dimanche 31 janvier 2016

Présidentielle USA 2016. Sondages divergents sur les chances de Bloomberg

Hillary Clinton & Michael Bloomberg
La possible candidature de Michael Bloomberg à l’élection présidentielle a été largement commentée dans les médias américains.
Selon les observateurs, celui qui se définit comme un «centriste qui abhorre les idéologues», dixit le magazine The New Yorker, se présentera sûrement si le candidat républicain s’appelle Donald Trump ou Ted Cruz et si le candidat démocrate s’appelle Bernie Sanders.
Alors, face à un populiste ou un idéologue de droite et un socialiste revendiqué dont le slogan est la «révolution», Bloomberg estime qu’il a toutes ses chances de recueillir le vote des modérés qui sont majoritaires dans l’électorat.
Mais certains proches de l’ancien maire de New York pensent qu’il pourrait y aller même si Hillary Clinton est la candidate démocrate, notamment si elle se gauchise durant la primaire pour contrer les attaques de Sanders.
Reste à savoir si un centriste qui ne prétend pas remettre en cause le système ni d’un côté, ni de l’autre, peut soulever l’enthousiasme à un moment où les pays occidentaux dont les Etats-Unis semblent avoir un profond ressentiment contre la classe politique et alors que Bloomberg aura besoin d’une véritable vague populaire pour pouvoir être le premier candidat «independent» à gagner la présidentielle.
Toujours est-il que deux enquêtes d’opinions divergent sur ses possibilités de l’emporter s’il décide de se présenter.
Selon un sondage Reuters / Ipsos, les intentions de vote actuelles en faveur de Bloomberg sont de 8% à 10% selon les scénarios (*) ce qui est bien sûr nettement insuffisant.
Mais si l’on estime qu’il n’a pas déclaré sa candidature et qu’il demeure plus ou moins inconnu pour un bonne partie de la population contrairement à ses concurrents, on peut penser que c’est une base de départ encourageante.
Mais un autre sondage réalisé par Frank Luntz est nettement plus positif pour Bloomberg.
Ainsi, face à Hillary Clinton (33%) et Donald Trump (37%), il recueillerait 29% des suffrages.
Si ce dernier résultat est fiable, alors Michael Bloomberg a une réelle chance le 8 novembre prochain.
Quoi qu’il en soit, ses collaborateurs estiment qu’il lui faudra se lancer dans la course pas plus tard que début mars s’il veut pouvoir se présenter dans tous les Etats.

(*) –Trump 30%; Sanders 37%; Bloomberg 8%
 - Cruz 25%; Clinton 38%; Bloomberg 10%
- Trump 31%; Clinton 37%; Bloomberg 9%

Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC


A lire aussi :
Présidentielle USA 2016



vendredi 29 janvier 2016

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. De l’intellectuel centriste

Néo-gauchistes bien-pensants contre néo-réactionnaires identitaires, il parait que c’est le nouvel affrontement de la scène intellectuelle française actuelle (*).
Avec, à la marge, tous les catastrophistes qui viennent annoncer la fin du monde toute proche et qui se recrutent tant à droite, chez les néo-réactionnaires qu’à gauche, chez les néo-gauchistes.
Scène est le terme qui convient le mieux tant tous ces «engagés» squattent les médias, leur milieu naturel d’existence et de reproduction, notamment les audiovisuels (même ceux qui disent le contraire uniquement parce qu’ils sont moins invités que les autres…).
D’un côté, tous ceux qui, du marxisme au catholicisme de gauche, ont décidé de se positionner près des damnés de la terre de tous poils, enfin de ceux qu’ils ont identifiés comme tels, et de fustiger l’Occident qui serait le diable ou, au moins, un de ses acolytes, responsable du dysfonctionnement de la planète et de tous les drames qui s’y passent, du terrorisme islamiste aux migrants qui se noient dans la Méditerranée au large de la Grèce ou de l’Italie en passant par le réchauffement climatique et les soubresauts de la globalisation économique.
De l’autre côté, tous ceux qui, du nationalisme au conservatisme revanchard ou nostalgique, ont pris le parti de dénoncer toute modernité, d’appeler à l’ordre et au réveil d’une conscience occidentale soi-disant anesthésiée par une mondialisation culturelle létale pour les «vraies» valeurs.
Entre ces néo-gauchistes bien-pensants et ces néo-réactionnaires identitaires, nous sommes sommés, pauvres citoyens «de base», de choisir notre camp.
En quelque sorte Le Monde contre Le Figaro, L’Obs contre Point, Libération contre Valeurs Actuelles.
Et si l’on ne choisit pas, on est catalogué par un bord comme étant de l’autre et réciproquement…
Sauf que…
Sauf que, le plus extraordinaire, c’est que des ponts existent plus qu’on ne le croit entre ces deux univers qui semblent se faire la guerre à mort.
Car, ils ont un ennemi commun: la démocratie républicaine consensuelle et ouverte qui s’appuie sur les valeurs humanistes.
Des deux côtés, il n’y a pas de mots assez durs pour celle-ci accusée d’être au service de tous les «méchants» et, croyez-moi, ils sont nombreux pour ces gens-là, à la mesure de leurs ambitions médiatiques.
Dans ce maelström souvent indigent, insipide et indigeste, où est l’intellectuel humaniste, c’est-à-dire l’intellectuel centriste, ce défenseur et promoteur de la démocratie républicaine humaniste?
Rappelons que les racines centristes en France viennent du libéralisme, de la démocratie chrétienne et du radicalisme.
Cela devrait permettre d’avoir une palette assez large d’intellectuels centristes.
Or, pas du tout: la plupart des intellectuels libéraux font allégeance à la droite, comme ceux de la démocratie chrétienne.
Quant à ceux du radicalisme, quand ils existent (!), ils ont plutôt tendance à pencher à gauche, laïcité oblige.
L’intellectuel centriste qui devrait être un mix de ces trois courants et de l’humanisme qu’ils représentent est donc difficile à trouver ou à identifier.
Bien entendu, on pourrait choisir quelques compagnons de route des médias qui se présentent plus ou moins comme tel mais ils sont plutôt des supercheries en la matière.
A défaut de pouvoir en trouver, qu’est-ce qu’au fond un intellectuel centriste?
C’est un penseur qui est libre d’abord, libre de toute construction a priori et de tout effet de manche extrémiste et/ou réductrice qui a cogité la bonne formule ou la posture qui fait polémique pour attirer l’attention médiatique.
Son problème n’est pas d’inventer des chimères, ni de rêver du grand soir improbable (ou criminel) ou d’un âge d’or à retrouver, qui n’ont jamais existé, l’un et l’autre, que dans les fantasmes puérils de ceux qui les inventent.
Son matériau, à l’intellectuel centriste, c’est le réel et c’est l’humain, la personne qu’il faut respecter et émanciper pour qu’elle prenne sa vie en main et sa place dans une communauté humaine tolérante et solidaire à la mesure de ses capacités.
Ce ne sont pas les idéologies mortifères qui créent l’affrontement.
Mais l’intellectuel centriste n’est pas un naïf qui vit dans un monde qui n’existe pas, il laisse cela à l’intellectuel néo-gauchiste ou néo-réactionnaire.
Il est conscient des dangers qui menacent quotidiennement la liberté ou l’égalité, la planète ou l’économie, par exemple.
Il sait que toutes les avancées humanistes au cours de siècles doivent se défendre et que l’on n’a rien sans effort et sans capacité à se mobiliser pour préserver tous les acquis positifs.
Cependant, il sait que la démocratie républicaine – qui puise ses sources, comme je l’ai dit plus haut, tant auprès du libéralisme, de la démocratie chrétienne et du radicalisme – doit être réformée sans cesse, non pour le plaisir de le faire mais pour l’adapter au monde en continuelle évolution afin d’en établir, d’en préserver ou d’en rétablir le juste équilibre.
L’intellectuel centriste n’est pas, à l’inverse des néo-gauchistes et des néo-réactionnaires, des directeurs de conscience.
C’est la liberté qui le lui interdit et qui transcende son message pour que celle-ci conquiert toujours plus de nouveaux territoires mais dans le respect de l’autre.
Le respect de l’autre est d’ailleurs un fondement essentiel de la pensée sur laquelle il s’appuie.
Ce respect qui, s’il existait vraiment, changerait la société et les rapports humains en profondeur avec un lien social revigoré et revitalisé.
Il le promeut donc tout en sachant dans le monde dans lequel il vit qui, tant qu’il ne sera pas respectueux, a besoin de droits et de devoirs, surtout de cette sécurité que doit assurer l’Etat (et plus globalement la communauté mondiale avec ses organisations transnationales) envers ses citoyens.
Enfin, l’intellectuel humaniste aura toujours plus de mal à se faire entendre car il ne parle pas par slogans publicitaires et n’utilise pas toutes les ficelles de la propagande qui réussissent si bien à l’intellectuel néo-gauchiste bien-pensant et à l’intellectuel néo-réactionnaire identitaire.
Mais si c’est un réel handicap, c’est aussi tout l’honneur d’un intellectuel.


(*) Né lors de l’affaire Dreyfus et la publication dans l’Aurore du «J’accuse» en 1889 d’Emile Zola, l’intellectuel français n’a, depuis, cessé de défrayer la chronique.
Selon la définition du Centre nationale de ressources textuelles et lexicales du CNRS, c’est une «Personne qui, par goût ou par profession, se consacre principalement aux activités de l'esprit».
De manière plus spécifique à notre propos, selon Wikipédia, l’intellectuel «est une personne dont l'activité repose sur l'exercice de l'esprit, qui s'engage dans la sphère publique pour faire part de ses analyses, de ses points de vue sur les sujets les plus variés ou pour défendre des valeurs, qui n'assume généralement pas de responsabilité directe dans les affaires pratiques, et qui dispose d'une forme d'autorité».
Sans oublier que l'intellectuel «est une figure contemporaine distincte de celle plus ancienne du philosophe qui mène sa réflexion dans un cadre conceptuel.»
Même si, évidemment, un philosophe peut faire «profession» d’intellectuel.



jeudi 28 janvier 2016

Présidentielle USA 2016. Barack Obama plus proche de Clinton que de Sanders

Barack Obama & Hillary Clinton
Lors du dernier débat de la primaire démocrate, Hillary Clinton a défendu et s’est approprié le bilan centriste d’Obama face à Bernie Sanders.
Rien d’étonnant à cela car, même si les différences existent entre Clinton et Obama, différences notamment en politique étrangère, il faut rappeler que tous les deux sont des centristes et ont donc d’énormes points de convergences.
Et que Bernie Sanders, lui est un socialiste alors que Barack Obama a toujours déclaré qu’il n’en était pas un.
D’ailleurs, l’aile gauche du Parti démocrate voulait déjà présenter un candidat contre Obama en 2012, estimant le président des Etats-Unis beaucoup trop modéré, voire conservateur...
Dans une interview au magazine conservateur Politico, Barack Obama renvoie l’ascenseur à Hillary Clinton en affirmant qu’elle est une bonne personne, intelligente et qui prend soin de son pays.
Selon lui, les difficultés qu’elle peut rencontrer actuellement viennent de ce qu’elle est une personnalité de premier plan et qu’elle fait la course en tête alors que Bernie Sanders bénéficie de la nouveauté.
En outre, il estime que le parcours politique de son ancienne secrétaire d’Etat «est la reconnaissance que la traduction des valeurs dans la gouvernance et le travail concret est en fin de compte le boulot de la politique, ce qui fait la réelle différence pour les gens dans leurs vies quotidiennes».
Ce pragmatisme, Barack Obama la pratiqué durant toutes ses années à la Maison blanche, loin de la vision politique de l’idéologue Sanders.
Par ailleurs, Barack Obama a estimé que les médias sont parfois injustes avec Hillary Clinton et l’avaient été en 2008 lors des primaires qui avaient vu sa victoire sur celle qui est devenue ensuite sa secrétaire d’Etat.
Une évidence pour les observateurs impartiaux qui revoient le même «Hillary bashing» de la part des journalistes que celui qui a prévalu alors et qui, combiné avec la fascination qu’Obama exerçait auprès de ceux-ci, a largement contribué à sa défaite il y a huit ans.
A la question du journaliste de savoir si Hillary Clinton recevait une attention injuste des journalistes, il a répondu «oui».
De son côté, Bernie Sanders essaie actuellement de recréer l’atmosphère qui a porté Obama à ma Maison blanche en tentant de capter sa dynamique de 2008 et se présenter comme son successeur naturel, ce qu’Obama lui dénie.
Ainsi, à la question de savoir si Bernie Sander lui rappelait ce qu’il était en 2008, il a répondu «Je ne pense pas que cela soit vrai».

Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC


A lire aussi :
Présidentielle USA 2016



mercredi 27 janvier 2016

Une Semaine en Centrisme. UDI: Morin met Borloo dans les pattes de Lagarde!

Lagarde, Borloo, Morin
Selon Hervé Morin, cité par le JDD, Jean-Louis Borloo penserait à la présidentielle de 2017 et n’écarterait pas de se présenter à la primaire de la Droite et du Centre.
Et, indique le président du Nouveau centre, entité qui fait partie de l’UDI, ce serait bien le seul à être légitime pour y aller du côté du Centre.
Voilà comment Morin met Borloo dans les pattes de Jean-Christophe Lagarde!
Car, faut-il le rappeler, Borloo et Morin n’ont aucun atome crochu et on se demande bien pourquoi le premier aurait mis le second dans la confidence à propos d’une envie de présidentielle, sachant en plus, qu’en 2012, il avait renoncé alors que les sondages étaient prometteurs, ne se sentant pas le courage de concourir dans une élection où souvent l’on ne ressort pas indemne, Morin en étant la preuve vivante...
Mais, en introduisant Jean-Louis Borloo dans le débat d’un ralliement de l’UDI à la primaire de LR et plus largement dans la guerre qui l’oppose à Lagarde, Morin veut évidemment déstabiliser ce dernier.
Car si Hervé Morin manque de légitimité pour contester le leadership de l’UDI à Jean-Christophe Lagarde, tout autre est le statut de Jean-Louis Borloo, fondateur de la confédération de centre-droit et qui bénéficie encore d’un fort sentiment de sympathie de tous ceux qui en font partie.
D’autant plus que l’UDI n’a pas progressé depuis sa «retraite» politique, bien au contraire.
Si la formation centriste a désormais un nombre conséquent d’élus municipaux, départementaux et régionaux, elle n’a pas percé au niveau national où les Français sont peu nombreux à s’en sentir proche.
Un sondage qui avait inclus Lagarde dans les candidats à la primaire de la Droite et du Centre lui donnait 1% d’intentions de vote.
Cette situation permet évidemment à Morin de mettre des bâtons dans les roues de Lagarde à chaque fois qu’il le peut sans que ce dernier ne puisse réagir fermement.
Selon Le Figaro, Morin conteste aussi à Lagarde le droit de négocier seul avec Nicolas Sarkozy le ralliement à la primaire et à la présidentielle, voulant y participer au motif que l’UDI est une confédération et que le Nouveau centre en est la principales composante en termes de députés.
Cette guérilla d’Hervé Morin fragilise une UDI dont il faut rappeler qu’il ne voulait pas la rejoindre en 2012 et que ce sont ses amis qu’ils l’ont obligé.
Il faut dire que tous ses adversaires centristes s’y trouvaient, de Borloo à Lagarde en passant par Hénart ou Sauvadet.
Ce qui l’avait amené à se rapprocher de François Bayrou qu’il avait quitté avec pertes et fracas en 2007.
Dès lors, que l’UDI implose un jour ou l’autre n’est certainement pas pour lui déplaire.

Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC


Actualités du Centre. Primaire LR: 90% du vote centriste pour Juppé au second tour

Nicolas Sarkozy & Alain Juppé
Selon un sondage IFOP pour Sud Radio, Paris Match et iTélé, 8% des électeurs centristes se disent prêts à aller voter pour la primaire qui doit choisir le candidat LR pour la présidentielle de 2017.
C’est exactement la même proportion qu’un précédent sondage IFOP réalisé du 16 décembre au 7 janvier.
En revanche, les pourcentages de votes des sympathisants centristes ont évolué.
Le grand gagnant est Alain Juppé qui passe de 50% à 64% au premier tour.
Viennent ensuite François Fillon qui progresse de 16% à 22% puis Bruno Le Maire qui, lui, s’effondre de 22% à 7%.
Nicolas Sarkozy baisse lui aussi de 7% à 5% et Jean-Frédéric Poisson reste stable à 2%.
A noter que Nathalie Kosciusko-Morizet qui était testée dans le précédent sondage ne l’est pas dans celui-ci.
L’évolution du vote centriste pour Alain Juppé (+16 points) montre que les sympathisants de l’UDI et du MoDem semblent avoir compris que le maire de Bordeaux est bien dorénavant le candidat «officiel» des partis centristes.
Toujours selon cette enquête d’opinion, Alain Juppé remporterait le premier tour de cette primaire avec 41% des voix contre seulement 30% pour Nicolas Sarkozy (12% pour François Fillon et 10% pour Bruno Le Maire).
Au deuxième tour, Alain Juppé serait désigné candidat de LR par 62% des votants contre seulement 38% pour Nicolas Sarkozy.
Et les électeurs centristes de la primaire ne feraient pas dans le détail en votant à 90% pour Juppé contre seulement 10% pour Sarkozy…
Et les temps sont vraiment durs pour l’ancien président de la république qui perd la tête auprès des sympathisants LR qui voteraient au second tour à 54% pour le maire de Bordeaux contre 46% pour sa personne (il reste néanmoins en tête 42%-39% au premier tour).
(Sondage IFOP réalisé les 12 au 22 janvier 2016 par internet auprès d’un échantillon de 4974 personnes de plus de 18 ans représentatif de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)



L’Humeur du Centriste. Présidentielle: L’UDI prête à rejouer la partition du Nouveau centre

2007, les centristes anti-Bayrou créent le Nouveau centre qui devient vite une succursale de l’UMP à l’Assemblée nationale et obtient des ministres dans le gouvernement de François Fillon dont le moins que l’on puisse dire est qu’ils n’ont guère laissé de trace indélébile mais récompenses pour avoir soutenu Nicolas Sarkozy au second tour de la présidentielle et avoir fait scission d’avec l’UDF de François Bayrou.
2012, le Nouveau centre se rallie à la candidature de Nicolas Sarkozy dès le premier tour après le flop de la candidature d’Hervé Morin, monsieur 1% dans les sondages, et le refus de soutenir la candidature de François Bayrou avec, ne l’oublions pas, dans la pléthore des porte-paroles de Sarkozy, un certain… Jean-Christophe Lagarde.
2017, les héritiers d’un Nouveau centre éclaté en plusieurs partis et membres de la confédération UDI s’apprêtent à n’être de nouveau qu’un appendice des successeurs de l’UMP, Les républicains, et de soutenir le candidat de la Droite dès le premier tour alors que François Bayrou pourrait être à nouveau candidat.
Rien donc de très neuf sous le ciel centriste.
Ce qui est le plus triste et le plus désespérant.
Et comme les fois précédentes, ce ralliement la queue entre les jambes se fera avec des coups de poignard dans le dos, des croche-pieds et plein d’autres amabilités entre… membres de l’UDI!
Les petites phrases sont déjà sorties et les fausses confidences sont de mises avec celles rapportées par Le Figaro selon laquelle Jean-Christophe Lagarde roule pour Nicolas Sarkozy et Hervé Morin rêve d’être l’interlocuteur en chef de LR à la place de Lagarde.
Les dernières semaines ont montré l’incapacité de l’UDI d’être un vrai parti politique au grand dam de ses militants.
Quant à Jean-Christophe Lagarde, il n’a aucun des comportements d’un possible candidat à la présidentielle ou alors il cache terriblement bien son jeu.
C’est donc dans l’ordre des choses que l’UDI tentera de grappiller le plus de députés possibles et quelques ministères intéressants à ses alliés naturels de LR en mettant une fois de plus en berne son indépendance, clamée d’autant plus fort qu’elle est une vue de l’esprit.
C’est mieux que rien, diront certains.
C’est moins que rien, penseront d’autres.

Centristement votre.

Le Centriste



mardi 26 janvier 2016

Actualités du Centre. Espagne – Les centristes, médiateurs entre la Droite et la Gauche

Alberto Rivera & Mariano Rajoy
Le président du parti centriste Cuidadanos, Alberto Rivera, a accepté la proposition du premier ministre espagnol et président du parti de droite PP (Parti populaire), Mariano Rajoy, d’une rencontre entre les délégations de leurs formations respectives afin de trouver une issue à la crise politique qui paralyse l’Espagne depuis les législatives de décembre dernier et empêche la formation d’un gouvernement.
Mais il ne s’agit pas pour Cuidadanos de former un gouvernement avec le Parti populaire, option qui avait été ouvertement écartée après le résultat de scrutin par Rivera, notamment parce qu’il reproche au PP nombre de scandales politico-financiers et que c’est cette opposition à la corruption qui a permis aux centristes d’obtenir 40 sièges au Congrès des députés des Cortes, le parlement espagnol.
En revanche, celui avait indiqué que les centristes ne s’opposeraient pas à la formation d’un gouvernement minoritaire, qu’ils pourraient voter certaines de ses propositions de réformes et que le poste de chef du gouvernement devrait revenir en priorité à Rajoy dont la parti est arrivé en tête des législatives.
Cette position n’a pas varié et c’est en tant que médiateur entre le PP et le PSOE (Parti socialiste ouvrier espagnol) de Pedro Sanchez, arrivé en deuxième position en décembre, que va intervenir Cuidadanos.
Car, pour l’instant, les socialistes refusent de discuter avec la Droite tout accord de gouvernement ou d’abstention vis-à-vis d’un gouvernement minoritaire.
Mais ces mêmes socialistes n’ont pu trouver un accord de gouvernement avec le parti d’extrême-gauche Podemos qui avait fait des demandes outrageusement inacceptables pour une grande partie des socialistes qui sont des réformistes.
Les centristes espagnols vont donc essayer de convaincre le PSOE de s’assoir à la table des négociations et de se mettre d’accord sur une série de réformes dont le pays a besoin et qui s’articulent, selon eux, autour de quatre piliers: la défense de la Constitution, le système de protection sociale, l'économie de marché et de l'Europe.
En faisant cela, Rivera veut également éviter une possible participation de Podemos au pouvoir ainsi que de nouvelles élections dont personne ne sait ce qu’elles donneraient.

Lire aussi:


Actualités du Centre. Sondages: Plébiscite des personnalités au centre et rejet du régime présidentiel

Deux sondages réalisés par l’institut Odoxa montrent que les Français continuent à pencher majoritairement et très fortement vers le Centre même s’ils ne votent pas pour les partis centristes, un paradoxe qui est assez récurrent dans la politique française ces dernières années.
Dans le premier sondage, baromètre de popularité (liste préétablie) du mois de janvier (pour la presse régionale et France Inter), ce sont des personnalités centristes (Emmanuel Macron et François Bayrou) et centrale (Alain Juppé) qui arrivent nettement en tête au «palmarès de l’adhésion» (Manuel Valls qui est généralement associé à ces trois personnalités n’étant pas testé).
Avec 45% d’opinions positives (Alain Juppé), 38% (Emmanuel Macron) e 31% (François Bayrou), ils devancent nettement leurs poursuivants.
Ils les devancent également avec le moins d’opinions négatives: 189% (Juppé) et 23% (Emmanuel Macron et François Bayrou).
Rappelons, en outre, que la personnalité politique préférée des Français demeure, en ce début d’année 2016, la centriste Simone Veil, selon le sondage du JDD réalisé par l’IFOP, se classant en troisième position de la liste préétablie.
Dans le second sondage (pour Le Parisien et France Info), les Français devaient dire qu’elles étaient, selon eux, les mesures prioritaires (dans une liste préétablie) pour favoriser le renouvellement de la vie politique.
Si le non-cumul des mandats et la démission de la fonction publique pour les élus sont les deux mesures qui arrivent en tête, il est à noter que si seulement 48% des Français veulent la proportionnelle aux législatives, c’est en grande partie à cause des sympathisants… de gauche.
Ainsi, ceux-ci ne sont que 40% à la souhaiter contre 56% des sympathisants de droite, une sorte d’inversion partisane qui peut s’expliquer par le fait que dans cette dernière catégorie se trouvent à la fois les sympathisants centristes et ceux du Front national qui sont parmi les électorats les plus favorables à la proportionnelle.
Ce qui est plus intéressant, c’est qu’une majorité de Français se déclare contre le régime présidentiel à 64%, un système que les centristes ont toujours critiqué pour être moins démocratique que le parlementaire, alors que la Droite puis la Gauche le défendent jusqu’à présent.
Et, là aussi, surprise, les sympathisants de gauche sont moins nombreux que les sympathisants de droite (59% contre 65% et 68% des sympathisants du FN) à souhaiter la disparition du régime présidentiel.
Ils préfèreraient un régime parlementaire comme on le connait en Allemagne, en Grande Bretagne, en Espagne ou en Italie.
En outre, si les Français pensent majoritairement que l’élection du président de la république est un moment démocratique fort (63%) et qu’ils y sont attachés (51%), en revanche, ils estiment que celle-ci rend les hommes politiques qui briguent ce mandat «un peu fou» (72%).
Mais n’estiment pas qu’il est moins efficace pour mettre en place un gouvernement d’union nationale.
(Sondages Odoxa réalisés les 21 et 22 janvier 2016 par internet auprès d’un échantillon de 988 personnes de plus de 18 ans représentatif de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)


lundi 25 janvier 2016

Actualités du Centre. Portugal – Présidentielle: élection du candidat de centre-droit au premier tour

Marcelo Rebelo de Sousa
La politique semble quelque peu compliquée au Portugal ces derniers temps.
Lors des dernières législatives, c’est une coalition de droite et de centre-droit qui est arrivée en tête sans pour autant obtenir la majorité absolue au parlement.
Et c’est une coalition regroupant la gauche et l’extrême-gauche, improbable avant les élections, qui en a profité pour s’installer au pouvoir.
Mais l’élection présidentielle du 24 janvier a été remportée, dès le premier tour, par le candidat de centre-droit, Marcelo Rebelo de Sousa…
Celui-ci se présentait en candidat indépendant alors même qu’il a fait toute sa carrière politique au PSD (Parti social-démocrate qui, malgré son nom, est de centre-droit!), le principal parti de la coalition qui est arrivée en tête aux législatives et qui gouvernait le pays auparavant avec Pedro Passos Coelho en tant que premier ministre.
Agé de 67 ans et ancien ministre, il en a même été le président de 1996 à 1999.
Marcelo Rebelo de Sousa a gagné l’élection avec 52% des voix et prendra ses fonctions le 9 mars prochain.
Il devance un candidat de gauche indépendant une candidate du bloc de gauche (extrême-gauche).
Au Portugal, le président de la république ne dispose que de peu de pouvoirs mais l’un d’entre eux est important dans le climat politique actuel, la dissolution du parlement.
Proche de la coalition qui a remporté les législatives mais qui a été évincée du pouvoir, il pourrait donc appeler à de nouvelles élections pour clarifier la situation politique du pays.
Néanmoins, Marcelo Rebelo de Sousa a fait campagne sur le thème de l’unité nationale et semble peu enclin à vouloir établir un rapport de force dès son entrée en fonction qui provoquerait sans doute un crise politique alors même que le pays est en train de sortir d’une grave crise économique et sociale.

Lire aussi:



dimanche 24 janvier 2016

Actualités du Centre. Taïwan - Les centristes remportent la présidentielle et les législatives

Tsai Ing-wen
C’est le parti DPP (Democratic progressive party) qui a remporté les élections générales à Taïwan le 16 janvier.
Pour la première fois dans l’histoire contemporaine de l’île d’un peu plus de 23 millions d’habitants, c’est une formation de centre-gauche qui aura, en même temps, son représentant à la tête du pays et qui sera majoritaire au parlement.
Créé en 1949 par les nationalistes du Kuomintang qui venait d’être battus par les communistes en Chine continentale, le régime politique de l’île est devenu, petit à petit, démocratique.
Le DPP est un parti attaché à l’indépendance de Taïwan face aux revendications d’annexion de Pékin et qui refuse l’idée d’une réunification qui, en plus, ferait perdre son caractère démocratique au pays.
Sa pensée politique est sociale-libérale, pro-marché, progressiste et anti-communiste.
A l’élection présidentielle c’est Tsai Ing-wen qui a été élue avec 56,3% des voix, devenant ainsi la première femme à occuper la fonction suprême.
Aux législatives, le DPP a obtenu 60,17% des voix et 68 sièges sur 113, soit la majorité absolue, battant le Kuomintang, une première au parlement depuis la création du régime.
La Chine a évidemment suivi de près cette élection et souhaitait ouvertement la défaite du DPP.
Elle a réagi d’ailleurs en mettant en garde les autorités de Taïwan à propos de l’indépendance.
En effet, le parti communiste chinois et le Kuomintang se sont affrontés de 1949 jusque récemment pour être le seul représentant légal de la Chine au niveau international.
Du coup, Taïwan n’a jamais été une entité indépendante de la Chine continentale.
La reconnaissance du régime communiste à la place du celui du Kuomintang qui s’est opérée à l’ONU en 1971 fait que Taïwan n’est plus représentée aujourd’hui dans les instances internationales car l’île n’a jamais proclamé son indépendance.
Le DPP le souhaite et veut que le pays se nomme officiellement République de Taïwan, ce qui est inacceptable pour Pékin.
A noter que le DPP fait partie de la Fédération internationale libérale (LI, Liberal international) avec des partis centristes comme les libs-dems britanniques ou le Mouvement réformateur belge.



samedi 23 janvier 2016

Présidentielle USA 2016. Devant la montée de Trump et Sanders, Bloomberg prêt à y aller

Selon le New York Times, Michael Bloomberg, l’ancien maire de New York et propriétaire de l’empire des médias financiers qui porte son nom, aurait demandé à ses collaborateurs et à ses soutiens de se tenir prêt en vue d’une éventuelle candidature à la Maison blanche.
Le milliardaire âgé de 73 ans a toujours caressé l’idée de se présenter à la présidentielle.
Catalogué comme un «independent» centriste, il a été tour à tour membre du Parti démocrate et du Parti républicain, toujours membre de l’aile centriste des deux grands partis.
Après trois mandats à la tête de la mairie de New York, il avait décidé de reprendre les rênes de son entreprise et, dans le même temps, de soutenir un certain nombre d’hommes et de femmes politiques modérés et/ou qui luttaient pour un contrôle des armes à feu ou pour des mesures sanitaires en matière d’alimentation ou encore pour la protection de l’environnement mais sans descendre lui-même dans l’arène publique.
Même s’il a affirmé à plusieurs reprises qu’il était intéressé par la présidence du pays, il a toujours fait remarqué que n’étant pas membre d’un des deux grands partis, il avait peu de chance d’obtenir l’investiture de l’un d’eux et que l’histoire prouvait qu’aucun candidat sans avoir celle-ci ne pouvait l’emporter.
De plus, Bloomberg est un milliardaire newyorkais, juif, divorcé et remarié, ce qui est généralement un handicap pour séduire les électeurs de l’Amérique profonde.
Sauf que Donald Trump est en train de faire voler en éclat ces postulats.
D’une part, une grande majorité de son électorat le suivrait s’il n’était pas investi par les républicains et qu’il se présentait en «independent».
D’autre part, comme Bloomberg, il est un milliardaire newyorkais, divorce et remarié et, s’il n’est pas juif, il est incapable de citer un passage de la Bible correctement.
Ce qui ne l’empêche pas d’être en tête des candidats préférés des religieux intégristes chrétiens, notamment des évangélistes.
Car le succès de Trump, qui pourrait être aussi celui de Bloomberg, est qu’il est en-dehors du système politique de Washington, qu’il n’a pas besoin de l’argent venu d’ailleurs pour se présenter (ce qui fait qu’il est vu comme n’étant pas prisonnier d’intérêts financiers et économiques particuliers qui le financeraient) et qu’il dit ce qu’il pense.
De ce point de vue, Michael Bloomberg a toujours eu une parole libre et est prêt, selon le New York Times, a dépensé un milliard de dollars pour sa campagne.
De plus, ses chances de gagner, qu’il estimait nulles auparavant, pourraient bien être réelles.
En effet, du côté républicain, ce sont deux candidats qui font peur à une majorité d’Américains qui sont actuellement en tête des intentions de vote, Donald Trump, le populiste démagogue, et Ted Cruz, l’homme d’extrême-droite.
L’establishment républicain est en plein désarroi et tente de torpiller ces deux candidatures sans succès pour l’instant.
Le magazine conservateur National Journal vient même de publier un appel de nombreux intellectuels conservateurs pour faire barrage à Trump.
Du côté démocrate, le socialiste populiste anti-milliardaire, Bernie Sanders fait mieux que se défendre face à Hillary Clinton et pourrait bénéficier du même rejet de la classe politique (même si, paradoxalement, il en fait partie depuis longtemps) pour la menacer, voire la battre pour être le candidat du parti.
Si l’on se retrouve avec un duel Trump-Sanders (voire Cruz-Sanders), Michael Bloomberg estime qu’il peut l’emporter en étant le troisième homme providentiel de l’électorat modéré qui, jusqu’à preuve du contraire, est nettement majoritaire aux Etats-Unis.
Interrogés par le New York Times, les collaborateurs de Bloomberg ont expliqué avoir déjà «ébauché un plan de campagne dans lequel l'ancien maire, une personnalité discrète et cérébrale, livrerait une série de discours de politiques détaillées, soutenus par une campagne de spots TV intense, qui le présenteraient aux électeurs dans tout le pays comme un technocrate solutionneur de problèmes et un homme d'affaires self-made-man, qui comprend l'économie et qui a géré une administration bipartisane à New York».
Quoiqu’il en soit, il a déjà commandé un sondage pour savoir où il en était (dont les résultats demeurent secrets pour l’instant) et il devrait en commander un après les premières primaires de l’Iowa et du New Hampshire si Trump (ou Cruz) et Sanders les remportaient.
Si Michael Bloomberg se présentait face à Donald Trump et Bernie Sanders, l’élection du 8 novembre prochain serait unique en son genre depuis l’indépendance du pays, même pas comparable à celle de 1912 où Theodore Roosevelt se présenta comme troisième homme face à Woodrow Wilson et William Taft (ceux-ci n’étant pas des populistes ou des extrémistes).
Et, porter la première fois de l’histoire du pays, un «independent» au pouvoir.

Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC
  
A lire aussi :
Présidentielle USA 2016



vendredi 22 janvier 2016

Présidentielle 2017. Bayrou critique les partis et sacralise la fonction présidentielle

On connu des centristes qui faisaient l’éloge du Parlement et qui étaient très critiques sur la fonction de président de la république sous le V° République.
Ce n’est pas (plus) le cas de François Bayrou qui continue à peaufiner son image de présidentiable au cas où une fenêtre s’ouvrirait dans les mois qui viennent.
Ainsi, au micro de France info, à propos des partis politiques, il «considère que parmi les maux du pays aujourd’hui il y a le fonctionnement des partis politiques – qui ne sont plus du tout des organisations qui pensent à l’avenir et qui favorisent le travail en commun – ils sont exactement le contraire, c’est-à-dire un champ clos à l’intérieur duquel on s’affronte. C’est une organisation de division. Cette partitocratie, comme on dit, qui fait que les partis sont ou bien là pour organiser des prébendes ou bien qu’ils organisent la guerre de tous contre tous à l’intérieur. Ceci ne me correspond pas. Alors, j’ai une réflexion, peut être que j’en ferai part aux adhérents du MoDem assez vite. Je pense qu’il faut changer le fonctionnement des partis politiques.»
Quant à la primaire de LR, loin d’estimer que c’est un exercice sain de démocratie, il affirme que «La primaire c’est une élection interne à un camp, dans laquelle on cherche à répondre au camp et non pas au pays, ou dans laquelle la mécanique vous conduit à répondre à un camp et non pas au pays. Or, si vous regardez la gravité des choses aujourd’hui, vous avez l’impression que cette compétition-là ne répond pas à l’attente profonde que nous sommes en droit d’avoir tous, par ce que nous sommes des citoyens, sur l’avenir du pays.»
Et il enfonce le clou avec un raisonnement gaulliste: je ne participerai pas à cette primaire-là. Il peut toujours y avoir des tremblements de terre mais je ne crois pas. Je ne participerai pas à cette primaire. Pourquoi? Tout simplement parce que le mécanisme même de la primaire qui vous oblige à vous ranger dans un camp ne correspond pas à la définition que je viens de donner à l’instant de la fonction. Découper le pays en camps ou découper le pays en partis, pour moi, ça ne va pas dans le bon sens.»
Pour autant, il réaffirme que «si Alain Juppé sortait (vainqueur) de cette primaire je le soutiendrais.»
Ce qui l’empêche pas d’affirmer, un peu contre les résultats des sondages, qu’il obtient «beaucoup d’intentions de vote quand on les mesure», tout en définissant ce que devrait représenter la fonction présidentielle en critiquant la pratique qu’en fait actuellement François Hollande.
«Ce que je reproche à François Hollande, c’est de ne pas avoir de ligne. Il n’est pas cohérent. L’essentiel des reproches que je fais à François Hollande tient en une phrase : il se comporte comme si la présidence de la République était une fonction politique, politicienne! Il cherche des synthèses entre des courants politiques, il ne se comporte pas en Président de la République qui sait que sa fonction est historique. Il a la charge de l’essentiel et doit aller clair et droit au but. C’est sur ce point que François Hollande n’est pas à la hauteur. Dans l’exercice de la fonction, au fond c’est le même souci de synthèse qu’à la tête du PS. Or, la tête du PS et la présidence de la République ce n’est pas du tout le même fonctionnement.»
Cette critique du compromis qui fait partie de l’essence même d’une démocratie républicaine et de la vision du Centre de la pratique politique est étonnante dans sa bouche mais elle lui permet de se rattacher à la pratique du pouvoir des présidents dont la pratique du pouvoir a été la plus présidentialiste: «Ni le fondateur de la V° République (ndlr: Charles de Gaulle) ni Pompidou ni Giscard à sa manière, ni parfois Mitterrand ne se sont comportés de cette manière-là.»
Tout cela rappelle des accents gaulliens de sa campagne de 2012 et son envie d’y aller une quatrième fois avec cette certitude qu’il a une chance de l’emporter.
Car, pour un homme comme lui qui est habité par cette ambition, la question est de savoir ce qu’il laissera dans l’histoire de son pays s’il n’aura été qu’un ministre de l’Education de Jacques Chirac…

Alexandre Vatimbella
  


A lire aussi: