samedi 8 janvier 2022

Actualités du Centre. Le Mouvement démocrate mis en examen pour emplois fictifs dans l’affaire des attachés parlementaires du l’UE

Comme on pouvait s’y attendre et après la mise en examen de plusieurs de ses dirigeants dont son président, François Bayrou, en décembre 2019, le Mouvement démocrate vient d’être mis en examen concernant l’affaire des attachés parlementaires, pour emplois fictifs pour «détournement de fonds publics».

Rappelons que cette affaire concerne l’emploi de personnel au MoDem qui aurait du travailler pour les députés européens exclusivement en tant qu’attachés parlementaires payés par l’Union européenne mais qui, en réalité, travaillaient pour le parti, remplissant notamment des tâches administratives pour celui-ci et ses dirigeants.

Si François Bayrou a toujours nié avoir commis une quelconque escroquerie en la matière, les soupçons sont malgré tout nombreux à l’encontre du leader centriste et de sa formation.

A l’époque, cette dernière était confrontée à une situation très compliquée, n’ayant plus aucun député à l’Assemblée et très peu d’élus au Sénat ainsi qu’une poignée au niveau local qui ne pouvaient lui verser des cotisations et surtout lui faire bénéficier des paiements de l’Etat pour les élus nationaux qui est la source principale, aujourd’hui, des partis politiques ,avec le remboursement des frais de campagne électorale lorsque ceux-ci atteignent le seuil des 5%.

Du coup, comme d’autres formations tel le FN (aujourd’hui RN), face à une menace de faillite et à l’impossibilité d’avoir des permanents rémunérés, le MoDem est soupçonné d’avoir ont utilisé les fonds européens pour tout sauf le travail du Parlement européen ou presque.

Sans doute que cette affaire va parasiter la campagne pour les législatives du MoDem mais sans doute pas la présidentielle où le candidat du Centre et soutenu par le parti de François Bayrou sera sans presque plus aucun doute, Emmanuel Macron.

Cependant, les dommages devraient demeurer limités car aucune procédure de ce type n’a jamais causé de dommages importants aux partis mis en cause, ni auprès des militants que des sympathisants et donc des électeurs.

Reste que s’il s’agit, en cas de jugement qui condamnerait le MoDem et ses dirigeants, une faute pénale mais surtout une faute politique d’autant que François Bayrou s’est toujours targué qu’il n’avait rien à se reprocher en matière d’honnêteté et qu’il a souvent mené des campagnes à l’encontre de ceux qui étaient soupçonnés de malversations que ce soit Nicolas Sarkozy ou Bernard Tapie.

 

La quotidienne centriste du 8 janvier 2022. A quoi sert la présidence française de l’Union européenne?

Mais à quoi ça sert pour un pays de présider pendant six mois l’Union européenne autrement qu’en retirer une éventuelle fierté nationale et d’avoir une tribune pour faire avancer sa vision de la construction européenne, sachant que toutes les décisions importantes la concernant doivent être prises à l’unanimité de ses vingt-sept membres?

Et, dans ce cadre, à quoi sert à la France, la présidence qu’elle occupe pour six mois depuis le 1er janvier dernier?

Et éventuellement, qu’est-ce que ça change pour l’UE?

Donner des réponses à ces questions, disons-le immédiatement, ne remet pas en cause ce qu’est l’Europe, son importance, ce qu’elle fait, son présent et son avenir.

Il s’agit de savoir si cette présidence tournante représente un quelconque intérêt pratique pour toutes les parties en cause.

Une première réponde serait, très basiquement, de dire que cette présidence, qu’elle soit française ou autre, n’a aucune conséquence négative ou positive sur le fonctionnement de l’UE.

Qui sait que la Slovénie a précédé la France à la tête de l’Europe?

Qui a appris au cours des six mois qui viennent de se terminer qu’elle est la vision européenne de ce pays?

Qui sait, surtout, si cela a changé quoi que ce soit dans le fonctionnement de l’UE?

Et si le plan de relance européen suite à la crise de la covid19 a été adopté lors de la présidence allemande, c’est avant tout l’Allemagne en tant que pays et non en tant que présidente de l’UE qui a fait avancer son adoption, c’est-à-dire qu’Angela Merkel, avant tout chancelière allemande, aurait agi exactement de la même manière si elle n’avait pas été à la tête de l’Europe à ce moment-là.

Bien sûr, de gérer avec la Commission européenne dirigée par Ursula von der Leyen et avec le président du Conseil, Charles Michels, impose une mobilisation du gouvernement en question qui, outre la gestion des affaires courantes, peut susciter des événements come le Sommet social organisé à Lisbonne lors de la présidence portugaise.

Pour un pays comme la France l’utilité de présider l’Union européenne est faible puisqu’elle fait partie des grandes nations membres et surtout du duo moteur de celle-ci avec l’Allemagne.

On comprend que la direction pendant six mois de l’UE est plus gratifiante pour des pays comme Chypre, le Luxembourg, la Finlande ou la Slovénie, entre autres.

Reste que la France doit assumer, lors de cette présidence, son rôle de leader de l’Union comme l’a fait l’Allemagne de juillet à décembre 2020.

Dès lors c’est dans le symbole mais aussi surtout dans l’exemplarité que cette présidence a un intérêt notable pour la France.

Parce qu’en matière de puissance ou même de tribune, le pays a bien d’autres moyens plus efficaces pour faire valoir son statut et de se faire entendre.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]

 

 

Présidentielle 2022. Agrégateurs de sondage – Macron progresse partout / Pécresse demeure 2e / Le Pen et Zemmour proches / Mélenchon en hausse

► En ce 8 janvier les résultats des quatre agrégateurs de sondage qui ont été réactualisés, donnent le tableau suivant:

- Emmanuel Macron – qui demeure en tête du premier tour depuis la rentrée de septembre sans discontinuité – progresse dans les quatre agrégateurs après des baisses les trois semaines avant la nouvelle année.

- La seconde position est toujours détenue par Valérie Pécresse mais la candidate LR a plutôt tendance à stagner globalement.

- Ensuite, vient Marine Le Pen qui est en meilleure forme qu’à la fin 2021 et devance Eric Zemmour qui n’a pas dit son dernier mot et qui devance même Marine Le Pen dans un agrégateur mais n’est jamais en deuxième position, c’est-à-dire en position pour se qualifier au second tour, tout comme Marine Le Pen, d’ailleurs.

- Jean-Luc Mélenchon demeure cinquième mais à distance Zemmour; cependant, il progresse dans tous les agrégateurs mis à jour.

- Dans les places qui suivent, le seul à tirer son épingle du jeu demeure Yannick Jadot, tous les autres candidats navigants entre 0% et 5% des intentions de vote.

- Le second tour de la présidentielle, en date du 8 janvier, opposerait donc Emmanuel Macron à Valérie Pécresse et le président de la république ressortirait systématiquement vainqueur de ce duel dans tous les sondages publiés depuis le début de 2022.

► L’agrégateur des courants politiques révèlent une hausse du Centre ainsi que des deux courants extrêmes, celui d’extrême-droite demeurant largement en tête avec 35,21% devant celui du Centre avec 25,03%.

Le courant de la Droite, lui, baisse mais demeure en troisième position devant celui de l’extrême-gauche.

Le courant de l’écologie continue sa baisse tout comme celui de la Gauche.

Selon les données fournies par Datapolitics, les candidats des courants favorables à la démocratie républicaine libérale sont en baisse en ce début 2022 mais représente toujours la majorité des électeurs avec 52,5% des intentions de vote.

► Nous publions ici les résultats de quatre agrégateurs de sondage, celui de Datapolitics, celui du quotidien Le Télégramme, celui de la chaîne franceinfo, celui du Huffpost ainsi que le tableau de la moyenne des sondages à un mois publié par le quotidien Le Figaro

En outre, nous publions l’agrégateur de Datapolitics sur les courants politiques.

Les quatre agrégateurs et le tableau de la moyenne des sondages concernant les candidats ainsi que l’agrégateur de Datapolitics sur les courants politiques présentés ici ne comprennent que les résultats du premier tour.

Les différences dans les résultats s’expliquent surtout par la période prise en compte qui est plus ou moins grande ainsi que par les critères de pondérations retenus.

Ainsi Datapolitics prend en compte l’ensemble des sondages publiés pour la présidentielle tout comme Le Télégramme mais les critères de pondérations des deux agrégateurs sont différents.

Franceinfo fait sa moyenne sur les deux derniers mois et Le Figaro sur le dernier mois.

Enfin, le Huffpost fait sa moyenne sur les cinq derniers sondages publiés.

► Un agrégateur ou compilateur de sondages sélectionne tous les sondages d’intentions de vote publiés pour une élection précise afin d’en faire une moyenne (soit sur tous les sondages, soit sur les derniers) pondérée par l’importance des échantillons, la prééminence de la dernière étude publiée, voire de la crédibilité des différents instituts.

Les résultats doivent être pris pour ce qu’ils sont, une indication de l’état de l’opinion sur une période donnée.

Un agrégateur n’est évidemment pas un nouveau sondage.

Les différences de résultats qui peuvent être constatés entre les agrégateurs viennent des critères utilisés et des périodes prises en compte qui sont propres chacun d’entre eux.

 

► Résultats de l’agrégateur Datapolitics (données au 8 janvier)
- Nathalie Artaud (LO, extrême-gauche): 0,69% ↗
- Philippe Poutou (NPA, extrême-gauche): 1% ↘
- Fabien Roussel (PC, extrême-gauche): 2,54% ↗
- Jean-Luc Mélenchon (LFI, gauche extrême et radicale): 10,25% (+0,35) ↗
- Arnaud Montebourg (gauche nationaliste): 1,27% ↘
:- Anne Hidalgo (PS, gauche): 3,78% ↘
- Yannick Jadot (EELV, écologisme de gauche): 6,86% ↗
- Emmanuel Macron (LaREM, centre et central): 25,03% (+1,11) ↗
- Valérie Pécresse (LR, droite): 18,17% (+1,06) ↗
- Nicolas Dupont-Aignan (DF, droite radicale): 1,83 % ↘
- François Asselineau (UPR, droite radicale): 0,35% ↗
- Jean-Lassalle (Résiste, populiste démagogue de droite radicale): 0,65% ↘
- Eric Zemmour (extrême-droite):14,09% (+0,07) ↗
- Florian Philippot (Les patriotes, extrême-droite): 0,49% ↘
- Marine Le Pen (RN, extrême-droite): 16,19% (+1,25) ↗

► Résultats de l’agrégateur Le Télégramme (données au 8 janvier)
- Nathalie Artaud (LO, extrême-gauche): 0,4% =
- Philippe Poutou (NPA, extrême-gauche): 0,9% ↘
- Fabien Roussel (PC, extrême-gauche): 2,8% ↗
- Jean-Luc Mélenchon (LFI, gauche extrême et radicale): 10,8% (+0,2) ↗
- Arnaud Montebourg (gauche nationaliste): 1,1% ↘
:- Anne Hidalgo (PS, gauche): 3,5% ↗
- Yannick Jadot (EELV, écologisme de gauche): 6% ↗
- Emmanuel Macron (LaREM, centre et central): 24% (+1) ↘
- Valérie Pécresse (LR, droite): 16,9% (-2,7) ↘
- Nicolas Dupont-Aignan (DF, droite radicale): 1,6% ↘
- Eric Zemmour (extrême-droite):15,6% (+1,6) ↗
- Marine Le Pen (RN, extrême-droite): 14,4% (-0,3) ↘

► Résultats de l’agrégateur franceinfo (données au 8 janvier)
- Nathalie Artaud (LO, extrême-gauche): 1% ↗
- Philippe Poutou (NPA, extrême-gauche): 1% =
- Fabien Roussel (PC, extrême-gauche): 3% ↗
- Jean-Luc Mélenchon (LFI, gauche extrême et radicale): 11% (+1)
- Arnaud Montebourg (gauche nationaliste): 1% =
:- Anne Hidalgo (PS, gauche): 4% =
- Yannick Jadot (EELV, écologisme de gauche): 7% ↗
- Emmanuel Macron (LaREM, centre et central): 25% (+2) ↗
- Valérie Pécresse (LR, droite): 16% (-3) ↘
- Nicolas Dupont-Aignan (DF, droite radicale): 2 % =
- François Asselineau (UPR, droite radicale): 0% =
- Jean-Lassalle (Résiste, populiste démagogue de droite radicale): 1% =
- Eric Zemmour (extrême-droite):15% (+1)
- Florian Philippot (Les patriotes, extrême-droite): 0% =
- Marine Le Pen (RN, extrême-droite): 15% (-1)

► Résultats du tableau de la moyenne des votes à un  mois du Figaro (donnée au 8 janvier)
- Nathalie Artaud (LO, extrême-gauche): 0,6% =
- Philippe Poutou (NPA, extrême-gauche): 1,1% ↘
- Fabien Roussel (PC, extrême-gauche): 2,3% ↗
- Jean-Luc Mélenchon (LFI, gauche extrême et radicale): 10,1% (+0,1) ↗
- Arnaud Montebourg (gauche nationaliste): 1,2% ↘
- Christianne Taubira (gauche): 4,6% ↗
:- Anne Hidalgo (PS, gauche): 3,8% ↘
- Yannick Jadot (EELV, écologisme de gauche): 6,8% ↗
- Hélène Thouy (Parti animaliste, défense des animaux) 0% =
- Emmanuel Macron (LaREM, centre et central): 24,5% (+0,7) ↗
- Valérie Pécresse (LR, droite): 16,8% (+0,1) ↗
- Nicolas Dupont-Aignan (DF, droite radicale): 1,9% ↘
- François Asselineau (UPR, droite radicale): 0,3% =
- Jean-Lassalle (Résiste, populiste démagogue de droite radicale): 0,8% ↘
- Eric Zemmour (extrême-droite):13,8% (+0,1) ↗
- Florian Philippot Les patriotes, (extrême-droite): 0,4% ↘
- Marine Le Pen (RN, extrême-droite): 15,7% (-0,1) ↘

► Résultats du compilateur Huffpost (pas de réactualisation)
- Jean-Luc Mélenchon (LFI, gauche extrême et radicale): 10,2%  
:- Anne Hidalgo (PS, gauche): 3,8%
- Yannick Jadot (EELV, écologisme de gauche): 6,6%
- Emmanuel Macron (LaREM, centre et central): 24,7%  
- Valérie Pécresse (LR, droite): 17,4 %
- Eric Zemmour (extrême-droite): 13,2%  
- Marine Le Pen (RN, extrême-droite): 15,6%

 

► Résultats de l’agrégateur Datapolitics sur les courants politiques (données au 11 décembre)
- Extrême-gauche : 14,47% ↗
- Gauche : 5,61% ↘
- Vert : 5,69% ↘
- Centre : 25,03% ↗
- Droite : 16,17% ↘
- Extrême-droite : 32,21%↗
- Inclassable : 0,81% ↘

 

 

La quotidienne centriste du 7 janvier 2022. La démocratie fragilisée en Inde

On parle peu souvent de l’Inde depuis que le miracle économique des BRICS(acronyme de Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud, les cinq pays émergents des deux décennies précédentes sensés être la vitrine de la globalisation heureuse et triomphante) est plutôt un mirage (le seul pays à s’en sortir vraiment est la Chine mais qui trafique allègrement ses statistiques).

Les difficultés économiques de l’Inde, pays qui compte des centaines de millions d’habitants qui sont les plus pauvres du monde, ont été aggravées par la crise de la covid19.

Mais, à l’inverse de la Chine qui a menti sur les chiffres de ses contaminés et de ses morts, l’imprécision de ceux de l’Inde viennent avant tout d’une incapacité pour les administrations centrale et locales de tenir une comptabilité exacte, ce qui en dit long sur sa désorganisation.

Pour autant, la plus grande menace qui pèse sur le pays vient surtout de son premier ministre, l’extrémiste hindou Narendra Modi.

Populiste démagogue, avant de diriger le pays, il était surtout connu pour avoir incité à des massacres contre les musulmans quand il était le premier ministre de l’Etat du Gujarat (l’Inde, rappelons-le, est un état fédéral).

Car Modi lutte depuis toujours avec son parti, le BJP, pour une Inde débarrassée de sa minorité musulmane (175 millions de personnes, soit 15% de la population) afin de faire de celle-ci un pays ethniquement «pur».

Pour cela, il a besoin de régner en maître et de temps.

C’est pourquoi, depuis qu’il est à la tête de l’Inde, il mène une politique autocratique avec des attaques contre ses opposants et la presse qu’il veut à sa botte.

Bien sûr, il n’est pas Xi Jinping mais il se rapproche d’un Vladimir Poutine.

Or, parce que l’Inde est l’ennemi héréditaire de la Chine – et qu’elle est angoissée par les visées hégémoniques de sa puissante voisine –, elle est devenue une alliée des Occidentaux qui ne sont pas très regardants sur la situation des droits humains sur son territoire.

Du coup, Modi a les coudées assez franches pour mettre en œuvre son projet politique et de faire en sorte de faire de l’Inde une démocratie seulement sur le papier mais pas dans les faits.

La question que doit se poser le monde libre, c’est de savoir si ce personnage très controversé peut être un partenaire fiable ou s’il ne se sert des démocraties que pour ses projets internes et externes et que, quand il se sentira assez fort, il agira comme bon lui semble.

En outre, ces mêmes démocraties ont tout intérêt à faire pression sur son gouvernement pour que l’Inde ne dérive pas vers l’autocratisme et que le club des pays de liberté se réduise encore.

Le prochain rendez-vous avec le peuple, sera les élections législatives de 2024 et rien ne dit, actuellement, que Modi peut être battu, non pas parce qu’il est trop populaire mais parce que l’opposition ne semble pas en mesure, pour l’instant, de lui disputer le pouvoir, notamment le Parti du congrès, situé au centre-gauche et qui est la formation politique de l’indépendance et de la construction de l’Inde et qui peine à retrouver son lustre d’antan.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]