron doit passer un message clair sur le confinement. On se confine tous les 15 jours, on a même parlé du déconfinement. Il faut regarder la durée en Chine, où en est l'Italie, l'Espagne et dire clairement à nos concitoyens qu'il durera plus de 15 jours supplémentaires.
- Il faut également préparer les mesures de préventions sur la durée. Même quand on va lever un peu le confinement, comme quasiment personne ne sera immunisé, il faudra appliquer de manière stricte tous les gestes barrières.
- [Pour sortir de la crise] le dépistage massif, est indispensable! Les gens ne retourneront pas travailler s'ils ne sont pas dépistés et si leurs collègues n'ont pas été dépistés.
- Quand on dit qu'on est en guerre, on ne compte pas les munitions.
- Dans les EHPAD, on ne peut pas confiner des personnes âgées dans un même établissement sans savoir qui est positif ou non à la maladie. [Il faut] un dépistage systématique de toutes les structures d'hébergement collectif.
- [Chloroquine] Il ne faut surtout pas en prendre sans prescription de médecins!

Jean-Claude Requier (député)
Aucune norme n'a encore été édictée pour préciser les conditions d'accueil du public dans les grandes surfaces.


Vues du Centre. Covid19: ce n’est pas d’union nationale dont on a besoin mais de citoyens responsables et respectueux

Par Aris de Hesselin

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Aris de Hesselin est un avocat international, centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation humaniste.

Pourquoi une union nationale pour lutter contre l’épidémie de covid19 quand un comportement responsable et respectueux des citoyens suffirait?
Car, oui, nous devons nous mobiliser et, oui, les pouvoirs publics et le monde politique doivent être à la pointe de celui-ci.
Mais cette «guerre» contre le virus n’est pas semblable à une guerre classique où l’on a besoin de l’investissement actif et physique de toute la population.
Ici, toutes les initiatives et les bénévoles sont les bienvenus mais le plus important est d’être responsable de ses actes et de respecter les autres.
Prenons l’exemple du confinement.
Etre responsable c’est de ne pas faire semblant de ne pas savoir que – en attendant l’arrivée de traitements et d’un vaccin – c’est l’arme la plus efficace pour lutter contre l’épidémie et que nous devons adapter toute notre vie à celui-ci le temps nécessaire.
Etre respectueux c’est d’être conscient que nous pouvons faire du mal aux autres en les infectant si nous ne nous confinons pas.
Et quand on parle des autres, on parle d’abord de ceux avec qui l’on vit et que l’on côtoie tous les jours, ceux qu’on aime, notre famille et nos proches.
Oui, ne pas se confiner peut tuer.
Si chacun de nous était un individu qui prend ses responsabilités et qui respectent les autres, alors, pour ce qui est de cette crise sanitaire, nous n’aurions pas besoin d’une union nationale, voire, comme certains le réclament, d’un gouvernement de salut public…
Or, ce n’est pas ce qui se passe.
Dans une inconscience assumée, les gens sortent et se mélangent allègrement, certains ne prenant même pas la peine de marquer une distance quand ils passent devant d’autres alors qu’ils sont en pleine conversation et que donc ils postillonnent…
Bien évidemment, la responsabilité et le respect ne se limitent pas au confinement mais à bien d’autres actes du quotidien et à ne pas agir inconsidérément face à l’angoisse qui peut nous submerger parfois.
D’autant qu’une union nationale aurait plutôt comme effet de nous déresponsabiliser et nous faire estimer que ce sont les dirigeants du pays qui vont nous sauver sans que nous ayons besoin de nous mobiliser.
Elle peut donc avoir des conséquences encore plus négatives que son inexistence.
En revanche, on doit souhaiter que tous les dirigeants et toutes les forces du pays poursuivent le même but et s’accordent sur l’essentiel dans le combat à mener.
Malheureusement ce n’est pas toujours le cas, trop souvent la volonté de profiter du moment est trop forte chez certains opportunistes ou populistes, sans parler des ennemis de la démocratie.
Mais ce n’est pas dans le cadre d’une union nationale que cela changerait quoi que ce soit.
Sans doute que de demander que nous soyons tous des personnes qui ont le sens de la responsabilité et l’envie de respecter les autres est un vœu pieu mais pas plus que celui de l’existence d’une union nationale…
Reste que plutôt d’une union nationale c’est d’une réunion de tous autour des valeurs humanistes dont nous avons vraiment besoin.

Aris de Hesselin