jeudi 25 juin 2020

Propos centristes. France – Covid19; plan de relance européen; convention citoyenne pour le climat; relocalisation; fracture numérique; plan d’aide aux soignants; protection de l’enfance; apprentissage; plan dde soutien aux commerçants et artisans; écocide, bombe à retardement…


Voici une sélection, ce 25 juin 2020, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

● Emmanuel Macron (Président de la République)
- D'ici le Conseil européen de juillet, il nous faut convaincre nos partenaires sur la base de cet accord franco-allemand. Les négociations avancent et chacun doit être entendu.
Face au COVID19, la solidarité entre Européens a sauvé des vies. Près de 200 patients français ont été accueillis par l'Allemagne, la Suisse, le Luxembourg et l'Autriche. Nous avons livré du matériel médical à plusieurs pays, dont l'Italie.
- Nous avons toujours su trouver avec le Premier ministre néerlandais des accords constructifs. Nous avons la fibre européenne, nous savons que nous sommes plus forts ensemble. Je suis convaincu que nous trouverons un terrain d’entente sur le plan de relance européen.

● Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Christophe Castaner (ministre de l’Intérieur)
Je me suis engagé à ce que toutes les techniques d’intervention soient passées en revue. Police et gendarmerie m’ont rendu leur rapport et des décisions ont été prises. Mais je refuse les amalgames et les mises en cause systématiques.

Jean-Yves Le Drian (ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
Il faut des clarifications sur le rôle que la Turquie entend jouer en Libye. J'estime que nous assistons à une syrianisation de la Libye.

Florence Parly (ministre des Armées)
Vendredi, un avion militaire A400M s'envolera vers la Guyane afin d'être en mesure de transporter des patients atteints du Covid-19 vers des centres hospitaliers. La mobilisation des armées auprès des Français ne faiblit pas.

Bruno Le Maire (ministre de l’Economie et des Finances)
L’État soutient tous les secteurs touchés par la crise du Covid19. Nous avons rencontré ce matin les représentants des fédérations de commerçants, artisans et indépendants pour leur présenter de nouvelles propositions pour continuer à les accompagner.

Elisabeth Borne (ministre de la Transition écologique et solidaire)
La Convention citoyenne a rempli sa mission: c’est une bonne nouvelle pour la démocratie et l'écologie. Beaucoup de propositions convergent avec notre action, d’autres créent du débat. C’est normal : le Président a demandé des mesures fortes face à l'urgence climatique. Emmanuel Macron recevra des représentants de la Convention lundi prochain. Certaines de ses propositions finalisées ont vocation à être transmises sans filtre au Parlement, voire en référendum. (…) Que nous disent ces citoyens ? (...) Ils nous disent que dès le premier week-end, ils ont pu échanger avec des experts, avec des scientifiques et qu'ils ont pris une claque en réalisant l'ampleur du défi climatique.

Jean-Michel Blanquer (ministre de l’Education)
Merci aux directeurs et directrices d’école pour leur travail inlassable, toute l’année et tout particulièrement dans la période exceptionnelle que nous traversons.

Olivier Véran (ministre de la Solidarité et de la Santé)
- [Epidémie de Covid19] Le pic de mars-avril est derrière nous mais nous n’en avons pas terminé avec le virus. Il faut éviter les grands rassemblements et les comportements à risque. (…) Cela été très dur pour les Français pendant plusieurs mois, avec le confinement, la perte d’activité sociale, la perte d’activité économique et la perte de repères dans les cercles amicaux, familiaux. De nombreuses familles ont été frappées par la maladie, parfois par des décès. Il y a un besoin de résilience collective. Les gens ont envie de tourner la page. J’entends cette envie mais cela doit être assorti de comportements individuels et collectifs qui ne prêtent pas le flanc au retour de l’épidémie. J’appelle à une vigilance collective.
- Aujourd’hui, des experts disent qu’il n’y aura plus de vague épidémique. D’autres, plus nombreux, considèrent qu’il y a un risque non négligeable d’une deuxième vague. Certains la voient à l’automne, d’autres dans un ou deux ans, voire en 2024. D’autres considèrent que le virus va peut-être circuler à bas bruit pendant des années, mais sans faire de nouvelles vagues. Nous devons préparer le pays à toutes ces hypothèses.
- Nous traquons le virus en continuant d’effectuer des tests. Cette semaine encore, environ 250 000 tests ont été réalisés, environ 99 % d’entre eux sont négatifs, ce qui montre qu’on cherche large. Nous organisons des dépistages systématiques, des «barnums», dans les communes où le virus circule même de façon minime. Chacun peut s’y présenter et bénéficier de ce dépistage. On peut réaliser parfois 400 ou 500 tests dans une journée. Cela nous permet de chercher les signaux faibles. Des opérations de dépistage ciblé sont également menées, comme par exemple celles en cours dans les abattoirs. Nous lançons dans certains territoires une campagne de très grande ampleur qui s’adresse à tous les habitants. Près de 1,3 million de personnes vivant dans trente communes d’Ile-de-France vont ainsi recevoir des «bons» de l’Assurance-maladie leur proposant d’aller faire un test virologique dans n’importe quel laboratoire public ou privé, même s’ils n’ont pas de symptômes. L’objectif est d’identifier les éventuels clusters dormants, c’est-à-dire des foyers invisibles de personnes asymptomatiques. Il s’agit également de regarder s’il y a des différences entre les territoires sur la circulation et l’impact du virus.
- Nous avons acquis de nombreux respirateurs, nous consolidons un stock national de médicaments de réanimation et, d’ici à la fin de l’été, nous aurons plus de médicaments en stock que ce que nous avons utilisé au cours de la première vague. Lors de la première vague, nous avons été capables de passer de 5 000 à près de 9 000 lits de réanimation. Au total, nous avons accueilli 17 000 patients en réanimation au cours de la première vague. Aujourd’hui, il n’y a plus que 12 % des lits occupés par des malades du Covid19 et il y a une mise au repos des équipes et une réduction du nombre de lits. Pour la suite et afin de parer à toutes les éventualités dans le cas d’une deuxième vague à l’automne, nous avons décidé d’être en mesure d’armer a minima 12 000 lits de réanimation dans les hôpitaux et d’admettre 30 000 malades en réanimation.
- Nous mettons tout en œuvre pour éviter de devoir un jour reconfiner un territoire. C’est la dernière des solutions que nous envisageons. Mais, si la situation sanitaire le nécessite dans certains territoires, nous n’hésiterons pas. S’agissant d’un reconfinement complet, en sortant de l’état d’urgence sanitaire en juillet, nous perdons, et nous assumons, les moyens législatifs d’organiser une reconfinement complet au profit de mesures plus ciblées. Et si nous devions avoir malgré tout des décisions difficiles à prendre, il faudrait de nouveau décréter l’état d’urgence sanitaire.
- Il n’y a pas d’exemple à ce stade de pays qui aurait procédé à un nouveau confinement généralisé. Il peut y avoir des limitations, des restrictions de circulation dans des lieux, ce qu’on constate en Allemagne, avec des fermetures de certains bâtiments et une réduction de l’accès à certains services dans une période que j’espère la plus courte possible pour les Allemands.
- [Vaccins contre le covid19] On est au cœur des incertitudes sur lesquelles je suis néanmoins obligé de fonder mes décisions. Un laboratoire – très sérieux, très connu – nous dit avoir la possibilité de trouver un vaccin peut-être dès l’automne. Je n’ai pas le vaccin sous les yeux, ils ne l’ont pas sous les yeux, mais ils font des études avancées et nous disent qu’ils y croient. Nous devons garantir que le premier vaccin qui sera efficace et qui sera disponible, nous puissions en faire bénéficier les Français. Dans six mois ou dans huit mois, ils me diront peut-être : «Mais pourquoi avez-vous commandé des vaccins alors qu’ils ne marchent pas?» ou bien « Pourquoi en avez-vous acheté alors que les experts avaient bien dit qu’il n’y aurait pas de deuxième vague?» Mais nous sommes obligés d’anticiper la situation dans laquelle on en aurait besoin.
- Nous avons choisi de refaire un stock national de médicaments à destination des réanimations au cas où il y aurait une deuxième vague, plutôt que de les utiliser au fil de l’eau. C’est là aussi une décision qui vise à assurer la protection des Français. Tous les pays du monde se sont retrouvés à court de médicaments. Mais il y a encore une surconsommation mondiale inimaginable : le Brésil, les Etats-Unis, la Russie, en consomment massivement. Ils sont priorisés par les laboratoires parce que, là-bas, il y a des vies en jeu à chaque minute. Cela dit, il n’est plus possible que les pays européens soient totalement dépendants de quelques pays d’Asie pour pouvoir disposer des matières premières indispensables à la fabrication des médicaments, voire des médicaments tout court. C’est économiquement intéressant, jusqu’au jour où ça ne l’est plus. Je crois que tout le monde l’a bien compris.
- StopCovid est un outil de surveillance épidémiologique qui fait sens. Il le fera peut-être encore davantage s’il devait avoir une augmentation de la circulation du virus.
- L’impatience des soignants à l’égard du Ségur de la santé et de la reconnaissance de la nation est très forte, je la partage, je suis au moins aussi impatient qu’eux. J’ai donné un cap, cinq semaines, pour pouvoir faire avec eux le diagnostic de la situation et négocier. L’objectif n’est pas que d’augmenter, il est aussi de transformer. Cinq semaines, c’est très court. Mais nous le ferons. Qui dit négociation dit un peu d’échanges et de saines pressions de part et d’autre, c’est tout à fait normal et je ne m’en offusque pas. J’ai la volonté que, d’ici quinze jours, nous ayons abouti, par anticipation de quelques jours, à l’objectif du 14 juillet que nous nous étions fixé.
- Le pays n’a pas hésité une seconde à protéger les emplois par des mesures massives de chômage partiel, par des dédommagements des travailleurs indépendants, des commerçants, par la prise en charge à 100 % de soins pour lesquels cela pouvait s’avérer utile. La protection sociale française a joué un rôle d’amortisseur comme nulle part ailleurs. Je n’ai aucune difficulté à ce qu’on pose la question de la distribution, de la redistribution, de l’accompagnement social. Mais je n’ai aucune difficulté non plus à dire qu’il faut que nous soyons capables collectivement de réfléchir aux moyens de payer cette dette qui ne doit pas peser sur les générations futures, à dire qu’elle oblige à un effort de la nation. Il y a toujours eu des règles du jeu, un équilibre à trouver.
- Je suis ministre des solidarités et j’y tiens. Il faut faire vivre politiquement les politiques de solidarité d’ici à la fin du mandat. Je ménage du temps, de l’énergie, de la motivation pour travailler les politiques de solidarité et faire des propositions ambitieuses pour les affaires sociales de notre pays. Je porte la création d’une cinquième branche de la Sécurité sociale pour la perte d’autonomie. Mon défi, c’est d’être capable de faire en même temps le Ségur, de gérer la crise du Covid et d’avoir une attention pour les personnes en perte d’autonomie. Les idées ne manquent pas, les projets ne manquent pas et on sera prêts. La question des plus précaires me préoccupe beaucoup. Je ne me sens pas débordé. La solidarité est très corrélée à la santé et au social. Mais je m’en remets à l’arbitrage du président et du premier ministre.

Gérald Darmanin (ministre de l'Action et des Comptes publics)
Depuis le 1er avril, le fonds de solidarité a versé plus de 4,8 milliards d’euros d’aides aux petites entreprises les plus touchées par la crise.

Muriel Pénicaud (ministre du Travail)
Avec le dispositif d'activité partielle longue durée, qui entrera en vigueur dès le 1er juillet, nous souhaitons, par le dialogue social, préserver au maximum l'emploi et les compétences. Notre but c'est de donner le maximum aux acteurs socio-économiques la capacité à faire autre chose que du plan social.

Frédérique Vidal (ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’innovation)
La recherche fait partie de ces idées fortes capables de tirer la société vers l’avenir. Elle doit jouer son rôle économique, social et environnemental.

Adrien Taquet (secrétaire d’Etat à la Protection de l’enfance)
- La stratégie de protection de l’enfance se déploie : rénovation des lieux d'accueil, niveau maximum de bourse attribué aux jeunes de l’ASE, revitalisation des conseils de vie sociale.
- Les professionnels de santé ont un rôle décisif à jouer dans le repérage des violences faites aux enfants dans le cadre familial.

Amélie de Montchalin (secrétaire d’Etat aux Affaires européennes)
- Le débat sur le plan de relance européen est un moment de clarification de notre vie politique française. Face à la persévérance européenne du Président et à ses résultats, l’ambiguïté de nos oppositions joue contre la France, et contre l'Europe.
- La droite doit arrêter de mentir aux Français sur le plan de relance européen. Il n'y aura pas de hausses d'impôts pour les ménages et les entreprises!  Ce que veut le Président, c'est taxer ceux qui bénéficient du projet européens sans y contribuer assez: pollueurs, GAFA, acteurs financiers.
- Vendredi, il y a eu un énorme progrès : plus aucun pays ne conteste la nécessité d'une relance européenne rapide, forte, et solidaire. Il y a un mois, ce n'était même pas envisageable. Les lignes bougent car la France soutient un plan qui tienne compte des besoins de chaque peuple.
- La priorité du gouvernement, c'est de protéger et de créer des emplois en France. Aucun problème de principe sur le travail détaché, mais les entreprises ne doivent pas y recourir par facilité alors que nous les aidons à soutenir l'emploi des Français.
Le destin de l’Europe et de l’Afrique sont liés. J’étais lundi au Burkina Faso dans le cadre du pont aérien humanitaire européen, avec la Commissaire Jutta Urpilainen. Nous devons construire, ensemble, un pacte d’avenir entre nos deux continents.

Cédric O (secrétaire d’Etat chargé du numérique)
- Avec Nadine Girault [ministre des Relations internationales et de la Francophonie du Québec] nous partageons la même ambition: construire une IA éthique en accord avec nos valeurs démocratiques. Nous nous y employons avec le Partenariat mondial pour l’IA, pour que cette technologie puisse bénéficier à tous les citoyens.
- Ce matin, j’ai consulté les associations sur le volet numérique du plan de relance. Le numérique sera un secteur clé pour relancer notre économie et créer des emplois sur tout le territoire. Nous y travaillons avec le gouvernement et les acteurs de la tech.
- Connexion, équipements, usages... Le confinement a rendu encore plus cruelle la fracture numérique. Ce que le gouvernement a fait sur le sujet depuis 3 ans est inédit mais nous devons faire plus encore. Nous y travaillons.

Agnès Pannier-Runacher (secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances)
- Le choc de la crise a été terrible pour les commerçants et les artisans. Du jour au lendemain, il a fallu fermer, résister et s'adapter. L’État et les CMA ont répondu présents pour les aider. Nous préparons maintenant un plan de soutien à présenter dans les prochains jours.
- Plan de relance européen: 500 milliards d'€ de levée de dette commune pour financer un plan de relance, c'est du jamais vu au niveau de la construction européenne et c'est un signal fort. Nous sommes une économie ouverte mais nous sommes sortis de l'ère de la naïveté.
- Face à cette crise inédite, des mesures d'urgence ont été prises. Elles sont aujourd'hui complétées par des plans de soutiens sectoriels. L'enjeu c'est de stabiliser notre économie et c'est ce que nous faisons avec 14 milliards d'€ de financements supplémentaires.

Olivier Dussopt (secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Action et des Comptes publics)
- L’apprentissage est une priorité du gouvernement dans le secteur public comme dans le secteur privé. Nous accroissons nos efforts dans les trois versants de la Fonction publique.
- En 2021, il y aura un effort particulier : nous allons augmenter de 15% le nombre d'apprentis accueillis dans les services de l'Etat.
- Nous travaillons à un dispositif exceptionnel pour accompagner les employeurs publics territoriaux avec un dispositif d'aide au recrutement, notamment pour faire face à la période de crise que nous connaissons.

Brune Poirson (secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire)
Savez-vous comment on dit « merci » en Indonésien ? Terima kasih. Cela signifie littéralement « recevoir donner ». Intervention sur le Don à la conférence « La croisée des mondes », en format Ted, à l’école de guerre. Et si on arrêtait d’uniquement recevoir de la Terre ?

Christelle Dubos (secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Solidarité et de la Santé)
Si l’épidémie de COVID19 à bousculé le quotidien de tous les Français, la crise a pesé sur les plus précaires, à commencer par les jeunes. Comme annoncée par Emmanuel Macron et Edouard Philippe, une aide de 200€ est versée à 800 000 jeunes précaires. Ce 25 juin, 550 000 jeunes de moins de 25 ans précaires recevront cette aide directement par les CAF où les MSA, sans avoir eu besoin d’en faire la demande.

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

Les députés LaREM condamnent la dégradation de la statue  deColbert de l’Assemblée. Effacer notre histoire est une impasse. La comprendre, grâce au travail des historiens, est une aide précieuse à l’heure où nous voulons réunir les Français autour d’un avenir à inventer.

Richard Ferrand (président de l’Assemblée nationale)
- Régénérer la République, dépasser les clivages, les certitudes, les peurs, pour définir nos priorités communes est plus que jamais nécessaire pour la relance.
- Il faut renouer avec le fil de la première partie du quinquennat. Compte tenu de la crise que nous avons subie, il nous faut redonner une dimension plus solidaire, plus écologique et reconquérir les chemins de la prospérité que nous avions gagnés avant le Covid.
- Les initiatives de démocratie participative et d'expressions citoyennes sont foisonnantes!
- Il n'y aura pas de reconstruction sans l'énergie de l'adhésion de nos concitoyens.
- Réécrire l’Histoire, vouloir nier la complexité de l’oeuvre des hommes est absurde. Il faut peut être mieux expliquer les ombres, les lumières de chaque personnage historique. Je ne proposerai personnellement pas que la salle Colbert de l'Assemblée soit débaptisée.

Stanislas Guerini (délégué général)
- Les 150 citoyens de la Convention citoyenne pour le climat ont fait un formidable travail. Cet exercice démocratique inédit est une grande réussite. Leurs propositions doivent maintenant être reprises et débattues.
- Ne confondons pas EELV avec l'écologie. Dans toute la France, nos candidats portent des projets profondément écologiques. On défend mieux l'écologie en votant pour un candidat de la majorité présidentielle que pour une alliance avec La France Insoumise.
- Le front anti-écolo est une fable. C'est surtout EELV qui est dans un front anti-LaREM. À chaque fois que nos candidats ont tendu la main aux écologistes, ils l'ont systématiquement refusée.

Gilles Le Gendre (président du groupe à l’Assemblée nationale)
- La reconstruction post-COVID19 placera la valeur travail au cœur, comme depuis 3 ans: que le plus de Français possible aient un emploi et créent des richesses à partager. Nous devons adapter nos politiques de l’emploi à la nouvelle donne créée par la crise.
- La rénovation énergétique des bâtiments est un exemple parfait d'une conciliation écologie/économie. Elle stimule le local et l'artisanat, économise une énergie considérable, favorise la solidarité : un logement rénové coûte moins cher à son occupant.

Cécile Rilhac (députée)
Nous créons la fonction de directeur d'école. Il était urgent de reconnaitre leur métier : ils seront capables de prendre des initiatives, des décisions et d'assumer toutes les responsabilités qu'on leur donne au quotidien.

●MoDem
Patrick Mignola (président du groupe à l’Assemblée nationale)
- [Convention citoyenne sur le climat] C'est positif. C'est la première fois que je vois un exercice aussi abouti en termes de représentativité. Il y a eu un vrai travail pour composer cette assemblée. Les citoyens représentaient assez bien une France en petit. Je n'ai aucun souci à conjuguer démocratie participative et démocratie représentative. Je suis élu local depuis 1995, tous les maires font cela, comme Monsieur Jourdain de la prose. Pas un projet local n'est conçu sans consultation des citoyens. La démarche est la bonne, je dirai même que la vitalité de la démocratie passe par là. 
- [Les 150 citoyens tirés au sort veulent ajouter dans le préambule de la Constitution : "La conciliation des droits, libertés et principes ne saurait compromettre la préservation de l'environnement, patrimoine commun de l'humanité."] Comme je suis un incorrigible optimiste, je vois dans ce point un danger et une opportunité. Un danger : pour la première fois, on restreindrait des libertés dans notre pays. La nourriture, le logement, l'eau que l'on boit ou l'eau avec laquelle on se lave, dans l'absurde l'air que l'on respire, ce sont autant de formes d'atteinte à l'environnement. La formulation proposée n'est d'ailleurs pas une idée de la Convention citoyenne, c'est une vieille revendication de certains lobbies écologistes les plus activistes. Mais je dis, faisons de ce concept malthusien une opportunité. Et posons-nous la question de l'écologie face aux notions de croissance et de décroissance. Oui, il faut une croissance avec une empreinte écologique. Qu'il s'agisse de l'énergie décarbonée, de l'artificialisation des sols et de bien d'autres sujets, il faut adapter la croissance et non entrer dans une logique de décroissance. Voilà le combat majeur des dix années qui viennent : faire de l'écologie qui ne rompe pas avec toutes les aspirations de l'humanité. (…) C'est une idée que je combattrais de toutes mes forces si elle devait nous être proposée, au Parlement puis par référendum. Je ne peux pas imaginer vivre dans une société restrictive de libertés, quelle que soit la cause - ou alors nous remettons en question tout ce pourquoi notre civilisation est devenue civilisation depuis 2000 ans. Tout notre combat est un combat pour plus de libertés et nous aurions cette prétention, cette arrogance de limiter ces libertés parce que quelques personnes en auraient décidé ainsi ? Ma position, qui est assez largement partagée au sein du groupe MoDem à l'Assemblée nationale, est que cette révision du préambule est inacceptable. Yannick Jadot a déjà dit qu'il fallait la soumettre à référendum, les institutions sont bien faites, qui prévoient que le Parlement doit d'abord en être saisi puisqu'il s'agit d'une réforme de la Constitution. Et pour moi, c'est non. 
- L'écocide est une bombe à retardement judiciaire, une sorte de bombe exponentielle par rapport à ce que l'on a connu avec le principe de précaution. Il créerait une sorte de faute anticipée. C'est Minority Report, cette histoire ! L'écocide apparaît comme une notion bénigne, il est une forme de sophisme juridique. 
- Le télétravail peut accompagner notre économie, il peut aussi accompagner notre écologie. Mais le télétravail ne remplace pas le travail présentiel. Le travail c’est aussi le lien social.
- Si nous voulons de la relocalisation industrielle, il faut plus de pouvoir pour nos élus locaux, mais aussi qu’ils fassent preuve d’audace dans l’attribution des marchés publics.
- Ce sont les plus fragiles de la société qui souffrent de la crise. Il faut retrouver une vie économique normale, certes, mais sans perdre de vue qu'avant le covid nous faisions face à une crise démocratique et morale.
- Il faut rebâtir un pacte social. Au Groupe MoDem, nous défendons depuis longtemps un meilleur partage des richesses.
- Le capitalisme n'est pas une valeur morale, c'est un mécanisme amoral.

●UDI
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ne sont pas retranscrits]

Jean-Christophe Lagarde (président)
- Face aux racialistes et face aux racistes, je choisis la République.
L'Europe ne peut pas laisser à Elon Musk et aux Américains le monopole des méga-constellations de satellites
- Professeur Raoult, alors même que cela aurait permis d'éteindre les controverses à ce sujet, pourquoi ne pas avoir randomisé vos études? Comment expliquer que ceux qui testent le protocole hydroxychloroquine ne respectent jamais la posologie que vous conseillez? Pourquoi avez-vous déclaré qu'il était improbable que nous trouvions un vaccin pour le Covid19? Vous évoquez de lourds conflits d'intérêts dans le monde médical, y compris au sein du conseil scientifique. Il faut que vous nous en disiez plus pour que nous fassions en sorte que cela ne se reproduise plus!

FrançoiseGatel (sénatrice)
Décentraliser, déconcentrer ou différencier ne sont pas des insultes à la République !


Présidentielle USA 2020. Le centriste Joe Biden s’envole dans les sondages


Alors que Barack Obama s’investit, comme il lui avait promis, de plus en plus dans sa campagne et vient de lui permettre une levée de fonds importante, Joe Biden continue à creuser de larges écarts dans les sondages avec Donald Trump.
Le candidat centriste du Parti démocrate à la présidentielle du 3 novembre prochain possède jusqu’à 14 points d’avance dans les enquêtes d’opinion les plus sérieuses.
C’est le cas de la dernière en date réalisée par l’institut Siena pour le New York Times (50% contre 36%) et qui confirme celle de CNN (55% contre 41%) que Trump avait tenté de décrédibilisé en faisant intervenir un obscure institut d’étude dont les enquêtes sont menées en dehors de toute rigueur, pour la contester.
Depuis, un sondage de Fox news, la chaine favorite du démagogue de la Maison blanche qu’il vient de critiquer en l’accusant de faire maintenant du vrai journalisme (!),a confirmé ces écarts (12 points, 50% contre 38%) tout comme celui de Harvard (12 points, 56% contre 44%) ou celui de CNBC (10 points, 51% contre 41%).
Même les instituts qui ont des résultats contestables, notamment ceux qui corrigent les données brutes toujours en faveur des républicains annoncent des écarts conséquents (de 6 à 8 points).
Pire pour Trump, nombre de sondages réalisés dans les «swing states», ces Etats qui peuvent changer de camp d’une élection à l’autre et qui font désormais la différence (et qui ont permis à l’hôte actuel de la Maison blanche de l’emporter malgré son déficit de 3 millions de voix en 2016), mettent Biden en tête comme dans l’Ohio, le Wisconsin, la Floride, la Pennsylvanie ou l’Arizona.
Même si la débâcle actuelle de Trump est également due à sa gestion de l’épidémie de la covid19, à celle des manifestations contre le racisme, à son incompétence à mettre sur pied un plan de relance économique et quelques autres de ses incuries qui se font jour de manière de plus en plus criardes, Joe Biden est en train de mener, selon les observateurs, une campagne efficace et intelligente, lui que l’on disait incapable voici quelques mois, voire quelques semaines, de faire le poids face au rouleau compresseur de haine, de mensonge et de démagogie de l’équipe du président sortant.
Son passé et ses valeurs humanistes que personne ne peuvent lui contester sont en train de démontrer ses capacité à gouverner un pays en crise qui mettra peut-être longtemps avant de se remettre du passage de Trump au pouvoir.
Reste, bien sûr, que l’élection est encore dans cinq mois et demi et que beaucoup de choses peuvent encore survenir même si les experts en sondages estiment que les différences faites aujourd’hui par Biden sont quasiment impossible à inverser pour Trump.