lundi 8 septembre 2008

Actualités – Etats-Unis

Présidentielle 2008

Un sondage donne gagnant John McCain


Le candidat républicain à la présidentielle John McCain est passé légèrement en tête de la course, en devançant son rival Barack Obama dans un sondage publié dimanche : il engrange le bénéfice de la convention républicaine, et de la popularité de sa colistière Sarah Palin. La gouverneur de l'Alaska, conservatrice avec une teinte sociale, opposée à l'avortement même en cas de viol ou d'inceste, a electrisé la base de son parti la semaine dernière à la convention républicaine, avec un discours violent et ironique envers Barack Obama. Mais elle passera un test décisif cette semaine en donnant sa première interview télévisée depuis sa sélection par John McCain, qui lui a conféré une stature nationale. La montée dans les sondages de John McCain était attendue, les candidats sont tous portés par leur conventions, mais cette avance ne devrait pas durer longtemps. Le dernier sondage Gallup indique donc que le républicain est devant le démocrate, avec 48 points contre 45. Cela laisse au moins penser que John McCain a rattrapé une part des 8 points d'avance qu'avait jusqu'ici Barack Obama sur lui. Le sondage a une marge d'erreur de 2 points. L'interview de Mme Palin, annoncée dimanche, vient conclure une semaine d'intense curiosité de la presse à l'égard de cette quasi-inconnue, propulsée sur l'avant de la scène, mais à qui ses adversaires reprochent un manque d'expérience internationale et d'avoir exagéré ses convictions réformistes. Le candidat à la vice présidence démocrate, Joe Biden, a souligné qu'elle n'avait rien dit sur l'assurance santé, l'environnement ou la classe moyenne. "Son silence sur ces questions est assourdissant" a estimé le démocrate qui doit l'affronter dans un débat le 2 octobre.

Une semaine en centrisme. Bayrou, un François qui veut copier un autre François

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Alors qu’il plaidait pour un Centre indépendant sans alliance particulière, attitude suicidaire selon certains de ses anciens amis, François Bayrou, en réalité cachait –bien mal ? – son jeu qui était un rapprochement avec les socialistes. Et il a définitivement franchi le Rubicon ce dimanche lors des universités d’été du Mouvement démocrate lorsqu’il a déclaré : "Toute victoire électorale suppose des rassemblements. (…) Nous aurons bien besoin les uns des autres le jour où il s'agira de construire ensemble. Je sais bien qu'il n'est pas facile de passer des frontières, mais c'est en passant des frontières qu'on bâtit des pays pionniers". Par ce lent déplacement de son positionnement, il affirmait encore en 2002 qu’il était au centre droit et refusait catégoriquement une quelconque alliance avec le Parti socialiste, il a ancré son ambition présidentielle au centre-gauche laissant vacant la position centrale de la galaxie centriste. Ce lent déplacement est à la fois un aveu d’échec et une stratégie longuement pensée.
L’échec vient de ce que François Bayrou s’est rendu compte qu’il n’aurait aucune chance de devenir le candidat unique du Centre et de la Droite. Pas assez de soutiens, pas assez de positions fortes pour forcer le destin. Et il n’a sans doute jamais pensé qu’il avait une chance d’être élu en étant le candidat du seul Centre. Dès lors, sa « destinée présidentielle » passait par l’édification d’un profil d’homme « indépendant » qui, au nom de la démocratie et des valeurs, allait s’opposer au pouvoir en place et, s’aidant de l’opposition, en l’occurrence socialiste, de le battre. Cette stratégie a été celle d’un des hommes politiques que François Bayrou admire le plus, François Mitterrand, celui qui lui glissa à l’oreille – comme il le fit à tant d’autres – qu’il le voyait un jour dans le fauteuil de l’Elysée. Le pari de François Bayrou est que le Parti socialiste, comme dans les années soixante, est en pleine déliquescence avec une guerre des chefs qui va l’amener au bord de la rupture. Et il rêve comme l’a réussi Mitterrand, aussi peu socialiste que lui dans ses convictions profondes, de s’emparer du Parti socialiste d’une manière ou d’une autre afin d’avoir les capacités électorales de gagner un jour l’élection présidentielle.
Le pari est évidemment risqué car les socialistes sont loin d’être moribonds comme en 1971 lors d’un congrès fondateur d’Epinay et de la prise de pouvoir par François Mitterrand. Et il ne manque pas de personnalités médiatiquement fortes qui peuvent ruiner son rêve, de Bertrand Delanoë à Martine Aubry en passant par Laurent Fabius ou Ségolène Royal. Mais il lui faut bien se découvrir (les prochaines présidentielles sont dans moins de quatre ans) pour commencer à crédibiliser dans les esprits une alliance qui, comme celle de Mitterrand avec les socialistes, semble contre-nature. De même, il faut qu’il se forge l’image médiatique de l’opposant le plus irréductible au pouvoir en place. Comme François Mitterrand fut l’homme qui s’opposa au général De Gaulle avec son livre « ‘Le Coup d’Etat permanent » et se posa en homme du « non » au pouvoir « autocratique » du fondateur de la V° République (puis au pouvoir « de l’argent » de Valéry Giscard d’Estaing), François Bayrou veut être l’homme du « non » au pouvoir « bling bling » de Nicolas Sarkozy avec les mêmes dénonciations sur les dangers que coure la démocratie confisquée par un seul.
On objectera que si tel était le but de François Bayrou, pourquoi n’a-t-il pas appelé à voter pour Ségolène Royal au deuxième tour de l’élection présidentielle de 2007 et d’être devenu, en cas de victoire de cette dernière, son premier ministre comme elle le lui avait proposé. La réponse n’est guère compliquée. Primo, il ne pouvait, sans risque fort d’éclatement de l’UDF en mille morceaux, appeler à voter pour la candidate socialiste. L’UDF devait demeurer son outil. Son éclatement postérieur à la présidentielle n’avait pas la même signification politique et le même risque pour son avenir de présidentiable. Secundo, il ne croyait pas en la victoire de Ségolène Royal et il n’aurait strictement rien retiré de son soutien sauf à n’être qu’un allié de plus des socialistes dans la défaite. Tertio, même si Ségolène Royal avait gagné, François Bayrou n’avait surtout pas intérêt à la supporter et à devenir son premier ministre. Ce n’est pas le poste qu’il vise. Le sien, celui qu’il pense fait pour lui et sa stature d’homme d’Etat, c’est celui de Président de la république. Et la victoire de Ségolène Royal lui aurait sans doute barré la route de l’Elysée pour un bon bout de temps.
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC

Actualités – France

Hervé Morin plaide pour un Nouveau Centre « libéral, social, humaniste et européen »


Lors de l’université d’été du Nouveau Centre, Hervé Morin a encouragé ses troupes à bâtir un parti "libéral", "social", "humaniste", "européen". "On avait un péché originel, celui de refuser la stratégie de Bayrou. On a été vécus comme ceux qui allaient à la soupe. On n'a pas été capables d'expliquer la rupture. On a quatre ans pour bâtir nos idées", a estimé le président du NC. Aux européennes de 2009, le NC envisage des listes avec son partenaire de l'UMP, en espérant voler de ses propres ailes aux régionales de 2010 et aux législatives de 2012. Interrogé sur sa propre candidature à la présidentielle de 2012, M. Morin a dégagé en touche, sur le thème du "c'est trop tôt, chaque chose en son temps". Dans son discours de rentrée samedi, il avait rappelé sa ligne stratégique: rassembler tous les centristes de l'ex-UDF --sauf M. Bayrou, qui s'est "inscrit dans l'opposition"-- pour que le NC pèse davantage dans le débat face à son partenaire de l'UMP. "Il nous faut aussi bien travailler avec les réformateurs de l'UMP, qu'avec le parti radical de Jean-Louis Borloo, Jean-Marie Bockel ou les anciens centristes réunis autour de Pierre Méhaignerie", a-t-il détaillé, en recevant justement M. Bockel dans le Var. Mais cette stratégie fait des vagues parmi les 24 députés NC. Pendant trois jours, le député-maire NC de Drançy (Seine Saint-Denis) Jean-Christophe Lagarde a dit tout le mal qu'il pensait des Réformateurs de l'UMP, emmenés par le libéral Hervé Novelli. "On n'a pas vocation à habiter dans la même maison", a estimé l'élu de Seine-Saint-Denis, qui déplore que "la majorité ait été tirée parfois par sa fraction la plus libérale" depuis l'élection de Nicolas Sarkozy. "Je suis très lié avec Hervé Novelli mais il faudra qu'on en débatte au sein de notre formation", temporise un autre membre NC du gouvernement, André Santini.

Autre divergence palpable entre centristes : le financement du RSA, à trois semaines du débat à l'Assemblée. "A titre personnel", le trésorier du parti, Charles de Courson, l'un des ténors de la commission des Finances de l'Assemblée, est contre l'instauration d'une nouvelle taxe de 1,1% sur le patrimoine pour financer le RSA. Pour sa part, Hervé Morin ne souhaite pas que cette taxe entraîne une modification du bouclier fiscal, qui plafonne les impôts directs à 50% du revenu des contribuables les plus riches. "Des solutions alternatives méritent d'être étudiée", a-t-il dit, citant le plafonnement des niches fiscales ou des exonérations des charges sociales liées aux 35 heures. Troisième option, défendue par Jean-Christophe Lagarde et d'autres députés : intégrer la taxe RSA dans le bouclier fiscal, c'est-à-dire relever le plafonnement des impôts directs de 50 à 51,1% des revenus.

Le NC a aussi reposé la question de son éventuel changement de nom en Solide (pour Social, libéral et démocrate). "J'ai des interrogations. On va faire un test", a indiqué M. Morin. M. Morin a enfin encouragé ses troupes à ne pas faire de "l'opposition dans la majorité", tout en s'interrogeant à voix haute sur certains contenus du fichier de renseignement Edvige, qui suscite un tollé dans l'opposition et parmi les associations.

Par ailleurs, Hervé Morin a rappelé qu'il organisait un "séminaire des centres" sur l'Europe avec Valéry Giscard d'Estaing, Jean-Pierre Raffarin et Gérard Longuet dans son village de l'Eure, Epaignes, le 18 septembre, soit trois jours avant le renouvellement du Sénat puis de son président. "Un hasard", commente-t-il avec flegme. A ces élections sénatoriales, le NC espère atteindre le seuil de constitution d'un groupe, soit quinze sénateurs.

Actualités – France

Le Nouveau Centre présentera des listes, soit autonomes, soit avec l’UMP pour des européennes


Le président du Nouveau centre (NC) Hervé Morin a souhaité que son parti se présente aux élections européennes de 2009, soit sur des listes autonomes, soit avec l'UMP, et rappelé sa volonté de rassembler tous les centristes. "Au printemps 2009, nous devrons participer à la compétition électorale, soit dans le cadre de listes parfois autonomes, soit avec nos camarades de l'UMP, soit sur des listes complémentaires de celles de l'UMP et avec des têtes de listes Nouveau centre", a déclaré M. Morin. "Notre projet politique, nous devons le penser avec un esprit d'ouverture et de rassemblement de la famille centriste sans exclusive", a-t-il par ailleurs répété.

Principal ministre NC du gouvernement, il a également défendu le bilan de l'exécutif: "à travers toutes ces réformes, j'ai le sentiment que le pari que nous avons fait en 2007 était le bon. Nous avons refusé d'être dans l'incantation, nous avons voulu être dans l'action".

Actualités – France

Les électeurs musulmans plutôt à gauche et au centre


Selon une étude de l'IFOP publiée pour le journal La Croix, les français de confession musulmane se sentent proches avant tout du Parti socialiste et de la gauche mais voit d’un bon œil le centrisme teinté de socialisme du Mouvement démocrate. Ainsi, ils sentent proches du PS à 51,8 % (contre 26,8 % pour l’ensemble des Français. Cette forte progression enregistrée par le PS serait selon les auteurs de l'étude une conséquence de la crise des banlieues. Mais c’est toute la gauche qui progresse. Ainsi, en ajoutant le score du PS avec ceux de l'extrême gauche et des écologistes, plus de 73% des électeurs musulmans déclarent pencher à gauche.

L’autre tendance forte du vote musulman est une proximité de plus en plus importante vis-à-vis de l'UDF et du Mouvement démocrate. Pour l'IFOP, « Le message d'équilibre entre la gauche et la droite porté par François Bayrou et ses appels à la tolérance entre les religions ont sans doute séduit une partie de l'électorat musulman modéré qui jusque là n'avait porté aucune attention à la formation issue de la démocratie-chrétienne. Et force est de constater que si la proximité du MoDem a un peu reculé ces derniers mois parmi les musulmans, l'essentiel du terrain gagné pendant et après la séquence présidentielle a été globalement conservé ». L’auteur de l’étude, Jérôme Fourquet, ajoute que le discours de François Bayrou sur «une laïcité ouverte aux religions, son insistance sur la nécessité de sortir des affrontements séduisent aussi chez les musulmans. Il a su parler à ceux qui cherchaient une alternative au PS ».

(Enquête sur un cumul de 109 sondages IFOP réalisés entre 2003 et 2008 / échantillon cumulé de 108 186 français dont 3280 se déclarant de religion musulmane)