jeudi 24 août 2017

Actualités du Centre. Bayrou tente de reprendre la main en critiquant Macron

François Bayrou & Emmanuel Macron
Pour qui sait lire entre les lignes, les confidences de Bayrou au Point, magazine particulièrement anti-Macron et La République en marche, montre qu’il n’a pas encore digéré de ne pas avoir été nommé premier ministre puis d’avoir été mis dehors du gouvernement et qu’il s’apprête à combattre l’hégémonie du parti présidentiel au centre de l’échiquier politique.
Toujours empêtré dans l’affaire des assistants parlementaires européens du Mouvement démocrate, celui qui a du quitter son poste de ministre de la Justice et de numéro trois du gouvernement à la dent assez dure envers le président de la république et sa majorité, notamment Edouard Philippe, le premier ministre, mais aussi le chef de celle-ci à l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, tout en tentant de se poser en rassembleur du Centre alors même que LREM occupe la place de premier parti centriste du pays.
Prétendant qu’il parle très souvent avec Macron, il estime, néanmoins, que si «une très grande partie de l'opinion publique fait crédit à Macron, de sa nouveauté, de sa bonne volonté», ce «climat de bienveillance» n'est pourtant pas «une preuve d'engagement»
Quant au gouvernement d’Edouard Philippe, il affirme qu’il fait preuve d’un «amateurisme» et que cela «le préoccupe» car «l'opinion ne voit pas clairement la direction, le but, que l'on se fixe».
Et d’enfoncer le clou en prétendant sans en apporter de preuves que c’est la haute administration qui gouverne la France et pas les ministres:
«C'est un fondement démocratique que d'avoir un gouvernement de plein exercice. Il doit mêler des expériences différentes, des membres de la société civile comme des poids lourds politiques, mais il est important que ce soient eux qui dictent la ligne à l'administration de Bercy ou aux autres grands corps de l'État. Aujourd'hui, c'est là qu'il y a une difficulté : les hauts fonctionnaires semblent avoir plus de poids que par le passé».
Or c’est justement le contraire qu’avait promis Emmanuel Macron!
Tout en ressassant le passé, il déclare pourtant «vouloir entièrement (se) projeter vers l'avenir, avec un MoDem dans la majorité mais indépendant».
Et sa tâche est de créer un grand parti du Centre, comme le veut son concurrent Jean-Christophe Lagarde, le président de l’UDI mais, surtout, comme l’est LREM.
Ainsi, selon Le Point, il pense qu’«il est impératif de définir les lignes d’un nouveau parti» car «personne d’autre que nous ne portera le message de la démocratie humaniste, indispensable aujourd’hui à la majorité».
Et de poursuivre: «Nous sommes l’un des plus grands courants de la vie politique française, celui qui a fait l’Europe. C’est notre intransigeance, celle du MoDem, qui a permis cela».
Et pour ceux qui savent toujours lire entre les lignes, cela signifie que François Bayrou ne fera plus aucun cadeau à Emmanuel Macron, si tant est qu’il lui en a fait.
Dès lors, il pourrait bien devenir pour le président de la république cet allié ingérable que lui prédisaient certains.