vendredi 25 août 2017

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Pologne, la honte de l’Europe

Il y avait la Hongrie d’Orban qui dérive lentement vers l’extrême-droite xénophobe et raciste, vers le populisme démagogique et autoritaire, jonglant dangereusement avec le nationalisme le plus abject.
Désormais, il y a la Pologne de Kaczynski qui, elle, ne dérive vers rien car le nouveau pouvoir – minoritaire dans le pays – est bien d’extrême-droite xénophobe et raciste, populiste démagogue et autoritaire, prenant des mesures contre la démocratie à la pelle, se mettant au ban de l’Union européenne dont il viole constamment les règles, sans oublier qu’il est d’un nationalisme des plus abjects.
On croyait s’être débarrassé définitivement des deux frères Kacynski, deux jumeaux  haineux et intolérants, lorsque l’un d’eux, Lech, alors président de la Pologne, avait péri dans un accident d’avion – du à son propre entêtement – et quand l’autre, Jaroslaw, avait été chassé du pouvoir quelques temps plus tard par des partis démocratiques modérés et centristes.
Malheureusement, le dernier Kacynski, à la faveur d’une législative a réussi à reprendre le pouvoir avec son parti Droit et Justice.
S’en sont suivis toute une série de mesures anti-démocratiques dont les dernières avaient pour but de mettre au service du parti la justice du pays, ce qui avait valu au gouvernement polonais une mise en demeure particulièrement ferme de l’Union européenne.
Le président polonais, Andrzej Duda, indépendant mais proche de Droit et Justice, a été obligé de mettre son véto à plusieurs de ces mesures afin d’empêcher l’UE de mettre en place toute une série de rétorsions, une première depuis la signature du Traité de Rome envers un de ses membres…
Dès lors, les paroles très dures d’Emmanuel Macron contre le pouvoir polonais qui refuse de renégocier le statut inique des salariés détachés, entre dans le cadre du conflit entre Bruxelles et Varsovie.
Et il faut saluer ces propos mais aussi le bras de fer qui va sans doute s’engager entre le France et la Pologne, plus généralement entre l’Europe et cette même Pologne, car il va permettre de clarifier la situation.
Pour parler sans détour, aujourd’hui, la Pologne avec un tel gouvernement n’a pas sa place dans l’Union européenne comme ne l’auraient pas eu l’Allemagne et l’Italie si elle avait existé dans les années 1930.
Il faut le dire comme il faut dire que c’est aussi le cas de la Hongrie et que c’était le cas du Royaume Uni pour d’autres raisons.
Si l’on veut reconstruire une vraie Union européenne et un projet européen fort et dynamique, il faut le faire sur des bases saines en se séparant, notamment, de ceux qui ne veulent pas respecter les règles du chemin commun, qui mettent constamment des bâtons dans les roues pour toute avancée de l’intégration mais qui veulent, sans vergogne, bénéficier de tous les bienfaits de cette union.
Aujourd’hui, il faut espérer que le peuple polonais se ressaisisse et chasse du pouvoir Kacynski et ses sbires aux propos et aux actes nauséabonds.
Il faut espérer la même chose du peuple hongrois envers Viktor Orban.
Oui, il est plus que temps de reprendre la construction européenne.
Pour cela il faudra du courage et de la volonté.
Ce qui passe par ne pas hésiter à couper les branches mortes et éliminer les parasites de l’arbre de la démocratie européenne.



Actualités du Centre. Axe central: Juppé veut concurrencer Macron

Emmanuel Macron Alain Juppé
Si Alain Juppé n’avait pas été battu lors de la primaire LR, on peut estimer qu’il aurait eu de grandes chances de devenir président de la république.
D’autant qu’entre son programme et celui d’Emmanuel Macron, les similitudes étaient très nombreuses, surtout, leurs philosophies respectives avaient moult ressemblances.
Comme le dit un de ses lieutenants, Dominique Bussereau, le maire de Bordeaux «approuve 85%» de la politique de l’actuel chef de l’Etat.
Sans oublier que le premier ministre en place, Edouard Philippe est un juppéiste.
Un Bussereau qui estime que Juppé pense «encore avoir un rôle à jouer pour faire entendre certaines grandes valeurs de la droite libérale, centriste et européenne».
Ainsi, et même s’il continue à prétendre que sa carrière politique nationale est terminée, Alain Juppé n’a pas renoncé à être le chef de file de cet axe central qui réunit les humanistes progressistes et réformistes de droite, de gauche et du Centre.
Il réunit ainsi ses fidèles dans sa ville de Bordeaux, rendez-vous qui devrait être annuel.
Toujours est-il que voulant affirmer se stature tout en surfant sur les difficultés actuelles réelles ou supposées d’Emmanuel Macron, il a expliqué au quotidien Sud Ouest comment il comptait mener désormais son combat politique.
«Je veux exprimer mes idées, a-t-il ainsi déclaré. Vérifier qu’elles sont partagées par beaucoup. Et si elles ont leur place à l’intérieur de LR. C’est ça le défi. Ou si, au contraire, on ira vers un rapprochement plus marqué entre une conception très à droite de LR et le Front national . Est-ce qu’il y aura des passerelles entre les deux ?».
Si c’est le cas, alors il en tirerait les leçons en quittant la formation de droite.
C’est pourquoi il veut «une discussion avec les candidats à la présidence de LR pour voir comment nos idées peuvent être prises en compte».
Quant à Emmanuel Macron, il ne se prive pas de l’écorner.
Tout en reconnaissant des «points de convergence» avec lui et qu’à «l'international, l'image de la France s'est améliorée incontestablement», il affirme «je ne sais pas ce que c’est le macronisme. Dire qu’on veut faire de la politique autrement, ça me fait bien rigoler. Ça fait 40 ans que je l’entends dire».
Il juge par ailleurs que la politique suivie actuellement «C'est de la communication».
Et de poursuivre: «les vrais problèmes sont ailleurs: quelle éducation, quelle politique européenne, quelle politique de contrôle aux frontières européennes, quelle politique de transition énergétique vraiment efficace? Voilà les priorités. Le reste, c'est de la mousse».
Selon lui, «Il y a un grand flou artistique sur le budget 2018. Comment promettre à nos armées 2% du PIB et en même temps leur retirer plus de 700 millions d'euros dès cette année? Ensuite, en matière de fiscalité, les idées du gouvernement sont floues, ça manque de cohérence et d'ambition.».
Enfin, un peu comme François Hollande, il met en garde Emmanuel Macron en expliquant que «la performance économique est d'autant meilleure que la justice sociale est assurée».
Ce qui pourrait être dans les mois qui viennent l’angle d’attaque de tous les opposants au président de la république.