samedi 4 novembre 2023

Propos centristes. France – Crise du Proche-Orient: épargner les civils / Assurer la sécurité du Liban / Protéger les juifs français / Pas de démocratie sans information libre / Augmentation du budget de l’armée…

Voici une sélection, ce 4 novembre 2023, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Emmanuel Macron (Président de la République)
> La lutte contre le terrorisme ne justifie pas de sacrifier des civils.

> La France est le pays d’Europe qui émet le moins de CO2 par habitant et elle continue ses efforts avec la planification écologique.

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique)
> [Opinion: «#JeSuisFrançais»]
Le 7 octobre 2023, Israël a été victime de l’attaque terroriste la plus grave de son histoire. Une attaque qui remet en cause son existence, comme le droit pour les Juifs à avoir dans notre monde un État et une terre. Autrement dit : une place. Il faut remonter un siècle en arrière pour retrouver une contestation aussi féroce de ce droit fondamental des Juifs à l’existence. La riposte d’Israël est donc légitime dans son principe. Pour conserver cette légitimité, elle doit veiller au respect du droit international. Car toute riposte ajoute de la douleur à la douleur, de la violence à la violence, dans un engrenage terrifiant auquel seule une perspective politique mettra fin.
La solution à deux États portée par le président de la République est à ce jour la seule option crédible sur la table. Qui ne serait pas bouleversé par le drame humain que vivent chaque jour et chaque nuit les habitants de Gaza? Qui peut nier les effets de contagion de ces images pour tous ceux qui se sentent proches de la cause palestinienne pour des raisons historiques, géographiques ou culturelles?
En aucun cas cependant cette émotion ne saurait justifier quelque débordement de haine que ce soit sur notre territoire. Ce qui se passe au Proche-Orient doit rester au Proche-Orient. Et la France doit continuer à obéir à sa règle de droit, qui établit que «Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvue que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi» (Article 10 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789).
Or depuis ce 7 octobre, les actes antisémites se multiplient, en France comme en Europe. Il serait aussi désespérant que vain de recenser ici tous ces actes. En France, ils vont des tags sur les murs du dixième arrondissement de Paris, de Strasbourg ou de la banlieue parisienne à des chants dans le métro, en passant par des prises à parti haineuses sur la voie publique ou un trait qui se voulait d’esprit sur France Inter. Preuve supplémentaire de l’égarement complet des esprits. Des voix fortes se sont élevées pour condamner ces actes.
Le gouvernement derrière la Première ministre a promis une réponse implacable. Mais est-il besoin de le relever ? Ces voix ne sont pas unanimes. Là où la nation devrait faire bloc, elle se divise. Là où elle devrait affirmer des principes, elle marque une hésitation. Et si les Juifs ne l’avaient pas mérité ?
Nous sommes bien obligés de constater le silence de la plupart des représentants officiels de la communauté musulmane, la réaction si tempérée des autres cultes, les justifications alambiquées de certains chroniqueurs, qui confondent liberté d’expression et faute professionnelle.
Et que dire de l’offensive en règle de Jean-Luc Mélenchon et de ses partisans ? En prenant fait et cause pour les Palestiniens, sans jamais condamner ni le Hamas ni les actes terroristes, en multipliant les prises de position contre le gouvernement israélien, ils en arrivent à comprendre, minorer et en définitive cautionner les actes antisémites. Ces nouveaux révolutionnaires qui prétendent libérer les individus les enferment dans leur origine. Le communautarisme est leur fonds de commerce - le chaos, leur projet.
Finalement, dans certains lieux de notre territoire, dénoncer l’antisémitisme vous expose à des représailles. Alors, on se tait. Plutôt le silence, que le courage. A quoi bon prendre des risques pour si peu ? Si peu, nos compatriotes de confession juive ? Si peu, leur crainte de porter la kippa, leur peur de sortir dans la rue, leur résignation à effacer les signes les plus modestes de leur appartenance religieuse ?
Non : tout. Car les actes antisémites en France sont plus qu’une honte. Ils sont un triple reniement : de notre histoire, de notre identité universelle, de notre mémoire. Ne pas combattre ces actes serait une lâcheté. Les ignorer, une tache indélébile sur notre conscience collective.
Le 16 juillet 1995, la reconnaissance par Jacques Chirac de la responsabilité de l’État français dans la déportation des Juifs de France avait fait gagner notre peuple en courage, en grandeur et en lucidité. Avec ce discours, nous aurions dû avoir tourné une bonne fois pour toute la page de l’antisémitisme en France.
Pourtant une nouvelle est en train de s’écrire sous nos yeux. L’encre est différente. Les mots sont semblables. Les intentions identiques. C’est l’éternel recommencement de la haine. Il existe de longue date un antisémitisme chronique en France, comme il existe des maladies chroniques. Chaque éruption est plus grave que la précédente : 825 actes recensés par le ministère de l’Intérieur depuis le 7 octobre, soit davantage en quelques semaines que sur toute l’année 2022.
Il arrive que ces maladies chroniques dégénèrent. Il arrive aussi qu’on en meure. Nous n’en sommes pas loin : la mort d’une certaine idée de la France, la disparition de l’universel, qui nous a fait accueillir il y a des siècles les Juifs sur notre territoire. C’est pourquoi nous devons combattre le mal à la racine, refuser l’ignorance, dénoncer sans relâche l’islam politique et ses masques. Nous devons mener un combat culturel. Affirmer la citoyenneté face au repli communautariste. Faire bloc avec nos enseignants, nos personnels de santé, nos fonctionnaires de police, menacés dans l’exercice de leurs fonctions. En bref, répondre par le savoir et l’autorité à la tentation du relativisme et de l’oubli.
À ceux qui prétendraient que rien ne justifie de protéger les Juifs davantage que les autres, je répondrais : ce ne sont pas des Juifs ; ce sont des citoyens français de confession juive, victimes d’attaques insupportables pour eux et pour nous. Comme tout citoyen de n’importe quelle autre confession, ils ont droit à la protection de la République laïque et universelle. C’est pourquoi je n’écrirai jamais
#JeSuisJuif, auquel répondra inéluctablement un #JeSuisMusulman, ou #JeSuisIsraël, auquel répondra tout aussi mécaniquement un #JeSuisPalestine. Mais : #JeSuisFrançais, ce qui signifie tout simplement que je me battrai jusqu’au bout pour qu’un autre Français vive en paix sur notre territoire, dans la fidélité à nos principes et à nos valeurs.

> À l’occasion du sommet britannique sur l’IA, j’ai porté un message très clair : l’Europe doit innover avant de réguler. Nous disposons d'atouts exceptionnels pour relever ce défi. Nous ne devons pas répéter les erreurs de la dernière révolution technologique des années 1990. Ce sommet constitue un rendez-vous essentiel pour apporter des réponses concrètes sur ce sujet majeur pour les décennies à venir. La France est honorée de reprendre le flambeau britannique en organisant le prochain sommet.

 

Gérald Darmanin (ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> Je condamne avec la plus grande fermeté les menaces reçues contre des lieux de culte musulmans. Une enquête a été ouverte par le parquet de Nanterre et j’espère les condamnations les plus fortes contre tous les porteurs de haine.

 

Catherine Colonna (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> [Discours lors de la remise du Prix Anna Politovskaia-Arman Soldin]
Alors qu’il évoque en 1940 son expérience de soldat dans L’Etrange Défaite, Marc Bloch écrit que « faire preuve de courage, c’est proprement faire son métier. »
Appliquées aux journalistes du monde entier, ces paroles résonnent étonnamment, et même douloureusement juste. Pour autant, pourrions-nous être à l’aise à l’idée que, pour exercer leur métier, les journalistes soient obligés d’avoir le cœur et les armes d’un soldat ?
C’est en se posant aussi cette question que M. Dmitri MOURATOV et moi-même avons voulu décerner pour la première fois aujourd’hui ce Prix du courage journalistique, afin d’honorer un ou une journaliste qui exerce son métier avec conviction et courage, mais aussi en ne nous résignant jamais face aux violences commises envers les journalistes.
Car nous ne le savons que trop, hélas : en Ukraine comme au Proche-Orient ou dans bien d’autres « théâtres de guerre », selon la formule consacrée, des journalistes meurent, des journalistes sont lourdement blessés, des journalistes sont privés de leurs droits les plus élémentaires, pour la seule raison qu’ils exercent ce métier, qui consiste à mettre en lumière ce que certains voudraient garder dans l’ombre.
Arman Soldin était de ceux qui portaient haut et fort ce métier, qui est aussi un idéal. A travers les images qu’il rapportait d’Ukraine, il montrait la vérité de la guerre. La guerre n’est pas une abstraction de salle de cours ni une formule pour bel esprit. Elle est une réalité brutale et effroyable. Et en tant qu’envoyé spécial de l’AFP, Arman Soldin contribuait à dissiper cet écran de fumée et de mensonge derrière lequel la Russie tente de dissiper les crimes qu’elle commet en Ukraine, et dont elle devra répondre.
En remettant aujourd’hui ce prix, nous honorons la mémoire et le courage d’Arman Soldin. Et j’adresse un salut tout particulier à ses proches, à sa famille, qui nous font l’honneur de leur présence aujourd’hui.
Anna Politkovskaïa, à qui ce prix rend également hommage, est une autre de ces grandes figures qui ont mis leur courage au service du droit à l’information.
Patiemment, méthodiquement, par-delà les menaces et les intimidations, Anna Politkovskaïa a enquêté. Elle a écouté les témoins. Elle a trouvé des preuves. Elle a mis en évidence les incohérences et les dissimulations pour mieux révéler la corruption et les atteintes aux Droits de l’Homme, tout ce que le régime russe voulait cacher coûte que coûte. Et elle l’a payé de sa vie. Aujourd’hui je veux saluer Ilya Politkovsky, son fils, ainsi que le travail accompli par son journal, Novaïa Gazeta, qui reste fidèle à l’idéal d’Anna Politkovskaïa.
La mémoire d’Arman Soldin et d’Anna Politkovskaïa nous rappelle, hélas, que bien trop souvent l’information libre et indépendante dépend du courage de tous ces rédacteurs et rédactrices, reporters d’images, preneurs de son, fixeurs, de tous ces hommes et ces femmes qui vont jusqu’à risquer leur liberté ou leur vie et qui, par là même, contribuent à défendre la démocratie.
Nous pourrions citer tant et tant de cas, sous toutes les latitudes, mais je voudrais que ce matin nous pensions à tous les journalistes qui ont perdu la vie en couvrant le conflit dans les territoires palestiniens depuis le 7 octobre – plus de 30 selon Reporters Sans Frontières.
J’évoque la mémoire de ces journalistes avec d’autant plus de gravité que nous célébrons aujourd’hui la journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes contre des journalistes, dont la France a été à l’initiative en 2013. Et je veux rappeler un chiffre : entre 2006 et 2023, plus de 1 600 journalistes ont été tués dans le monde. Et près de neuf fois sur dix, ces crimes n’ont eu aucun traitement judiciaire.
Parce qu’il est incontestable que l’impunité contribue à aggraver les violences, nous ne devons jamais nous habituer, pas plus que nous ne devons accepter cette impunité. Nous serons toujours aux côtés des journalistes pour qu’ils puissent exercer leur métier en toute sécurité et continuent à accomplir leur mission. Il en va de la dignité humaine, bien sûr, mais il en va aussi de l’essence de nos démocraties.
Pas de démocratie sans information libre. Cette vérité aussi simple que fondamentale, il nous revient aujourd’hui de la défendre d’autant plus fermement que nous voyons bien comment les autocraties cherchent à empêcher chaque jour un peu plus le libre exercice du journalisme. Nous voyons bien comment, partout dans le monde, certains laissent prospérer la désinformation et brouillent la frontière entre vérité et mensonges. Nous voyons clair dans leur jeu comme dans leur objectif, celui de semer le trouble, de saper nos valeurs fondamentales, de promouvoir le relativisme et les fausses équivalences en matière de droit international. L’information est devenue une arme, c’est un fait, mais ne nous trompons pas sur les projets politiques qui s’opposent dans ce nouveau champ de bataille. Car les projets politiques ne se valent pas. La ligne de démarcation entre les démocraties et les pouvoirs autoritaires n’est peut-être jamais aussi claire et distincte que dans le respect de la liberté de la presse.
C’est pour cela que la France est déterminée à agir en faveur d’un espace mondial de l’information libre, démocratique et de confiance. Elle le fait notamment dans le cadre du Partenariat pour l’Information et la démocratie, lancé en 2019 avec Reporters Sans Frontières. C’est dans cette perspective, par exemple, que nous soutenons financièrement le Fonds international pour les médias d’intérêt public, coprésidé par Maria Ressa et Mark Thompqon. Nous nous réjouissons d’autant plus de ce partenariat que le Fonds a choisi de s’installer à Paris, ce qui est une belle reconnaissance de l’engagement de notre pays en faveur de liberté de la presse.
La lutte contre la désinformation est une autre priorité, car ceux qui souhaitent détruire nos démocraties n’ont aucune limite. Face à cet immense défi, nous ne devons pas baisser la garde. Avec le renforcement des moyens du Quai d’Orsay et la création, en 2021, de VIGINUM, le service de l’État chargé de la vigilance et de la protection contre les ingérences numériques étrangères, nous avons su nous doter d’outils efficaces pour nous défendre avec rapidité et agilité.
Enfin, nous agissons aussi de manière déterminée en faveur de la presse libre et indépendante. Les États généraux de l’information voulus par le Président de la République et qui se déroulent en ce moment-même ont vocation à proposer de nouvelles actions. Nous agissons d’ores et déjà, partout où la presse se trouve fragilisée, y compris sur le terrain économique, en cherchant à inventer des modèles de soutenabilité économiques. Notre effort sera désormais structuré dans le cadre de la feuille de route « Médias et développement », que j’avais annoncée lors de la Conférence des ambassadrices et des ambassadeurs, et qui est désormais finalisée. Et je veux mentionner bien sûr notre soutien aux chaînes du groupe France Media Monde, ainsi qu’à Canal France International, filiale du groupe financé pour moitié par le Quai d’Orsay et consacré à l’aide au développement dans le secteur des médias.
Mesdames et Messieurs, en notre nom à tous, je veux conclure en m’adressant directement aux journalistes. Je veux vous redire combien votre rôle est vital pour nos sociétés démocratiques. Par votre travail, vous nous aidez à développer librement des opinions, plutôt que de seriner des dogmes imposés. Par votre travail, vous nous permettez de comprendre le monde et ses nuances forcément complexes, plutôt que de nous contenter d’explications superficielles et caricaturales. Par votre travail, vous vous inscrivez dans cet esprit des Lumières qui nous fait prendre le parti de la vérité des faits, plutôt que celui de la croyance et du dogme.
Alors que tout pousse à une polarisation extrême des opinions et des émotions, alors que rodent le mensonge et la manipulation, nous avons besoin d’une information fiable et vraie, qui est, forcément, la condition de l’exercice éclairé du libre arbitre, et donc une condition de la démocratie. Et c’est justement pour cela que c’est, et ce sera toujours, le parti pris de la France.

 

Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> Nous avançons sur l’initiative voulue par Emmanuel Macron pour que la France soit « nation cadre sanitaire » afin d’emmener d’autres pays à assister les civils de Gaza. Les discussions avec les différents pays dont l’Égypte et Israël se poursuivent.

> Sur demande du Président de la République Emmanuel Macron, la France va jouer un rôle de « Nation-Cadre » en matière d’assistance sanitaire pour les civils de Gaza.
Le porte-hélicoptères amphibie (PHA) « Tonnerre » est déjà sur zone. Il sera par la suite relevé par le PHA « Dixmude » qui est en cours de médicalisation.
Ce dispositif s'inscrit dans une manœuvre globale comprenant du fret sanitaire déjà sur place et que nous allons continuer à envoyer en Égypte, nous multiplions les contacts avec d’autres pays pour aider les civils de Gaza.

> Le Liban peut compter sur l’amitié de la France. Nous apportons et nous continuerons d'apporter notre soutien aux Forces armées libanaises et à la FINUL, parce que la stabilité du Liban est clé pour le pays et pour la région.

> La stabilité du Liban est une priorité absolue pour la France. La FINUL joue un rôle déterminant pour maintenir cette stabilité grâce à son mandat d’observation et de déconfliction.
Pour remplir pleinement son rôle, la FINUL a besoin d'une coordination efficace avec les Forces armées libanaises, acteur central de la sécurité et de la stabilité du Liban.
La France souhaite que la FINUL continue à jouer le rôle qui lui est confié par le Conseil de sécurité des Nations unies. C'est dans l'intérêt de tous, pour la sécurité du Sud-Liban.

 

Marc Fesneau (ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> Mon déplacement dans un élevage de bovins des Pyrénées-Atlantiques a permis de témoigner du soutien de l’Etat auprès des éleveurs durement touchés par la MHE, et d’annoncer un plan d’action destiné à limiter l’impact de la maladie pour la filière bovine, alors que plus de 2 000 foyers sont désormais recensés. Les actions entreprises par le ministère de l’Agriculture, notamment pour la réouverture rapide des débouchés espagnol et italien représentant à eux seuls 95 % des exports de jeunes bovins dans l’Union européenne, ont permis d'éviter une crise économique majeure. Mais des actions demeurent nécessaires pour accompagner les éleveurs, parfois très durement touchés. J'ai donc annoncé la mise en place d’un plan d’action pour structurer et prolonger les efforts entrepris afin de limiter au maximum l’impact de cette maladie pour la filière bovine, mais également au sein de chaque exploitation. Ce plan s'articulera en six axes :
- Approfondir nos connaissances de cette maladie émergente, et donc récente, dans l’évaluation fine de ses impacts sanitaires directs et indirects ;
- Adapter les mesures de surveillance, de prévention et de lutte contre la maladie dans les élevages et dans la faune sauvage ;
- Coordonner l’action des parties prenantes (professionnels, vétérinaires, services de l’Etat) ;
- Poursuivre le travail de diplomatie sanitaire pour maintenir les marchés étrangers ouverts (pays tiers et états membres) ;
- Apporter un appui financier aux éleveurs en difficultés ;
- Améliorer la résilience de la filière bovine vis-à-vis des risques sanitaires.
S'agissant de l'axe 5, j'ai déjà annoncé la prise en charge par l'Etat pour l'analyse des tests PCR et les frais vétérinaires pour la réalisation du prélèvement en cas de suspicion clinique. Le travail se poursuit sur la prise en charge des coûts liés à la mortalité et des surcoûts vétérinaires.
S'agissant de l'axe 6, il est indispensable d'organiser un travail structurant pour réduire la dépendance de la filière bovine aux marchés tiers en promouvant l'accroissement de la valeur ajoutée dans nos territoires. Mais également pour mieux lutter contre les maladies animales présentes en France ou susceptibles d’être introduites sur le territoire, pour lequel pourra être mobilisée une partie des 20 M€ annoncés début octobre dans le cadre du plan de reconquête de la souveraineté sur l’élevage.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> La Suisse nous demande notre soutien pour rester dans le marché européen de l'électricité. Ils peuvent compter sur nous. C'est ce que j'ai tenu à dire au conseiller fédéral Albert Rösti, lors de notre échange aujourd'hui à Paris.

> [Passoires thermiques] On parle de travaux qui peuvent prendre quelques semaines ou mois. C’est une question de dignité. Nous donnons les moyens aux propriétaires de les  financer.

> [Loi sur l’immigration] À titre personnel, je pense qu'il est très hypocrite de ne pas traiter la situation de travailleurs qui sont sur le territoire, payent leurs cotisations et font tourner les restaurants.

> [Conférence sur les prix de l’énergie] Notre objectif est de l’organiser dans les deux semaines qui viennent. Je souhaite inviter tous les présidents de groupe, et il est important d’associer les élus locaux.

> Nous intensifions la lutte contre la fraude à la rénovation :
-
50 000 contrôles en plus en 2024 pour garantir la qualité des travaux (+30%)

-
Doublement des effectifs dédiés aux contrôles

-
Mon Accompagnateur Rénov' obligatoire pour les travaux d'ampleur
.

 

Aurore Bergé (ministre des Solidarités et des Familles)
> Pour les parents, pour nos enfants, pour nos grands-parents, pour les professionnels qui prennent soin d'eux : nous avons un budget ambitieux !

> Je le redis, l'Etat sera toujours aux côtés des collectivités locales qui s'engagent pour nos familles.

 

Stanislas Guerini (ministre de la Transformation et de la Fonction publiques)
> L'antisémitisme n'a pas sa place dans notre République.

> Combattre l’antisémitisme, c’est une mobilisation générale. Nous devons mener cette bataille régalienne, à l’école, dans l'enseignement supérieur, dans la fonction publique.

> Parce qu'il nous faut répondre au défi de l'attractivité de la fonction publique, je porterai une réforme qui permettra de mieux y accéder, y bouger et en sortir mais aussi de mieux rémunérer ceux qui se décarcassent pour assurer nos services publics.

 

Olivier Véran (ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, porte-parole du Gouvernement)
> Nous continuerons à être intraitables face à l’antisémitisme rampant qui est en train d'exploser en France et que nous n'avions plus connu depuis des décennies. Certains ont déjà été condamnés en comparution immédiate à 3 mois, 9 mois, un an de prison.

 

Bérangère Couillard (ministre déléguée chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les Discriminations)
> Les menaces contre l’institut Ibn Badis, mosquée à Nanterre, sont inacceptables. Une enquête est ouverte par le parquet de Paris. Les condamnations doivent être fermes. Toutes les formes de haine doivent être combattues. L’Etat sera intraitable.

 

Roland Lescure (ministre délégué chargé de l’Industrie)
> Emmanuel Macron a annoncé ce vendredi 3 novembre la tenue d’une conférence humanitaire à Paris jeudi prochain, le 9 novembre, affirmant que « la lutte contre le terrorisme ne justifie pas de sacrifier des civils »

 

Jean-Noël Barrot (ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications)
> La France accueillera le prochain sommet sur l'intelligence artificielle. Notre pays est un leader européen dans le développement de modèles d’IA. Le gouvernement est aux côtés de tous les acteurs pour favoriser l’innovation, et réguler pour une IA de confiance.

 

Olivia Grégoire (ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme)
> 560 000 établissements de proximité ne sont aujourd’hui pas accessibles aux personnes en situation de handicap. Une rampe d’accès, des cartes en braille, un guichet à la bonne hauteur, pleins de choses peuvent être faites pour améliorer l’accessibilité.

 

Thomas Cazenave (ministre délégué chargé des Comptes publics)
> Pour la fin de l'année 2023, nous proposons d'augmenter le budget de l'armée de 2,1 Md€. Pour l'année prochaine, le Budget 2024 prévoit une augmentation de 3,3 Md€. Avoir une armée de premier plan, c’est la condition de notre souveraineté dans ce contexte d'instabilité.

> 5Mds€ en 2024 pour la rénovation énergétique des logements. Chaque € investi doit nous permettre de réussir le combat pour la transition écologique. Ainsi, nous renforçons notre arsenal pour prévenir, détecter et punir les fraudes.

 

Dominique Faure (ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité)
> La Conférence européenne sur l’enjeu démographique organisée par l’Espagne a permis de renforcer la coopération : Espagne, Portugal, France. Sur l’utilisation des fonds européens, pour nos territoires ruraux, nous avons beaucoup à faire ensemble pour les européennes et européens.

 

Clément Beaune (ministre délégué chargé des Transports)
> Pour le train, beaucoup d'offres sont faites par les régions et l'Etat : le Passe Rail doit permettre de mettre tout cela ensemble ; évidemment l'Etat financera sa part.

 

Laurence Boone (secrétaire d’Etat chargée de l'Europe)
> La mobilisation doit être générale pour ne laisser aucune place à l’antisémitisme. Surtout en Europe. Ne laissons pas l’Histoire bégayer !

> Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes. 47 journalistes tués dans le monde cette année, 1628 ces 20 dernières années. La plupart de ces crimes sont impunis. Protéger les journalistes, c’est protéger nos propres droits.

 

Sarah El Hairy (secrétaire d’Etat chargée de la Biodiversité)
> Nous venons de lancer le loto de la biodiversité qui permettra de soutenir financièrement 20 projets pour protéger la nature.

 

Partis politiques

● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

Sylvain Maillard (président du groupe à l’Assemblée nationale)
> La marque France, c'est un message clair : Make it iconic, choose France. Aux entrepreneurs Français : Cette campagne mondiale met en avant votre capacité à marquer les esprits, à trouver des solutions audacieuses, à faire rayonner le pays. Aux investisseurs du monde entier : choisissez la France !

> [Opinion: «L’antisionisme est le nouveau masque de l’antisémitisme»]
À mon initiative, ­l’Assemblée nationale a voté, fin 2019, une résolution visant à adopter la définition – non contraignante – de l’antisémitisme élaborée par l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA). Ce texte mentionne « une certaine perception des juifs qui peut se manifester par une haine à leur égard ». Il liste quelques exemples, dont le fait de traiter de manière « inégalitaire » l’État d’Israël. L’opposition de gauche avait voulu faire croire qu’il s’agissait de faire taire toute critique de la politique de l’État israélien. C’est totalement faux, celles-ci sont évidemment légitimes. Ce qu’envisage ce texte, c’est une entreprise de négation de l’existence d’Israël qui ne vise aucun autre État au monde.
La définition n’emploie pas en tant que tel le mot « antisionisme », mais qui ne voit pas aujourd’hui qu’il s’agit là du nouveau masque de l’antisémitisme, qui en a pris tant d’autres à travers les siècles ? Si le racisme traduit une forme de complexe de supériorité vis-à-vis des autres, l’antisémitisme est un complexe d’infériorité qui conduit à vouloir anéantir le juif supposé puissant, dominant. L’antisémitisme est toujours génocidaire. C’est une constante de l’histoire et aujourd’hui c’est principalement l’antisionisme qui l’incarne.
En marge de la crise des gilets jaunes, quand le philosophe Alain Finkielkraut est pris à partie et traité de « sale sioniste », c’est un « sale juif » qui s’exprime. C’est juste une façon de contourner le code pénal, qui réprime les insultes antisémites. En France, une partie de la gauche radicale n’a pas fait son travail introspectif et, à l’occasion de cette nouvelle période tragique, une haine des juifs ressort. Je ne dis pas toute la gauche. J’ai remercié l’écologiste Sandrine Rousseau, qui a récemment eu le courage de reconnaître que sa famille politique devait ­affronter cet impensé. Mais quand on entend Jean-Luc Mélenchon reprocher à la présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, d’être allée « camper à Tel-Aviv pour encourager le massacre » à Gaza, qui n’entend pas le sens du mot « camp » ? Les organisateurs de la manifestation de soutien à la Palestine de ce soir porteront l’entière responsabilité de ce qui s’y passera. Mais alors qu’on voit exploser les inscriptions et actes antisémites, la France ne laissera rien passer, nous poursuivrons tous les auteurs. La guerre qui se joue aujourd’hui n’oppose pas deux camps, mais un État à une organisation terroriste. C’est le Hamas qui tient sous son joug le peuple de Gaza. C’est le Hamas qui a massacré des habitants des kibboutz voisins qui voulaient la paix. L’islamisme veut détruire ­Israël mais aussi l’Occident. Ce sont nos valeurs qu’il veut anéantir. Il ne faut pas laisser se répandre le poison de ­l’antisémitisme.

 

Benjamin Haddad (porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale)
> Du Donbass à Gaza en passant par le Haut-Karabakh, les conflits de ces trois zones grises résonnent d’autant qu’ils opposent trois démocraties (Ukraine, Arménie, Israël) à deux régimes autoritaires (Russie, Azerbaïdjan) et à un mouvement terroriste (Hamas).

> Pendant ce temps, la guerre d’agression contre l’Ukraine continue et Poutine espère nous voir détourner le regard. Nous devons continuer de soutenir l’Ukraine: la sécurité de l’Europe en dépend.

> Le Hamas exécute froidement d’une balle dans la tête des civils palestiniens qui tentent de fuir les zones de bombardement. Silence radio des élus LFI, comme d’habitude.

 

Charles Sitzenstuhl (député)
> La majorité a été unanime pour condamner les attentats du Hamas et dire son soutien à Israël, qui a évidemment le droit de se défendre contre la barbarie. Nous pleurons nos compatriotes assassinés et nos otages. Cela ne souffre d’aucune discussion.
Par contre, ce qui suscite un malaise, c’est que, sur le conflit israélo-palestinien, il existe une tonalité «ultra Israël» qui ne correspond pas à la ligne du président de la République ni à la ligne historique de la diplomatie française. La seule ligne que la majorité devrait tenir sur ce sujet explosif, c’est celle du chef de l’État. Israël a le droit d’exister, de vivre en sécurité et de riposter, mais il doit également respecter le droit international.
Les Palestiniens ont droit à leur État, la colonisation israélienne de la Cisjordanie est illégale et la riposte à Gaza ne peut se transformer en bain de sang. Ce sentiment n’est pas forcément celui qui s’est fait le plus entendre pour l’instant. Soutien à Israël, oui, inconditionnel, non. Attention à ne pas nous acoquiner avec les influenceurs de M. Netanyahou. Nous ne devons pas être la béquille de son gouvernement d’extrême droite. Notre ligne doit rester l’équilibre et le sang-froid.

> Aussi atroces qu’aient été les attentats du Hamas le 7 octobre, nous ne pouvons pas être insensibles aux civils palestiniens et à la cause palestinienne. L’éradication du Hamas ne peut pas signifier l’annihilation de Gaza. L’impunité de la colonisation israélienne en Cisjordanie doit cesser.
La fuite en avant militariste et colonialiste d’Israël ces dernières années est une impasse. Et il est illusoire pour Israël de penser qu’un carnage à Gaza lui apportera quelque sécurité sur le long terme. Israël se croyait invincible avec son Dôme de fer. En réalité, le Dôme de fer n’était qu’une ligne Maginot. Toute ligne Maginot finit par être contournée puis par céder. Elle enferme dans le déni sa propre vulnérabilité et ses manquements.

> Il faut être intraitable avec les terroristes et compréhensif avec les peuples. Les populations du Moyen-Orient restent à fleur de peau sur la question israélo-palestinienne. Peut-on ignorer cette réalité? Non. Emmanuel Macron a eu raison de se rendre à Tel-Aviv, mais aussi à Ramallah, à Amman et au Caire.
Il faut garder le canal de communication avec le maximum de dirigeants arabes. L’horizon des Israéliens et des Palestiniens ne peut être la violence perpétuelle, ce serait la destruction mutuelle inéluctable. C’est pour cela qu’en essayant de voir un peu plus loin seule la relance d’un processus de paix garantira une sécurité aux deux peuples. Mais, pour l’instant, d’un côté il y a une société israélienne qui s’enferme dans le militarisme, de l’autre une société palestinienne prise en otage par le terrorisme. C’est intenable. Beaucoup d’amis d’Israël me disent que la solution à deux États est définitivement morte. C’est une erreur, cette perspective doit rester.
Par ailleurs, si je suis très inquiet du racolage islamiste de Jean-Luc Mélenchon, je le suis également de la grille de lecture civilisationnelle que tente de nous imposer l’extrême droite de Marine Le Pen et d’Éric Zemmour. Dire que ce qui se joue au Proche-Orient est la grande confrontation entre l’Occident et l’Islam est faux et dangereux. C’est le meilleur service rendu aux islamistes. Le conflit israélo-palestinien est un conflit territorial, qui ne peut se régler que par la politique et la négociation.

> [Augmentation des actes antisémites] C’est effroyable. En tant qu’Alsacien, cela me rappelle de très mauvais souvenirs. Les auteurs de ces actes doivent être sévèrement punis. Il est important que les Français juifs sachent que nous les aimons et les soutenons. L’immense majorité du peuple français est avec eux. Ce n’est pas une minorité d’islamistes et d’antisémites qui brisera la grande histoire de la République et des Français juifs. Ces derniers ne sont ni responsables ni comptables d’un conflit qui se déroule à 4 000 kilomètres de Paris.

 

Jean-René Cazeneuve (député)
> «Génial, j'ai une idée: il suffit d'augmenter les impôts!» Voilà la stratégie de LFI, dont on connait le résultat :
- Chômage accru
- Désindustrialisation
- Perte d'attractivité
A l'inverse, avec la majorité, nous nous engageons à baisser les impôts.

 

Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> Le terme terroriste « pas reconnu en droit international »??? Pardon ??? Le Hamas est inscrit sur la liste européenne des entités terroristes.

 

Bernard Guetta
> [Tribune: «Guerre Israël-Hamas: La paix bénéficie paradoxalement d’une rare fenêtre d’opportunité, grande ouverte à Mohammed Ben Salman]
Ce n’est qu’une hypothèse que la morosité ambiante dira folle, absurde et totalement irréaliste, mais imaginons tout de même. Imaginons qu’après de discrètes consultations avec les Etats-Unis et l’Union européenne ou certains de ses membres, le prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salman, dit « MBS », relance l’initiative de paix arabe amorcée en 2002 par le prédécesseur de son père.
Le roi Abdallah avait alors proposé que les pays de la Ligue arabe reconnaissent Israël en échange de la création d’un Etat palestinien sur les territoires occupés depuis 1967. Ce plan avait été ignoré par les dirigeants israéliens, car il ouvrait la porte à un partage de Jérusalem et à un retour des réfugiés et de leur descendance. Bien qu’entérinée par la Ligue arabe et applaudie par les Palestiniens, cette initiative était donc restée lettre morte, mais imaginons un instant qu’Américains, Européens et Saoudiens l’exhument bientôt, sans hâte excessive, mais sans procrastination non plus, et proposent d’en faire le point de départ de nouvelles discussions.
Quel premier ministre israélien pourrait opposer aujourd’hui la même sourde oreille qu’au début du siècle ? Même M. Nétanyahou ne le pourrait pas. Le successeur qu’il aura bientôt le pourrait encore moins, et maintenant que plusieurs nouveaux Etats arabes ont déjà reconnu Israël, ce n’est pas seulement la création d’un Etat palestinien qui pourrait être en négociation, mais la réalisation du vieux rêve de Shimon Pérès, la création d’un marché commun proche-oriental, ouvrant la voie à des accords de sécurité et de coopération régionales.
Plus sûrement que toute opération militaire, cette dynamique conduirait à une complète élimination politique du Hamas et à une marginalisation de tous les groupes terroristes de moindre importance. La paix, une vraie paix, pourrait en découler. On objectera bien sûr, de tous côtés, qu’aussi beaux que soient les rêves, la réalité est que la tuerie du 7 octobre et les bombardements de Gaza mènent tout droit, si ce n’est à une guerre mondiale, à une guerre de cent ans. Les « sachants » la diront aussi inévitable qu’inextricable puisqu’il n’y aurait maintenant plus de Palestiniens prêts à une paix avec Israël ni d’Israéliens disposés à coexister avec un Etat palestinien.
Tout paraît leur donner raison tant la défiance, le ressentiment et le désir de vengeance sont partout à vif. Mais si l’on refuse de se laisser aveugler par la déraison ambiante, les raisons d’espérer ne manquent pourtant pas.
Trois semaines après le massacre organisé par le Hamas, la moitié des Israéliens se déclaraient hostiles à une opération terrestre à Gaza. Alors même que tous ont vu des images du samedi noir et que quasi tous connaissent, de près ou de loin, une famille endeuillée, ils conservent assez de lucidité pour savoir que des combats de rue à Gaza feraient autant de victimes dans l’armée israélienne que dans la population gazaouie et, surtout, ne mèneraient à rien.
Car que feraient les forces armées israéliennes après avoir repris le contrôle de la bande Gaza ? Elles en garderaient les commandes, alors qu’elles avaient dû s’en retirer en 2005 ? Elles les rétrocéderaient à l’Egypte, qui n’en voudrait à aucun prix ? Elles les repasseraient à l’Autorité palestinienne, qui n’a pas même les moyens de s’imposer en Cisjordanie ?
Pour Israël, un retour à Gaza serait une impasse. Afin d’éviter que la Cisjordanie ne s’enflamme et que les pays arabes ne soient entraînés dans un conflit auquel se joindrait alors l’Iran, il n’est pas d’autre moyen que de relancer le processus de paix.
Il faut penser ce qui paraît impensable, mais ne l’est en réalité pas, puisque Israël est trop affaibli par ses déchirements internes et par la cruauté de cette défaite pour ne pas vouloir éviter une véritable guerre ; que la Syrie et le Liban sont exsangues ; que l’Egypte est au bord d’une explosion sociale ; que l’Irak n’est plus qu’un patchwork et que le régime iranien, bien trop impopulaire et désargenté pour entrer en guerre, a déjà engrangé une victoire en empêchant le rapprochement en cours entre l’Arabie saoudite et Israël.
Un dérapage peut évidemment mettre le feu aux poudres, mais Israël vient cependant de prendre conscience qu’il n’était pas invincible, aucune frénésie guerrière n’habite la région, et les Palestiniens voient bien, sous ce déluge de bombes, que la violence ne les mène qu’à toujours plus de souffrances.
L’impasse est générale. Elle l’est pour tous et, par le plus étrange des paradoxes, la paix bénéficie en conséquence d’une rare fenêtre d’opportunité, grande ouverte à Mohammed Ben Salman. Ce jeune prince voudrait faire de l’Arabie saoudite une puissance aussi incontournable au Proche-Orient que dans le monde. Il désire aussi laver l’affront que l’Iran vient de lui infliger par le biais du Hamas. Despote éclairé, il entend avant tout rester dans l’histoire comme celui des Saoud qui aurait fait entrer son pays dans l’après-pétrole et le XXIe siècle. Il en cherchait hier les moyens et le voilà devenu l’homme de la situation.

 

 

La quotidienne centriste du 4 novembre 2023. Les morts en Ukraine et en Palestine sont de la responsabilité des agresseurs

Il faut le rappeler encore et encore: s’il y a une guerre en Ukraine, c’est à cause de Poutine; s’il y a une crise en Palestine, c’est à cause du Hamas.

Tous les morts, sans exception, et en Ukraine et en Russie, et en Israël et à Gaza, sont de la seule responsabilité des agresseurs.

S’ils n’avaient pas attaqué – en commettant en plus des atrocités innommables –, tous les gens qui ont été tués, et en Ukraine, et en Russie, et en Israël, et à Gaza ainsi qu’en Cisjordanie, seraient vivants actuellement.

C’est une réalité incontournable.

Ne nous trompons donc pas de combat et ne nous laissons pas enfumer par de vulgaires propagandistes à la solde de Poutine et du Hamas qui tentent de renverser les rôles et les responsabilités.

S’il est bien évident que la mort d’un enfant, qu’il soit israélien ou palestinien, qu’il soit ukrainien ou russe, est une mort d’enfant de trop, il n’est pas acceptable d’accuser les agressés de l’avoir provoquée.

Tomber dans le piège tendus par un dictateur et une organisation terroriste dont le but est la destruction totale de leurs adversaires dans les conflits qu’ils ont provoqués (Poutine a expliqué que l’Ukraine en tant que pays n’existait pas et le Hamas a affirmé qu’Israël n’avait pas le droit d’exister) et, plus largement, de la démocratie libérale basée sur les valeurs humanistes est une naïveté et, de la part des politiques et des médias, une faute lourde.

Et il n’y a aucune excuse, aucune justification à soutenir les agresseurs et responsables d’assassinats barbares, même le fait de considérer que certaines de leurs revendications politiques peuvent être légitimes.

Or c’est bien ce à quoi l’on assiste avec, dans le cas de la crise au Proche-Orient à une libération de discours infâmes et d’actes indéfendables et impardonnables.

Si Poutine et le Hamas n’avaient pas existé, les cimetières seraient moins encombrés de victimes innocentes.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]