dimanche 31 octobre 2021

La quotidienne centriste du 31 octobre 2021. COP26, la dernière chance de la dernière chance de la dernière chance de la…

Cette fois-ci c’est la dernière chance de l’Humanité d’éviter une catastrophe environnementale avec le réchauffement climatique qui se profile.

Mais la fois précédente, c’était déjà le cas et la fois précédente encore aussi et ainsi de suite, d’années en années, de conférences internationales en conférences internationales, de rapports en rapports, d’études scientifiques en études scientifiques.

Et si des mesures ont été prises, elles sont nettement insuffisantes et encore faudrait-il qu’elles soient mises en œuvre partout et dans leur totalité.

Ce discours de la dernière chance qui devrait être à la base de cette vraie prise de conscience de tous pour une action à la hauteur de l’enjeu, s’est décrédibilisé aux yeux de la population.

Comment faire croire que ce sera trop tard si l’on n’agit pas maintenant à la hauteur voulu puisqu’on nous l’avait déjà dit avant et avant et avant et avant…

Force est de reconnaitre que la communication sur le réchauffement climatique souffre d’un biais terrible.

Si désormais une majorité de la population mondiale est convaincue de son existence et de la nécessité de s’y attaquer, elle n’est pourtant pas prête, à part une petite minorité, à faire les efforts et les sacrifices qui vont avec.

Et le biais qu’il est extrêmement difficile d’éliminer c’est que nous sommes toujours en vie, que notre quotidien n’a pas beaucoup changé face à cette menace sauf pour des gens vivant dans certaines zones.

Un biais qui est renforcé par cette idée bien ancrée en nous, qui est que nous sommes capables de nous en sortir avec notre intelligence, c’est-à-dire que notre science et notre technologie qui vont bien sûr trouver des solutions qui nous permettront de continuer à vivre de la même manière, voire mieux.

Mais si nous devons faire en sorte que notre «génie» trouve des moyens de lutter efficacement contre le réchauffement climatique en impactant le moins possible nos existences, cela ne sera pas suffisant si nous restons impassibles à attendre un miracle qu’évidemment la science et la technologie ne peuvent nous proposer.

Malheureusement, ce n’est pas cette COP26 qui s’ouvre demain à Glasgow qui parviendra à éveiller définitivement nos consciences pour que nos inquiétudes se transforment en actes, comme ce fut le cas pour ses devancières.

La question est de savoir si nous devons attendre de gigantesques catastrophes épouvantables pour enfin adopter des comportements efficaces et responsables ou si, quoi qu’il arrive, nous serons toujours incapables de nous mettre à la hauteur d’un défi que nous avons créé de toutes pièces?

L’Histoire – qui peut ne pas être un éternel recommencement – nous enseigne que la dernière proposition est celle qui a le plus de probabilité d’être la bonne…

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]

 

Propos centristes. France – Organisation de l’axe central / Valeurs européennes / Relations France-Etats-Unis / Taxation des multinationales / G20 / COP26…

Voici une sélection, ce 31 octobre 2021, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

► Emmanuel Macron (Président de la République)
- Souveraineté européenne et stratégie Indo-Pacifique, lutte contre le terrorisme au Sahel, coopération sur les énergies renouvelables et le nucléaire, les exports d’armements et les technologies : avec Joe Biden, nous avons engagé des mesures concrètes pour rebâtir la confiance.

- [Déclaration conjointe entre la France et les Etats-Unis signée par Emmanuel Macron et Joe Biden]
Le Président de la République française et le Président des États-Unis se sont rencontrés aujourd’hui en marge du Sommet du G20 pour réaffirmer leur détermination à renforcer la coopération bilatérale et transatlantique au service de la paix, de la sécurité et de la prospérité dans le monde entier. Cette réunion s’inscrit dans le cadre des consultations approfondies annoncées dans leur déclaration conjointe du 22 septembre dernier visant à mettre en place les conditions garantissant la confiance. Ils soulignent la solidité de la relation historique qui unit depuis longtemps la France et les États-Unis, fondée sur nos valeurs démocratiques communes, nos liens économiques ainsi que notre coopération en matière de sécurité et de défense. Ils réaffirment également leur détermination commune à faire évoluer et à moderniser l’alliance et le partenariat transatlantiques à la lumière des évolutions mondiales et à la mesure de la profondeur de nos liens et de nos valeurs et intérêts communs. Ils sont déterminés à garantir que la démocratie soit au service de leurs concitoyens, à promouvoir l’état de droit et la bonne gouvernance, à défendre les droits de l’Homme et la dignité de tout un chacun et à lutter contre les injustices et les inégalités. 
Sur cette base, les Présidents souhaitent travailler ensemble de manière étroite, au plan bilatéral comme avec d’autres alliés et partenaires dans le monde, pour faire face aux menaces anciennes et émergentes. Ils sont tous deux attachés à mener des consultations et à coordonner leurs efforts de manière systématique et approfondie pour garantir la transparence, tant au plan bilatéral qu’au sein des enceintes multilatérales, notamment avec les Alliés de l’OTAN et les partenaires de l’Union européenne (UE), s’agissant des mesures et des initiatives qui servent leurs intérêts respectifs et revêtent une dimension stratégique. La France, qui assurera la présidence du Conseil de l’UE pendant le premier semestre 2022, tiendra les États-Unis bien informés de ses priorités. 
La France et les États-Unis sont conscients du rôle moteur qui leur incombe dans la recherche de solutions mondiales aux problèmes collectifs, notamment la coopération constante entre l’UE et les États-Unis pour renforcer l’ordre multilatéral fondé sur des règles de droit. Nos deux pays œuvreront au renforcement de la santé mondiale et de la sécurité sanitaire, en menant notamment des efforts pour mettre un terme à la pandémie de COVID-19 et pour développer notre résilience face aux pandémies futures. Nous continuerons de rechercher des solutions urgentes à la crise climatique, notamment en appuyant l’objectif de la COP 26 visant à accélérer la transition mondiale vers zéro émission nette. Les Présidents se félicitent des préparatifs de lancement d’un « Partenariat bilatéral entre la France et les États-Unis sur l’énergie propre » d’ici la fin de cette année. Nous promouvrons une reprise économique mondiale durable, reposant sur une économie mondiale équitable, solidaire et fondée sur des règles de droit. Face à l’émergence de nouvelles technologies, nous nous efforcerons de garantir que les normes et règles régissant leur utilisation soient respectueuses de nos valeurs démocratiques, tout en préservant notre autonomie respective en matière de régulation. À ce sujet, les deux Présidents saluent le lancement du Conseil du commerce et des technologies, qui représente un forum important pour permettre à l’UE et aux États-Unis de revoir les règles de conduite applicables à l’économie du XXIe siècle. Ils appuient également un dialogue bilatéral portant sur les répercussions des technologies émergentes sur nos économies et nos sociétés. La France et les États-Unis souhaitent renforcer leur coopération sur les questions spatiales, ce qui fera l’objet de discussions lors de la visite prochaine de la Vice-présidente Kamala Harris à Paris. 
Les Présidents entendent maintenir notre défense et notre sécurité collectives, accroître notre résilience, développer notre solidarité et garantir la stabilité internationale face à tout l’éventail des menaces contemporaines. La France et les États-Unis partagent l’objectif de continuer à faire de la dissuasion un élément clé de notre défense collective et à prendre part à la sécurité indivisible de l’Alliance atlantique. 
L’objectif premier des capacités nucléaires détenues par l’OTAN est de préserver la paix, de prévenir les actes de contrainte et d’éviter les agressions. Compte tenu de la détérioration du contexte sécuritaire en Europe, nous réaffirmons qu’une Alliance nucléaire crédible et unie est essentielle. Dans ce contexte en matière de sécurité, les alliés doivent continuer de mener des consultations étroites sur les questions relatives au contrôle nucléaire et à la maîtrise des armements, notamment dans le cadre de l’OTAN. Nous travaillerons de concert, notamment au sein de l’OTAN, pour renforcer la maîtrise des armements, le désarmement et la non prolifération, qui constituent des éléments centraux de la sécurité euro-atlantique. 
Comme mentionné dans la déclaration conjointe des deux Présidents du 22 septembre dernier, les États-Unis reconnaissent l’importance d’une défense européenne plus forte et plus opérationnelle, qui contribue positivement à la sécurité mondiale et transatlantique et soit complémentaire avec l’OTAN. Les États-Unis soutiennent les investissements croissants de ses Alliés et partenaires européens dans des capacités militaires utiles à notre défense commune, le renforcement des capacités militaires européennes et de l’engagement des partenaires européens ne pouvant que bénéficier à la sécurité transatlantique. La conduite de missions et d’opérations par les Européens, comme celles conduites au Sahel et en Bosnie-Herzégovine, contribue de manière positive à la sécurité transatlantique. 
Les Présidents réaffirment leur soutien au renforcement du partenariat stratégique entre l’UE et l’OTAN, qui n’a pas d’équivalent et est indispensable à la sécurité et à la prospérité de nos nations et de la zone euro-atlantique. Ils appuient l’invitation de l’UE et d’autres partenaires au prochain Sommet des Chefs d’État et de gouvernement de l’OTAN à Madrid en 2022. Ils réaffirment aussi leur soutien au dialogue entre l’UE et les États-Unis en matière de sécurité et de défense et aux efforts visant à conclure un arrangement administratif entre l’Agence européenne de défense et les États-Unis, comme décidé lors du sommet UE-États-Unis en juin dernier. 
Les Présidents affirment qu’il est important de disposer de bases industrielles de défense fortes en Europe et aux États-Unis caractérisées par leur interopérabilité, qui permettront d’améliorer les capacités militaires dans l’intérêt de l’Alliance. Les Présidents entendent lancer un dialogue stratégique en matière de commerce militaire afin de promouvoir une approche commune des questions liées à l’accès aux marchés et aux exportations militaires. Dans ce contexte, les deux gouvernements recenseront des mesures pour améliorer l’efficience et l’efficacité des autorisations d’exportations militaires.
Les Présidents reconnaissent qu'il est important de mener une solide collaboration dans la région indopacifique, notamment dans le contexte de problématiques économiques et stratégiques croissantes dans cette région. Les États-Unis se félicitent du rôle ancien de la France en tant que partenaire indo-pacifique, considérant que son engagement de longue date, sa géographie et ses capacités militaires basées dans toute la zone en font un acteur clé pour contribuer à une région indopacifique libre et ouverte et garantir la sécurité de celle-ci. Les États-Unis saluent également la stratégie de l’UE pour la coopération dans la région indopacifique et entendent continuer de mener des consultations approfondies sur leur propre stratégie. Ils soutiennent la poursuite du dialogue et des actions de coopération concrètes avec les partenaires de la région indopacifique, en notant combien il est important d’unir nos efforts pour appuyer l’ordre international fondé sur des règles de droit et parvenir à des approches communes sur les problématiques mondiales. Suite à l’accroissement des déploiements aériens et maritimes de la France et d’autres nations européennes dans la région, les États-Unis entendent accroître leur soutien et leur contribution matérielle à ces derniers. 
Comme indiqué dans la déclaration conjointe des deux Présidents du 22 septembre dernier, la France et les États-Unis accroîtront leur coopération dans la région du Sahel. Par conséquent, les États-Unis ont engagé des ressources supplémentaires au Sahel pour soutenir les efforts de lutte contre le terrorisme menés par la France et les autres États européens. Les deux Présidents ont donné pour instruction à leurs équipes de renforcer leurs consultations bilatérales (complétées par leur collaboration en cours avec les États et les organisations africains ainsi qu’avec les autres partenaires européens) visant à appuyer une approche globale et durable de cette région. En outre, la France et les États-Unis rechercheront les moyens d’accroître le soutien multilatéral au G5 Sahel, à ses États membres et à la MINUSMA.
Les deux Présidents louent les efforts historiques déployés par la Coalition internationale contre Daech. Ils souhaitent renforcer la coordination des efforts et la coopération au plan bilatéral ainsi qu’avec les partenaires de la Coalition pour maintenir la pression sur les réseaux de Daech dans le monde, notamment la poursuite des efforts militaires en Irak et en Syrie permettant de garantir une défaite durable de Daech. Ils sont conscients de l’importance de réduire la capacité des groupes extrémistes violents ou des pays, quels qu’ils soient, de menacer nos concitoyens et nos alliés. Ils soutiennent les réformes importantes au Liban, conviennent de la nécessité de garantir que l’Iran n’élabore ni ne détienne jamais d’arme nucléaire, soulignent l’importance de la Conférence internationale sur la Libye de Paris le 12 novembre prochain, dans la perspective des élections qui doivent se tenir dans ce pays le 24 décembre, et soutiennent la souveraineté et l’indépendance de l’Irak tout en veillant à ce que ce pays ne serve plus jamais de sanctuaire à des groupes extrémistes violents. 

- Depuis quatre ans, je me bats pour mettre en œuvre une taxation internationale d’au moins 15% pour les entreprises multinationales. Ce soir, nous y sommes ! L’ensemble des pays du G20 empruntent la voie d’une mondialisation plus juste.

- La hausse des prix de l’énergie touche le monde entier. Nous accompagnons sans attendre les Françaises et les Français, et il nous faut maintenant apporter des réponses durables et cohérentes avec la transition écologique engagée. C’est le message que je porte au G20.

- Avec nos partenaires, nous continuerons d’agir pour que l’Indo-Pacifique reste un espace de paix et de coopération. À cet égard, l’Indonésie est un interlocuteur clé, bien plus qu’un partenaire, un ami. Sous la Présidence française du Conseil de l’Union européenne, nous agirons pour renforcer les liens entre Union européenne et Asie du Sud-Est.

- Avec l'Inde, nous partageons les mêmes ambitions pour l'environnement, la santé ou encore l'innovation. Nous continuerons d’œuvrer ensemble vers des résultats concrets, en particulier dans l'espace Indo-Pacifique.

- La Corée du Sud et la France vont continuer à œuvrer de concert pour que l’Indo-Pacifique reste un espace de stabilité et de prospérité. Nous allons aussi conjuguer nos efforts en matière climatique et de préservation de la biodiversité, ainsi que sur le numérique.

- En matière d’économie, de mobilité, de sécurité et d’écologie, nous partageons tant de défis ! Oui, le partenariat Europe-Afrique sera l’un des objectifs de la Présidence française du Conseil de l’Union européenne. Le rendez-vous est fixé : premier semestre 2022.

- Avec Alberto Fernandez [Président d’Argentine] au G20, nous avons échangé sur les crises en Amérique Latine, en particulier le Venezuela et le Nicaragua. Une autre crise était au centre de nos préoccupations : le climat. Nous devons montrer la voie, notamment par la fin des subventions aux énergies fossiles.

- Pour une relance économique durable des pays qui ont besoin de notre soutien, les États du G20 peuvent ensemble partager 100 milliards de dollars avec le FMI. La France y est engagée. D’autres membres du G20 nous rejoignent. J'appelle nos partenaires à le faire aussi.

- Avec les pays qui ont moins, la France a déjà partagé 67 millions de doses de vaccins. Nous arriverons à 120 millions d’ici mi-2022. Partenaires du G20, accélérons les efforts. Solidarité, transparence, partenariats de production : c’est ensemble que nous vaincrons le virus.

- [Déclaration des dirigeants E3+États-Unis sur l'Iran]
Nous, Président de la République française, Chancelière de la République fédérale d’Allemagne, Premier ministre du Royaume-Uni et Président des États-Unis, nous sommes réunis à Rome aujourd’hui pour évoquer les risques qu’entraîne pour la sécurité internationale l’intensification du programme nucléaire iranien. Nous avons exprimé notre détermination à faire en sorte que l’Iran ne puisse jamais fabriquer ou acquérir une arme nucléaire, ainsi que notre inquiétude vive et croissante face au rythme accéléré des mesures provocatrices prises par l’Iran dans le domaine nucléaire, telles que la production d’uranium hautement enrichi et d’uranium métal enrichi, et ce alors que l’Iran a interrompu depuis le mois de juin les négociations relatives à son retour au Plan d’action global commun (PAGC). Il n’existe en Iran aucun besoin civil crédible de conduire ces activités mais toutes deux sont importantes pour la production d’une arme nucléaire. 
Ces mesures sont d’autant plus inquiétantes que l’Iran a dans le même temps réduit sa coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ainsi que la transparence dont il faisait preuve à son égard. Nous sommes convenus du fait que les progrès constants de l’Iran en matière nucléaire et les obstacles que le pays impose aux travaux de l’AIEA compromettront la possibilité d’un retour au sein du PAGC. 
La situation actuelle souligne la nécessité d’une solution négociée permettant le retour de l’Iran et des États-Unis au respect du PAGC et posant les bases de la poursuite d’un dialogue diplomatique destiné à résoudre les autres sujets de préoccupation, les nôtres comme ceux de l’Iran. Dans cet esprit, nous nous félicitons du fait que le Président Biden ait clairement manifesté son souhait de voir les États-Unis revenir au respect du PAGC et continuer à le respecter tant que l’Iran en fait autant.
Nous sommes convaincus qu’il est possible de rapidement parvenir à, et mettre en œuvre, un accord sur le retour au respect du PAGC et de de garantir à long terme que le programme nucléaire iranien est exclusivement destiné à des fins pacifiques.
Le retour au PAGC permettra une levée des sanctions qui aura des répercussions durables sur la croissance économique de l’Iran. Ceci ne sera possible que si l’Iran change de cap. Nous appelons le Président Raïssi à saisir cette opportunité et à reprendre un effort de bonne foi pour faire aboutir nos négociations de toute urgence. C’est le seul moyen sûr d’éviter une escalade dangereuse, qui n’est dans l’intérêt d’aucun pays.
Nous saluons les efforts diplomatiques dans la région déployés par nos partenaires du Golfe pour réduire les tensions, et nous notons qu’un retour au respect du PAGC permettrait à la fois une levée des sanctions rendant possibles des partenariats régionaux renforcés et une diminution du risque de crise nucléaire, laquelle nuirait gravement à la diplomatie régionale. Nous affirmons également notre détermination commune à faire face aux préoccupations plus larges en matière de sécurité que suscitent les actions de l’Iran dans la région. 
Nous sommes déterminés à continuer de travailler en étroite collaboration avec la Fédération de Russie, la République populaire de Chine et le Haut représentant de l’Union européenne, en sa qualité de coordonnateur, pour apporter une solution à ce défi essentiel. 

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Jean Castex (Premier ministre)
- 6 mois après l'annonce du plan historique du Gouvernement en faveur de la filière agricole touchée par le gel, je me suis rendu sur le terrain, dans le Lot, pour m'assurer que nos engagements s'étaient concrétisés par des actes et faire un point sur l'avenir du secteur viticole.

- [Attentat dans une église de Nice] Un an après cet attentat qui frappa notre pays en plein cœur, la Nation n'oublie ni la douleur des familles et des proches des victimes, ni l'héroïsme de ceux qui prirent tous les risques pour mettre fin à cette attaque barbare. La République s'incline en leur mémoire.

 

Jean-Yves Le Drian (ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
[Budget du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères] Des moyens supplémentaires (30% de plus en 5 ans !) pour mener une action diplomatique à la hauteur des ambitions, des intérêts et des valeurs de notre pays.

 

Barbara Pompili (ministre de la Transition écologique)
Il faut qu’on sorte de la rhétorique de la dernière chance, qui enferme dans une logique de couperet et d’échec. C’est une COP de l’action, de la mise en œuvre de la COP21. Quelle que soit son issue, nous continuerons à agir. J’ai à titre personnel une forme d’enthousiasme lucide car on voit que ces moments permettent de faire bouger les lignes. Ce rendez-vous a déjà permis des avancées: on a obtenu en mai que les pays du G7 arrêtent de financer de nouvelles centrales à charbon à l’export ; en septembre, la Chine s’est engagée dans la même voie. Or l’ennemi public numéro un du climat, c’est le charbon. Une centrale émet autant qu’un million de voitures thermiques. Je reste aussi lucide, car les engagements pris par les 148 pays sur les 192 (qui ont signé l’accord de Paris), ne représentent que 60 % des émissions de gaz à effet de serre du monde. Cette trajectoire nous mène à une augmentation de 2,7 °C de la température globale d’ici la fin du siècle. Et donc à la catastrophe.

- Il est vrai que la puissance des centrales à charbon qu’on a réussi à faire fermer l’an dernier au niveau mondial (30 GW), équivaut à peu près à ce qui est reconstruit dans le même temps par la Chine… Le combat est difficile, mais il faut avancer et Pékin évolue aussi sur ses engagements. Il faut garder à l’esprit qu’au-delà des chiffres macroéconomiques, pour la Chine, c’est six millions de mineurs, des territoires complètement dépendants de cette industrie, on ne peut pas tout changer en un claquement de doigts. Et si la Chine est dans cette situation, c’est aussi parce qu’on a délocalisé une grande partie de notre production là-bas, qu’on achète énormément de produits importés, donc nous contribuons à ce système. Notre politique de réindustrialisation en France et de mécanisme d’inclusion carbone aux frontières de l’Europe est une réponse à ce déséquilibre.

- [J’attends de la COP26] que tout le monde revienne dans ce format multilatéral pour prendre des engagements de baisse d’émissions d’ici à 2030 comme la France et l’Union européenne l’ont fait. Le président indien vient à la COP, j’espère qu’il en profitera pour annoncer des ambitions rehaussées. Il faut des engagements rassurants sur l’aide financière, notamment sur les 100 milliards annuels promis par les pays développés pour financer notamment l’adaptation au changement climatique des pays en développement. On sait aujourd’hui qu’on n’atteindra cette somme qu’en 2023. La France fait sa part, puisque le président a annoncé l’an dernier qu’on portait notre contribution à 6 milliards d’euros annuels. Tout le monde doit jouer le jeu, y compris les États-Unis qui ont annoncé 11,4 milliards de dollars, ce qui est encore en dessous de ce qu’ils devraient financer.
(…) Il y a plusieurs types de prêts, certains à des taux très bas et avec des remboursements très longs. Ce sont des outils essentiels pour financer par exemple les énergies renouvelables. Il est vrai que sur les dons, on pourrait aller plus loin, et on y réfléchit. Mais rétablir la confiance ne passe pas que sur cette question des 100 milliards.

- Il faut travailler concrètement avec les pays émergents sur des solutions pour franchir ce cap de la transition énergétique. C’est dans cette optique que nous allons annoncer, au moment de la COP, un accord de plusieurs milliards de dollars entre l’Afrique du Sud, la France, les États-Unis, l’Union européenne, le Royaume-Uni et l’Allemagne pour aider l’Afrique du Sud à tenir son ambitieuse feuille de route en termes de réduction des émissions. Rappelons que ce pays est fortement émetteur, 90 % de sa production électrique provenant du charbon. L’accord, basé à la fois sur des engagements financiers et des échanges d’expertise - impliquant des entreprises comme EDF, Alstom ou Total - permettra la fermeture de 9 centrales à charbon, et aidera le pays à basculer vers les énergies renouvelables, tout en développant la filière hydrogène et les véhicules électriques.

- Il n’y a pas à tergiverser: le +1,5, c’est un objectif établi en 2015 qui nous permet de rester dans une trajectoire qu’on maitrise, il n’a pas été décidé au doigt mouillé. Il faut évidemment réaffirmer cet objectif et cette COP ne doit pas être le moment où on revient sur les engagements de la COP21!

- Les pays du G20 représentent 80% des émissions mondiales: ils ont une responsabilité particulière et s’ils sont ambitieux, ils seront écoutés par tous les autres.

- La question de la sobriété énergétique est importante, et ce genre de rapport d’experts, renseigné et transparent, permet d’élever le niveau du débat politique qui en avait bien besoin. En tant que ministre de l’énergie j’ai deux ambitions essentielles: baisser nos émissions de gaz à effet de serre et faire face aux besoins de consommation de nos concitoyens. Baisser nos émissions signifie faire des économies d’énergie et passer des énergies fossiles (gaz, pétrole) à des énergies décarbonées et en premier lieu à l’électrique. Nous devons continuer nos efforts sur la sobriété, mais cela n’empêchera pas notre besoin en électricité d’augmenter d’ici à 2035, tout le monde le reconnaît désormais. Donc les choses sont claires: il faut développer massivement les renouvelables, car quand bien même voudrait-on des nouveaux réacteurs nucléaires, il n’est pas raisonnable de penser qu’une centrale puisse être construite et mise en fonctionnement dans ces délais. Cela nous permet de sortir de ces débats sans fin «pour ou contre»: les éoliennes et le photovoltaïque sont une nécessité. Et quand je vois les Républicains dire: «le nucléaire est LA solution!», je me demande s’ils ont lu le rapport. Autant le nucléaire fait partie de certains scénarios avancés par RTE, autant toutes les options s’appuient sur une forte augmentation des énergies renouvelables et des économies d’énergie.

- Je n’ai pas changé d’avis sur le nucléaire et sur ses inconvénients. Mais je ne peux pas dire à tout le monde d’écouter les experts avant de s’exprimer et ne pas moi-même faire la même chose. Je veux être une pragmatique et avoir de l’honnêteté intellectuelle sur ces sujets. Le rapport de RTE (réseau du transport électrique) pose plusieurs chemins qui ont tous leurs avantages et leurs inconvénients. On va choisir le scénario le plus efficace pour atteindre notre double objectif de baisse des émissions de gaz à effet de serre et de sécurité d’approvisionnement. Nous avons mis sur la table toutes les options, parce que nous sommes attachés au débat et à la transparence. C’est important que les différents acteurs se positionnent pendant la présidentielle. Nous proposerons une vision de notre avenir énergétique à l’heure du défi climatique. La concrétisation de ces choix interviendra lors de l’examen de la loi de programmation pluriannuelle de l’énergie prévu en 2023.

- Je travaille sur le programme présidentiel sur les questions écologiques. J’ai cofondé un mouvement politique, «En commun», qui s’inscrit dans la majorité. Nous avons d’ores et déjà apporté des propositions. Si le président se représente, évidemment je le soutiendrai. Cette campagne va relégitimer notre bilan. Quand EELV demande 50 milliards d’euros annuels d’investissements écologiques, je me dois de rappeler qu’on a déjà investi 100 milliards depuis que je suis ministre! Il s’agit maintenant de pérenniser ce que l’on a fait. Je pense que nous avons besoin d’une planification pour que toutes les filières, comme l’automobile ou le bâtiment, entament sereinement leur processus de mutation. C’est ce que je veux porter.

- Les analyses de Yannick Jadot, j’en partage une bonne partie. Mais je regrette très fortement ses prises de position récentes. Notamment sur le rapport RTE qu’il a dénoncé comme une «manipulation gouvernementale». Ce n’est pas au niveau d’un candidat à l’élection présidentielle alors que ce rapport est justement l’occasion de faire de la politique au sens noble du terme, de proposer des choix de société à nos concitoyens. Attaquer le messager quand on n’est pas d’accord avec le message, c’est décevant de la part de quelqu’un qui avait jusque-là une parole plutôt modérée au sein d’EELV. Maintenant il rabaisse le débat.

- Je trouve normal que l’on débatte de notre manière de nous loger, d’habiter l’espace, de nous déplacer. Le logement c’est un quart de nos émissions de gaz à effet de serre. C’est sain d’en parler, de confronter des idées, de dire ce qui est souhaitable et ce qui ne l’est pas. Notamment sur l’artificialisation des sols, une plaie dans notre pays qui a des répercussions graves sur la biodiversité.

- Il faut faire en sorte de trouver l’équilibre entre baisse de nos gaz à effet de serre et préservation de la biodiversité. On sait que les éoliennes peuvent avoir un impact sur quelques espèces d’oiseaux ou sur les chauves-souris. Mais un des premiers dangers pour la biodiversité, c’est le réchauffement climatique et pas les éoliennes. Je ne vais pas dire qu’on installe aucune éolienne par principe dans les zones Natura 2000, tout simplement parce qu’elles ne sont pas toutes traversées par des couloirs de migration d’oiseaux. Alors que la place manque, si on se bloque sur des questions juridiques on ne s’en sortira pas. Si on veut tenir nos objectifs climatiques, je rappelle qu’on doit installer au large de nos côtes entre 2000 et 4000 mâts. Bien sûr, je veux éviter les couloirs de migration. A défaut, on peut trouver des solutions, comme arrêter de faire fonctionner les éoliennes pendant ces périodes. Ça peut être une solution alternative pour limiter au maximum l’impact sur la biodiversité.

 

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance)
[Taxation internationale d’au moins 15% pour les entreprises multinationales] Enfin ! C’est une véritable révolution fiscale au service de nos concitoyens. Avec Emmanuel Macron, nous comptons mettre en œuvre cet accord pendant la PFUE. Il n’y a plus de temps à perdre pour traduire en acte cet accord politique. Notre ambition : 2023.

 

Gérald Darmanin (ministre de l'Intérieur)
- Conformément à l’engagement pris lors de mon déplacement dans le Puy-de-Dôme en hommage aux trois gendarmes tués par un forcené en décembre 2020, l'acquisition et la détention par des particuliers des armes "de guerre", armes automatiques transformées, sont désormais interdites.

- A la mémoire des victimes de l’attentat de la Basilique Notre-Dame de Nice, lâchement assassinées dans un lieu de paix et de prière par la barbarie islamiste le 29 octobre 2020. La France n’oubliera jamais.

 

Sébastien Lecornu (ministre des Outre-mer)
 [Comités d'élus locaux en faveur de la candidature  de Macron] Cela s'est fait naturellement au lendemain des élections régionales et départementales de juin. Après la tribune parue dans le JDD où des maires affirmaient leur appui à la gestion de la crise sanitaire par le Président, un certain nombre d'élus de différentes sensibilités politiques se sont dit qu'il serait bon de témoigner clairement leur soutien à Emmanuel Macron. Avec le souhait de le voir réélu s'il venait à se représenter, mais aussi tout simplement de le soutenir dans les derniers mois du quinquennat.
Ils sont aujourd'hui plus de 200 à travers la France, dans l'Hexagone comme en outre-mer. Mais de nombreux autres sont en cours de création. Certains rassemblent une poignée d'élus, d'autres plusieurs dizaines. On ne se fixe pas d'objectif particulier. Ces comités se créent spontanément. À cela s'ajoute le soutien public de maires de grandes villes, de droite comme de gauche : Christian Estrosi à Nice, Olivier Klein à Clichy-sous-Bois, Hubert Falco à Toulon… Nous sentons partout dans les territoires un vrai élan qui part du terrain en faveur du Président, de son action et de son bilan.
(…) Il n'est pas encore question de campagne, le président de la République n'ayant pas exprimé le choix de se représenter ou non. Nous avons créé une association pour mieux coordonner l'ensemble des soutiens, élus locaux et au-delà, qui souhaitent voir Emmanuel Macron réélu à la tête du pays. Cette structure n'a pas vocation à exister médiatiquement, mais elle permet d'optimiser le maillage territorial de ces soutiens.
(…) Ces élus? peuvent venir de tout horizon politique - LREM, MoDem et Agir, bien entendu, mais également divers gauche ou divers droite. Tout cela se fait indépendamment des structures partisanes, dans une démarche ouverte. Ces élus locaux tiennent à la promesse de dépassement voulue par le Président.

(…) Même s'il est vrai que le vivier initial penche plus à droite, car il y a plus de gens de droite que de gauche sur les 600.000 élus locaux que compte notre pays. Mais quand vous regardez la composition des comités, on voit des élus de tous bords, qui parfois n'ont jamais été encartés et dont la sensibilité était jusqu'alors insondable. De plus en plus d'élus locaux, notamment en milieu rural, ne sont plus affiliés à un parti politique depuis longtemps. Dans un village, les élus sont souvent des personnalités engagées, issues d'associations de parents d'élèves ou du comité des fêtes, qui ont une forte capacité de mobilisation. Leur engagement est un atout.

- Pendant que Les républicains  ne cessent de s'embourber dans des questions politiciennes d'organisation, nous, nous agissons pour les Français et nous le ferons jusqu'à la dernière minute.

- Il faut faire mentir cette caricature d'un président coupé des territoires. Ce mensonge a été fabriqué par certaines formations politiques et certains élus nationaux qui ont d'ailleurs parfois instrumentalisé les associations d'élus pour compenser les faiblesses de leurs partis. Le grand débat national a montré qu'Emmanuel Macron n'était pas hors-sol. Les Gilets jaunes et l'épidémie de Covid19 ont créé une communauté de destin entre le chef de l'État et les maires, qui sont souvent en première ligne sur la gestion de crise. Enfin, les élus locaux ont vu que le Président a tenu parole, notamment sur les moyens affectés aux collectivités territoriales, la revitalisation des cœurs de ville, les corrections de la loi Notre ou bien encore sur le retour des services publics en milieu rural comme dans les quartiers prioritaires. Autant de sujets pour lesquels les majorités précédentes avaient bien souvent déçu.

- La campagne présidentielle ne doit pas rompre avec notre méthode initiale. Nous avons besoin des élus de proximité pour nous projeter vers l'avenir. Les annonces sur France 2030 ont suscité un intérêt, notamment dans les nombreux territoires à réindustrialiser. Nous comptons bien nous appuyer sur eux pour faire vivre le débat d'idées au plus près de nos concitoyens. La démocratie ne peut passer uniquement par les chaînes d'info ou les réseaux sociaux.

- Je pense qu'il est utile désormais de mieux structurer la majorité présidentielle et je sais que Richard Ferrand s'emploie à cette tâche. Mais les questions partisanes ne sont plus dans le cœur des Français. L'élection présidentielle, c'est d'abord la rencontre d'une femme ou d'un homme avec les Français, sans intermédiaire et sans filtre partisan.

- Emmanuel Macron  sera jusqu'au bout le président de tous les Français. Dans cette sortie de crise sanitaire, en rupture avec le défaitisme de certains, il saura donner à nos concitoyens une vision pour la France qui regarde vers l'avenir, fort de ses potentiels et de la place qu'elle doit occuper dans le monde. Enfin, c'est la relation personnelle, libre, sincère et directe qu'il a avec tous les Français qui fera la différence. Tout simplement!

 

Amélie de Montchalin (ministre de la Transformation et de la fonction publique)
C’est parce que nous connaissons les difficultés de l’hôpital aujourd’hui que nous investissons 19 milliards d’euros pour son avenir et déployons 10 milliards d’euros pour revaloriser les soignants. C’est 50% de plus que le plan « hôpital 2007 » et « hôpital 2012 » réunis.

 

Franck Riester (ministre chargé du commerce extérieur et de l'attractivité)
Nos exportateurs d’acier et d’aluminium attendaient cette trêve depuis longtemps. Nous y avons travaillé sans relâche. C’est une bonne nouvelle pour notre industrie, et un signal positif pour la relation transatlantique.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)
Notre pays donnera d’ici la fin de cette année plus de 60 millions de doses de vaccins contre la covid19 aux pays les plus vulnérables. Chaque dose compte pour arrêter la pandémie.

 

Alain Griset (ministre chargé des Petites et moyennes entreprises)
« Le Plan de Relance, ça va encore profiter qu'aux grandes entreprises. » FAUX. Il profite, avant tout, à nos TPE et PME. 60 % des 40 milliards dédiés au PME sont déjà versés. Le reste le sera dès l'année prochaine. On continue !

 

Clément Beaune (secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)
- Le respect des droits est une priorité : c’est un combat existentiel pour l’Union européenne, c’est notre projet politique. Il faut défendre nos valeurs européennes, toujours : indépendance de la justice, liberté de la presse, droits des femmes…

- Eric Zemmour et Marine Le Pen vont chercher chez V. Orban leur inspiration, en s’aplatissant. Demandons leur ce qu’ils pensent des investissements chinois en Hongrie, du dumping social… Si c'est cela leur modèle, il faut qu'ils l’assument.

- Le 2 novembre, si le Royaume-Uni ne fait pas de geste très significatif sur les licences de pêche, on appliquera des mesures, proportionnées. Nous ne cherchons pas l’escalade, nous voulons nos licences de pêche.

 

Sarah El Hairy (secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de l’Engagement)
- Je préfère l’égalité des possibles à l’égalité des chances. Je n’aime pas l’idée d’ascenseur social. Il suffit d’appuyer sur un bouton! Je préfère celle d’escalier social. Car oui, il y a une volonté et un effort à faire.

- [Bilan du SNU en 201] Il s'agissait de la première édition en version large : pour la première fois, le service national universel a pu se tenir dans tous les départements au sein de 122 centres. En raison des protocoles sanitaires, nous avons accueilli un peu moins de 15.000 jeunes, mais nous avions reçu plus de 30.000 inscriptions! Cela montre qu'il y avait une réelle envie.
[En 2022] Nous allons passer une étape structurante : 50.000 jeunes feront leur service national universel l'an prochain. Pour la première fois, nous allons leur proposer trois dates d'inscriptions – en février, juin et juillet – afin de permettre à davantage de jeunes de vivre cette aventure. Ceux qui n'avaient pas pu participer l'an passé seront informés dès l'ouverture des inscriptions, le 8 novembre. On marche à grand pas vers la généralisation. A terme, le projet est que l'ensemble d'une classe d'âge puisse bénéficier du SNU : soit plus de 700.000 jeunes chaque année.

- [Objectif de 50.000 jeunes atteignable] J'en suis convaincue. J'ai constaté l'énergie de l'édition 2021 : neuf jeunes sur dix se disent satisfaits ou très satisfaits et le bouche-à-oreille est le meilleur moyen de faire venir des jeunes. Leur motivation première était de rencontrer de nouvelles personnes. J'y vois une belle manière de faire République. Le SNU permet de créer ce qui n'existe plus : un grand moment de mixité sociale et territoriale.

- Lorsque le SNU sera généralisé, la question [de la mixité sociale] ne se posera plus. D'ici là, il y a des jeunes qu'il faut aller chercher. Nous allons renforcer notre travail auprès des associations, dans les quartiers prioritaires et les territoires ruraux notamment, mais aussi auprès des maisons départementales pour les personnes handicapées. La mixité est la condition de la réussite du SNU. Si on veut construire une société de l'engagement, si on veut forger les ressorts du vivre-ensemble, il faut ces temps de rencontre. Pendant leur séjour, les jeunes échangent avec des bénévoles de la SPA [Société protectrice des animaux], avec des pompiers, avec des personnes engagées… Leur présenter tous ces parcours de citoyenneté, sans les hiérarchiser, c'est une autre forme de rencontre avec la République et une manière de réduire les inégalités de destin.

- Contenu du séjour de cohésion] Nous allons améliorer les modules pour être encore plus dans la pratique. Je pense notamment à celui sur le développement durable, qui a été le moins plébiscité. En réalité, le socle de connaissances des jeunes était déjà important. Ils avaient envie d'agir, par exemple en ramassant les déchets sur les plages. Dans l'optique de lutter contre l'abstention, nous allons aussi renforcer le module consacré à la citoyenneté par des simulations de conseils municipaux ou du Parlement européen. Les jeunes ont été très friands de ces exercices concrets.
Nous allons renforcer la formation des adultes encadrants afin qu'ils puissent mieux détecter les jeunes en situation de détresse. Le séjour de 2021 a en effet déjà permis d'identifier des jeunes en difficulté, par exemple à travers les bilans de santé et les tests d'illettrisme et d'illectronisme, et nous voulons renforcer cet aspect positif du SNU.

Désormais, tous les participants se verront proposer au minimum une mission près de chez eux, libre à eux d'en choisir une autre. Nous constations des inégalités entre les territoires, à l'image du tissu associatif. Pour ne laisser aucun jeune dans la difficulté, j'ai écrit à tous les maires des communes qui comptent un jeune ayant participé au SNU, pour les inciter à proposer eux aussi des missions.

- L'obligation du SNU devra passer par un débat parlementaire, mais pas sous cette législature. Ma mission est de préparer cette généralisation en déterminant l'investissement nécessaire ou encore les besoins en immobilier. J'ai par exemple demandé à l'inspection générale un rapport qui dresse l'état des lieux de l'immobilier de l'Etat. Ce sera en tout état de cause progressif. On peut dire que 2022 sera une répétition générale. 

- Parmi ces jeunes qui ne voulaient pas participer au SNU et que les parents ont souvent contraint, 7 sur 10 se disent satisfaits ou très satisfaits du SNU et le recommanderaient à un ami. On peut faire mieux, mais c'est rassurant. Cela veut dire qu'ils ont, malgré tout, tiré profit de cette expérience. Par ailleurs, plus on avance vers la généralisation, plus on améliore le contenu des modules et la formation des encadrants. Concernant l'uniforme, les jeunes en sont très fiers! Il permet de gommer certaines inégalités et favorise la mixité et le sentiment d'appartenance.

- Le SNU n'est pas en concurrence avec le temps scolaire, c'est un temps d'apprentissage différent et complémentaire, que nous construisons avec Jean-Michel Blanquer. Il s'agit aussi de reconquérir le mois de juin, lorsque les secondes terminent l'année scolaire. Les lycéens manqueront au maximum une semaine de cours.

- Ma mission, c'est de développer une culture de l'engagement à l'issue du séjour, pas avant. Qu'un jeune participe au SNU pour rencontrer de nouvelles personnes, pour faire du sport, pour enrichir son CV… Cela me va. Certains sont aussi attirés par la discipline et ont besoin de repères. Nous semons des graines de bénévolat. Récemment, j'ai par exemple rencontré un jeune et sa mère. Celle-ci m'a dit : ' En quinze jours, il a grandi de deux ans.' Après son séjour de cohésion, ce garçon a décidé de rejoindre l'association où sa mère était déjà bénévole. Le SNU a été un déclic. C'est aussi l'objectif de la phase 2.

 

Olivia Grégoire (secrétaire d’Etat chargée de l’Economie sociale, solidaire et responsable)
- Ce capitalisme citoyen que j’appelle de mes vœux a vocation à être, dans les années qui viennent, plus ouvert, plus transparent et plus engagé. Il faut que la pratique capitalistique, économique, s’inspire davantage de la pratique de la République, et associe les salariés, épargnants, investisseurs, de la même manière que la démocratie associe les citoyens.

- Je crois qu’il faut se départir des postures manichéennes ou morales quand on qualifie la finance. En réalité, les sanctions morales peuvent être efficaces dans le champ politique, mais elles sont assez vaines dans le champ économique. Je regarde les choses de façon assez neutre ici à Bercy. La finance, pour être sincère, n’est ni mon amie ni mon ennemie. Elle est un levier, un moyen qui doit être mis au service d’une finalité politique. Aujourd’hui, nous avons des leaders politiques qui nous font des envolées lyriques condamnant la finance. Mais je ne vois pas comment on mène cette transition écologique et sociale sans embarquer la finance française, européenne, internationale, dans cette révolution. Pour le dire plus simplement, ceux qui considèrent qu’on peut mener cette transition en faisant fi des acteurs financiers font au mieux de la poésie, au pire, de la posture politicienne.
Il suffit de regarder les enjeux en termes d’investissements, ou encore, ces jours-ci, les enjeux de mix énergétique, d’orientation de l’épargne au service du développement d’actifs verts, socialement responsables ou solidaires… Il y a aujourd’hui plusieurs signaux qui montrent que les choses sont en train de bouger. Des règles de finance verte sont en train d’être édictées, au service de la décarbonation. La finance n’est pas un corps sans tête. Les épargnants évoluent. Les encours en matière d’investissements socialement responsables ont doublé entre 2019 et 2020. Même chose pour les titres verts, les green bonds.
Les investisseurs s’orientent de plus en plus vers une épargne de conviction, plutôt que de l’épargne de précaution. Maintenant il faut continuer, comme le fait le président de la République, à faire changer les règles en construisant et en animant des coalitions mondiales, qui font le choix d’arrêter de financer des énergies fossiles. Certes, la finance a encore du chemin à parcourir, mais depuis quatre ou cinq ans elle a fait des pas de géant.
(…) Le capitalisme a à y gagner sa survie. Tel qu’il s’est pratiqué, le capitalisme sans tête des années 80 et des subprimes répondait à une demande sociale d’individualisme économique. Aujourd’hui, cette demande sociale se porte sur la survie de notre espèce et de notre planète. C’est une question de civilisation. Le capitalisme doit être capable de répondre aux attentes des individus. Il n’a pas d’autre solution que de s’adapter aux défis qui sont les nôtres, accélérés par la crise du Covid19.
La directive CSRD, actuellement en discussion au sein de l’UE et qui sera au cœur de la présidence française, demandera aux entreprises de plus de 250 salariés, à compter de 2024, de publier, au même titre qu’elles émettent un rapport financier, un bilan extra-financier portant sur leur action environnementale, sociale et de gouvernance. Autrement dit, d’ici deux ans, ce qui était considéré comme la raison d’être de l’entreprise, la lucrativité, sera révolu.
Dans la loi Pacte, nous avons intégré qu’au-delà de son empreinte financière, l’entreprise a aussi une empreinte sur l’environnement et la société. Si le capitalisme ne sait pas se transformer, on peut craindre d’autres modèles existant dans le monde, notamment en Asie, avec une économie beaucoup plus administrée, qui prendra les décisions à la place des acteurs de marché. C’est un enjeu vital.

- Ces enjeux de mutation du capitalisme, cette promotion de l’entreprise responsable, sont au centre de l’action qu’Emmanuel Macron mène en France, en Europe et dans le monde autour du capitalisme rénové. Il est engagé personnellement sur ces enjeux, au point de toujours prendre lui-même la parole lors des meetings mondiaux, ce qui n’est pas le cas de tous les chefs d’État, qui délèguent souvent. Il sait aussi que ce thème est essentiel à la vie démocratique.

 

► Haut-commissariat au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate)
- [Président de la République française] Dans ma vie de citoyen, parce que c'est cela que nous sommes, vous, moi, ceux qui nous écoutent, des citoyens, il n'y a pas de place pour le renoncement, à rien. Je fais ce que je crois être nécessaire et l'idée que je pourrais tirer un trait sur l'engagement de ma vie, quelle que soit la forme qu'il prend et qu'il sera peut-être amené à prendre, cette idée n'est pas la mienne. Je pense que l'on est citoyen de plein exercice et que, dans cette citoyenneté, on fait ce que l'on croit devoir faire, le devoir, l'engagement, la responsabilité, le partage des responsabilités, tout cela, c'est la vie d'un citoyen. Chacun a sa place, et chacun comme il pense être le mieux.

- [Rôle dans la campagne 2022] Celle d'un citoyen engagé. C'est une campagne dont vous voyez bien l'enjeu, enfin le caractère crucial, tout le monde voit bien ce qui est en train de se passer. Une société française dont se révèlent, désormais, aux yeux de tous, des faiblesses qui cheminent à bas bruit, comme l'on dit, depuis des années et des années, depuis des décennies. Il y a des décennies que ce que nous avons sous les yeux se prépare. Il y a une fermentation dans la société, révélatrice de beaucoup de problèmes et de beaucoup de faiblesses.
Ce mal français qui est, aujourd'hui, un mal de tous les pays développés en vérité, c'est précisément ce qui va servir de cadre ou c'est la question principale de l'élection présidentielle : est-ce que l'on peut rompre, tourner la page sur ce mal français ? Retrouver une période ou une époque qui soit de foi dans l'avenir, de confiance dans l'avenir, de certitude que nous sommes un peuple soudé et qui relèvera tous les défis qui se présentent à lui ? Moi, je crois que l'on peut le faire. Je crois que ce grand tournant est possible. Il est souhaitable, bien entendu, et il est à portée de la main.

- Je suis engagé auprès du Président de la République parce qu'il me paraît sans conteste, aujourd'hui, être celui qui a le plus de force, de caractère, le plus de volonté, le plus de conscience des difficultés et les incroyables crises qu’il a traversées dans les 4-5 années qui viennent de s'écouler le montrent. Et je ne vois pas qui peut offrir au pays un avenir, un horizon, une volonté qui soit semblable ou du même niveau que celle qu’Emmanuel Macron peut offrir le jour où il aura décidé de se présenter.

- Je trouve que tous ces désordres cheminent depuis longtemps. Ce n'est pas nouveau. Ce n'est pas neuf. Je vous rappelle qu'il y a 20 ans, en avril, le 21 avril 2002, on a eu des surprises du même ordre. Donc, ces mauxs ne sont pas neufs, mais, pour la première fois, ils se révèlent aux yeux de tous. On ne peut plus les ignorer. Vous allez trouver choquant ce que je dis, je trouve que ce dévoilement de la vérité est, finalement, une bonne nouvelle. Au bout du compte, cela nous oblige à ne plus accepter les bandeaux que nous avons sur les yeux, à regarder les choses en face. Vous dites, il y a des problèmes qui tournent autour de l'identité française. Sans aucun doute. Il y a des problèmes qui tournent autour de l'identité dans tous les pays développés, qui nous entourent, et aussi dans bien d'autres pays chez lesquels, parmi les pays développés, parmi ceux qui ne le sont pas ou pas encore, la question de l'identité tourne à une névrose, à une maladie de l'âme.
(…) Oui, la France traverse une crise de cet ordre, mais cette crise-là, on peut en sortir, on peut la regarder en face et en sortir à condition d'accepter de poser les questions comme elles se posent. Vous parliez de l'identité. Moi je pense qu'il y a un droit à l'identité pour une société, pour un peuple. Il y a un droit, j'ai écrit cela dans plusieurs livres dans les années passées, pour une société à souhaiter que ces modes de vie, "ces valeurs" comme l'on dit, le mot est un peu fourre-tout, un peu valise, il y a un droit à ce que ces valeurs se perpétuent dans l'avenir, à ce que les femmes et les hommes pensent que, demain, ne sera pas l'effacement de tout ce qu'ils ont construit ensemble. Vous savez bien, les très grands auteurs qui sont, pour moi, très importants, Péguy, par exemple, c'est exactement ce qu'ils portent, ce qu'ils disent, et donc ce désir-là ou cette attente-là est une attente saine. Ce qui n'est pas sain et qui n'est pas normal, qui est extraordinairement dangereux, c'est de passer sa vie à verser de l'essence sur les braises parce que, là, vous êtes sûr que l'on ira vers un incendie destructeur.

- [Éric Zemmour] On ne peut pas, à la fois, se vêtir, au moins dans les mots, de la toge du Général de Gaulle, de ce que le Général de Gaulle, cette figure historique incroyable, a apporté à la France et, en même temps, défendre précisément tous ceux qui ont essayé, toute leur vie, de détruire l'œuvre du Général de Gaulle. Se prétendre de la famille, même lointaine, du Général de Gaulle en se faisant le défenseur du pire dans Pétain, comment est-ce possible ? En prétendant que Pétain, ce qu'il a fait, c'était pour sauver les Juifs français, comme s'il était indifférent de livrer des enfants juifs étrangers, étrangers européens, en plus voisins de la même culture, de la même manière de vivre? Nous sommes ici, dans les Pyrénées-Atlantiques, il y avait, comme vous le savez, sans doute l'un des grands camps de concentration français, c'est le camp de Gurs, que nous honorons et que nous voulons présenter à ceux qui nous entourent. On enfermait là des enfants juifs avant de les expédier.
Le nombre de très grands esprits qui, à cette époque, étaient stigmatisés parce qu'ils appartenaient à cette culture et à cette communauté juive, par exemple, Hannah Arendt. Elle a été enfermée au camp de Gurs. Vous croyez que c'est indifférent d'avoir été de ce côté-là, de ceux qui enfermaient, de ceux dont l'autorité, le prestige couvraient ces abominations ? Vous croyez que c'est indifférent de pouvoir défendre cela et se dire, en même temps, se prétendre du côté du Général de Gaulle ? Mais de quelle incroyable imposture on parle ? De quel incroyable dévoiement de la vérité ?

- Tout le monde, parmi nous, connaît Éric Zemmour depuis des décennies. C'était un journaliste intellectuellement agile, avec des prises de position et, peu à peu, il s'est laissé enfermer dans son propre piège. Il est devenu amoureux de sa propre dérive. Il s'est enivré de ce qui est, pour moi, historiquement, un terrible danger pour la société française, et pour la France et pour l'image de la France. Je me suis fâché, l'autre jour, parce que les organisateurs d'une journée qui s'appelait «la journée des conservateurs», je crois, avaient invité Zemmour, mais Zemmour n'est pas un conservateur. C'est quelqu'un qui porte la subversion, qui essaie de détruire ce qui est le plus précieux de l'héritage français. Alors vous voyez bien, évidemment, comment cela peut régaler un certain nombre de personnes, mais ceci est un danger épouvantable pour notre pays, pour notre nation et pour ce qu'elle a apporté au monde.

- C'est très simple et c'est essentiel. Il y a au centre de la vie politique française depuis plus d'un siècle, des courants que l'on appelle «démocrates" pour simplifier». Un grand courant central, un grand socle central qui porte une philosophie qu'il est à peu près le seul à porter et à assumer jusqu'au bout. Je vais prendre le mot le plus simple pour le définir, une philosophie humaniste.
Ceux qui pensent que l'homme n'est pas au service de l'économie, mais que l'économie devrait être au service de l'homme. Ceux qui pensent qu'il est improbable et absurde de dire que l'on multipliera les solidarités, y compris financières, mais que l'on ne produira pas les biens, les richesses qui permettent d'assumer ces solidarités-là. Vous voyez que cette volonté de réunir en une seule, tout ce qui fait la volonté historique de la France que l'on a appelée, tour à tour, république, démocratie, c'est la même idée, c'est-à-dire, pour aller un tout petit peu plus loin, j'aime beaucoup la définition qu'un philosophe, le grand philosophe de notre famille politique, qui s'appelle Marc Sangnier, il y a déjà très longtemps, presque un siècle, a donnée de la démocratie. Il a dit : «la démocratie, c'est l'organisation sociale qui, porte à son plus haut, la conscience et la responsabilité des citoyens».
Cette idée civique-là que nous ne sommes pas des consommateurs uniquement, que nous ne sommes pas des producteurs uniquement, que nous ne sommes pas des sujets, que nous ne sommes pas là uniquement pour obéir, cette idée, selon laquelle nous sommes coresponsables du destin du pays, voilà la philosophie politique que porte cette famille politique.
Il se trouve que, pendant des décennies, on a voulu effacer cette famille politique et on a dit que tout ceci n'existe pas, ce qui compte, c'est droite ou gauche.
Il se trouve qu'aucune des raisons que je viens d'invoquer devant vous, ne peut être, comment dirais-je, expliquée, éclairée par la bipolarisation et, donc, cette famille politique qui, pendant longtemps, a été minoritaire, vous l'avez dit gentiment, que j'ai défendue au long de ma vie politique en prenant des risques, parfois, je reconnais, déraisonnables, en tout cas, pour ceux qui font carrière, mais bon, des risques personnels et politiques pour cette famille dont je portais la responsabilité, il se trouve que l'on a réussi en 2017, par l'alliance avec Emmanuel Macron, à l'installer comme majoritaire.
Il faut maintenant qu'elle s'organise parce que les temps exigent que cette famille soit présente et qu'elle soit forte. C'est ce que nous allons faire.

- Édouard Philippe et moi, nous avons une différence politique depuis longtemps, c’est que, il l'a exprimée à beaucoup de reprises, l'aventure dans laquelle il s'est reconnu, c'est celle de l'UMP, c'est-à-dire une famille politique qui affirmait que la droite et le centre, c'était la même chose. Et moi, comme vous savez, j'ai refusé cette interprétation, j'ai refusé cet embrigadement pour au contraire défendre l'idée que je viens d'exprimer devant vous, qu'il y a une droite et qu’elle a parfaitement le droit d'exister et on peut travailler avec elle et il y a une gauche, il y a plusieurs gauches d'ailleurs et plusieurs droites, elles ont le droit d'exister, on peut travailler avec un certain nombre d'entre elles et sans doute est-ce nécessaire. Et cependant, il y a un courant central qui a son identité et son originalité, qui a son message, sa philosophie et sa nécessité historique. Sur ce point, Édouard Philippe a dit : Je suis un homme de droite. Moi, je suis un homme du centre. Si vous voulez que cela rende compte de différences, c’en est une, mais on ne va pas les exacerber.

- Moi, je ferai campagne pour Emmanuel Macron, s’il décide de se présenter ou quand il aura décidé de se présenter et je ferai campagne avec tous ceux qui décideront de soutenir le même candidat et la même démarche politique, car le candidat, cela compte énormément, on ne vote pas pour une idée, on vote pour une personne, mais les idées cela compte aussi. Et tout ce que j'ai vu depuis cinq ans dans les choix, dans les affirmations du Président de la République correspond en profondeur à cet engagement-là qui se retrouve dans des hommes comme Mendès France, comme Jacques Delors, comme tous ceux qui avaient, dans la vie politique française, ces grands choix humanistes-là.

- Évidemment, le Plan aujourd'hui n'est pas le même qu'il était en 1945, mais je voudrais vous dire ce qui est pour moi essentiel. Est essentielle d'abord l'idée que l'on puisse réintroduire dans le débat public la réflexion à 10, 20, 30 ans. Alors que le débat public, vous l'avez souligné vous-même, vous pousse à l'immédiateté, les chaînes de télévision en continu, les réseaux sociaux, les emballements journalistiques, il y en a comme vous savez, tout cela pousse à l'immédiateté et on veut des mesures tout de suite pour une situation que l'on a découverte hier matin et qu'il faut avoir résolue demain soir. Donc ayons cette perspective 10, 20, 30 ans.
La Chine a un Plan qui est un Plan à 30 ans dans lequel ils décident secteur par secteur - c'est la puissance du parti communiste chinois et Dieu sait que je ne l'envie pas comme type d'organisation, mais la perspective est très importante.
Ensuite, on peut aller je crois encore un peu plus loin dans cette analyse. Pourquoi est-ce que l'idée de Plan avait disparu ? L'idée d'un Plan auquel on réfléchit ensemble et en tout cas de la perspective que l'on se donne. Pourquoi ? Parce que le Plan suppose une idée de l'intérêt général et, pendant des années et des années, cette idée avait disparu, depuis Reggan - Thatcher pour simplifier au profit d'une certitude ou d'une idéologie ou si on voulait comme on est à France Culture, on peut dire une méta idéologie, une idéologie souterraine qui était l'idée qu'on n'avait pas à définir par une démarche commune ce que devait être le choix des entreprises. Je l'avais dit, j'ai écrit cela il y a très longtemps, l'idée s'était introduite qu'au fond l'intérêt général n'était pas autre chose que la somme des intérêts particuliers.
Et c'est exactement l'inverse de cela, c'est-à-dire l'idée que, oui il y a des enjeux nationaux en particulier, pas seulement nationaux, européens aussi, il y a des enjeux de société et de civilisation qui devraient orienter les efforts de toute la communauté nationale publique et privée. On avait complètement rompu avec cette idée et, permettez-moi de le dire, y compris à gauche qui normalement, idéologiquement, aurait dû être sur une autre ligne, mais y compris à gauche, l'idée s'était introduite depuis en effet les années 80 que, bon, le Plan cela ne marchait pas.
Vous vous souvenez de ce congrès du parti socialiste incroyable dans lequel Michel Rocard défendait l’idée qu’entre le Plan et le marché il n'y avait rien et où Laurent Fabius, dans une formule géniale, il en a eu quelques-unes, était monté à la tribune pour dire : Michel Rocard, vous vous trompez, entre le Plan et le marché il y a le socialisme. »
Moi, je crois que cette nécessité de trouver - ma réponse ne serait pas la même - l'intérêt général qui s'exprime dans la société - la phrase que je vais dire est pour moi très importante même si on n'a pas le temps d'y insister - et l'État devrait être non seulement stratège, définir l'intérêt général, mais l'État devrait être fédérateur, c'est-à-dire que les grands acteurs de la société et les entreprises privées autant que l'action publique devraient être invités à partager ces objectifs.
Je vais en citer un qui est très simple, qui est pour nous un programme de travail : ce n'est pas possible que la France soit en déficit commercial de 60 Md€ par an alors que l'Allemagne est en excédent commercial de 250 Md€. Ce n'est pas possible parce qu'il n'est pas vrai que les Allemands soient tellement plus forts, tellement mieux organisés, tellement plus adaptés aux évolutions du temps que nous ne le sommes.
C'est parce que nous avons renoncé peu à peu, il y a eu une dérive, on a laissé partir l'activité, on a laissé partir la production.

- Lorsque la candidate du parti socialiste dit : « Je vais doubler le salaire des enseignants au moins » mais c'est purement et simplement une promesse fallacieuse. Il n'y aura pas d'augmentation durable des salaires s'il n'y a pas d'augmentation durable de la production. C'est vrai, entreprise par entreprise, mais c'est vrai pour l'ensemble de la société. C'est une illusion que de prétendre le contraire. Quels sont les problèmes que nous avons ?
Nous allons écrire avec le Plan une note sur le sujet de l'orientation vers l'emploi. Premièrement, la formation, deuxièmement, une organisation du travail, troisièmement, le gouvernement s'y emploie, essayer d'éviter les trappes à inactivité, essayer d'éviter si l’on peut les trappes à bas salaires parce qu'on a organisé toutes les choses dans la société depuis longtemps, depuis des gouvernements successifs, pour que le Smic soit totalement dépourvu de charges de sorte que les employeurs ne font pas sortir leurs salariés du Smic, car, sans cela, ils vont avoir des avalanches de charges - c'est comme cela qu'ils le ressentent - et donc on fait des trappes à bas salaire.
On fait aussi des trappes à inactivité. Dans un très grand nombre d'entreprises dans ma région par exemple dans le bâtiment où de jeunes garçons absolument capables, absolument doués viennent et disent : « moi, je veux un contrat de 4 mois et pas plus parce qu’après je veux reprendre d'autres activités, d'autres expériences », mais, cela, ce sont des trappes à inactivité.
Donc les salaires augmenteront, doivent augmenter au fur et à mesure que la capacité de production augmente. Et c'est la raison pour laquelle je défends le fait que l'on facilite à l'extrême ce qui est participation et intéressement. Le bénéfice de l'entreprise devrait aller beaucoup plus facilement encore vers les salariés qu'il ne va aujourd'hui.
On a fait des progrès. Je suis persuadé que l'on peut aller encore plus loin dans ce sens-là et c'est probablement le moyen que chacun des salariés mesure le bénéfice qu'il peut attendre de son engagement professionnel.

- Les promesses se sont multipliées, on ensevelit la campagne sous des promesses qui sont toutes aussi intenables les unes que les autres et on y ajoute des promesses de baisse d'impôts, baisse de taxes. Les mêmes candidats/candidates disent en même temps : on va multiplier les salaires.
On ne peut pas augmenter le salaire des enseignants sans augmenter les retraites. Il y a un cadre légal, une loi qui crée un lien de solidarité entre le salaire d'activité et le montant de la pension. Et on ne peut pas augmenter en raison de la grille de la Fonction publique les uns sans augmenter les autres, le personnel de santé par exemple et donc ce sont des promesses fallacieuses. On se moque du monde avec une désinvolture incivique, ce n'est pas de cette manière que j'imagine l'engagement politique.

- Je ne pense pas que le mouvement des gilets jaunes soit limité à cette question du pouvoir d'achat. Je pense que c'est un mouvement très profond qui doit être pris en compte de manière sérieuse, pas dans ses manifestations qui sont parfois scandaleusement violentes ou à d'autres moments répétitives et agaçantes pour l'observateur inattentif sur bien des sujets. En revanche, je pense qu'il y a plusieurs questions. D’abord, ce que l'on a appelé le mouvement des gilets jaunes, ce n'est pas un mouvement des marginaux dans la société française, c'est un mouvement de ceux qui étaient au cœur de la société française, salariés, salariés du bas de la pyramide ou du milieu de la pyramide, retraités, ruraux, rurbains, c'est-à-dire ceux qui faisaient depuis des décennies le socle le plus solide de la société française. Et donc pourquoi ? Parce qu'ils ont eu peu à peu le sentiment, et il n'y a pas de doute qu'il y a des décisions, des mesures où l'on n'a pas fait attention à ce qui était en train de se passer. Ils ont peu à peu été envahis de la certitude du manque de considération. C'est pourquoi je pense qu'une des décisions ou une des orientations les plus fortes du Président de la République a été le Grand débat, c'est-à-dire prendre des heures et des dizaines d’heures, et des centaines d’heures pour parler d'homme à homme les yeux dans les yeux avec tous ceux qui étaient là quel que soit leur statut, il y avait des élus et il y avait des gilets jaunes.
Donc, manque de considération et aussi un certain nombre d'idées qui étaient des idées de facilité, et je tiens la promesse que je vous avais faite, je pense qu'il s'est introduit dans un certain nombre d'esprits l'idée qu'il y avait un truc assez facile pour résoudre les problèmes des finances publiques et que, ce truc, c'était qu'on allait remplacer les impôts directs par des taxes sur les carburants en même temps, car cela faisait plaisir aux écologistes et, quand même, c'était drôlement rentable pour le portefeuille de l'État. Je pense que cette idée était une idée dangereuse et fausse.

- Si l'on veut tenir notre engagement de produire de l'électricité sans émettre du gaz à effets de serre, il faut à la fois conduire l'augmentation du renouvelable et dans le pilotable : quand il n'y a pas de vent, il n'y a pas de vent et quand il n'y a pas de soleil il n'y a pas de soleil donc il faut à la fois du renouvelable et ce que l'on appelle du pilotable.Le seul pilotable qui n'émette pas de gaz à effets de serre en dehors de l’hydro électricité qui est limitée, c'est le nucléaire. Il n'y a pas d'autre solution et il faut prendre des décisions rapides si l’on veut éviter à la société la crise de l'énergie qui se dessine à l'horizon.

 

► Partis politiques

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Christophe Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)
Le plan de relance continue de s'étendre, partout en France! Pour accompagner la reprise économique et soutenir tous les secteurs d'activité : des entreprises informatiques aux refuges pour animaux!

 

Laetitia Avia (porte-parole)
En amont du G20, réunion à Rome de progressistes venus du monde entier pour 2 journées de travaux au sommet Global progress. J’y ai présenté mes travaux sur la régulation des réseaux sociaux, la haine en ligne, les fake news et menaces numériques qui pèsent sur nos démocraties.

 

● UDI
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ne sont pas retranscrits]
Jean-Christophe Lagarde (président)

- Au-delà des symboles diplomatiques nécessaires mais creux, reste que Washington s’est essuyé les pieds sur Paris,à défaut d’1 puissance européenne unie bâtissant un contre-poids avec l’Inde à la guerre qui a déjà commencé entre les USA et la Chine.

- Après 17 ans de combat, extrêmement fier et heureux que l’UDI ait pu faire enfin adopter des crédits sérieux (20 millions d’euros) pour la recherche sur les cancers pédiatriques qui étaient abandonnés par les labos.

 

► Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)

Victoire ! Les pays du G20 ont trouvé un accord pour une fiscalité mondiale qui prévoit notamment une taxe internationale d’au moins 15% pour les multinationales.

Stéphane Séjourné (président du groupe Renew Europe au Parlement européen)
Comme je l'avais demandé, le Parlement a déposé un recours contre la Commission pour inaction face aux dérives autoritaires en Hongrie et en Pologne. C’est le rôle de notre Institution de veiller à protéger les droits des Européens, partout en Europe.

 

Nathalie Loiseau
D’où vient l’empressement de Marine Le Pen à sortir la France de ses alliances et à l’isoler le plus possible? Qui peut bien y avoir avantage et le lui souffler à l’oreille? Pas les Français en tous cas.