mercredi 16 mars 2016

Présidentielle 2017. UDI: pas de vote des militants sur une candidature indépendante

Dans une interview au quotidien l’Opinion, Jean-Christophe Lagarde a réitéré son appel aux militants de l’UDI de voter contre la participation du parti centriste à la primaire de Les républicains.
Il estime que la formation dont il est président doit préparer de son côté son programme politique en vue de la présidentielle ainsi que ses investitures pour les législatives qui suivront.
De même, il a expliqué ne pas vouloir que l’UDI dépende du programme d’un candidat LR à la présidentielle.
Mais, à la question précise de savoir si l’UDI aura son propre candidat à la présidentielle ou si elle attend un signe de la part de LR pour se rallier derrière le parti de droite à une candidature unique de la Droite et du Centre, il a refusé obstinément de répondre.
Il faut dire que les questions posées aux militants de l’UDI en vue du Congrès du 20 mars à Versailles ne concernent absolument pas la présence d’un candidat indépendant en 20017 malgré les promesses faites à ceux-ci.
Celles-ci, décidées par le bureau exécutif du parti, le 8 mars dernier, «à l'unanimité et en présence des responsables des différentes composantes» sont les suivantes:
1) «En l’absence d’accord avec Les républicains sur la primaire, la présidentielle et les législatives, souhaitez vous que l’UDI participe à la primaire initiée par Les républicains?»
2) «Si une majorité de l’UDI décidait de s’engager dans la primaire, souhaitez-vous que l’UDI présente un seul candidat ou laisse liberté de candidature et de vote à ses membres?»
3) «Le congrès de l’UDI donne mandat au bureau politique pour préparer dès à présent le projet présidentiel et législatif de l’UDI et demande au Bureau exécutif de lancer la désignation de nos candidats aux élections législatives?»
On le constate, l’incapacité de décision des dirigeants l’UDI et au premier chef de son président, due en grande partie à ses divisions internes quasi-irréversibles mais aussi à son poids électoral très limité, perdure au grand dam des militants et des sympathisants qui souhaitaient qu’une candidature indépendante soit mise sur la table.
En ne demandant pas à ses militants de se prononcer sur une candidature indépendante, l’UDI s’évite de devoir prendre une décision et évite sans doute d’exhiber un peu plus ses divisions mortifères.
En revanche, elle étale au grand jour sa faiblesse.

Alexandre Vatimbella





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Présidentielle USA 2016. Sauf séisme politique, Hillary Clinton sera la candidate démocrate

Bien sûr, elle n’a pas encore le nombre de délégués nécessaire pour remporter les primaires et, en cette année des populismes, Bernie Sanders peut encore créer la surprise mathématiquement parlant, mais, sauf séisme politique incroyable, la centriste Hillary Clinton sera la candidate démocrate le 8 novembre prochain, sans doute face à Donald Trump.
Hier soir, lors d’un nouveau «super Tuesday», elle a remporté les cinq Etats en course dont, surtout, la Floride et l’Ohio mais aussi l’Illinois et la Caroline du Nord ainsi que le Missouri.
Sa victoire en Floride a été impressionnante, surtout elle est due à la mobilisation en sa faveur de l’ensemble de l’électorat démocrate (les succès de Sanders ont souvent été dus aux votes des «independents» qui peuvent participer à certaines primaires et pas à d’autres) et des minorités.
Sur les 2383 délégués nécessaires pour être nommée la candidate démocrate lors de la convention du parti fin juillet (du 25 au 28) à Philadelphie, elle en possède désormais 1568 contre 797 à Bernie Sanders selon CNN (1521 contre 800 selon Politico).
Clinton va ainsi entrer dans l’Histoire en étant la première candidate d’un grand parti à l’élection présidentielle.
Mais elle pourra aussi la faire en étant la première présidente des Etats-Unis.
Car la route vers la Maison blanche semble lui être grande ouverte puisque son opposant républicain sera certainement Donald Trump – qui a encore augmenté son avance hier soir face à ses rivaux républicains – qu’elle bat dans tous les sondages assez largement depuis l’entrée en lice du promoteur newyorkais, les deux derniers réalisés, datant du 9 mars, lui donnent la victoire 51%-38% (NBC) et 50%-41% (ABC).
Cependant Clinton a encore de nombreux écueils et elle ne doit s’attendre à aucune mansuétude, surtout à tous les coups tordus de la part de Trump, du genre de ceux qu’il a utilisé face aux autres candidats républicains.
De même, elle devra encore et encore améliorer son image auprès des Américains et batailler face au «Hillary bashing» des journalistes.
Comme le remarquait le New York Times, lors du dernier débat entre Clinton et Sanders sur CNN, toutes les questions agressives et déstabilisantes lui ont été posées dans ce que le quotidien a appelé un comportement quelque peu malhonnête de la part des modérateurs.
Un article dans Time montre que plusieurs journalistes, alors qu’elle se félicitait d’avoir remporter cinq Etats hier soir et qu’elle remerciait ses sympathisants, l’ont moqué soi-disant pour avoir «gueulé» lors de son discours, une nouvelle attaque incompréhensible selon le magazine qui estime qu’aucun d’entre eux n’auraient dit cela à propos d’un candidat et même d’une candidate autre qu’Hillary Clinton...
Dans ce même discours, elle a réaffirmé qu’elle était prête pour gouverner et qu’il fallait choisir quelqu’un(e) qui soit prêt(e) dès le premier jour et qui connaisse comment faire le boulot de président.
En outre, elle a estimé qu’il ne s’agissait pas simplement de se présenter à la présidentielle en faisant des promesses à tout va mais qu’il fallait proposer des mesures réalisables et financièrement possibles.
Elle a également attaqué Donald Trump en fustigeant ses propos sur les immigrés et les musulmans ainsi que ceux sur la politique étrangère, déclarant que celui-ci était «not strong but wrong» (pas fort mais avait tort).

Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC


Présidentielle USA 2016

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Actualités du Centre. Allemagne – La «grande coalition» «centriste» est-elle en danger?

Angela Merkel
Les élections régionales du dimanche 13 mars dans trois des seize Länders (Bade Wurtemberg, Hesse, et Rhénanie-Palatinat) que compte l’Allemagne ont vu une forte poussée de l’AfD, parti regroupant la droite radicale et l’extrême-droite, la défaite devant les Verts en Bade-Wurtemberg) et le recul en voix de la CDU ainsi l’effondrement du SPD en Bade-Wurtemberg et en Hesse.
Ces résultats posent, à moyen terme, la question de la pérennité de la «grande coalition» regroupant la CDU (droite et centre-droit) d’Angela Merkel et les sociaux-démocrates du SPD (gauche et centre-gauche).
En effet, celle-ci, mise en place après les dernières législatives faute de majorité à droite ou à gauche, est la grande perdante de ces trois scrutins.
Ceux-ci ont été dominés par la crise migratoire et l’AfD, qui a basé toute sa campagne sur l’afflux incontrôlable des immigrés, proche en cela du mouvement Pegida, en est la grande gagnante avec son entrée dans les législatures de ces trois régions.
Mais il semble également que les électeurs aient donné un avertissement, si ce n’est un désaveu, à cette union au centre des deux grands partis allemands.
Ce n’est pas le point de vue de la chancelière Merkel qui a estimé que ces résultats décevants, notamment pour sa formation, la CDU, n’étaient qu’une péripétie due à cette crise migratoire et que l’AfD disparaîtrait aussi vitre qu’elle est apparue.
Ce n’est pas l’avis de tous les observateurs qui notent une certaine érosion du pouvoir d’Angela Merkel, malgré les bons résultats économiques, ainsi que la montée du populisme, comme dans les autres pays européens, et, tout aussi préoccupant, une résurgence de l’extrême-droite comme force politique.
Les élections législatives de 2017 permettront de savoir qui a raison même si, actuellement, la reconduction de la grande coalition ou son élargissement à d’autres partis avec à sa tête la chancelière sortante, semblent les scénarios les plus plausibles.
Il faut rappeler qu’il n’existe plus de parti centriste stricto sensu en Allemagne depuis que les libéraux du FDP ont clairement choisi de se positionner à droite de la CDU (et qu’ils ont pratiquement disparu de la scène politique même s’ils ont obtenu des résultats encourageants dimanche).
Les centristes se trouvent donc dans les ailes modérées de la CDU et du SPD.