mercredi 25 janvier 2023

Regards Centristes. 26 – Centre, Centrisme et réforme

Regards Centristes est une série d’études du CREC qui se penchent sur une question politique, économique, sociale ou sociétale sous le prisme d’une vision centriste. Vingt-sixième numéro consacré à la réforme, à sa nécessité et à sa légitimité.

La réforme est un des piliers du Centrisme du juste équilibre parce qu’elle est essentielle à la fois pour garantir cet équilibre et pour adapter une société au réel.

 

► Qu’est-ce que la réforme?

Le CNRTL (Centre national de ressources textuelles et lexicales) la définit comme une «modification effectuée dans un but d'amélioration».

Cette modification peut être «une correction, un changement profond, une transformation, par des moyens conformes aux règles existantes, de quelque chose en vue de le réorganiser, d'améliorer son fonctionnement, ses résultats.»

Et réformer c’est «transformer en vue d'améliorer; procurer une amélioration».

La réforme s’oppose à la révolution en ce qu’elle propose un changement «sans violence dans le cadre institutionnel existant».

Le maître-mot ici est «amélioration» c‘est-à-dire un changement en mieux.

 

► La réforme juste

Certains affirment que c’est dans les temps difficiles que l’on peut réformer en profondeur un pays, au moment où celui-ci est face à l’urgence et que son peuple ne peut plus reculer, ni faire l’autruche et doit absolument et immédiatement prendre des décisions fortes.

D’autres, au contraire, estiment que c’est en période faste que l’on peut s’attaquer correctement aux dysfonctionnements et aux blocages car, justement, les réformes à mettre en place seront moins douloureuses dans un tel contexte.

En réalité, l’histoire nous montre qu’il n’y a pas de périodes favorables et que les gouvernants ainsi que les gouvernés tentent toujours de repousser le plus loin possible les réformes importantes comme on le fait avec le rendez-vous chez le dentiste, que l’on ait une rage de dent ou pas!

C’est pourquoi, la réforme n’est pas un moment particulier dans la gouvernance d’un pays mais fait partie intégrante et constante de celle-ci comme je l’ai souvent écrit, une sorte de réforme permanente.

Une réforme qui doit être équilibrée, responsable et pragmatique, une réforme juste.

C’est le Centre et le Centrisme qui, prioritairement, portent en eux un tel projet politique. C’est d’ailleurs ce qui les distingue des clientélismes conservateurs défendus par la Droite et la Gauche.

La réforme, c’est l’ajustement continuel dont a besoin un pays pour avancer vers un avenir meilleur (que celui-ci soit économique, social ou sociétal).

Mais attention, la réforme pour la réforme n’a aucune pertinence.

La réforme, au-delà de son efficacité, doit être juste, c’est-à-dire avoir un sens et un objectif.

Le sens, il faut le trouver dans les valeurs qui la sous-tendent. En l’occurrence, la réforme juste pour le Centrisme, au-delà de son principe de juste équilibre, doit être passée au prisme de la liberté, de la tolérance, de la solidarité ainsi que du respect.

Quant à l’objectif, il est de construire une société humaniste où l’humain est le centre de tout et dont le but est d’apporter le mieux possible à tous sans pénaliser aucun.

Sans ce sens et cet objectif, la réforme est un jeu intellectuel, voire dangereux.

De même, il y a bonne et mauvaise réforme.

Bien entendu, il y a celle qui ne répond pas au défi conjoncturel du moment, soit parce qu’elle est trop timide et superficielle ou, à l’inverse, trop radicale, soit qu’elle s’attaque à un domaine qui n’a pas besoin d’une réforme de ce type.

Malheureusement, elle fait souvent partie de l’aléa politique, prise dans l’immédiat et sans le recul nécessaire (quelques fois, il est vrai, impossible à prendre).

Néanmoins, on peut dire qu’en matière structurelle, la mauvaise réforme est souvent celle qui ne répond qu’à des critères idéologiques et non à la réalité des choses.

Ainsi, par exemple, quand on parle de réforme de l’Etat, la question n’est pas «plus» (Gauche) ou «moins» (Droite) d’Etat mais «mieux» (Centre) d’Etat, c’est-à-dire à un Etat qui fasse mieux avec des coûts rationnalisés.

C’est pour cela qu’il faut également une méthode pour réformer.

Si l’on était dans un système où la réforme permanente est au cœur des décisions, on pourrait, grâce à elle, modeler au fur et à mesure la société dans la paix sociale afin qu’elle s’adapte en douceur aux nouveaux défis qui se présentent à elle constamment.

On pourrait ainsi faire l’économie de nombre de crises ainsi que d’affrontements idéologiques qui interviennent une fois que l’on ne peut faire autrement que d’agir de manière radicale et souvent sans les accompagnements nécessaires.

Mais cela voudrait dire que nous serions dans le règne de la responsabilité et de la clairvoyance, deux caractéristiques fondamentales qui doivent être portées, à la fois, par les gouvernants et les gouvernés.

 

Méthode de la réforme

Tournant le dos à l’immobilisme conservateur et à la destruction nihiliste qui ne font jamais avancer le développement équilibré d’une société, le Centrisme est une pensée politique résolument réformatrice.

Pour autant, force est de constater que, dans les pays démocratiques, les réformes indispensables qui doivent être initiées, semblent se fracasser systématiquement, les unes après les autres, sur le mur indestructible du temps électoral.

Beaucoup trop souvent, les promesses démagogiques et la peur de l’échec aux prochaines élections prennent le pas sur la responsabilité et le courage politiques, seuls à même de les mener à bien. Et les élus en place sont parmi les premiers à jouer dans ce registre de la lâcheté, de la pusillanimité et de la capitulation puisqu’il est bien établi que les réformateurs, les vrais, ont souvent du mal à se faire réélire face à ceux qui gèrent les affaires courantes au risque de précipiter le pays dans l’impasse, voire dans des crises périlleuses.

D’autant que, ces dernières années, ce temps électoral s’est dangereusement accéléré et étendu, empêchant les représentants du peuple de s’atteler, sans pression autre que celle de bien faire, à gouverner un pays du mieux possible. On le voit bien en France et aux Etats-Unis où il revient dorénavant deux ans avant chaque élection présidentielle, obligeant les chefs d’Etat en place à agir plus pour leur réélection que pour le bénéfice de leurs concitoyens.

Cette campagne électorale permanente qui guette les pays démocratiques est un des dangers les plus importants auxquels ils ont à faire face, décrédibilisant une légitimité acquise dans les urnes et remise en cause quasi-immédiatement et paralysant l’action responsable au bénéfice de la communication démagogique.

De plus, les risques de catastrophes ou de révolutions violentes augmentent au fur et à mesure que les réformes urgentes sont remises à plus tard ou, pire, à jamais. Des réformes qui, justement, permettent d’éviter ces événements destructeurs. La boucle est définitivement débouclée!

Il est donc dans l’intérêt évident des peuples et de leurs représentants de mettre en place les réformes nécessaires afin de continuer à améliorer la société, à bâtir un vivre mieux ensemble et à consolider ainsi la démocratie républicaine, le meilleur système politique. Et ces réformes, il vaut bien mieux les adopter dans le calme et la réflexion plutôt que lorsque l’urgence nous fait agir dans l’à-peu-près et le colmatage et non dans la résolution des problèmes.

Cependant, il est faux de dire que cela relève de la chimère. Oui, il est possible de réussir à réformer un pays démocratique sans pour autant être jeté aux orties par des citoyens peu reconnaissants. Et cela en pouvant être réélu!

Plusieurs conditions doivent, néanmoins, être remplies afin que l’action réformatrice entreprise soit concrète et efficace puis couronnée de succès (même si ce dernier ne suit pas forcément le temps électoral), c’est-à-dire que le processus mis en route aboutisse à une vraie réforme vraiment acceptée par la population.

- Il faut indiquer clairement les réformes à accomplir et les expliquer largement durant la campagne électorale.

- Les réformes doivent être entreprises dès le lendemain de victoire aux élections.

- Il ne faut ni trop réformer sans raison, ni pas assez par trop prudence et ne pas se tromper de cible, c’est-à-dire de bien identifier l’objet à réformer.

- La cohésion dans l’équipe gouvernementale qui décide des réformes est indispensable.

- La cohérence politique des réformes doit être évidente.

- Le pays tout entier doit être associé et tout le corps social impliqué dans la réflexion afin de susciter l’adhésion et non la soumission aux réformes.

- Comme l’être humain, il est préférable pour la société de s’adapter à son environnement en contrôlant le processus des réformes au lieu de le subir; c’est pourquoi ces dernières doivent éviter d’être prises dans l’urgence: le politique doit anticiper cette adaptation afin que les réformes soient les plus efficaces possible avec le maximum de bienfaits.

- La communication doit être forte et constante durant tout le processus mis en route sur les enjeux, les buts poursuivis et le résultat attendu.

- Les efforts et les coûts des réformes mais aussi leurs retombées positives doivent impérativement être équitablement répartis dans la population et il faut que cela se voit.

- Le passage en force tout comme le louvoiement constant doivent être évités, Il faut donc une décision qui évite d’être ressentie par la population soit comme un diktat, soit comme une reculade.

- Les représentants du peuple doivent, in fine, prendre une vraie décision responsable et courageuse et non accepter une demi-mesure qui ne résout rien à moyen et long terme et empêche souvent que la réforme complémentaire voit le jour au motif que l’action réformatrice a déjà eu lieu.

Si l’ensemble de ces conditions sont respectées, alors il est, non seulement, beaucoup plus facile de faire comprendre le pourquoi des réformes et de les faire accepter par la population mais, en plus, de les réussir.

Si tel est le cas alors les réformes et le temps électoral ne sont plus antinomiques mais complémentaires. Les réformes deviennent alors des avantages évidents en termes électoraux dans le même temps où la réélection victorieuse légitime les réformes mises en place.

C’est, tout autant, l’intelligence, le bien-fondé et la qualité des réformes que le courage et la responsabilité du réformateur ainsi que son savoir-faire pour bien les faire fonctionner qui sont récompensés.

Bien entendu, l’essentiel n’est pas de réformer pour le plaisir de réformer. Les réformes ont pour but d’adapter constamment la société aux défis qui se présentent à elle afin qu’elle puisse les relever tout en assurant le maximum de bien être possible à ses membres.

Dès lors, il ne s’agit pas de prédéfinir les domaines qui doivent être soumis aux réformes. Au fur et à mesure, tous seront concernés sans exception par cette adaptation ou, au minimum, par des ajustements nécessaires.

N’oublions jamais que la vie est mouvement. Nous ne sommes immobiles que lorsque nous sommes morts! Refuser l’évolution naturelle de l’existence est autant un suicide pour un être humain que pour une société ou une civilisation. L’Histoire en fourmille d’exemples qui auraient pu être évités si des réformes adéquates avaient été décidées à temps.

Si, aujourd’hui, le 21e siècle mondialisé impose des réformes dans des domaines comme ceux des dépenses publiques (pour maîtriser les déficits), des systèmes de protection sociale (pour assurer des assurances santé et vieillesse dignes de ce nom), d’enseignement (pour transmettre correctement les savoirs afin de former des individus compétents) ou de recherche et développement (pour favoriser encore plus l’innovation) ou encore de notre relation avec la nature (que nous devons continuer à dominer tout en la protégeant pour assurer notre cadre de vie et notre subsistance), demain d’autres exigences réformatrices se présenteront à nous.

Loin d’être des fardeaux, les réformes nous impliquent dans le présent et nous projettent dans l’avenir et nous permettent d’utiliser tous nos savoirs-faires et nos capacités pour améliorer notre condition. En cela, elles sont des challenges excitants et exaltants. En cela, elles font partie intégrante de la recherche de la meilleure société possible, le but que s’est fixé le Centrisme du Juste Equilibre.

 

De la réforme permanente

La nature humaine a besoin de certitudes, de permanences et d’un cadre protecteur. Tout, dans l’évolution des êtres humains et des sociétés qu’ils bâtissent va dans ce sens. Qu’on s’en félicite ou qu’on s’en lamente, l’Etat-providence du XX° siècle, remis en cause aujourd’hui pour sa prodigalité parfois excessive en est la preuve.

Et qui pourrait en vouloir aux hommes et aux femmes de souhaiter, pour eux et leurs enfants, la sécurité qui peut se décliner de multiples façons?

Cependant, la nature humaine a également une fâcheuse tendance, celle de croire que ce qui est, n’est plus à bâtir, mais, pire, est devenu une permanence et ce, malgré la réalité de la vie sur terre et de la fluctuation de la condition humaine dans ce grand mouvement qui nous fait tous ressembler à Sisyphe sur son rocher, recommençant sans fin cette lourde tâche de se battre contre les éléments pour bâtir une meilleure vie sans avoir jamais l’assurance de pouvoir se reposer.

Pourtant, le développement de la science et de la technologie, la progression de l’hygiène et de la médecine, lors des deux siècles précédant notre millénaire, ont changé notre état d’esprit. Nous nous sommes pris à rêver d’une société de l’acquis définitif.

Dès lors, aussitôt qu’une avancée se fait dans un domaine quelconque, non seulement nous estimons que celle-ci s’inclut immédiatement dans l’immuable mais qu’il n’est plus besoin que nous nous battions pour la préserver.

Grossière erreur qui sera peut-être à l’origine de l’effondrement de nos civilisations, ce qui ne sera pas une première comme nous le rappelle les historiens.

Or, il est impératif que nous luttions contre cette illusion et que l’être humain garde constamment la lucidité nécessaire sur sa condition qui est liée à la réalité changeante de l’existence et fasse en sorte de ne pas se trouver dépourvu quand les événements sont contraires ou quand les temps sont difficiles.

Pour cela, une seule façon, toujours évoluer et être en phase pour ne pas se laisser déborder par des «surprises» qui n’en sont que pour celui qui demeure immobile, campé dans ses acquis.

Et, comme nous le démontre chaque crise aiguë qui nous frappent, cette évolution ne peut pas se faire correctement en réagissant simplement au coup par coup, ni même en agissant par des remises en question sporadiques. On voit tous les dégâts que ces comportements causent actuellement.

Il ne s’agit pas, non plus, de tout chambouler, en créant plus de chaos destructeur que d’ordre créateur avec une révolution, qu’elle soit temporaire ou permanente.

Non, la seule vraie solution se trouve dans une adaptabilité constante de la société par la réforme permanente.

Mais, attention, il ne s’agit pas de réformer tout, tout le temps en créant de l’instabilité et le changement pour le changement.

La réforme permanente est d’abord un audit permanent de la société ainsi qu’une prospective à court, moyen et long terme. Bien sûr, cette dernière ne peut être exacte. Quant au premier, il ne faut évidemment pas tomber dans une vision statique des choses faisant en sorte de gonfler un problème conjoncturel en en faisant une question structurelle fondamentale.

Réformer correctement n’est pas aisé et ce n’est rien de le dire!

Ayant dit cela, la réforme n’est rien d’autre que le mouvement de la vie. Tout au long de notre existence, nous nous adaptons, quotidiennement, vaille que vaille, aux circonstances de notre quotidien en les aménageant au mieux de ce que nous pouvons. C’est ce que doivent également faire les peuples collectivement.

Par exemple, nous adaptons nos dépenses à nos moyens financiers. Si nous avons moins, nous dépensons moins et inversement. Pourquoi n’en serait-il pas de même de la société?

Mais en dépensant moins, souvent, nous dépensons mieux. Un exemple dont la société pourrait s’inspirer.

Cependant, même en dépensant mieux, nous sommes obligés avec moins de couper dans certaines dépenses. Une nécessité que la société devrait faire sienne dans les mêmes circonstances.

Cette réforme permanente devient de plus en plus nécessaire alors que la société mondiale se complexifie et doit faire face à des défis, à la fois, plus difficiles à résoudre et de nature planétaire. Ainsi, chaque société locale doit s’adapter à cette nouvelle donne et aucune d’entre elles ne peut prétendre s’abstraire de cette réalité au risque de s’effondrer ou même de disparaître.

Regardons avec quelle irresponsabilité les Grecs, population et dirigeants dans le même sac, ont fermé les yeux pendant des années à des pratiques et des comportements qui ne pouvaient qu’à terme, crise ou pas crise, les conduire au bord du précipice. Si des réformes progressives et bien menées avaient été mises en place, la société grecque ne serait pas là où elle en est.

Les peuples mais aussi leurs dirigeants doivent comprendre et accepter la réalité et non la repousser jusqu’à ce qu’elle les renvoie dans les cordes et, pour finir, les mettent KO.

Le courage de la réforme ne concerne pas e peuple ou les dirigeants. Il concerne le peuple et les dirigeants. Les deuxièmes doivent expliquer les enjeux et les solutions aux premiers qui valident celles qu’ils pensent les plus appropriées après un débat démocratique le plus large possible afin que les deuxièmes, munis d’un mandat clair des premiers les mettent en place.

Cela s’appelle la démocratie républicaine représentative… dont une des principales vertus est ce fameux courage politique, un ingrédient que l’on peine souvent à trouver dans le comportement de peuples et les décisions de leurs dirigeants.

Quand le Centrisme se présente comme un réformisme, c’est de cela qu’il parle. Pas d’un «grand soir» chimérique et destructeur. Mais, pas non plus, d’acquis permanents, vision tout aussi chimérique que destructrice.

Non, il parle de cette réforme indispensable et continue. Cette réforme permanente basée sur le plus large consensus de citoyens libres et responsables pour bâtir sur la réalité et le concret la meilleure société possible.

Celui qui travaille la terre sait bien que s’il ne s’occupe pas sas cesse de celle-ci alors les mauvaises herbes reviendront et détruiront tout son labeur.

 

Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC

 

Dans la même collection:

- 1 Présidentielle: où sont les Obama et Trump français?

- 2 Le libéralisme n’est pas monolithique mais son point d’équilibre est au centre

- 3 Le Centre dans le monde: mêmes mots pour des réalités différentes

- 4 Centrisme, civilisation, terrorisme et guerre

- 5 Centrisme et écologie: l’humanisme centriste au défi de la protection de l’environnement

- 6 «Extrême-centre» et «centrisme révolutionnaire», fâcheux oxymores

- 7 Le Centrisme, l’égalité et la justice

- 8 La mondialisation humaniste du Centrisme

- 9 A la recherche de la proportionnelle juste et efficace

- 10 Pour le Centrisme, personnalisme et individualisme sont complémentaires

- 11 Centrisme, macronisme, progrès et progressisme

- 12 Le «macronisme» est un centrisme

- 13 Pour le Centrisme, l’humanisme intégral doit régir les règles de bioéthique

- 14 De l’axe central, de son présent et son avenir

- 15 Centrisme et immigration: pragmatisme entre principes humanistes et principe de réalité

- 16 Centrisme, peuple, populace, populisme

- 17 Pour le Centrisme, c’est la démocratie et la république

- 18 Pour le Centrisme, la sécurité est au cœur d’une société libre

- 19 Pour le Centrisme, la seule légitimité de l’intelligence artificielle est le bien-être des individus

- 20 Centrisme, respect et droits de l’enfant

- 21 Le Centrisme face à l’équation entre santé et économie

- 22 Pourquoi et comment le Centrisme est devenu la pensée de la démocratie républicaine libérale du XXI° siècle

- 23 Le Centrisme du juste équilibre est le seul à concilier démocratie économique et sociale en une vraie démocratie politique

- 24 Pour le Centrisme, la méritocratie est nécessaire et un moteur du progrès

- 25 Le Centrisme est-il pragmatiste?

 

 

La quotidienne centriste du 25 janvier 2023. Afrique: mieux vaut la Russie que la France, vraiment?

Qu’est-ce que la Russie peut apporter de plus et de mieux que la France en Afrique et est-ce qu’elle peut vraiment apporter quelque chose aux Africains sont les deux questions que ces derniers devraient se poser dans les pays où ils mettent les Français dehors et déroulent le tapis rouge aux Russes, que ce soit au gouvernement de Poutine ou à la milice Wagner.

On passera sur la réponse évidente que tous les régimes africains ayant procédé à cette substitution sont dirigés par des juntes ou des régimes autoritaires et corrompus, les valeurs de la France et de la Russie n’étant pas exactement les mêmes en matière de démocratie.

De même, on ne s’appesantira pas sur les propos et les banderoles de manifestants qui sont des sbires des régimes en question ou des gens payés par les Russes pour venir cracher leur venin contre la France.

Ni même sur les élites corrompues qui sont si accueillantes aux largesses des Russes mais aussi des Chinois et des Turcs.

D’abord parce que la France a pu bénéficier et user des mêmes méthodes, les intérêts du pays ou de quelques entreprises n’ayant malheureusement pas beaucoup affaire avec la morale…

On sait bien que les Français, anciens colonisateurs partent avec des avantages mais aussi beaucoup d’inconvénients dans cette Afrique du 21e siècle.

Se passer de sa présence peut être une certaine délivrance surtout que les résultats n’ont pas été à la hauteur ou guère brillant.

Dès lors, essayer autre chose est une option qui a déjà eu lieu au détriment de la France et en faveur de pays comme les Etats-Unis comme ce fut le cas pour le Rwanda, par exemple, même si l’ancienne puissance coloniale était ici, la Belgique.

Mais si l’on peut comprendre la motivation de se débarrasser de la France quand l’occasion se présente, est-ce que la meilleure solution est, pour les Africains, de faire appel à la Russie de Poutine ou/et à ses mercenaires?

Car, que ce soit en République centrafricaine ou au Mali, rien n’a changé pour les populations en qualité de vie et en progrès économique.

En revanche, les Russes présents jouent les supplétifs des régimes pour réprimer tous ceux qui ne sont pas d’accord.

De plus, les Africains n’ayant pas de quoi les payer, ils se nourrissent sur la bête et pillent les pays où ils sont présents de leurs richesses dont évidemment leurs matières premières.

Et, in fine, la présence militaire n’est pas d’assurer la survie d’aucun de ses régimes mais de les contrôler et de gouverner à leur place tout en les laissant tomber en cas de difficultés pour aller voir ailleurs, sans doute si les djihadistes affiliés à Al Qaïda et à Daesh venaient à être trop pressants.

Voici sans doute ce qui attend le Burkina Faso qui a décidé de s’aligner sur son voisin le Mali.

En tout cas, ce changement de «parrain» ne permettra pas aux régimes qui l’on réalisé de conforter l’indépendance de leur pays et de leur ouvrir enfin la voie vers le progrès, le développement et la richesse.

C’est déjà ce qui se passe avec ceux qui ont choisi la Chine alors que celle-ci a des possibilités bien plus grandes et intéressantes qu’une Russie en faillite et empêtrée dans la guerre de son potentat contre l’Ukraine.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]