mercredi 7 avril 2021

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Ne pas se tromper de combat en faisant d’un terroriste, un résistant

Je peux défendre l’opprimé qui a un alcoolisme le rendant violent, que son addiction vienne de son oppression ou non.

Mais je le défends par le fait qu’il soit opprimé non par celui qu’il soit brutal et atrabilaire.

Je condamne son oppression mais aussi son alcoolisme violent.

Et c’est là une différence fondamentale entre ses deux états.

Je le défends comme être humain qui ne doit pas subir des inégalités sociales et qui doit bénéficier de la chance de réaliser son projet de vie.

Pas qu’il boive des litres d’alcool par jour ce qui le rend dangereux pour lui et pour les autres.

Pas que son alcoolisme le pousse à battre sa femme et ses enfants.

Même si son alcoolisme provient, en partie, de son oppression.

Parce que d’autres personnes tout autant opprimées n’ont pas choisi de noyer leur désespoir dans l’alcool et de devenir violents envers les autres.

Etre opprimé n’implique pas nécessairement que l’on doive être un alcoolique et que l’on se venge sur les autres qui ne sont pas responsables de votre oppression.

En revanche, je veux bien l’aider dans une cure de désintoxication pour qu’il sorte de cette addiction et qu’il puisse vivre réellement sa vie affranchie de cette contrainte qui l’empêche d’être libre mais aussi d’avoir une vision qui n’est plus biaisée et qui produisent des décisions dangereuses pour lui mais aussi et surtout pour les autres.

Et bien sûr, je veux bien l’aider à ce que cesse son oppression d’où qu’elle vienne.

Même chose pour l’opprimé islamiste radical.

Je condamne son oppression mais aussi la sauvagerie de son engagement sanguinaire.

Je peux entendre qu’il s’est radicalisé en réaction à son oppression mais je ne pourrais jamais accepter qu’il ait choisi cette voie de l’irrespect total de l’autre et des autres.

Parce qu’il n’est pas écrit que l’oppression débouche sur le terrorisme aveugle et le meurtre d’innocents.

Je ne peux excuser d’aucune sorte sa violence en la justifiant par son oppression.

On peut expliquer que l’opprimé se soit radicalisé mais on ne peut jamais le comprendre et le justifier quand il s’attaque aux autres.

Car la violence envers les innocents ne peut se comprendre, ne se justifie jamais.

Le seul combat légitime est bien celui pour une dignité humaine.

Sans même parler du cas où un islamiste radical tente de se faire passer pour un opprimé pour justifier ses actes barbares et abominables ainsi que sa pensée totalitaire mélangée avec sa haine viscérale du genre humain qui lui permet d’assassiner des femmes et des enfants sans aucun remord, revendiquant même avec fierté ses crimes innommables comme nous le montre les déments de Daesh et d’Al Qaida.

Il ne faut pas confondre les combats, pire, faire exprès de le faire.

Il ne faut même pas nuancer sa dénonciation de la violence envers les innocents par l’oppression subie.

C’est ce qui se passe aujourd’hui où certains manient un amalgame qui est une supercherie intellectuelle inadmissible.

Celle-ci est véhiculée par les ennemis de la démocratie républicaine qui démontre que c’est bien cette dernière qui est visée et pas une quelconque lutte émancipatrice, en excusant des atrocités effroyables au nom d’une révolte contre l’exploitation qui prend ici la forme d’une lutte contre une soi-disant oppression tout aussi sectaire que son modèle, la lutte des classes.

Et de faire du terroriste un résistant dans une comparaison scélérate.

Non, un terroriste n’est pas un résistant.

Un résistant se bat contre l’injustice.

Un terroriste se bat pour la créer.

Tout résistant est un combattant pour l’émancipation et la dignité.

Tout terroriste est un combattant qui dénie l’une et l’autre.

Qui peut croire qu’un résistant qui tue un nazi peut être comparé à un terroriste qui tue un spectateur d’un concert rock?