mercredi 5 mars 2014

L’Humeur du Centriste. Le conseiller Buisson, le président et les centristes

Le président Nicolas Sarkozy n’aimait pas les centristes, tout le monde le savait.
Un de ses plus proches conseillers, Patrick Buisson, non plus.
Et ils n’ont pas changé d’avis.
Venu en droite ligne de l’extrême-droite et de ses journaux haineux, monsieur Buisson a toujours eu le plus grand mépris pour ceux qui veulent réunir plutôt que diviser, ceux qui parlent de consensus plutôt que de confrontation, ceux qui cherchent le juste équilibre avant les clientélismes.
Dans les enregistrements que ce dernier a fait en secret pendant ses cinq ans passés à l’Elysée avec Nicolas Sarkozy et qui viennent de commencer à être dévoilés dans la presse, on peut voir que les attaques contre les centristes volaient au ras de la moquette au plus haut sommet de l’Etat.
Pour Nicolas Sarkozy, Jean-Louis Borloo n’a jamais eu l’étoffe d’un premier ministrable alors qu’il lui a fait croire pendant des mois, qualifiant même sa possible entrée à Matignon de «grotesque».
Pour Patrick Buisson, un des ministres les plus «calamiteux» était Michel Mercier lorsque ce dernier était Garde des Sceaux parce qu’il n’était pas assez pressant auprès des magistrats.
Et quand Buisson discute avec son ami et publicitaire de Sarkozy, Jean-Michel Goudard, la pire insulte qu’ils trouvent pour caractériser Sarkozy est qu’il est… «giscardien».
Tout cela devrait faire réfléchir les centristes sur leurs rôles et leur utilité pour les gens de droite (comme pour ceux de gauche, d’ailleurs).
Sont-ils (ou veulent-ils être) les «idiots utiles» des partis de droite et de gauche ou doivent-ils être les adeptes d’une politique de respect et de juste équilibre qui les distingue des extrêmes?
Bien évidemment, seule la deuxième solution donne une légitimité à l’existence d’un espace centriste.
Tant que ce ne sera pas le cas, les «bons mauvais mots» sur leurs personnes continueront à fleurir dans les discussions de ceux qui, d’abord et profondément, sont leurs adversaires.
Aux centristes de savoir si ceux-ci les amusent également.
Reste que l’on n’ose pas penser un seul instant qu’ils veulent surnager dans cette boue comme si de rien n’était.

Centristement vôtre.

Le Centriste