vendredi 2 avril 2021

Propos centristes. France – Lutte contre la covid19 et ses conséquences; lutte contre le réchauffement climatique; lutte pour les autistes; lutte contre la violence dans le sport; lutte contre les sectes; lutte pour l’agriculture…

Voici une sélection, ce 2 avril 2021, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.


► Emmanuel Macron (Président de la République)

Nous ne lâcherons rien du combat que nous menons depuis 4 ans pour toutes celles et ceux qui vivent avec l’autisme et autres troubles du neuro-développement. Changeons la donne ! C’est le cœur de notre stratégie. Voici où nous en sommes. La stratégie autisme, ce sont déjà 63 plateformes « repérage, diagnostic et intervention précoce » ouvertes. Partout en France. Tous ensemble, continuons à rendre notre société plus inclusive !

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Jean Castex (Premier ministre)

- [Déclaration du Gouvernement relative à l'évolution de la situation sanitaire et aux mesures nécessaires pour y répondre.]
Le Président de la République s’est exprimé hier soir devant la Nation pour annoncer de nouvelles mesures de lutte contre l’épidémie de Covid.
Une fois encore, notre pays est confronté aux morsures de cette crise sanitaire, cette crise sanitaire qui dure depuis très longtemps, cette crise sanitaire qui mute et qui évolue dans des conditions inquiétantes. Une fois encore, nous devons faire face, prendre en toute lucidité les décisions que la situation impose. La gravité de la situation, l’impact de ces décisions sur nos concitoyens qui font face courageusement et depuis des mois à cette pandémie mondiale, commandait que les représentants de la Nation en débattent et s’expriment par un vote solennel, dans le cadre fixé par l’article 50-1 de la Constitution.
Ces mesures nouvelles sont donc nécessaires pour protéger la vie et la santé de beaucoup de nos concitoyens, particulièrement les plus fragiles.
Elles sont nécessaires pour nous permettre de franchir un cap, espérons-le un dernier cap, dans la perspective du déploiement massif de la vaccination et d’un retour à une vie normale.
Oui, la troisième vague est là et elle nous frappe durement. Nous constatons depuis la mi-mars un emballement de l’épidémie : en deux semaines, le nombre de cas a augmenté de 55 % et s’élève aujourd’hui à environ 38 000 par jour. L’épidémie progresse vite. Et elle progresse partout.
Cette accélération est due, vous le savez, à la progression du variant apparu en fin d’année dernière en Grande Bretagne. Nous savons depuis plusieurs mois qu’il est plus contagieux. Nous savons depuis plus récemment, à la lumière des dernières études scientifiques, qu’il est aussi plus dangereux. Comme je le constate à chacune de mes visites dans des hôpitaux, le virus frappe des patients plus jeunes et en plus grande proportion sans facteur de risque lié à des comorbidités.
Ce phénomène n’est évidemment pas propre à la France. Depuis la mi-mars, le nombre de cas quotidiens a triplé en Allemagne ; il a augmenté de 70 % en Belgique et de 40 % aux Pays-Bas.
Cette reprise épidémique est d’autant plus préoccupante qu’elle survient à un moment où notre système de santé est déjà mis à lourde contribution, et ce depuis longtemps. Avec plus de 5 000 malades de la Covid hospitalisés en réanimation, le pic de la deuxième vague est déjà dépassé. Si nous sommes encore en-deçà du niveau atteint au printemps dernier, nous devons agir vite en amplifiant fortement les dispositions déjà en vigueur.
Face à ce nouveau virus, nous avons rapidement réagi en prenant ces derniers mois et ces dernières semaines plusieurs mesures fortes : maintien depuis fin octobre de la fermeture de nombreuses activités et établissements recevant du public ; couvre-feu national depuis la mi-décembre ; mesures renforcées dans près de 20 départements couvrant près d’un tiers de la population depuis le 20 mars dernier.
Ces décisions ne sont jamais faciles ; elles ne sont jamais simples ; elles obéissent à plusieurs exigences : rechercher le meilleur équilibre possible entre protection et contraintes ; agir ni trop tôt ni trop tard, en s’adaptant en temps réel aux évolutions de l’épidémie mais aussi aux différences de situations territoriales, notamment en début de vague épidémique ; enfin, rappeler toujours et encore les consignes de prudence en faisant appel à l’esprit de vigilance et de responsabilité de chacune et de chacun.
C’est par la conciliation de ces différents principes d’action que nous sommes parvenus depuis maintenant 4 mois à maintenir la situation sous contrôle.
Mais aujourd’hui, les faits sont là : le variant britannique poursuit son accélération. Nous devons donc accélérer, c’est-à-dire prendre des mesures renforcées si nous voulons casser la spirale épidémique qui s’est enclenchée depuis quelques semaines.
C’est pourquoi nous avons décidé, sous l’autorité du Président de la République, d’étendre à tout le territoire métropolitain les mesures qui s’appliquaient déjà, dans les 19 départements les plus touchés par l’épidémie.
Ces nouvelles mesures s’appliqueront à compter de dimanche matin et pour quatre semaines, jusqu’au 3 mai.
Ce choix d’agir à l’échelle nationale s’explique par le fait que, depuis une dizaine de jours, l’épidémie s’est propagée dans la quasi-totalité du territoire national : sur les 96 départements métropolitains, 92 connaissent une accélération de la circulation virale, avec des rythmes parfois spectaculaire : supérieurs à 20 % sur une semaine dans la moitié des départements, et de plus de 40 % d’augmentation dans une vingtaine d’entre eux.
C’est par exemple le cas d’un département que je connais bien, les Pyrénées orientales où le taux d’incidence a progressé de 73 % en 7 jours.
Dans une telle situation, il convient d’agir fortement, rapidement et partout, selon les mêmes règles et les mêmes calendriers.
Nous ferons cependant une exception pour les territoires et départements d’outre-mer dont la situation sanitaire n’est évidemment pas la même qu’en métropole, ni même que d’un territoire à l’autre compte tenu de leur éloignement géographique. Nous continuerons donc de leur appliquer des règles spécifiques et qui s’adaptent en fonction des évolutions épidémiques propres à chaque territoire.
Comme l’a indiqué hier le Président de la République, les règles qui s’appliqueront à compter de dimanche prochain au territoire national seront fondamentalement les mêmes que celles que nous avons mises en place depuis le 20 mars dernier dans les 19 départements soumis à des mesures renforcées :
Le couvre-feu sera maintenu à partir de 19 heures ;
Les conditions d’ouverture ou de fermetures de commerces obéiront aux mêmes critères et conditions ;
Le télétravail sera systématisé 4 jours par semaine minimum pour tous les emplois privés et publics où cela est possible ;
Les motifs de sortie et de déplacement seront encadrés selon les mêmes termes : il restera possible de se déplacer, de se promener, de faire du sport, sans limitation de durée dans un rayon de 10 kilomètre autour de chez soi ; en revanche, les rassemblements ou regroupements de plus de 6 personnes resteront interdits ;
Enfin, une attestation précisant le motif du déplacement sera exigée audelà des 10 kilomètres et après la fin du prochain week-end de Pâque, les déplacements inter-régionaux seront restreints à quelques motifs impérieux. Ces motifs incluront évidemment les déplacements professionnels mais aussi ceux liés à un motif familial, comme par exemple accompagner ou aller chercher un enfant chez un parent, un grand-parent ou un proche.
L’enjeu des prochaines semaines ne se limitera pas à l’édiction de nouvelles règles. Il s’agira surtout de permettre leur bonne appropriation par nos concitoyens et bien-sûr de veiller à leur bonne application.
Si l’immense majorité de nos concitoyens respecte spontanément les règles sanitaires en vigueur, une minorité d’entre eux s’y refuse. À ce titre, je condamne sans réserve l’irresponsabilité dont font montre certains, se croyant sans doute invincibles aux ravages de la maladie qui pourtant nous démontre chaque jour le contraire.
Ces comportements – qu’il s’agisse des rassemblements festifs, du non-respect du couvre-feu ou du refus du port du masque - nous devons les prévenir et les sanctionner.
J’ai demandé au ministre de l’Intérieur d’accroître le nombre de policiers et de gendarmes affectés à cette tâche. Nous veillerons notamment à ce que l’interdiction des rassemblements de plus de 6 personnes sur la voie publique soit respectée. La consommation d’alcool sur la voie publique sera interdite. Sur arrêté préfectoral, et en lien avec les maires, l’accès à certains sites propices à des rassemblements en extérieur, comme les quais, berges, places, pourra être interdit en fonction des circonstances locales. Il sera enfin demandé aux parquets de poursuivre systématiquement les auteurs de récidives portant sur l’organisation d’événements clandestins susceptibles de mettre en danger la vie d’autrui.
Mais ces comportements ne doivent pas masquer la résilience et la haute conscience citoyenne de l’immense majorité des Français, partout sur le territoire, qui sans doute râlent, s’impatientent, cherchent légitimement à comprendre, mais qui se montrent respectueux des règles, c’est-à-dire finalement respectueux des autres.
La forte accélération du virus nous conduit également à fermer les établissements scolaires, les crèches et les activités periscolaires et extrascolaires. Nous avons tout fait pour repousser au maximum cette décision et je sais qu’il existait un très large consensus en faveur du maintien de l’accueil de tous les enfants dans les établissements scolaires.
Nous sommes le pays d’Europe qui a le moins fermé ses écoles : en un an, elles ont été fermées moins de 10 semaines en France, contre 24 en Allemagne, 26 au Royaume-Uni et 32 en Italie. Je crois que nous pouvons en être fiers.
C’est pour cette même raison que nous avons toujours considéré que s’il fallait un jour utiliser ce levier, nous devrions le faire en ultime recours et dans des conditions qui en réduisent au maximum l’impact.
Mais force est de constater que les écoles, les collèges et les lycées ne sont pas épargnés par l’épidémie. Depuis deux semaines, le taux d’incidence augmente plus vite chez les enfants et les adolescents que dans la population générale. Avec pour conséquence des fermetures de classes et d’écoles plus nombreuses. C’est pourquoi les établissements scolaires seront fermés pendant trois semaines, en optimisant la période des vacances de printemps, pour que les conséquences sur les enfants soient les moins pénalisantes possibles. Concrètement :
la semaine prochaine où il n’y aura que 4 jours d’école, en raison du lundi de Pâques, tous les établissements scolaires assureront leurs enseignements à distance. Cela concernera également les élèves des lycées professionnels, les apprentis qui suivront le même régime que les autres lycéens.
Au cours des deux semaines suivantes, du 12 au 25 avril, tous les élèves de toutes les zones académiques, seront en vacances dites de printemps. Cela implique une modification du calendrier des vacances de Pâques qui devaient s’étaler, selon les zones, du 12 avril au 7 mai.
Je mesure tout à fait l’impact de ces décisions sur la vie de nombreuses familles mais aussi dans l’organisation des entreprises. Mais c’est le moyen d’atteindre notre objectif de pouvoir agir sur la contamination en milieu scolaire avec l’impact le plus limité possible sur l’année scolaire de nos enfants.
Nous savons que ces choix peuvent aussi être sources de difficulté pour les familles modestes, dont les enfants n’iront plus à la cantine ou ne pourront plus bénéficier de petits-déjeuners gratuits dans les écoles REP et REP+. A ce titre, nous serons à leur côté pour les aider à passer cette période. Les modalités de cet accompagnement seront précisées dans les prochains jours.
Comme lors du premier confinement, un dispositif d’accueil des enfants des personnels prioritaires sera organisé dès la semaine prochaine, en lien avec l’Education nationale et les collectivités locales.
Il en ira de même pour les crèches qui seront fermées au cours des 3 prochaines semaines, tout en étant mobilisées également sur l’accueil des enfants des personnels prioritaires, dont la liste complète sera précisée demain.
Les salariés qui seront contraints de garder leur enfant à domicile, faute d’autre solution, bénéficieront du dispositif d’activité partielle qui s’appliquait déjà lors du premier confinement. Il leur suffira de se signaler auprès de leur employeur qui prendra en charge la procédure de déclaration auprès des services de l’État.
Pour les élèves de l’enseignement supérieur, les règles en vigueur qui prévoient un enseignement essentiellement en distantiel seront maintenues, mais sans remettre en cause la possibilité donnée récemment aux étudiants de pouvoir revenir une journée par semaine en présentiel, dans des conditions strictes. Les concours prévus au cours des 4 prochaines semaines seront maintenus et leurs conditions d’organisation adaptées à la situation. Les examens qui ne peuvent se faire en distanciel seront en revanche reportés autant que possible, sur le mois de mai.
Ces nouvelles mesures auront inévitablement des conséquences sociales et économiques.
Je sais la difficulté dans laquelle sont nos entreprises, fermées ou contraintes de fonctionner au ralenti, et ce depuis de longs mois. Je sais qu’aux difficultés économiques s’ajoutent souvent la détresse et le désarroi de professionnels qui n’ont qu’une envie : exercer leur métier, reprendre leur activité. Je veux dire mon soutien à toutes ces femmes et ces hommes, dirigeants d’entreprises, salariés, sous-traitants. Et les assurer de la solidarité de la Nation.
L’Etat – et je crois que c’est une autre de nos fiertés - a été au rendez-vous de l’accompagnement économique de ces acteurs. Il le restera, comme il continuera à assurer la continuité des services publics.
Nous maintiendrons tous nos dispositifs en place aussi longtemps que durera la crise. Si nous ne le faisions pas, nous réduirions à néant des mois de soutien massif et efficace.
Au-delà, nous complétons ces mesures pour mieux tenir compte de certaines situations. Je pense notamment à celles des commerces, particulièrement ceux fermés depuis février dans les grands centres commerciaux ou ceux qui ont accumulé des stocks importants du fait des périodes de fermeture.
Je pense également aux entreprises de plus grande taille affectées par de longs mois de crise. C’est le sens de l’aide exceptionnelle pour la prise en charge des coûts fixes qui a été mis en place depuis hier 31 mars.
Ayons l’humilité de reconnaître que nous ne savons pas tout. Tout simplement parce que nous faisons face à un risque nouveau dont nul ne peut dire avec certitude comment il est susceptible d’évoluer.
Pour autant, un élément nouveau est venu modifier la donne : la campagne de vaccination progresse et s’amplifie tous les jours. Nous avons enfin une vraie raison de penser que nous avançons dans la voie d’une possible sortie de crise.
Plus de 8M de nos concitoyens sont désormais vaccinés, dont près de 2,8M avec 2 doses. L’objectif de mon gouvernement reste le même: 10M de vaccinés mi-avril, 20M mi-mai et 30M mi-juin, en veillant à ce que la commission européenne fasse respecter les obligations des industriels quant au calendrier de livraison des doses.
Nous serons donc au rendez-vous, et même très au-delà, des objectifs que j’avais énoncés devant vous le 17 décembre dernier lors du débat organisé ici même sur la stratégie vaccinale : j’avais annoncé la vaccination de 15 millions de personnes d’ici la fin du premier semestre.
Tout le monde est sur le pont pour que nous puissions vacciner sans relâche. Nous vaccinons aujourd’hui à un rythme qui s’accélère : depuis déjà 3 semaines, ce rythme est plus élevé que celui de nos voisins allemands, italiens ou espagnols. Surtout, nous sommes clairement bien position nés pour la vaccination des personnes les plus vulnérables face à la maladie.
Nous vaccinons en flux tendu : toutes les doses sont administrées au fur et à mesure de leur arrivée. Cette vaccination s’opère selon deux circuits complémentaires.
Premier circuit, les centres de vaccinations mis en place par les mairies, les établissements hospitaliers ou encore des professionnels de ville. Nous en comptons plus de 1700 aujourd’hui et d’autres ouvrirons encore dans les prochaines semaines, opérés notamment par les pompiers ou l’Assurance Maladie, et qui seront configurer pour pouvoir accueillir 1 000 à 2000 patients par jour.
Deuxième circuit, les professionnels de ville qui se sont mobilisés en grand nombre : plus de 50 000 médecins et 20 000 officines se sont engagés dans la vaccination. En un mois, ils ont administré près de 1,7 millions de doses aux patients éligibles. A compter de la semaine prochaine, 25 000 premiers infirmiers se lanceront eux aussi dans la vaccination. Toujours la semaine prochaine, près de 1,4 M de doses supplémentaires seront utilisables sur le terrain, suivis de 3 millions de doses supplémentaires en avril et 3,6 millions en mai.
Le mois d'avril verra aussi arriver un nouveau vaccin, celui de Johnson & Johnson, qui a la particularité de ne nécessiter qu'une seule dose. Ce sont plus de 500 000 doses qui sont attendues fin avril puis 2 millions en mai.
Comme le chef de l’État l’a annoncé hier, nous pourrons lancer dans les prochaines semaines la vaccination à de nouvelles tranches d’âge : le 15 avril pour les personnes âgées de 60 à 69 ans ; le 15 mai, pour les personnes âgées de 50 à 59 ans ; le 15 juin pour tous les autres.
L’espoir que représente cette campagne de vaccination nous permet de regarder l’avenir avec confiance et optimisme. Elle s’accompagnera du maintien et de l’intensification de l’indispensable stratégie Tester / Alerter / Protéger.
Nous travaillons, en lien avec tous les secteurs concernés, à la réouverture prochaine des lieux et activités aujourd’hui fermés. Cette réouverture interviendra lorsque les conditions sanitaires seront réunies. Le Gouvernement présentera cette stratégie de réouverture devant le Parlement, le moment venu.
Nous devrons également nous prononcer sur les conditions d’organisation des élections régionales et départementales prévues les 13 et 20 juin prochain. Ces élections ont déjà été reportées pour cause de Covid. Comme je l’ai déjà indiqué et comme je le redis ce matin devant la Représentation nationale, seules des raisons sanitaires impérieuses, de nature à compromettre l’organisation de la campagne ou du scrutin, pourraient justifier un nouveau report. En application de la loi du 22 février 2021, le Conseil scientifique a rendu sur ce sujet un avis lundi dernier.
J’observe que cet avis, particulièrement balancé, ne préconise pas clairement et explicitement un report des élections. J’ajoute que les décisions dont nous débattons ce matin, y compris celles relatives à l’accélération de la vaccination, devraient avoir pour effet d’améliorer la situation sanitaire à l’échéance du mois de juin. Le conseil scientifique formule cependant des recommandations précises quant aux conditions de l’organisation et de la tenue de ces élections, tandis que les mesures nouvelles qui entreront en vigueur ce weekend et pour quatre semaines pourraient avoir un effet sur le déroulement de la campagne.
Nous devons donc nous assurer que l’ensemble de ces conditions pourront bien être satisfaites pour maintenir le calendrier tel que la loi l’a prévu, scénario qui constitue pour le Gouvernement l’hypothèse de base.
À cet effet, je vais engager sans délai une consultation des partis politiques représentés au Parlement, parce qu’ils concourent à l’expression du suffrage, et des associations d’élus locaux, notamment les maires chargés de l’organisation matérielle des opérations de vote. Un débat fondé sur l’article 50-1 de la constitution sera organisé au Parlement, sur la base de l’ensemble de ces éléments. Tel est le sens du rapport que je vous remettrai aujourd’hui, en application de la loi du 22 février dernier.
Nous avons devant nous des semaines encore particulièrement difficiles.
Plus que jamais, les personnels soignants, dont le dévouement et la bravoure sont admirables depuis 14 mois, méritent notre soutien et la reconnaissance de la Nation toute entière.
Je me rends très régulièrement dans des hôpitaux pour leur manifester ce soutien. Je sais, car ils me le disent, ce qu’ils endurent. Je sais combien ils se battent, malgré la fatigue, malgré la lassitude, pour sauver des vies. Notre système hospitalier va tenir le choc. Nous l’y aiderons en continuant de mobiliser tous les leviers possibles :
en déplafonnant les heures supplémentaires dans les établissements de santé,
en mobilisant tous les renforts possibles, en particulier les professionnels de ville, les retraités, les étudiants en santé, les 26 000 professionnels inscrits à la réserve sanitaire civile mais également la réserve militaire ;
en organisant la collaboration entre le public et le privé qui n’a jamais été aussi fluide ;
en organisant des évacuations sanitaires depuis les régions les plus touchées.
L’activation de l’ensemble de ces leviers doit nous permettre d’armer jusqu’à 10 200 lits de réanimation et d’accueillir tous les malades qui en auront besoin.
Face à cette crise sans précédent, et à la part d’incertitude que comporte cette épidémie, mon Gouvernement a agi avec cohérence et pragmatisme.
Gérer une crise sanitaire, c’est conjuguer une batterie de critères. Il y a évidemment, d’abord et en premier lieu, les critères épidémiologiques et sanitaires et donc les avis des scientifiques et des médecins. Je veux le dire et le répéter ici devant la représentation nationale et devant la Nation toute entière : il n’y a pas d’opposition entre le pouvoir politique et le pouvoir médical, nous tenons le plus grand compte des avis, des analyses, des modèles et des prévisions des experts, conseils scientifiques et médicaux. Mais, et c’est bien là le rôle du Gouvernement, nous avons également le devoir – je dis bien le devoir – d’intégrer dans nos prises de décisions d’autres considérations, qui relèvent de la dimension sociale, scolaire, psychologique, économique de notre pays et de notre société. Ces critères se modélisent sûrement moins bien et leur impact est sûrement moins immédiat mais leurs effets sont, un an après le début de la pandémie, beaucoup mieux connus.
C’est dans la combinaison difficile – très difficile – de l’ensemble de ces critères que doit être recherché l’équilibre des décisions qu’il nous appartient de prendre. C’est aussi cet équilibre qui conditionne la temporalité de ces décisions.
Mais, au bout du bout, et le moment dans lequel nous nous trouvons l’illustre parfaitement, la mère des priorités, le premier des critères qui s’imposera toujours, c’est la protection sanitaire de nos concitoyens.
Comme toujours, c’est dans l’unité et dans le recours aux valeurs de solidarité et de responsabilité que nous trouverons les ressources pour faire face à ce choc grave et inédit.
C’est la caractéristique profonde de cette crise ; elle fait appel au sens des responsabilités de tous et de chacun.
C’est dans cet esprit que je me suis exprimé devant vous ce matin.

- « Les commerces, ne les fermez pas ! » ; « les stations de ski, ne les fermez pas ! » ; « les universités, rouvrez-les ! » ; « les établissements culturels, rouvrez-les ! » : ceux qui tenaient hier ces propos nous reprocheraient aujourd'hui des mesures tardives ou insuffisantes ?

- Nous sommes le pays d’Europe qui a le moins fermé ses écoles : en un an, elles ont été fermées moins de 10 semaines en France, contre 24 en Allemagne, 26 au Royaume-Uni et 32 en Italie. Nous pouvons en être fiers.

- Si l’immense majorité de nos concitoyens respecte spontanément les règles sanitaires en vigueur, une minorité d’entre eux s’y refuse. J’ai demandé au ministre de l’Intérieur d’accroître le nombre de policiers et de gendarmes affectés aux contrôles des restrictions sanitaires.

- Il convient d’agir fortement, rapidement et partout, selon les mêmes règles et les mêmes calendriers.

 

Jean-Yves Le Drian (ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)

[Tribune sur la lutte contre l’impunité pour les crimes commis en Syrie coécrite par les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de l’Autriche, de la Belgique, de la Bulgarie, du Danemark, de la Finlande, de l’Irlande, de l’Italie, de la Lettonie, de la Lituanie, du Luxembourg, de Malte, des Pays-Bas, de la Pologne, du Portugal, de la Slovénie, de la Suède]
Il y a dix ans, des millions de Syriens descendaient dans les rues de Deraa, d’Alep et de Damas pour réclamer la démocratie et le respect de leurs libertés et de leurs droits fondamentaux. La réponse brutale du régime a déclenché l’une des plus graves entreprises criminelles et des crises humanitaires depuis la Seconde Guerre mondiale ; cette crise dure depuis plus d’une décennie et a causé le décès de plus de 400 000 personnes et des violations innombrables des droits de l’Homme.
Plus de la moitié des Syriens ont dû quitter leurs foyers et plus de 6 millions d’entre eux ont fui leur pays pour échapper aux exactions du régime. Des dizaines de milliers de personnes ont été victimes de disparitions forcées, laissant leurs familles sans information sur leur sort ou l’endroit où elles se trouvent.
Le régime syrien a utilisé des armes chimiques contre son peuple de manière répétée, comme l’ont clairement établi l’Organisation des Nations unies (ONU) et l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC). Le régime a systématiquement refusé de fournir des explications aux équipes d’enquête internationales. Mais les survivants de ces attaques sont là pour témoigner de ce qu’ils ont vu et de ce qu’ils ont vécu.
Nous ne resterons pas silencieux face aux exactions commises en Syrie, et dont le régime et ses appuis extérieurs portent la responsabilité principale. Nombre de ces crimes, y compris ceux commis par Daech et d’autres groupes armés, peuvent être assimilés à des crimes de guerre et à des crimes contre l’humanité. Il est donc de la responsabilité de tous de lutter contre l’impunité des auteurs de ces actes et d’exiger que ceux-ci, quels qu’ils soient, rendent des comptes.
C’est une question de justice pour les victimes. Face à la gravité des faits, nous continuons de demander que la Cour pénale internationale puisse enquêter sur ces crimes présumés et poursuivre leurs auteurs. Pour déjouer la stratégie de ceux qui bloquent sa saisine par le Conseil de sécurité, nous nous sommes mobilisés afin que les faits soient documentés, dans l’attente de leur examen par les juges compétents. Nous avons soutenu à cet effet la création d’un Mécanisme international, impartial et indépendant, qui permet de collecter et de protéger les preuves en vue de futures procédures judiciaires. Ces efforts sont essentiels. Nous soutenons aussi les travaux de la Commission d’enquête internationale indépendante, qui documente les violations des droits de l’Homme intervenues dans le cadre du conflit syrien.
Il est essentiel que ces violations, qui ont été documentées de manière très minutieuse, cessent immédiatement. Nous sommes également déterminés à faire respecter toutes les normes internationales pour protéger les droits de tous les Syriens. C’est le sens de l’initiative récente des Pays-Bas qui enjoint la Syrie à répondre de ses actes pour avoir enfreint la Convention des Nations unies contre la torture. Les tribunaux nationaux, dont certains ont déjà ouvert des procédures judiciaires, ont un rôle important à jouer dans ce processus. Dans plusieurs de nos pays, des poursuites ont déjà été engagées et des jugements prononcés contre des auteurs de crimes. Les juridictions suédoises ont ainsi commencé dès 2016 à engager des procédures. Le Tribunal de Coblence (Allemagne) a rendu une première décision historique contre un ancien membre des services de renseignement syriens le mois dernier pour complicité de crimes contre l’humanité. Des procédures judiciaires sont également engagées en France, et une plainte a été déposée récemment à Paris pour les attaques chimiques perpétrées par le régime syrien contre sa population.
L’Union européenne a adopté des sanctions ciblées contre les individus et les entités proches du régime qui sont à l’origine de la répression du peuple syrien. Nous refusons le discours du régime, selon lequel ces sanctions seraient la cause des souffrances de la population syrienne. C’est la négligence et l’incurie évidentes du régime dans la gestion de l’économie qui ont provoqué la crise qui affecte actuellement les Syriens.
Aujourd’hui, nous devons aussi apporter des solutions à la tragédie des détenus et des plus de 100 000 personnes disparues. Il est indispensable que les Nations unies consacrent toute l’énergie nécessaire à l’obtention de résultats tangibles, en premier lieu de la part du régime syrien.
Lutter contre l’impunité n’est pas seulement une question de principe, c’est également un impératif moral et politique, et un enjeu de sécurité pour la communauté internationale. L’emploi d’armes chimiques, en quelque circonstance que ce soit, représente une menace pour la paix et la sécurité internationales. En réponse aux attaques chimiques, nous avons mobilisé toutes les institutions compétentes, garantes des normes d’interdiction des armes chimiques. Les équipes de l’OIAC ont mené des enquêtes en toute indépendance. En complément de ce travail considérable, nous avons lancé le Partenariat international contre l’impunité d’utilisation d’armes chimiques (PICIAC), réunissant 40 États et l’Union européenne. Grâce à cette initiative, il a été possible de condamner les personnes impliquées dans le développement ou l’utilisation d’armes chimiques. Et nous n’aurons de cesse qu’elles paient pour leurs crimes.
La lutte contre l’impunité est, enfin, une condition pour rebâtir une paix durable en Syrie. La population syrienne ne pourra entrevoir un avenir meilleur sans que les violations des droits de l’Homme ne cessent de manière complète et vérifiable. La Syrie ne pourra se réconcilier avec son passé sans que des comptes ne soient rendus pour les crimes commis.
Nous saluons les efforts héroïques déployés par les défenseurs des droits de l’Homme, le personnel des ONG et les membres de la société civile, qui se mobilisent au péril de leur vie pour faire émerger la vérité sur les crimes commis en Syrie. Nous leur offrons une protection lorsque c’est possible, et nos systèmes judiciaires agissent de manière résolue pour poursuivre les responsables de crimes graves.
Toute la lumière doit être faite sur cette décennie d’exactions. Il est indispensable de rendre justice aux victimes pour restaurer une Syrie stable et en paix, sur la base d’une solution politique crédible et viable conforme à la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies.
Nos pays refusent résolument toute impunité des criminels de guerre et des tortionnaires. Leurs crimes n’auront pas raison des aspirations à la dignité et à la justice des Syriens.

 

Barbara Pompili (ministre de la Transition écologique)

- Demain, les publicités seront accompagnées d'une étiquette indiquant l'impact climatique du produit vendu pour plus de transparence : c'est concret, c'est voté !

- Aujourd’hui, entre 1 et 3% des surfaces de vente sont dédiées au vrac. Demain, les commerces de plus de 400m2 consacreront 20% de leurs surfaces à des produits sans emballages. Un changement d’échelle pour réduire nos déchets : c’est concret, c’est voté !

- On ne pourra plus affirmer dans une publicité qu’un produit n’a aucun impact sur l’environnement, qu’il est « neutre en carbone ». La lutte contre le greenwashing sort renforcée de l’examen parlementaire du texte.

- Demain, tous les enfants et adolescents seront formés aux enjeux climatiques pendant leur parcours scolaire : c'est concret, c'est voté (à l’unanimité) !

 

Jean-Michel Blanquer (ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)

- L’école priorité absolue. Les décisions annoncées par le Président de la République ce soir permettent de conserver notre atout fondamental: une année scolaire 2020/2021 sans décrochage pour nos enfants.

- Nous maintenons le cap, celui de la priorité à la jeunesse. Les mesures annoncées par Emmanuel Macron permettent de faire face à l'épidémie et de préserver l’essentiel de l’année scolaire. Merci à tous ceux qui contribuent à cette continuité au service des élèves.

- Notre objectif : zéro décrocheur ! Il ne faut pas sous-estimer les performances du système scolaire français.

- Ce qui va du 1er septembre jusqu’au 30 mars, c’est acquis. C’est déjà un avantage pour les élèves français par rapport à la plupart des élèves du monde. Ils auront eu une année scolaire relativement normale.

 

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance)

- Il faut que l’UE comprenne que nous ne pouvons plus attendre pour disposer du plan de relance européen. Il faut accélérer les procédures. La croissance, c’est maintenant. La relance, c’est maintenant. En 2022 ou 2023, il sera trop tard.

- Nous continuerons à protéger nos salariés et nos entreprises tant que cette crise durera.

- Notre stratégie depuis le début n’a pas changé : nous protégeons les salariés et les entreprises, nous protégeons les Français. C’est un investissement qui nous permettra de redémarrer plus fort dès que les contraintes sanitaires seront levées.

- N’oublions jamais que la Nation française a des capacités exceptionnelles. Nous allons rebondir. Nous allons retrouver ce qui fait notre force c’est-à-dire du dynamisme économique et une culture qui nous rassemble.

 

Florence Parly (ministre des Armées)

- Opération Barkhane. Mali. Fière d’être aux côtés de nos militaires pour leur redire toute ma confiance et ma reconnaissance. Sur le terrain, nos forces s’engagent au quotidien pour la sécurité régionale et européenne.

- "Full Operational Capability" (FOC) pour la Task Force Takuba. 3 mots qui officialisent le plein engagement des militaires européens contre le terrorisme au Sahel. 3 mots qui consacrent l’Europe de la défense. Satisfaction de voir ce projet montrer sa pleine puissance.

 

Gérald Darmanin (ministre de l'Intérieur)

- La République et ses valeurs ne se négocient pas.

- Charte des principes de l'islam de France: que certaines associations n'aient pas souhaité la signer lève le voile sur le théâtre d'ombres des ingérences étrangères et des mouvements extrémistes qui opèrent sur notre sol. Il n'y a rien à négocier avec ces gens-là et nous mobiliserons tous les leviers de l'Etat pour empêcher l'installation de ceux qui n'ont pas signé la charte. Cela vaut aussi pour les associations éducatives religieuses ou les écoles hors contrat. Il serait inimaginable que ces dernières puissent prétendre à des agréments sans avoir ratifié la charte, les contrôles seront très intenses. Les gens qui se livrent à des ingérences étrangères ou qui encouragent l'islam politique auront de très gros problèmes, qu'ils s'attendent à avoir l'Etat sur leur dos matin, midi et soir.

 

Elisabeth Borne (ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)

- Le télétravail n’est pas une option. Le Code du travail impose à l'employeur de veiller à la santé et la sécurité de ses salariés. Et le protocole sanitaire en entreprise, qui prescrit le télétravail, est une traduction concrète de cette obligation.

-Tous les salariés qui ne peuvent pas télétravailler, parce que leur poste ne le permet pas ou parce que cela n'est pas gérable avec les enfants à la maison, pourront bénéficier de l'activité partielle pour garder leurs enfants. Cela ne coûtera rien aux entreprises.

- La covid19 est une maladie grave. Je l'ai vécue. Il faut faire le maximum pour s'en protéger. Alors je le redis : tous ceux qui peuvent télétravailler doivent le faire.

- Environ deux millions de salariés étaient en activité partielle en février. Nous n’avons pas encore les chiffres de mars. En avril, le nombre pourrait atteindre trois millions, comme lors du deuxième confinement en novembre 2020. Il faudra y ajouter les salariés en activité partielle pour garde d’enfants. En guise de comparaison, lors du premier confinement, deux millions de salariés étaient en arrêt de travail pour s’occuper de leurs enfants.

- Je confirme qu'un salarié en télétravail peut demander à être placé en activité partielle si la garde de son ou ses enfants l'empêche de poursuivre son activité normalement. Dans tous les cas, l'activité partielle est sans reste à charge pour l'employeur.

- L’accompagnement des demandeurs d’emploi et des jeunes est plus que jamais essentiel. Il faut qu’ils puissent continuer à se former ou à chercher un emploi. Tous les acteurs du service public de l’emploi et de la formation resteront donc mobilisés.

- Je demande aux employeurs de faire preuve de souplesse en permettant à leurs salariés de recaler leurs congés sur les nouvelles dates de vacances scolaires entre le 10 et le 25 avril.

- Avec France relance et le plan 1jeune1solution, l’État déploiera 150 000 Parcours Emploi Compétences en 2021 pour faciliter l'insertion des jeunes et des personnes éloignées de l'emploi.

 

Eric Dupond-Moretti (Garde des Sceaux, ministre de la Justice)

- [Convention nationale de lutte contre les violences dans le sport] Faire en sorte que l'activité sportive, en particulier pour un enfant, reste un cadre protecteur d'épanouissement et de confiance, et rien d'autre que cela.

 

Olivier Véran (ministre des Solidarités et de la Santé)

- Notre mission, avec les soignants, c'est de garantir qu'il y ait toujours un lit disponible pour les malades qui en ont besoin. La montée des lits de réanimation est progressive, au rythme de la montée des besoins. Notre hôpital a toujours tenu. Il tiendra encore.

- Beaucoup de pays qui ont confiné cet hiver confinent quand même au printemps. A cause des variants. Concilier protection et libertés, c'est notre boussole.

- Freiner le virus, écréter la vague, sauver des vies, soutenir nos hôpitaux. Chacun d'entre nous détient une part de notre victoire collective. Nous avons toutes les cartes dans nos mains. Et nous y arriverons.

 

Julien Denormandie (ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)

- Il n’est pas possible d’avoir d’agriculture sans agriculteurs. Il n’est pas possible de continuer avec cette guerre des prix incessante qui se fait sur le dos des agriculteurs et qui est contraire à l’ADN de notre agriculture tournée vers la qualité."

- Le rôle du consommateur est essentiel. C’est lui, in fine, le juge de paix. Toutes les études montrent que le consommateur est de plus en plus demandeur de qualité, d’aliments frais et locaux qui ont un impact sur sa santé. Et la crise sanitaire, que l’on traverse, aura encore renforcé cette demande. Je ne suis donc absolument pas étonné que les initiatives qui remettent le consommateur au centre de tout, marchent très bien."

- Il y a des acteurs qui ne jouent pas le jeu et continuent à mener un jeu de dupes consistant à enfermer le monde agroalimentaire dans cette guerre des prix. Face à ce type de comportements, on se doit d’être d’une fermeté totale dans l’application de la loi Egalim, qui vise à partir des coûts de production pour déterminer le prix final. Et aujourd’hui, on se rend compte que ce n’est pas toujours le cas. Ce qui nous a conduits à démultiplier les contrôles donc les sanctions contre les industriels et la grande distribution. On a fait en 6 semaines l’équivalent de 6 mois de contrôles. Mais ma conviction est qu’il faut aller encore plus loin."

- Même si la loi Egalim a déjà permis des progrès [en matière de rémunération des agriculteurs], ce n’est pas suffisant. Ce jeu de dupes continue et à chaque négociation commerciale, vous avez toujours la même musique. Le distributeur dit à l’éleveur : “Moi, j’étais d’accord pour augmenter le prix d’achat à la condition que l’industriel vous rétrocède la différence. Mais je n’étais pas sûr qu’il le fasse”. De l’autre côté, vous avez l’industriel qui dit à l’éleveur : “J’ai demandé au distributeur d’augmenter le prix. Mais il a refusé”. Pour y mettre fin, il faut instaurer de la transparence dans cette relation à trois et dans les marges dont chacun bénéficie.  (…) Il faut notamment passer d’une démarche annuelle à une démarche pluri-annuelle incluant des clauses de révision pour tenir compte des prix matières premières agricoles afin de donner de la visibilité. C’est tout le travail que l’on mène actuellement.

- Dans l’élevage allaitant, la juste rémunération des producteurs n’est pas encore assurée. Je me bats tous les jours pour cette juste rémunération. Dans la viande, l’un de mes objectifs est aussi de trouver de nouveaux débouchés pour les bovins mâles, en particulier dans les cantines scolaires. Quant à la réforme de la PAC, nous sommes en phase de consultation et de concertation. Et si l’on prend les hypothèses sur la table, on peut arriver à plein des résultats différents. J’arbitrerai le moment venu à partir de trois critères : souveraineté, qualité et territoires.

 

Marc Fesneau (ministre chargé des relations avec le Parlement et de la participation citoyenne)

Etre concret et assumer des choix. Etre humbles devant les défis et les difficultés que nous traversons, accepter de nous remettre en cause sans cesse. Donner des perspectives crédibles. Je sais vos efforts. Je sais votre responsabilité. C’est précieux pour tenir. Ensemble. (…) Et toujours nécessaire que chacun assume. C’est ce dont le pays a le plus besoin dans les temps difficiles que nous traversons. Et cela permettrait alors de permettre de travailler à l’intérêt général. Ce que nous souhaitons.

 

Elisabeth Moreno (ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances)

Convention nationale de lutte contre les violences dans le sport. Parce qu'il est un reflet de notre société, le sport n'est malheureusement pas étanche aux violences sexistes et sexuelles.

 

Franck Riester (ministre chargé du commerce extérieur et de l'attractivité)

Les chiffres du commerce extérieur montrent le dynamisme de nos exportations. Avec tous les acteurs réunis au sein du Conseil stratégique de l'export, nous nous assurons que les mesures d'accompagnement sont adaptées : l'agilité est notre marque de fabrique.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)

Parce que LaFrenchTech a besoin de LaFrenchFab et réciproquement, nous lançons TechInFab, au service de la reconquête industrielle, au service de la transition écologique et énergétique, au service de la transformation numérique de nos entreprises industrielles.

 

Marlène Schiappa (ministre chargée de la Citoyenneté)

- Réalisé par la police et la gendarmerie, qui avaient pour mission d’évaluer les dérives sectaires dans notre pays, le rapport indique en effet que le phénomène a explosé, favorisé par la pandémie et le confinement. Ce travail nous enseigne que, au-delà des sectes type Ordre du Temple solaire, il existe désormais une kyrielle de microgroupes sectaires: plus de 500 à ce jour identifiés. Aujourd’hui, les petites sectes pullulent. Il y a un leader, une idéologie, une captation d’argent et quelques victimes. Le rapport estime à 140.000 le nombre de personnes touchées par ces dérives en France, dont 90.000 enfants et adolescents. La nouveauté est que le milieu rural est de plus en plus concerné par ce phénomène et l’emprise mentale s’est particulièrement déployée par les réseaux sociaux. Il y a des gourous en ligne comme il existe de la radicalisation islamiste en ligne. (…) Je viens d’adresser une circulaire aux préfets qui n’avaient reçu aucune instruction dans ce domaine depuis plusieurs années. Je leur demande d’exercer une vigilance accrue autour de ces dérives qui ne sont pas assez combattues. Aujourd’hui, on identifie les phénomènes sectaires et, faute de délit ou de crime vraiment constaté, on les laisse vivre en disant que l’on a affaire à des marginaux. Mais ce ne sont pas des marginaux. Ils ont une véritable capacité de nuisance à l’égard des personnes et de la société.

- Prenons le groupe QAnon, ce mouvement conspirationniste qui nous vient des États-Unis. Il rassemble des gens clairement hostiles à notre société. Les survivalistes, qui disent se préparer à une catastrophe, rassemblent des gens armés, souvent sans autorisation. Ils sont prêts à tuer toute personne qui s’approche d’eux et dont la pensée ne correspond pas à leur idéologie. Il faut que ces structures fassent l’objet de signalements, que la justice s’en empare et qu’il y ait des enquêtes. Il y a eu un laisser-faire autour des dérives sectaires depuis plusieurs années et je compte y mettre un terme en frappant du poing sur la table.

- Il faut agir face à des dangers grandissants et multiples, comme on le voit notamment avec le crudivorisme, qui consiste à manger des aliments crus et qui est promu notamment par Casasnovas. Ce mouvement a à peine quelques années et compte déjà 500.000 adeptes. II fait aussi l’objet de 600 saisines contre lui. Les théories de jeûne extrême font aujourd’hui des victimes dans notre pays et certains se mettent vraiment en danger.

- Le président de la République et le premier ministre ont voulu qu’un ministre ait en charge la lutte contre les dérives sectaires pour en faire de nouveau une vraie priorité. La Miviludes, qui dépend désormais du ministère de l’Intérieur, sera mieux managée. Et elle est dotée de nouveaux moyens. Un conseil d’orientation rassemblant divers experts va être installé. L’équipe spécialisée de la Miviludes est rejointe par plusieurs hauts fonctionnaires venant de Bercy. L’argent est le nerf de la guerre pour les dérives sectaires et des contrôles fiscaux vont être menés pour vérifier que certains établissements sont bien en règle. Par ailleurs, des agents venant de la justice vont étoffer l’équipe et une magistrate va prendre la tête de la Miviludes. Sa nomination marque un tournant pour engager et saisir davantage la justice.

- On a peut-être fait entrer des sortes de gourous dans le milieu de la médecine, mais les dérives sectaires ont aussi investi des secteurs délaissés par la médecine occidentale. Il faut se demander pourquoi des femmes enceintes ou des malades du cancer se tournent massivement vers des médecines alternatives.

 

Clément Beaune (secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)

- Aujourd'hui, c’est l'Union européenne qui produit le plus de vaccins avec les Etats-Unis. Cet été, nous serons la première zone de production de vaccins au monde. C’est important de voir aussi comment on agit, comment on rattrape. 

- On ne se prive d’aucun vaccin utile. Il y a 2 critères simples : la validation scientifique et la production. Le vaccin russe est peu produit, il n’y a pas des centaines de milliers de doses qui dorment dans les placards comme le dit Mélenchon, ce n’est pas vrai.

- Ce que nous avons mal fait au niveau européen, c’est l’investissement dans la dernière phase de développement des vaccins et dans l’anticipation des capacités de production.

 

Assemblée nationale

Richard Ferrand (président)

- Les nouveaux usages des écrans par les plus jeunes appellent une réflexion pour encadrer et accompagner cette évolution.

- En 202, la stratégie nationale pour l’autisme apporte une nouvelle impulsion pour la prise en charge de l'autisme dans tous les territoires. Continuons à nous mobiliser avec les collectivités pour agir mieux et plus efficacement !

 

► Partis politiques

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

Stanislas Guerini (délégué général)

- Le virus circule de plus en plus rapidement, nous avons su prendre des décisions difficiles, comme à chaque fois que c’était nécessaire . Mais la grande différence aujourd’hui, c’est la vaccination, qui accélère. Nous tiendrons le calendrier et les premiers effets commencent à se voir.

- Si nous avions eu plus de doses, nous aurions vacciner à une vitesse démultipliée ! Les centres de vaccination sont là, les professionnels sont mobilisés, l’organisation est en place. Nous avons mené un combat européen pour avoir ces doses, on est allé les chercher avec les dents.

- Ces mesures de freinage, spécifiques sur l’école ont été prises en responsabilité. Les enfants seront éloignés de l’école mais pas de l’enseignement, pour éviter le décrochage scolaire. C’est notre ligne de conduite depuis le début.

- Le Président a eu un propos concret, humble et responsable. Les semaines prochaines seront difficiles mais nous avons un cap pour sortir de cette crise, il passe par notre mobilisation collective et l'accélération de la vaccination.

 

Christophe Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)

- Hier, le président de la République s’est adressé aux Français. Cette parole directe est importante. Le Parlement est dans son rôle de contrôle. La démocratie ne s’use que si on ne s’en sert pas : nous la faisons vivre, chaque jour.

- Si on n’est pas d’accord, on vote contre. Ne pas prendre part au vote, c’est un manque de courage. Les oppositions préfèrent dénoncer en permanence, sans jamais prendre leurs responsabilités.

- Protéger les Français, en confiance. Bâtir un chemin d'espoir. La campagne de vaccination et l’attitude de tous les citoyens, responsables, nous permettront de vivre à nouveau les moments collectifs qui nous manquent tant. Tenons ensemble, avec la mobilisation de tous.

 

● MoDem

Patrick Mignola (président du groupe à l’Assemblée nationale)

- Nous pensons avec le groupe MoDem, que la vie d’après ce sera la vie d’avant, mais en un peu mieux.

- [Régionales] Si à la fin nous prenions la décision de mettre ces élections à octobre plutôt qu’à juin, la démocratie française n’en serait pas déstabilisée et nous ne mettrions pas en compétition des Français les uns avec les autres dans la stratégie vaccinale.

- Du point de vue de la vaccination, [le gouvernement] a bien fait de choisir de travailler dans l’ordre. En fixant des priorités. C’est la raison pour laquelle, aujourd’hui, il y a moins de tension et moins d’entrées dans les services de réanimation pour les plus âgés.

- Ces Français-là, de « 1ère ligne », de « 2e ligne », nous leur adressions des applaudissements. Je pense qu’il faut aller aujourd’hui au-delà des applaudissements, mais vers des remerciements plus sonnants et trébuchants, des gratifications.

- Oui, ce temps a bien été un temps de liberté gagnée, d’apprentissage supplémentaire. Et il faut le reconnaître, nous pouvons être fiers d’avoir fait confiance à nos concitoyens.

- Quand on est en responsabilité, on vote, on choisit et on vote, et je mets au défi les oppositions dans cet hémicycle, vous avez été élus pour voter et pas pour déserter, surtout dans les temps que nous vivons.

 

● UDI
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ne sont pas retranscrits]

Jean-Christophe Lagarde (président)

Confinement saison 3. Tant de précautions verbales pour nier que nos dirigeants se sont trompés il y a 3 semaines, au moment où ils affirmaient avoir eu raison de refuser des mesures + strictes. Et cela par peur des Français... Gouverner ce n’est pas plaire mais décider.

 

● Mouvement radical

Laurent Hénart (président)

Depuis le début de la crise de la covid19, le Mouvement radical demande le développement du vote par correspondance. Les expériences de nos voisins européens ou des Etats-Unis ne devraient que motiver la France à avancer là-dessus.

 

 

Actualités du Centre. Tunisie – Dix ans après le printemps arabe, le Centre toujours en quête d’une unité

La Tunisie et son système politique vont mal, ce qui est malheureusement un constat que l’on peut faire à chaque fois que l’on parle de ce pays qui est le seul à avoir tenu, en partie, les promesses démocratiques du Printemps arabe qu’il initia en 2011, soit il y a dix ans maintenant.

Le problème, c’est une impossibilité de mettre en place des institutions fortes face à un clientélisme ainsi que par la présence d’un parti islamique fort, Ennahdha, dont l’attachement au système démocratique est un faux-semblant.

Le tout sur fond d’une crise économique et sociale qui n’a pas cessé avec la «révolution» de 2011 et le départ de l’autocrate corrompu Ben Ali.

Sans oublier cette myriade de partis qui se créent, disparaissent, s’allient puis s’opposent, fusionnent plus se morcellent dans un total chaos qui fait que l’on ne sait plus quelles sont les idées qu’ils soutiennent quand ils en ont et ne sont pas seulement des soutiens à l’ambition dévorante de telle ou telle personnalité.

C’est le cas dans la mouvance centriste, la vraie, celle qui veut gouverner dans la médéité en s’appuyant sur les valeurs humanistes.

Parce que dans les pays musulmans, existe un autre «centre» revendiqué par les partis islamistes – dont Ennahda – d’être à mi-chemin entre le confessionnalisme et la laïcité…

Toujours est-il que ce vrai espace centriste est en perpétuel (re)composition.

Dernière initiative en date pour le structurer, celle de Mohsen Marzouk, le président du parti Machrouu Tounes qu’il a fondé en 2016 – et ancien secrétaire général de Nidaa Tounes.

Il a présenté un «projet national» qui consiste en la réunification de la famille centriste autour de trois grands principes:

«Premièrement, nous devons nous définir par rapport à un projet de progrès, pas pour contrer Ennahdha. Si nous sommes contre Ennahdha, c’est parce qu’il représente un projet international essayant d’arrêter ce progrès.
Deuxièmement, nous devons nous engager, d’une façon claire et solennelle, de ne plus gouverner avec Ennahdha. C’est une rupture totale avec Ennahdha, mais aussi avec les partis de la corruption politique. Tous ceux qui sont impliqués dans des affaires politiques de corruption ne doivent pas faire partie de ce projet. Il faut rompre définitivement avec l’extrémisme religieux.
Troisièmement, gérer les ego. L’ego positif est nécessaire pour une vie politique. Mais pour le gérer nous avons des instruments politiques et démocratiques, ce sont les primaires. Ce sont les militants de ce projet qui doivent élire celui qui va représenter ce projet politique »

 

 

 

Actualités du Centre. Belgique – Rapprochements dans la famille centriste

Le paysage centriste belge francophone est un peu compliqué puisque trois partis s’y retrouvent avec des histoires différentes.

Il y a le cdH qui est un parti venu de la démocratie-chrétienne, en pleine introspection depuis plusieurs mois sous la houlette de son président, Maxime Prévot, pour se renouveler ainsi que pour toucher un électorat plus jeune.

A ses côtés, deux partis libéraux sociaux, Défi et le Mouvement réformateur.

Le MR, le plus important et ayant dirigé ces dernières années plusieurs gouvernements, est considéré comme regroupant des centristes et des droitistes mais il fait partie de Renew Europe au Parlement européen, coalition où se retrouvent les partis centristes alors que le cdH considéré comme essentiellement centriste dans sa composition fait partie du PPE (Parti populaire européen) où se retrouvent certaines formations qui se réclament de la démocratie chrétienne mais surtout des partis de droite…

Dans leurs références laïque et libérale, Défi et le MR sont plus proches (ils étaient même alliés autrefois et ont essayé sans succès de le redevenir) mais c’est avec le cdH que Défi s’est rapproché ces derniers temps avec la possibilité, si ce n’est de fusionner, en tout cas de former une alliance.

Celle-ci qui permettrait aux deux formations de retrouver une certaine dynamique, voire même, selon certains observateurs, d’éviter au cdH, de plus en plus affaibli lors de ces vingt dernières années, de disparaître à terme puisque son électorat, localisé essentiellement dans les campagnes, est chrétien et vieillissant.

Une alliance qui aurait du sens électoralement parlant puisque Défi est d’abord implanté dans les zones urbaines (notamment à Bruxelles) tandis que le cdH est présent avant tout dans les zones rurales.

Déjà, Défi et le cdH ont multiplié les initiatives communes au Parlement fédéral et au Parlement de Wallonie-Bruxelles (représentant la communauté française) où ils siègent dans l’opposition.

Maxime Prévot estime d’ailleurs qu’«Il y a de la connivence humaine entre plusieurs de nos mandataires et nos partis ne sont pas très éloignés idéologiquement».

Et d’ajouter que les «éléments de convergence sur les questions socio-économiques sont forts et nombreux»,

Néanmoins, si les deux formations devraient continuer à approfondir leurs relations, une fusion n’est pas à l’ordre du jour.

Elle n’est pas souhaitée par la direction de Défi, certains y étant même hostiles rappelant que le cdH est avant tout un parti confessionnel et en perte de vitesse qui n’apporterait donc pas grand-chose à leur formation, pire qui dénaturerait ses valeurs laïques.

Reste que nécessité faisant loi souvent dans la politique, les deux partis devraient continuer un dialogue pour un parcours commun d’une façon ou d’une autre.