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mercredi 28 mai 2025

La Quotidienne centriste du 28 mai 2025. La condamnation d’un pédophile qui rappelle que la protection des enfants est encore trop souvent défaillante


Condamné à 20 ans de prison mais sans mesure de rétention de sûreté qui permet de ne pas libérer un criminel capable de repasser à l’acte dès sa sortie d’incarcération, le sérial pédophile Joël Le Scouarnec, reconnu coupable d’agressions sexuelles sur 299 victimes dont 111 violée, en grande partie des enfants, est sans doute un cas extrême mais démontre que dans notre société, un individu peut agir de la sorte pendant trente ans en toute impunité et c’est cela qui est inacceptable et incompréhensible.

Comment ce chirurgien travaillant et déjà condamné pour détention d’images pornographiques mettant en scène des enfants a-t-il pu travailler dans des hôpitaux, n’a pas été surveillé comme il le fallait et n’a pas été démasqué plus tôt?

Sans doute que la société ne fait pas de cette chasse aux pédophiles la priorité qu’elle devrait avoir.

De même, si les enfants n’osent pas parler c’est peut-être aussi parce que la société ne leur accorde pas le statut de personne auquel ils ont droits et qu’en conséquence, ils ne se sentent pas en confiance pour dénoncer les agissements dont ils sont les victimes.

L’affaire Bétahrram comme bien d’autres le prouve malheureusement ainsi que celle-ci.

Encore une fois et comme nous le disons sans cesse ici, ce genre d’affaires beaucoup trop nombreuses et souvent découvertes bien des années après avoir débuté, voire jamais, démontrent que l’enfant est très loin d’être ce roi hyperprotégé que certains tentent de nous faire accroire.

Et si une affaire comme celle-ci fait les gros titres et suscitent le malaise et un fort émoi, elle ne produit pas la mobilisation de chaque instant nécessaire pour assurer la protection des enfants dans leur quotidien face à tous les dangers évitables qu’ils courent.

 

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour] 

 

 


Vues du Centre. François Bayrou a-t-il une revanche à prendre sur Emmnauel Macron?

Par Jean-François Borrou


Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste. 
Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées centristes.

Qui peut imaginer que le gentil soldat Fesneau, toujours fidèle au chef et jamais frappé d’ostracisme ni de mise au placard, ce qui est un exploit au MoDem de l’époque de sa création et encore aujourd’hui, a pu organiser une offensive contre Renaissance mais aussi, en sous-main, contre Macron sans l’aval de Bayrou?

Personne de sensé et qui connait un peu le fonctionnement de ce mouvement si particulier et totalement dédié à son créateur-leader.

D’autant que les éléments de langage et les phrases chocs ne sont pas sorties de nulle part et sont encore moins spontanées.

Or donc, le Premier ministre est en accord avec messieurs Fesneau, Barrot et consorts quand ils attaquent la droitisation de Renaissance et d’Attal donc celle de Macron.

La question, ici, n’est pas de savoir si le Président de la République et ses troupes se sont droitisés ou sont en train de le faire, ayant quitté le Centre et pas loin non plus d’avoir dérivé au-delà de l’axe central selon les responsables du MoDem.

Non pas que la question soit sans intérêt, bien au contraire.

Mais ce qu’on se demande en l’espèce dans cette controverse initiée uniquement par le MoDem et à laquelle Renaissance n’a pas encore répondu explicitement, c’est pourquoi et pourquoi maintenant.

Pourquoi?

Parce que François Bayrou «allié», «fidèle d’entre les fidèles», «visiteur du soir» et autres appellations qu’il a utilisées et surutilisées pour prétendre qu’il était un très proche d’Emmanuel Macron et qu’il avait une relation privilégiée avec lui, n’a en réalité jamais digéré que celui-ci lui pique la place à laquelle il prétend être légitime à occuper depuis trente ans, celle de président de la république centriste.

Pourquoi maintenant?

Il n’a échappé à personne que la présidentielle est dans moins de deux ans et que la place va être libérée, donc à prendre puisque son titulaire ne peut se représenter.

Il y a donc de la revanche dans l’air contre un président qui n’est plus actuellement en position de force pour prendre des mesures de rétorsion ainsi qu’une ambition dévorante à rassasier et qui n’a jamais renoncé.

Pour cela, il faut sécuriser son espace électoral.

Les attaques de Marc Fesneau et de ses amis sont là pour ça.

Certains trouveront que cette offensive du MoDem de Bayrou est bien ingrate quand on se rappelle ce qu’était l’état politique de ce parti et son chef en 2017.

Mais en politique politicienne, ce genre de scrupules n’existent pas.

Dans ce domaine, François Bayrou est un expert

Et il veut sa revanche.

Jean-François Borrou