mercredi 26 septembre 2012

L’Humeur du Centriste. Non, monsieur Borloo, le Centre n’est pas «historiquement» toujours l’allié de la Droite


Répondant à l’offre de François Bayrou de construire ensemble un grand parti centriste indépendant et prenant ses désirs pour des réalités, Jean-Louis Borloo a affirmé qu'«historiquement, le centre a toujours été indépendant et dans une coalition avec la droite républicaine».
Ce qui est une totale contre-vérité, ce qui est un euphémisme.
Sans remonter au temps de la III° République où les partis au centre se sont souvent alliés avec des partis de gauche (comme le Parti radical dont monsieur Borloo est le président!), les gouvernements entre les socialistes et les centristes lors de la IV° République (notamment entre le MRP et la SFIO, sans parler entre cette dernière et le Parti radical) ou le soutien des gouvernements SFIO par le MRP et inversement, ont été légions.
Il y eut également la «Troisième force» qui regroupait au pouvoir entre 1947 et 1951 la SFIO, l’USDR (Union démocratique et socialiste de la Résistance), le Parti radical, le MRP et les modérés contre les communistes et… les gaullistes.
Même sous la V° République, des centristes ont gouverné avec la Gauche (gouvernement Rocard, par exemple) sans oublier que pendant longtemps nombre de députés du Centre se faisaient élire grâce aux voix de la Gauche.
Rappelons, en outre, que la grande rupture gauche-centre n’est venue que lorsque le Parti socialiste a décidé de se tourner vers les communistes pour ses alliances électorales et gouvernementales, avec la mise au point du fameux programme commun en 1972.
La grande majorité des centristes, mais pas tous, s’est alors tournée vers la droite républicaine modérée (et quelques fois, malheureusement, vers l’extrême-droite par haine des gaullistes…) avant qu’une partie, quittant l’UDF, ne finisse, avec monsieur Borloo, dans un même parti que la Droite, l’UMP (où, d’ailleurs, il ne semblait pas manquer de cette fameuse «indépendance» qui est son leitmotiv actuel).
Nous conseillons donc à Jean-Louis Borloo de lire une histoire du Centrisme (nous savons qu’il n’est pas un familier de celui-ci) ou, tout simplement, de relire son histoire du radicalisme…

Le Centriste