samedi 12 septembre 2020

Actualités du Centre. UDI: alliance avec LR et nouveau slogan

Lors de ses «universités d’été» l’UDI a lancé son nouveau slogan et a consacré son alliance avec LR, tournant un peu plus le dos à la majorité centriste.

Le slogan «La République fédérée» veut faire de la formation de centre-droit la championne de la décentralisation.

Le rapprochement avec LR est avant tout électoraliste au moment où l’UDI a du mal à exister politiquement et médiatiquement, Jean-Christophe, son président, ayant même récemment accusé les médias de ne pas l’inviter lui-même et les autres responsables du parti.

Au cours de ces université, Lagarde a ainsi déclaré:
«Quand l’Etat s’occupe de tout, il s’occupe mal de tout. Il faut rompre avec cette logique: c’est le sens de notre projet d’une République Fédérée.»

Et de préciser:
«La République Fédérée, c’est avant tout du courage: ce n’est pas l'hypocrisie des élus qui refusent d’assumer leurs responsabilités et se défaussent vis-à-vis de l’Etat!

Un slogan défendu par l’ensemble des élus de l’UDI.

«La République Fédérée, j’aime ce mot, a dit le sénateur Olivier Henno. Il n’est pas synonyme d’Etat faible : a-t-on l’impression qu’Angela Merkel soit une cheffe d’Etat faible?»

Et le sénateur Olivier Cadic de renchérir:
«Aucune réforme ne peut venir de la haute-fonction publique française qui est profondément conservatrice : le modèle Suisse où les initiatives partent du bas est bien plus inspirant.»

Quant à l’alliance avec LR, le député Pascal Brindeau a été très clair sur le sujet:
«Notre ligne reste l’indépendance mais on se donne les moyens de discuter et de négocier d’égal à égal avec LR mais plus comme par le passé du temps de l’UDF, de l’UMP, du RPR. C’est aujourd’hui une chose automatique et normale car les centristes sont devenus une force d’appoint. Il s’agit de partager idées et projet dans le cadre d’un partenariat politique plus large, plus ouvert, plus compatible assumé par Christian Jacob, président de LR, contrairement à son prédécesseur Laurent Wauquiez qui se plaçait dans une vision plus comptable.»

Et d’ajouter que «Depuis 2017, l’UDI se situe clairement dans l’opposition».

Des propos qui ont évidemment réjoui le président LR du Sénat, Gérard Larcher, invité somme d’autres membres de son parti (alors qu’aucun responsable des autres partis centristes n’était convié).

On rappellera tout de même qu’il y a quelques mois seulement, Jean-Christophe Lagarde évoquait la possibilité pour l’UDI de faire partie de la majorité présidentielle…

 

Actualités du Centre. Nouvelle stratégie de LaREM: appel au rassemblement et à fédérer la majorité présidentielle

Pour LaREM, le temps est désormais au «rassemblement» de la majorité présidentielle et plus si affinités ainsi qu’à la création d’une «fédération» entre les différentes formations qui soutiennent l’action du Président de la République et du Gouvernement (LaREM, MoDem, Agir).

C’est en tout cas le message que les responsables de la formation présidentielle ont répète en boucle, notamment lors de la rentrée de cette dernière ces 12 et 13 septembre et baptisée pour bien faire passer le message, «Construire ensemble».

Ainsi, le délégué général du mouvement, Stanislas Guerini, a expliqué que «Les municipales nous ont fait payer le prix des divisions» et qu’il faut donc bâtir une «maison commune» où LaREM et le MoDem en seront «les piliers historiques», mais qui sera en plus «ouverte» à tous les «citoyens» qui veulent y habiter et plus particulièrement à «Agir, le parti radical, et des associations, des élus, des think tanks».

Le but, selon Guerini «rassembler ceux qui veulent s’élever, alors que tout dans la vie partisane nous pousse à nous rabaisser».

Ce rassemblement sera d’abord au service des élections régionales et départementales pour «prendre ensemble des décisions stratégiques».

Il semble que LaREM veut envoyer en poisson-pilote Stéphane Séjourné, un ancien conseiller de l’Elysée qui est devenu depuis député européen.

Dans une interview au Figaro, il a ainsi plaidé pour la création d’une fédération entre LaREM et l’UDI:

«En 2017, la stratégie de dépassement et le projet de modernisation du pays portés par le président ont plus compté que la structure en elle-même et la volonté de faire vivre des étiquettes. L’organisation doit accompagner le projet politique et non l’inverse. C’est ce qu’attendent les Français. Il existe un modèle: la liste Renaissance des élections européennes. Je suis convaincu que cette volonté doit se poursuivre et franchir une nouvelle étape. J’ai dit au président et à Stanislas Guerini que j’étais prêt à œuvrer au rapprochement des formations politiques de notre majorité. Les deux piliers que sont LREM et le MoDem doivent désormais s’organiser en fédération. Le travail doit se poursuivre ensuite avec Agir, Territoires de progrès, les Radicaux, la République des maires ou encore l’UDE.»

Et de poursuivre :

«La logique est double: rassembler, mais aussi renouer avec des engagements et retrouver les réalités de terrain. Nous devons réinvestir les associations, les partenaires ainsi que les corps intermédiaires. Nous serons à la fois plus enracinés dans le quotidien des Français, plus proches de leurs attentes et nous aurons plus de force pour donner une visibilité à notre action afin de préparer les futures échéances électorales.»

Le message d’une majorité unie a également été délivrée par Jean Castex qui a demandé que l’on fasse «place au rassemblement» plaidant le «dépassement» et la construction d’une «maison commune» tout en appelant à «élargir» la majorité.

Cette nouvelle stratégie est évidemment la conséquence des difficultés rencontrées par la formation macroniste qui a perdu plusieurs députés ces derniers mois et, de ce fait, la majorité absolue à l’Assemblée nationale.

Une situation dont le Mouvement démocrate tente de profiter malgré ses dénégations et que veut autant que faire se peut contrôler LaREM.

A noter qu’à partir du 21 septembre le parti lancera une campagne de communication, «Ensemble nous réussirons» avec, notamment, la distribution de deux millions de tracts avec une photo d’Emmanuel Macron.

 

Présidentielle USA 2020. Sondage quotidien USC Dornsife / 12 septembre: Bidenà plus de 12 points d’avance

Voici les résultats au12 septembre du sondage quotidien réalisé par USC Dornsife (le centre d’études politiques Dornsife de l’université de Californie du Sud) qui donnent le candidat démocrate et centriste, Joe Biden, toujours en tête de l’élection présidentielle américaine du 3 novembre 2020.

Son avance progresse à plus de 12,2 points sur le président républicain sortant, Donald Trump, auprès des personnes qui disent qu’elles iront certainement voter («likely voters»).

 

► Moyenne de la semaine de Joe Biden (démocrate): 52,82%

► Moyenne de la semaine de Donald Trump (républicain): 40,62%

► Joe Biden en tête avec 12,20 points d’avance (+0,59 point par rapport au 11 septembre)

(Le sondage quotidien USC Dornsife est constitué d’un panel d’environ 6 000 électeurs éligibles disséminés dans tout les Etats-Unis. Ensemble, ils constituent un échantillon représentatif de la population américaine. Chaque jour, environ 430 d'entre eux sont invités à répondre à quatre questions en ligne dans le sondage quotidien. Chaque jour juste après minuit, les chercheurs mettent à jour les résultats, qui sont basés sur une semaine de réponses)

 

► Moyenne des agrégateurs de sondages:

- Agrégateur FiveThirtyEight: Joe Biden +7,6 points (+0,1 point par rapport au 11 septembre)

- Agrégateur RealClearPolitics: Joe Biden +7,5 points (0,0 point par rapport au 11 septembre)

(La différence des résultats entre le sondage quotidien USC Dornsife et les agrégateurs de sondages RealClearPolitics et FiveThirtyEight tient à ce que ces derniers prennent en compte l’ensemble des sondages qui ne sont pas constitués uniquement de panels de «likely voters» mais aussi, simplement d’adultes ou de personnes habilitées à voter. La prise en compte des électeurs qui se disent certains d‘aller voter donne une meilleure qualité aux résultats)

 

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Khmers verts-beaufs jaunes même combat?

Le mouvement de foule des gilets jaunes (qui tente une énième renaissance) ainsi que la victoire du parti Europe-écologie-les-verts dans nombre de grandes villes lors des dernières municipales (qui a mis à la tête de nombre de villes des idéologues dont aux récents propos totalitaires et irresponsables) semblent a priori une totale contradiction puisque le premier est né d’une opposition contre la taxation de la voiture (notamment par le biais de la taxe carbone) et d’une haine des élites métropolitaines alors que la deuxième est la concrétisation d’un refus d’un monde pollué en particulier par cette même voiture et portée par les citadins et plus particulièrement les classes moyennes supérieures des grandes villes.

Mais, à y regarder de plus près, une même volonté semble unir ces verts et ces jaunes, une opposition au pouvoir en place quel qu’il soit ainsi que des revendications clivantes où l’on oppose des soi-disant vérités aux valeurs traditionnelles du vivre ensemble.

De même, la main tendue des dirigeants d’EELV aux gilets jaunes et, en retour, les paroles bienveillantes de ces derniers aux écolos qui descendaient dans la rue montrent que les convergences voire les alliances ne sont pas si éloignées que cela entre les deux groupes qui ne partagent pas les mêmes revendications mais le même rejet d’une société démocratique libérale avec la même volonté d’imposer leurs vérités respectives au nom d’une entité «peuple» dont ils seraient les dépositaires légitimes des revendications.

Les mêmes comportements d’ailleurs se remarquent dans les deux groupes, un rejet des élites, une propension forte à l’adhésion à des thèses complotistes, la proximité avec les extrêmes, tant de droite que de gauche, et un refus de se confronter au réel avec des idéologies qui le remettent en cause constamment.

Evidemment, il faut immédiatement préciser que nos jaunes en question ne représentent absolument pas une ruralité et la France d’en bas et que nos verts ne sont pas les défenseurs attitrés de la protection de l’environnement et du projet écologique comme les uns et les autres tentent de le faire accroire.

Et si ruralité et écologie sont deux causes hautement respectables, elles sont ici instrumentalisées par deux groupes qui s’en servent plutôt qu’ils ne les servent…

Non, nous sommes plutôt dans des groupes qui se veulent en sécession de la démocratie républicaine et qui estiment porter, chacun, une alternative à celle-ci.

Mais là où il s’agit d’une supercherie, ces alternatives ne sont pas, plus de démocratie et plus de république, mais bien une liberté sous tutelle et une volonté de phagocytée la communauté en proclamant en être les porte-paroles pour imposer une vision totalitaire de la société.

Biberonnés aux thèses complotistes – ce qui ne veut pas dire qu’il n’existe pas de complot mais que l’on voit tout sous le prisme du complot –, ces Khmers verts (terme forgé dans les années 1990 par analogie aux tristement célèbres Khmers rouges qui, au nom de la pureté idéologique de leur cause ont fait régner la terreur au Cambodge et ont été coupables d’un génocide) et ces beaufs jaunes sont des populistes qui, certes divergent sur leurs visions de la société idéale mais ont en commun ce désir de casser l’ordre établi honni – celui de la démocratie républicaine.

Mais attention à ne pas faire des généralités fausses et dangereuses.

Tous ceux qui ont manifesté de la sympathie pour les revendications sociales du mouvement des gilets jaunes comme une grande partie de ceux qui défendent  la mise en place de mesures écologiques ne sont évidemment ni des beaufs jaunes, ni des Khmers verts.

On parle ici de ces activistes venus souvent de l’extrême droite (en général chez les gilets jaunes organisés) et de l’extrême gauche (en général chez les écologistes encartés), ceux qui livrent un combat de toujours contre les valeurs humanistes et s’érigent en avant-garde d’un peuple introuvable au nom de la vérité, la leur évidemment.

Ici c’est le même populisme qui est en action.

Oui, ici, les convergences existent et nécessitent la vigilance de tous ceux qui défendent la démocratie républicaine libérale.

De même qu’il ne faut pas laisser à ces activistes dangereux le soin de défendre des causes – la justice sociale et l’écologie – qui, elles, sont hautement respectables.