mardi 20 juin 2017

Actualités du Centre. Macron veut-il se séparer du MoDem et de Bayrou?

Bayrou & Macron scellant leur alliance
Le départ de Sylvie Goulard du gouvernement et sans doute celui de Marielle de Sarnez, toutes deux partie prenante dans l’affaire dite des attachés parlementaires européens du Mouvement démocrate, sont-ils  les prémisses de celui de François Bayrou et d’une nouvelle relation avec entre lui et Macron et entre le MoDem et La République en marche?
Certains analystes le pensent et ce cas de figure a dû être envisagé par le nouveau Président de la république qui n’a certainement pas apprécié le comportement de Bayrou ces dernières semaines ainsi que cette affaire médiatico-politique qui pourrait avoir des prolongements judiciaires, le parquet général ayant diligenté une enquête.
Pour autant, si les relations entre les deux hommes et les deux mouvements se sont tendus depuis le 17 mai, le Premier ministre, Edouard Philippe a rappelé que François Bayrou avait vocation à demeurer au gouvernement.
De même l’AFP estime que deux membres du MoDem pourraient entrer au gouvernement, Marc Fesneau et Jean-Louis Bourlanges.
Mais ceux-ci pourraient avoir également quelques casseroles dont celle, pour le premier nommé, d’être le secrétaire général du parti depuis 2010 et donc au courant des contrats des assistants parlementaires.
Considérant tous les éléments de cette situation, Emmanuel Macron peut très bien trancher dans vif comme il l’a fait avec ce recul qu’on lui connaît, c’est-à-dire d’agir maintenant et ne pas l’avoir fait à chaud avant les législatives.
Mais, il peut aussi bien estimer qu’il a encore besoin de Bayrou et du MoDem (même si LREM avec 308 sièges possède la majorité absolue à l’Assemblée nationale et qu’elle devrait en outre bénéficier du soutien de nombre de députés de gauche comme Valls et de droite comme Solère).
Quoi qu’il en soit, le comportement incontrôlable de Bayrou ainsi que l’avoir nommé ministre et lui avoir permis d’avoir 42 députés, uniquement élus grâce à son soutien, peuvent inciter Emmanuel Macron a choisir la premières solution et à solder les comptes qui seraient, malgré tout, largement positifs pour le Mouvement démocrate qui, de parti moribond a, dorénavant plus de députés que l’UDI, le FN, la FSI ou le PS.

Actualités du Centre. La centriste Sylvie Goulard ne sera plus ministre

Sylvie Goulard
La centriste Sylvie Goulard est, non seulement, une européenne convaincue mais également une député au Parlement européen qui a pris sa mission à cœur pendant les sept années de son mandat.
Elue sur la liste du Mouvement démocrate, elle s’est retrouvée, à son corps défendant, dans l’affaire des attachés parlementaires européens de la formation dirigée par François Bayrou où des accusations ont été faites sur le travail effectif de ceux-ci sur les questions de l’Europe.
Membre aujourd’hui de La République en marche, elle avait été nommée ministre des Armées le 17 mai dernier dans le gouvernement dirigé par Edouard Philippe.
Alors qu’une nouvelle équipe va être nommée dans les prochaines heures, Sylvie Goulard a décidé de ne pas en faire partie.
Dans un communiqué, elle déclare avoir demandé à Emmanuel Macron, qui l’a accepté, «de ne plus faire partie du gouvernement» car, explique-t-elle «dans l'hypothèse où l'enquête préliminaire visant le MoDem conduirait à vérifier les conditions d'emploi de mes assistants au Parlement européen, je souhaite être en mesure de démontrer librement ma bonne foi et tout le travail que j'y ai accompli».
Une décision qui, selon elle entre dans le cadre de la volonté de ne pas entraver l’action du nouveau président de la république qui «a entrepris de restaurer la confiance dans l'action publique, de réformer la France et de relancer l'Europe».
Et d’ajouter: «cette entreprise de redressement doit l'emporter sur toute considération personnelle».
Cette volonté de Sylvie Goulard de ne pas faire partie du prochain gouvernement pose évidemment la question à François Bayrou et à Marielle de Sarnez de leur présence dans la nouvelle équipe d’Edouard Philippe.
Si de Sarnez a répondu qu’elle pourrait ne plus faire partie du gouvernement et prendre la présidence du groupe MoDem à l’Assemblée nationale, François Bayrou, lui, a réagi à la décision de Goulard en disant qu’elle était «personnelle»


Législatives 2017. Normandie, seule région dirigée par l’UDI n’a aucun député du parti centriste…


Hervé Morin
Voilà un paradoxe qui montre, à la fois, la recomposition du paysage politique mais aussi la faiblesse intrinsèque de l’UDI.
Même si elle a réussi à limiter sa défaite en faisant élire 18 députés alors qu’ils étaient 29 dans la précédente assemblée et qu’elle en espérait une soixantaine au début de l’année, la confédération centriste vit une situation pour le moins inédite en Normandie.
Cette région, grâce à une largesse de LR qui voulait s’attirer les bonnes grâces du parti centriste du temps de Nicolas Sarkozy, est l’unique que l’UDI préside mais n’aura aucun député issu de ses rangs qui la représentera à l’Assemblée nationale puisque la seule candidate qualifiée pour le second tour a été battue.
Suprême offense faite à Hervé Morin, le président du Conseil régional et président de Les centristes (parti membre de l’UDI), son ancienne circonscription (la troisième de l’Eure) est passée dans les mains de l’ennemi intime, le Mouvement démocrate de François Bayrou avec l’élection de Marie Tamarelle-Verhaegue (soutenue par La République en marche), le candidat UDI, Pierre Bibet ayant été éliminé dès le premier tour avec 16,18% des voix...
Cette déconvenue n’a pourtant pas empêché Morin de menacer tous les conseillers régionaux LR et UDI qui seraient tentés de rejoindre LREM comme l’a fait celui qu’il avait soutenu lors de la primaire LR, Bruno Le Maire, désormais ministre de l’Economie du gouvernement Macron.
Il a ainsi déclaré qu’«on a fait un seul groupe pour éviter que cela soit la politique qui l'emporte sur les débats régionaux, il n'est pas question un seul instant qu'on se lance dans des histoires de ce genre, les Normands ne comprendraient pas. Ils diraient: ils sont fous, ils remettent du débat politicien alors que ce dont on a besoin c'est du concret, du pragmatisme sur toute une série de sujet. S’il y a un conseiller régional qui décide d'aller dans un groupe En Marche, c'est son droit. Il faudra qu'il sache en tirer les conséquences c'est à dire qu'il n'appartient plus à la majorité. C'est ainsi que le débat se pose.»
Pas sûr qu’il soit entendu d’autant que le Premier ministre s’appelle Edouard Philippe et qu’il est le maire d’une des grandes villes de Normandie, Le Havre.



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