mardi 20 février 2024

Présidentielles USA 2024. Agrégateurs de sondages – Trump accentue son avance


Voici, ce 20 février 2024, les résultats des trois agrégateurs de sondages concernant la présidentielle américaine du 5 novembre prochain que nous avons sélectionnés.

Sur les trois agrégateurs tous placent le populiste extrémiste Trump en tête.

Deux agrégateurs montrent une augmentation l’écart au détriment du centriste Biden alors qu’un troisième montre une stabilité entre le candidat démocrate et le candidat républicain.

Globalement, on assiste à  augmentation de l’écart en faveur du populiste extrémiste Trump qui demeure en tête dans les trois agrégateurs sélectionnés.

Désormais Donald Trump est en tête avec une avec un écart allant de 1,3 à 2,2 points, écart qui entre dans les marges d’erreur.

 

 

► Résultats des agrégateurs de sondages Biden versus Trump

 

Agrégateur

 

 

Joe Biden

 

 

Donald Trump

 

 

Ecart

 

 

Real Clear Politics

 

 

44,1% (+0,3)

 

45,4% (+0,5)

 

Trump +1,3 (+0,2)

 

Race to the WH

 

 

42,7% (-0,1)

 

44,5% (-0,1)

 

Trump +1,8 (=)

 

270 to win

 

 

43,4% (=)

 

45,6% (+1,4)

 

Trump +2,2 (+1,4)

*NA: non actualisé / ND: non disponible

 

(Un agrégateur de sondage est une moyenne des derniers sondages publiés / 270 to win prend en compte les cinq derniers sondages / Real Clear Politics prend en compte les sondages publiés les 30 jours précédents / Race to the WH prend en compte les sondages publiés sur les 5 derniers jours)

 

 

Vues du Centre. Les Américains prouvent-ils que les peuples ne sont pas «adaptés» à la démocratie du 21e siècle?

Par Aris de Hesselin et Alexandre Vatimbella


Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste. 
Aris de Hesselin est un avocat international, centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation humaniste. 
Alexandre Vatimbella est Editorialiste au CREC 

Ne nous méprenons pas: la démocratie moderne est un processus en développement qui existe depuis près de 250 ans, née aux Etats-Unis avec toutes les imperfections que l’on connaît.

Depuis, nulle part, une «parfaite» démocratie n’a existé et aujourd’hui encore nombre des promesses de son projet politique restent à réaliser.

Cependant, reconnaissons qu’avec près de deux siècles et demi de fonctionnement, elle a tout de même progressé et a ouvert de nouveaux champs de liberté, d’égalité et de fraternité aux peuples qui en bénéficient.

Néanmoins, la question cruciale en regard de la situation actuelle est de se demander si ces derniers sont capables de pratiquer la démocratie du 21e siècle ou s’ils ne sont pas encore assez formés pour cela et, question subsidiaire, s’ils le seront un jour…

Si l’on prend comme exemple le peuple étasunien puisqu’il en a été le premier bénéficiaire, force est de constater que l’on reste à tout le moins dubitatif…

Depuis l’an 2000, quatre présidents ont exercé le pouvoir: George W Bush, Barack Obama, Donald Trump et Joe Biden, deux républicains et deux démocrates.

De même, au Congrès, républicains et démocrates ont eu, à leur tour, la majorité à la Chambre des représentants et au Sénat, actuellement les premiers tenant la première et le second la deuxième.

La liberté existe notamment celle de pensée, d’opinion, d’expression et de la presse.

Chacun est, selon la loi, égal à l’autre.

Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes?

Absolument pas!

Si ces faits ne sont pas contestables, ils n’indiquent pas la trajectoire et celle-ci pose nombreuses interrogations sur l’avenir de la démocratie républicaine qui pourrait être, in fine, un accident de l’Histoire.

Notons d’abord que le système électoral américain à deux niveaux (le peuple élit des grands électeurs par Etats qui élisent le président de la fédération) a permis à deux présidents d’être élus alors qu’ils n’avaient pas la majorité des voix (George W Bush face à Al Gore et, surtout, Trump face à Hillary Clinton) et qu’ils étaient tous les deux des républicains radicaux.

Le premier a engagé les Etats-Unis dans une guerre illégitime en mentant à son peuple contre l’Irak (quoi qu’on pense du dictateur sanguinaire qu’était Saddam Hussein) et le deuxième a été l’ami des dictateurs qui haïssent les Ryays-Unis et a tenté un coup d’Etat pour demeurer au pouvoir après sa défaite en 2020 face à Joe Biden avec plus de 7 millions de voix de retard.

Et Bush a été réélu en 2004 (avec cette fois-ci la majorité des voix) malgré ses mensonges tandis que Trump pourrait bien revenir au pouvoir à la fin de cette année alors qu’il est actuellement à égalité dans les sondages avec Biden...

Comment un peuple démocratique qui peut se former et s’informer a pu réélire un va-t-en-guerre menteur et s’apprête peut-être à le faire pour un apprenti dictateur d’extrême-droite?

Ici, force est de constater une inadéquation entre le projet démocratique et l’utilisation faite par un peuple vivant en démocratie.

Ce questionnement rejoint celui de cette perméabilité d’une grande partie du peuple américain aux fake news, aux thèses élucubrationistes (complotistes) et à l’admiration de personnages qui ne doivent au départ leur célébrité qu’à la naissance (Bush et Trump) et à la télé-réalité (Trump).

La démocratie avait comme principale mission pour pouvoir exister d’avoir des citoyens ayant reçu un enseignement les rendant capables de ne pas tomber dans les mailles des charlatans de la pensée et les illusionnistes qui leur promettent le paradis ou, au contraire, attisent leur haine contre de soi-disant «ennemis» qu’il faut éliminer.

Des citoyens qui devaient restés «au courant» grâce à une information la plus objective possible afin de ne pas être victime d’une propagande de populistes sans vergogne.

La faillite semble ici d’une énormité angoissante.

Sans parler d’une absence de consensus sur les valeurs humanistes, la société américaine ayant toujours été divisée mais semble l’être encore plus en ce début de troisième millénaire alors que la démocratie républicaine aurait du la souder sur celles-ci ainsi que sur les règles et les principes démocratiques qui sont universalistes.

En outre, l’esprit de responsabilité qui est indispensable au bon fonctionnement de la démocratie républicaine existe peu et est totalement absent d’une partie importante de la population.

On peut bien sûr citer cet électorat de droite et d’extrême-droite qui vote pour un populiste dangereux comme Trump mais il ne faut pas oublier cet électorat de gauche et d’extrême-gauche qui a fait perdre Clinton en 2016 face à lui et qui s’apprête à le refaire cette année avec Biden en décidant de ne pas aller voter (certains estimant même que Trump et Clinton-Biden, c’est bonnet blanc et blanc bonnet dans la pure tradition d’une extrême-gauche qui ne jure que la par la révolution prolétarienne qui ferait un sort à la démocratie républicaine).

La pratique démocratique aux Etats-Unis, au lieu de tendre vers l’universalisme a également été confisquée par des groupes culturels, religieux, ethniques et genrés ce qui a abouti à la mise en place d’un communautarisme qui revendiquent chacun que la démocratie lui octroi une sorte de sur-égalité par rapports à ses «concurrents» dans une vision de victimisation où l’autre est responsable de sa persécution et de toutes les injustices qu’il prétend vivre avec raison ou non.

Le wokisme, notamment par le détournement des études intersectionnelles en est l’illustration tout comme la remontée en puissance du suprémacisme blanc qui n’avait jamais disparu.

On est loin d’une fraternité qui est un ciment indispensable pour faire fonctionner correctement la démocratie.

Force est de constater que le peuple américain n’a ni la conscience, ni les comportements d’un peuple démocratique.

En revanche, il utilise en les subvertissant, les libertés démocratiques de manière d’autant plus dommageable qu’il refuse la responsabilité qui s’attache à l’état démocratique.

En ce sens, il démontre l’inadaptabilité d’un peuple vivant en démocratie au 21e siècle à vivre en peuple démocratique.

Ajoutons tout de suite qu’à peu de chose près, une étude sur n’importe quel autre peuple d’u peuple démocratique aurait donné le même résultat.

Aris de Hesselin et Alexandre Vatimbella

 

 

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Nous protéger des catastrophes humaines et naturelles


Il y a deux sortes de catastrophes qui nous menacent sur notre planète Terre: les calamités provoquées par les humains et celles issues de la nature. 

Dans les premières on trouve à la fois les totalitarismes, les guerres et certaines actions des humains vis-à-vis de leur environnement. 

Celles de la nature ont de multiples facettes mais l’on peut citer comme exemple, les éruptions volcaniques, les tremblements de terre ou la chute de météorites sans oublier les virus tueurs. 

On pourrait rajouter une troisième catégorie qui serait celle où se combinent les actions humaines et les causes naturelles comme la sécheresse ou certaines maladies épidémiques ou non et potentiellement mortelles que nous pouvons provoquer par nos agirs. 

Nous devons nous protéger et des unes et des autres parce qu’elles sont aussi désastreuses pour l’Humanité. 

Pourtant, il semble exister une certaine fatalité dans l’esprit humain sur l’impossibilité de transformer nos comportements ou de nous prémunir des «caprices» de la nature. 

Or, si nous vivons en société et si nous déléguons à certains d’entre nous la gestion de la communauté, c’est bien, avant tout, pour vivre en sécurité qui est bien la première préoccupation de chaque individu tout simplement parce que celle-ci est la condition sine qua non pour vivre et non uniquement survivre, c’est-à-dire être constamment sous la menace d’une mort violente. 

Vivre en sécurité conditionne donc toutes nos activités et notre condition de citoyen. 

Sans sécurité pas de liberté, pas d’égalité, pas de fraternité, pas de dignité humaine, pas de possibilité d’exercer une activité pérenne. 

Sans sécurité pas de possibilité de produire, de commercer, d’échanger, de construire dans la durée. 

Toute la problématique étant d’avoir une sécurité maximum dans une liberté maximum, c’est-à-dire une sécurité qui impacte le moins possible nos libertés pour nous permettre d’être en capacité de réaliser au mieux nos projets de vie, de faire en sorte que nos existences valent la peine d’être vécues.

On comprend bien qu’au-delà d’une formule, «le plus de liberté dans le plus de sécurité» aussi puissante que vide de toute action concrète, il s’agit en réalité de tenir le plus possible un équilibre par définition instable où l’on ne peut privilégier l’une ou l’autre parce qu’elles sont imbriquées pour le meilleur ou pour le pire.

Ce n’est évidemment pas toujours simple car, face à des événements extrêmes, il faut plus de sécurité ce qui peut amener à rogner la liberté ou certaines libertés.

Pour autant, nous devons adopter le principe dans une démocratie républicaine que seul un citoyen en sécurité peut jouir de tous les droits attachés à sa condition politique et que la limitation de ceux-ci ne peut être légitime que lors d’une crise paroxystique et doivent être rétablis dès que celle-ci a été conjurée.

Reste que le couple sécurité-liberté, n’en déplaise à ceux qui ne jure que par le première en pointant les dangers de la seconde et ceux qui ne veulent faire aucune concession à la seconde en fustigeant la première, est le fondement même d’une société démocratique et républicaine équilibrée.

In fine, le mot-clé qui doit dicter nos comportements et nos décisions est la responsabilité.

Celle-ci doit être présente constamment à nos esprits et nous guider pour d’abord éviter les catastrophes ou leurs conséquences désastreuses – qu’elles soient d’origines humaines, naturelles ou les deux à la fois – et, lors de leur survenance, que nous soyons capables de minimiser leurs impacts.

Et c’est avec cette responsabilité aussi que nous pourrons apprécier quel degré de liberté doit être adopté pendant ces crises qui peuvent être plus ou moins longues, avec ce principe que le rationnel doit l’emporter sur l’émotion dans la prise de décision à ce sujet.

Mais bien évidemment ce qui doit primer dans cette responsabilité c’est qu’il vaut mieux prévenir que guérir, ce qui est la devise qui doit guider toutes les politiques face aux catastrophes dont nous pouvons être les victimes.

Face à la réalité, force est de reconnaître que c’est encore loin d’être le cas.