jeudi 31 mars 2016

Présidentielle 2017. Lagarde annonce que les militants UDI pourraient revoter en septembre

Dans une interview à LCP, Jean-Christophe Lagarde a indiqué que les militants de l’UDI pourraient être à nouveau consultés à propos de la primaire de la Droite à l’automne si un accord est signé entre sa formation et celle de LR pour la présidentielle.
Tout cela pour valider une participation à cette primaire alors même que Jean-Christophe Lagarde vient de faire voter à ces mêmes militants, une absence à cette consultation qui va permettre de choisir le candidat LR à la présidentielle.
C’est en réponse à une question sur la participation de candidats issus de l’UDI à la primaire que Jean-Christophe Lagarde a annoncé ce nouveau vote:
«On a des militants qui ont voté qu'on ne participait pas à la primaire. Il n'y aura donc pas de candidats UDI à la primaire et si quelqu'un voulait se déclarer, il ne serait plus UDI, c'est très clair. (…) Ce n'est pas une auberge espagnole un parti politique. On ne peut pas vouloir porter son étiquette et faire le contraire de ce que décident les militants. S'il devait y avoir une discussion avec les Républicains, il y aurait un congrès qui revoterait».
Car le problème de l’UDI est désormais de pouvoir monnayer son soutien à LR le plus en amont possible afin de mieux négocier le nombre de circonscriptions gagnables ainsi que des postes importants dans le gouvernement en cas de victoire de LR en 2017.
C’est pourquoi, comme il l’avait fait auparavant sur France 2 et sur RFI, Jean-Christophe Lagarde a indiqué que l’UDI avait souhaité une coalition où, contre le soutien de l’UDI à la primaire de LR, la confédération centriste voulait des circonscriptions gagnables en nombre pour les législatives, ce que Lagarde appelle «les équilibres politiques trouvés lors des départementales et des régionales», sachant que l’UDI avait alors été servie beaucoup plus que ce qu’elle représente électoralement parce que c’était des élections mineures et beaucoup mieux qu’elle ne le sera en 2017.
«Nous proposions aux républicains (LR) une coalition qui englobait la désignation d’un candidat à la présidentielle, c’est la primaire, et l’élection législative» a-t-il ainsi déclaré.
Par ailleurs, il a expliqué que l’UDI allait, d’ici au mois de juillet, adopter son programme présidentiel et législatif.
Ensuite, la porte reste grande ouverte à toute négociation avant la primaire et après avec le candidat désigné avec cette menace que si aucun accord est trouvé, il y aura un candidat UDI au premier tour de la présidentielle, ce qui sera décidé «à l’automne».
Une menace qui, aujourd’hui, n’est absolument pas crédible mais qui permet à Jean-Christophe Lagarde de marteler sans cesse qu’il faut que LR ait une «culture de la coalition» et non les réflexes d’un parti unique.
Le problème étant évidemment que la différentiel électoral entre LR et l’UDI rend improbable, quoiqu’il arrive une discussion entre égaux.


Alexandre Vatimbella




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Présidentielle 2017. Sondage: Bayrou plafonne à 13% et à la 4° place

Si Alain Juppé n’était pas le candidat de LR à la présidentielle, François Bayrou obtiendrait 13% des intentions de vote selon un sondage IPSOS pour la troisième vague de la grande enquête électorale menée par le Cevipof de Science Po Paris pour 2017.
Son score est exactement le même que celui qu’il avait obtenu lors de la seconde vague de février.
Cela le place en quatrième position derrière Marine Le Pen (27%), Nicolas Sarkozy (21%) et François Hollande (16%) et devant Jean-Luc Mélenchon (11%).
IPSOS a également testé le cas de figure où François Bayrou se présenterait face à Alain Juppé, le président du MoDem n’ayant pas complètement fermé la porte à cette éventualité, notamment si le programme du candidat Juppé était trop éloigné de ses propres positions.
Dans ce cas, il obtiendrait, comme lors de la précédente vague, 8% des intentions de vote et serait cinquième derrière Alain Juppé (31%), Marine Le Pen (26%), François Hollande (14%) et même Jean-Luc Mélenchon (10%).
A noter que dans le cas d’une candidature Juppé sans la présence de Bayrou, Juppé est à 36% (ne récupérant que 5% des 8% du président du MoDem, les 3% restant se distribuant chez Marine Le Pen, François Hollande et Jean-Luc Mélenchon, tous les trois à 1% d’intention de vote supplémentaire).
En outre, le sondage montre que François Bayrou, dans le cas de figure Sarkozy bénéficierait de 64% des votes des électeurs qui l’avaient chois en 2012, de 10% de ceux des électeurs de Hollande, de 7% de ceux des électeurs de Sarkozy (5% de ceux de Mélenchon et 1% de ceux de Le Pen).
En revanche, dans le cas de figure Juppé, il ne récupère que 46% de ses électeurs de 2012, 31% se portant sur le maire de Bordeaux.
Quant à Alain Juppé, il ne récupérerait pour l’instant que 56% des votes qui s’étaient portés sur Bayrou au premier tour de 2012 (17% n’ayant pas exprimé de choix pour l’instant).
Quant à la primaire de LR, s’il y a toujours 6% des sympathisants MoDem qui sont sûrs d’aller voter en novembre prochain, ils ne sont plus que 11% à l’UDI (-4 points), ce qui peut s’expliquer par la date du sondage, entre le 11 et le 20 mars, c’est-à-dire alors que l’UDI avait fait le constat qu’aucune négociation pour 2017 n’était possible pour l’instant avec LR et que ses dirigeants avaient demandé aux militants de se prononcer contre la participation à la primaire.
Quant aux votes des sympathisants des partis centristes qui se déplaceront pour glisser un bulletin dans l’urne, si Alain Juppé en est toujours le grand bénéficiaire (71% du MoDem et 50% de l’UDI), il perd 16 points du côté du MoDem ainsi que du côté de l’UDI, ce qui est très important.
Et ces votes se reportent quasiment tous en faveur de Bruno Le Maire qui gagne 14 points chez les sympathisants MoDem et 25 points chez ceux de l’UDI, une véritable percée.
Le député de l’Eure ayant annoncé récemment sa candidature à la primaire, il faudra voir si cette percée perdure, voire s’amplifie, ou n’est qu’un phénomène éphémère du à l’actualité du moment et à une image dynamique qu’il est parvenu à imposer aux médias pour l’instant.
IPSOS a également testé la primaire à gauche avec 17% des sympathisants de droite et du Centre (il n’y a pas eu de différenciation entre les deux électorats) qui ont envie d’y participer.
Et leurs choix se portent sur Emmanuel Macron (33%) devant Manuel Valls et Martine Aubry (17%).
Arnaud Montebourg (11%), Jean-Luc Mélenchon (10%), Olivier Besancenot (5%) seraient devant François Hollande (3%).
Mais si l’on demande à ces sympathisants qui est le plus à même à gauche de se qualifier pour le second tour, 37% répondent Macron et 35%, Valls.
(Sondage IPSOS réalisé pour le Cevipof du 10 au 20 mars 2016 par internet auprès d’un échantillon de 20319 personnes de plus de 18 ans représentatif de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

Alexandre Vatimbella
  


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mercredi 30 mars 2016

Actualités du Centre. Terrorisme: le projet de révision constitutionnelle abandonné à cause de la Droite et du Centre

Le texte de la révision constitutionnelle sur l’état d’urgence et la déchéance de nationalité vient d’être officiellement abandonné par le Président de la République après que la Droite et le Centre au Sénat aient refusé de voter le même texte adopté par une majorité à l’Assemblée nationale le 10 février, notamment par les députés de droite et du centre!
Ainsi, 25 députés centristes, tous UDI, sur 31 que compte l’Assemblée nationale s’étaient prononcés en faveur de cette révision de la Constitution défendue par les principaux dirigeants des partis centristes, Jean-Christophe Lagarde, Hervé Morin et François Bayrou.
Mais, au Sénat, la majorité de droite et du centre a réécrit l’article 2 sur la déchéance de nationalité, la réservant uniquement aux binationaux alors que l’Assemblée nationale avait décidé que toute personne de nationalité française pouvait la perdre après une condamnation pour acte terroriste.
Alors que les sénateurs de droite et du centre – ainsi que les leaders de LR – tentent de rejeter la faute sur le Président de la république, il faut rappeler que la décision de pouvoir priver de la nationalité française tous les terroristes sans exception (mono ou binationaux) avaient été prises parce que les députés de droite et du centre l’avaient demandée alors que le projet gouvernemental ne concernait au départ que les binationaux…
Dès lors, sachant qu’il n’y aurait pas de majorité sur cet article 2 de la révision, François Hollande a déclaré:
«J'ai décidé, après m'être entretenu avec les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat, de clore le débat constitutionnel. (…) Je constate aujourd'hui que l'Assemblée nationale et le Sénat ne sont pas parvenus à se mettre d'accord et qu'un compromis paraît même hors d'atteinte sur la définition de la déchéance de nationalité pour les terroristes. (…) Je constate aussi qu'une partie de l'opposition est hostile à toute révision constitutionnelle, qu'elle porte sur l'état d'urgence ou même sur l'indépendance de la magistrature. Je déplore profondément cette attitude. Car nous devons tout faire dans les circonstances que nous connaissons, et qui sont graves, pour éviter les divisions et écarter les surenchères.»
A noter que Nicolas Sarkozy qui s’était prononcé en faveur du texte voté par l’Assemblée nationale a déclaré être en accord avec celui voté par le Sénat!

L’article 2 du texte
- voté par les députés:
«Une personne peut être déchue de la nationalité française ou des droits attachés à celle-ci lorsqu’elle est condamnée pour un crime ou un délit constituant une atteinte grave à la vie de la nation.»
- amendé par les sénateurs:
«La nationalité, dont la déchéance, prononcée par décret pris sur avis conforme du Conseil d'État, ne peut concerner qu'une personne condamnée définitivement pour un crime constituant une atteinte grave à la vie de la Nation et disposant d'une autre nationalité que la nationalité française.»

Les Synthèses du vote
- A l’Assemblée nationale
(vote du 10 février 2016)
Nombre de votants : 567
Nombre de suffrages exprimés : 516
Pour l'adoption : 317
Contre : 199
Abstention : 51
Dont Les votes des députés centristes:
- Ont voté pour: 25 (tous UDI)
Thierry Benoit
Charles de Courson
Laurent Degallaix
Stéphane Demilly
Yannick Favennec
Philippe Folliot
Philippe Gomès
Meyer Habib
Francis Hillmeyer
Sonia Lagarde
Jean-Christophe Lagarde
Maurice Leroy
Hervé Morin
Franck Reynier
François Rochebloine
Maina Sage
Rudy Salles
André Santini
François Sauvadet
Jonas Tahuaitu
Jean-Paul Tuaiva
Francis Vercamer
Philippe Vigier
François-Xavier Villain
Michel Zumkeller
- Ont voté contre: 6
Dont UDI : 4
Yves Jégo
Bertrand Pancher
Michel Piron
Arnaud Richard
Dont Ancien UDI : 1
Jean-Christophe Fromantin
Dont Mouvement démocrate : 1
Jean Lassalle

- Au Sénat
(vote du 17 mars 2016)
Nombre de votants : 345
Nombre de suffrages exprimés : 337
Pour l'adoption du texte modifié par le Sénat : 183
Contre le texte modifié par le Sénat : 154
Abstention: 8
Dont les votes des sénateurs centristes:
- Ont voté pour le texte amendé par le Sénat: 36
Annick Billon
Jean-Marie Bockel
Philippe Bonnecarrère
Olivier Cadic
Michel Canevet
Vincent Capo-Canellas
Olivier Cigolotti
Vincent Delahaye
Yves Détraigne
Élisabeth Doineau
Daniel Dubois
Françoise Férat
Françoise Gatel
Jacqueline Gourault
Joël Guerriau
Loïc Hervé
Sophie Joissains
Claude Kern
Jean-Jacques Lasserre
Nuihau Laurey
Valérie Létard
Anne-Catherine Loisier
Jean-François Longeot
Jean-Claude Luche
Hervé Marseille
Hervé Maurey
Pierre Médevielle
Michel Mercier
Catherine Morin-Desailly
Christian Namy
Yves Pozzo di Borgo
Gérard Roche
Henri Tandonnet
Lana Tetuanui
Jean-Marie Vanlerenberghe
François Zocchetto
- Ont voté contre le texte amendé par le Sénat: 1
Nathalie Goulet
- Se sont abstenus: 3
Bernard Delcros
Jean-Léonce Dupont
Jean-Marc Gabouty
- N’ont pas pris par au vote: 2
Sylvie Goy-Chavent
Chantal Jouanno



L’Humeur du Centriste. Présidentielle: Lagarde admet une parodie de vote des militants UDI

Lagarde au Congrès de Versailles et sur BFMTV
Nous avions déjà écrit ici que le vote des militants à propos de la présence de l’UDI à présidentielle serait sans doute sans effet sur la décision du parti d’y aller seul, de participer à la primaire ou de rallier LR avant le premier tour.
On se rappelle que les questions sur lesquelles les membres du parti centriste avaient à se prononcer en vue du congrès du 20 mars à Versailles ne comportaient aucune mention à une candidature indépendante.
On sait maintenant que les dés étaient pipés dès le départ et que les dirigeants de l’UDI avaient déjà décidé de ne pas avoir de candidat indépendant et de rallier la primaire.
Ainsi, le 29 mars, sur France 2, Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI, a déclaré, «Nous, nous souhaitions une coalition et un accord avec des objectifs communs, un mode de gouvernance commun avec Les Républicains mais cela n'a pas été possible»
Il l’a répété sur RFI le même jour: «Je souhaitais, et l’ensemble des dirigeants de l’UDI avec moi, une coalition» et que c’est uniquement de la faute de LR si cela n’a pas été le cas.
Les militants de l’UDI apprécieront ces propos où leur président admet implicitement que cette consultation était une parodie et que ceux qui sont allés voter – moins de 50% d’entre eux – l’ont fait pour rien ou, plutôt, pour valider a postériori le choix de leurs dirigeants.
Bel exercice de démocratie en tout cas!
Le pire, c’est que les dirigeants de l’UDI étaient prêts à n’importe quoi pour rencontrer leurs homologues de LR afin de trouver un accord avant le vote de leurs militants.
Comme le dit toujours monsieur Lagarde sur France 2, «La porte sera toujours ouverte», sans condition, pour un accord avec LR.
Bon, on connait ce genre de consultations qui n’engagent que ceux qui n’ont encore rien compris du fonctionnement d’un parti politique…
Et puis, Nicolas Sarkozy, président de LR, a rendu un fier service à son alter ego de l’UDI.
En refusant de le rencontrer avant le congrès du 20 mars, il a permis à ce dernier d’affirmer que son parti ne participerait pas à la primaire de la Droite.
Quand on sait qu’un candidat de l’UDI aurait été laminé et aurait obtenu quelques pourcents de voix, voilà qui a du soulager son président.
Car, que négocie-t-on comme nombre de députés et de ministres avec 1% à 2% des voix à une primaire?!
Surtout quand on demande 30% de circonscriptions gagnables et des ministères régaliens…
Plus sérieusement, les centristes se targuent d’être de vrais démocrates et parlent à tout va de responsabilité et d’honnêteté en politique.
Mais ce vote, qui portait en germe l’implosion possible, voire probable, de l’UDI, a été complètement faussé pour des motifs politiciens qui ne sont pas à l’honneur des Lagarde, Morin, Vigier, Zocchetto et quelques autres dont la principale préoccupation était de maintenir en vie cette confédération pour qu’elle puisse être une sorte de cartel électoral de centristes à la recherche de circonscriptions et de strapontins ministériels pour 2017.
Ah! au fait, Lagarde menace maintenant les dirigeants de LR d’avoir un candidat indépendant s’ils lui donnent pas ce qu’il leur demande.
Pathétique jusqu’au bout.
Nous avions également écrit ici que l’UDI devrait se saborder pour l’honneur du Centre et de ses valeurs, pour que les Français puissent en avoir une image positive à travers ceux qui se prétendent ses représentants.
Cette parodie de consultation et ces propos ne nous ont pas fait changer d’avis.

Centristement votre.

Le Centriste



mardi 29 mars 2016

Actualités du Centre. Sondage: les personnalités de l’axe central en tête

Juppé & Macron, hérauts de l'axe central
Même si les attaques sont de plus en plus nombreuses pour nier l’existence d’un axe central allant des réformistes de droite aux sociaux-libéraux de gauche en passant par les libéraux sociaux centristes, force est de reconnaître que les Français ne sont guère d’accord avec celles-ci et continuent, inlassablement depuis des mois, à placer leurs représentants emblématiques en haut des sondages.
Ainsi, une nouvelle fois, dans un baromètre de popularité, les personnalités de l’axe central se retrouvent aux trois premières places.
Réalisé par Odoxa pour l’Express, France Inter et la presse régionale, le sondage indique que les hommes politiques suscitant le plus «de soutien et de sympathie» auprès des Français sont Alain Juppé (Droite avec 42%), Emmanuel Macron (Gauche avec 37%) et François Bayrou (Centre avec 29%).
Mais il est aussi intéressant de noter, que ce sont exactement es mêmes personnalités qui suscitent le moins de «rejet» de la part des Français.
Alain Juppé est en tête avec 23% de rejet devant Emmanuel Macron et François Bayrou avec 27%.
(Sondage Odoxa réalisé du 24 au 25 mars 2016 auprès d’un échantillon de 1003 personnes de plus de 18 ans représentatif de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

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lundi 28 mars 2016

Présidentielle USA 2016. Le populiste Sanders menace encore la victoire de la centriste Clinton

Bernie Sanders
Les récentes victoires du socialiste populiste Sanders dans plusieurs Etats (petits et moyens), de l’Utah à l’Alaska en passant par l’Idaho, Washington et Hawaï, démontrent que la route pour la nomination de la centriste Hillary Clinton comme candidate du Parti démocrate n’est pas encore totalement sécurisée.
Bien entendu, il faudrait pour que Sanders l’emporte, un retournement de situation encore improbable aujourd’hui avec des victoires nettes dans des grands Etats qui ne lui sont pas favorables a priori (New York, Californie, Pennsylvanie, Maryland, etc.) ainsi que le changement du soutien de la plupart des «grand délégués» du parti dont l’énorme majorité a pris position en faveur de Clinton et que Sanders n’a pas cessé de stigmatiser jusqu’à maintenant où il tente de les séduire...
Mais dans une année électorale où les deux partis sont traversés en même temps – et c’est une première – par une forte vague populiste, tout peut encore survenir.
Et un match entre les deux populistes Sanders et Trump serait une catastrophe pour la démocratie américaine, tout autant d’ailleurs qu’un match entre Sanders, le socialiste, et Cruz, l’idéologue d’extrême-droite.
Il convient de bien écouter les discours de Sanders pour comprendre qu’il rejette en bloc la vision politique centriste de Barack Obama et d’Hillary Clinton qui, dans la tradition américaine mais aussi de la démocratie républicaine libérale, fait place au pluralisme des intérêts afin de trouver les consensus et les compromis gagnants-gagnants.
Pour lui, le peuple, entité unique, a des intérêts complètement opposés avec des groupes comme «Wall Street», les «billionaires», le «big business», etc., qu’il agite constamment comme des épouvantails.
Avec eux, pas de compromis et de consensus possibles mais une lutte politique de tous les instants pour supprimer ces castes de nantis, tout au moins leur ôter leurs privilèges exorbitants, même s’ils viennent de leur mérite et de leur labeur.
Cette vision est celle du socialisme européen et il n’est donc pas faux de prétendre que Bernie Sanders est un socialiste et non un social-démocrate très modéré même s’il avance masqué au cours de cette primaire pour ratisser le plus large possible.
Un de ses buts, d’ailleurs, qu’il a clairement exprimé, est de changer le Parti démocrate pour en faire un parti de gauche et non plus un parti regroupant majoritairement des gens du centre et du centre-gauche avec une aile très minoritaire de militants de gauche voire d’extrême-gauche.
En cela, il veut parvenir à un affrontement idéologique gauche-droite à l’européenne en ayant comme modèle la transformation effectuée par les conservateurs et les radicaux de droite qui ont réussi à chasser les centristes du Parti républicain et à l’orienter très à droite.
Ainsi, c’est bien un combat idéologique qui se mène au Parti démocrate comme au Parti républicain.
Et comme chez les républicains c’est un populiste démagogue qui prétend faire la «révolution politique» et promet des lendemains qui chantent en s’en prenant aux ennemis du peuple, qui est en train d’essayer de détruire l’identité des démocrates.
Mais il est également, comme l’est Ted Cruz chez les républicains, un idéologue qui n’est prêt à aucun compromis avec sa doxa (c’est pourquoi il s’est prononcé contre le sauvetage de l’industrie automobile en 2009 parce qu’en même temps la loi permettait le sauvetage du système financier capitaliste).
Bernie Sanders n’est pas dans la provocation systématique et n’a pas l’insulte constamment aux lèvres comme Donald Trump.
En revanche, il n’est pas du tout évident qu’il soit moins dangereux que lui.

Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC


Présidentielle USA 2016

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Présidentielle 2017. Sarkozy: plus grande aversion des centristes du MoDem que ceux de l’UDI

Une chose est sûre: l’électeur centriste ne veut vraiment pas d’un retour de l’ancien président de la république en 2017 comme le confirme une nouvelle fois un sondage IFOP pour le think tank de droite, la fondation Concorde, sur «Le regard des Français pour Nicolas Sarkozy».
Un sondage déjà réalisé sur Alain Juppé et François Fillon et qui le sera bientôt sur Bruno Le Maire, les quatre principaux candidats à la primaire de LR en novembre prochain (même si Sarkozy ne s’est pas encore officiellement déclaré.
Ce qui est également très intéressant dans ce sondage, c’est que cet électeur centriste qu’il soit du MoDem ou de l’UDI n’a pas la même dureté envers le président de Les républicains.
Ainsi, pratiquement à toutes les questions, il y a deux fois plus de sondés sympathisants, voire beaucoup plus, de l’UDI qui donnent une réponse positive sur l’ancien chef de l’Etat que de sondés sympathisants du MoDem.
Ces derniers sont ici totalement solidaires de la vision du président du parti et adversaire déterminé de Sarkozy, François Bayrou.
Ainsi, si seulement 14% des sympathisants MoDem estiment qu’il serait «Un bon candidat pour la Droite et le Centre à l’issue de la primaire des 20 et 27 novembre», ils sont 28% à l’UDI (à noter que les sympathisants UDI sur ces questions sont proches de la réponse des Français dans leur ensemble, 27% à la première et 23% à la deuxième).
De même, s’il n’y a que 10% des sympathisants MoDem qui pensent qu’il ferait «Un bon Président de la République en 2017», ils sont 27% à l’UDI.
Seuls 7% des sympathisants du MoDem estiment qu’il est honnête contre 35% de ceux de l’UDI, 5% contre 30% qu’il «comprend les problèmes des gens comme vous», 10% contre 27% qu’il inspire confiance, 22% contre 47% qu’il peut réformer le pays, 17% contre 44% qu’il peut sortir le France de la crise, etc.
Cela valide la stratégie de Nicolas Sarkozy qui veut absolument s’attacher les électeurs de l’UDI pour la présidentielle (et éventuellement la primaire) mais qui a déjà tiré un trait sur ceux du MoDem.
Néanmoins, la faiblesse des scores tant chez les sympathisants du MoDem que chez ceux de l’UDI démontrent une vraie aversion de la très grande majorité des électeurs centristes à son encontre.
Par ailleurs, 33% des sympathisants du MoDem le voient «très à droite contre seulement 18% de ceux de l’UDI.
Et sa stature «gaullienne» auprès des centristes n’est pas du tout évidente puisqu’elle ne recueille que 3% chez les sympathisants du MoDem et 6% chez ceux de l’UDI (qui estiment qu’il n’est «ni de gauche, ni de droite»).
Petites bizarreries avec 3% des sympathisants du MoDem qui le voient au centre-gauche et même 3% de ceux de l’UDI qui le voient à gauche…
Plus étonnant encore, 9% des sympathisants du PS le voient aussi à gauche et 2% «très à gauche»!
Enfin, il obtient des scores très bas auprès de l’ensemble des Français sur ses capacités à être un bon président de la république (23%), sur celles de réformer le pays (34%), de le sortir de la crise (28%), de changer les choses (37%) ou de bousculer les conservatisme et les blocages de la société française (36%).
De même, seuls 34% des Français estiment qu’il a un projet pour la France.

► A la question «En pensant à Nicolas Sarkozy, diriez-vous qu’il fera (s’il remporte la primaire organisée par Les Républicains) un bon candidat pour la Droite et le Centre?», 14% des sympathisants du MoDem et 28% de ceux de l’UDI répondent par l’affirmative (27% des Français et 61% des sympathisants LR).

► A la question «En pensant à Nicolas Sarkozy, diriez-vous qu’il fera (s’il remporte la primaire organisée par Les Républicains) un bon Président de la République en 2017», 10% des sympathisants du MoDem et 27% de ceux de l’UDI répondent par l’affirmative (23% des Français et 61% des sympathisants LR)

► A la question «Pour chacune des phrases suivantes, diriez-vous qu’elle s’applique à Nicolas Sarkozy?»
- Il est courageux: 59% MoDem, 76% UDI (53% Français, 87% LR)
- Il a de l’autorité: 75% MoDem, 86% UDI (68% Français, 93% LR)
- Il est sympathique: 26% MoDem, 45% UDI (30% Français, 65% LR)
- Il est dynamique: 80% MoDem, 88% UDI (69% Français, 96% LR)
- Il est tolérant: 11% MoDem, 28% UDI (23% Français, 45% LR)
- Il tient les engagements qu’il prend: 18% MoDem, 32% UDI (23% Français, 55% LR)
- Il vous inspire confiance: 10% MoDem, 27% UDI (23% Français, 64% LR)
- Il est honnête: 7% MoDem, 35% UDI (19% Français, 53% LR)
- Il comprend les problèmes des gens comme vous: 5% MoDem, 30% UDI (23% Français, 59% LR)

► A la question : «Pour chacune des phrases suivantes, diriez-vous qu’elle s’applique à Nicolas Sarkozy?»
- Il a envie de servir la France: 45% MoDem, 78% UDI (47% Français, 83% LR)
- Il a un projet pour la France: 25% MoDem, 51% UDI (34% Français, 75% LR)
- Il veut vraiment changer les choses: 23% MoDem, 60% UDI (37% Français, 78% LR)
- Il ne cèdera pas face à la rue en cas de mouvements sociaux: 38% MoDem, 57% UDI (49% Français, 73% LR)
- Il est capable de réformer le pays: 22% MoDem, 47% UDI (34% Français, 71% LR)
- Il est capable de bousculer les conservatismes et les blocages de la société française: 29% MoDem, 52% UDI (36% Français, 72% LR)
- Il peut sortir le pays de la crise: 17% MoDem, 44% UDI (28% Français, 70% LR)

► A la question : «Pour chacune des phrases suivantes, diriez-vous qu’elle s’applique à Nicolas Sarkozy?»
- Il est capable de battre la candidate du Front National: 61% MoDem, 75% UDI (57% Français, 89% LR)
- Il est capable de battre le candidat du Parti Socialiste: 59% MoDem, 66% UDI (58% Français, 85% LR)
- Il est capable de rassembler les électeurs de droite et du centre: 27% MoDem, 41% UDI (36% Français, 65% LR)
- Il est capable de remporter l’élection présidentielle de 2017: 34% MoDem, 43% UDI (38% Français, 68% LR)
- Il a la stature d’un Président de la République: 39% MoDem, 68% UDI (44% Français, 84% LR)

Enfin, à la question de savoir où se trouve le positionnement politique de Nicolas Sarkozy 11% des sympathisants du MoDem répondent au centre (dont 8% au centre-droit) tout comme 13% de ceux de l’UDI (dont 0% au centre-gauche) (11% des Français et 15% des sympathisants de LR sont de cet avis).
53% des sympahtisants MoDem le voient à droite et 40% très à droite contre 60% et 18% pour ceux de l’UDI.
(Sondage IFOP réalisé pour la fondation Concorde du 15 au 18 mars 2016 par internet auprès d’un échantillon de 1504 personnes de plus de 18 ans représentatif de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

Alexandre Vatimbella




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dimanche 27 mars 2016

Présidentielle USA 2016. Le projet «centriste» des Pères fondateurs était d’éviter un Trump

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Les Pères fondateurs des Etats-Unis d’Amérique (dont les principaux sont John Adams, Benjamin Franklin, Alexander Hamilton, John Jay, Thomas Jefferson, James Madison, et George Washington), ces hommes qui ont inventé la démocratie républicaine américaine sont instrumentalisés depuis que le pays existe par tous ceux qui veulent leur faire dire ce qu’ils veulent faire croire qu’ils ont dit afin d’appuyer leurs propres idéologies.
Car leur parole est souvent d’Evangile pour apprécier les soubassements de nombre de textes régissant la vie politique américaine, au premier rang desquels se trouvent évidement la Constitution ainsi que la Déclaration d’indépendance.
On connait, parce qu’il est le plus médiatisé, ce fameux deuxième amendement (mesure donc rajoutée a posteriori) qui légitimerait selon certains le port d’arme dans le pays alors même que les Pères fondateurs, très méfiants à l’égard du peuple et de ses réactions passionnelles et irrationnelles, n’auraient jamais autorisé n’importe qui à se promener avec une arme, a fortiori celles qui circulent aujourd’hui.
Oui, les Pères fondateurs et ceux qui les entouraient à l’époque ne faisaient pas confiance, en très grande majorité, au peuple.
Pour autant, ils voulaient un régime de liberté et ne souhaitaient pas, à part une petite minorité, installer une monarchie ou un régime autoritaire.
Le premier président du pays, George Washington, mis en pratique ce choix politique une fois élu à la présidence du pays en refusant de se présenter plus de deux fois (il n’y avait alors aucune loi interdisant de se présenter autant qu’on le désirait) car il ne voulait pas que les Etats-Unis deviennent une sorte de monarchie républicaine avec un président à vie.
Donc, ils installèrent une démocratie républicaine laïque et représentative avec deux idées principales en tête: une démocratie se mesure aux droits de la minorité et non au pouvoir de la majorité; une république ne peut fonctionner que si aucun pouvoir n’est absolu et donc le pouvoir se partage.
Ce sont ces fameux «checks and balances», ces contrepoids qui permettent d’équilibrer les pouvoirs entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire et même le législatif entre la Chambre des représentants (le peuple) et le Sénat (les Etats fédérés), suivant en cela les préceptes de Montesquieu.
Pour eux, il valait mieux un pays paralysé que dominé par une faction quelconque, fut-elle majoritaire.
Cela permettrait d’éviter, selon eux, une tyrannie du plus grand nombre mais également le populisme et la démagogie.
Si le blocage actuel des institutions avec un président démocrate et un Congrès républicain ainsi qu’une Cour suprême penchant à droite mais pas toujours est la résultante voulue par les Pères fondateurs (même s’ils ne désiraient pas que le gouvernement soit paralysé dans l’absolu, évidemment), ils ont échoué en ce qui concerne le populisme et la démagogie.
Ce fut le cas, une première fois, en 1829 avec l’élection d’Andrew Jackson.
Mais ce fut surtout le XX° siècle qui vit de développer, avec son extension de la démocratie notamment pas l’emprise grandissante des médias, le populisme démagogique, un mouvement qui atteint aujourd’hui son paroxysme mais peut-être pas son apogée…
L’élection de Ronald Reagan en 1980 montrait que l’on pouvait être un acteur de film de série B, faire des publicités pour n’importe quoi, ne pas être vraiment au courant des affaires du monde et se faire élire (même si beaucoup considèrent aujourd’hui que les deux mandats de Reagan furent plutôt une réussite) sur des propos souvent largement populistes et démagogiques, le tout enveloppé dans un discours conservateur et magnifiant l’exceptionnalisme américain et le rêve américain (celui des républicains qui n’est pas exactement le même que celui des démocrates).
Mais, pour beaucoup d’Américains, cette élection prouvait, une nouvelle fois, que n’importe quel citoyen avait l’opportunité («opportunity» est un mot quasi-sacré dans le langage politique étasunien) de devenir l’hôte de la Maison blanche grâce à son travail, ses capacités et à son mérite et que l’on pouvait restaurer la puissance du pays (la perte de celle-ci est une angoisse récurrente qui revient par cycles depuis que les Etats-Unis sont devenus la première puissance mondiale au début du XX° siècle).
De même que l’arrivée au pouvoir d’un Bill Clinton dont la famille venait des basses classes moyennes démontrait la force de la méritocratie américaine selon le discours national alors même que toutes les études montrent que le fameux ascenseur social qui offre une chance à tout le monde ne fonctionne plus depuis des décennies, s’il a jamais réellement fonctionné efficacement, d’ailleurs.
Néanmoins, toutes les nations du monde ont besoin de récits structurants qui permettent de dresser une image positive et rassurante de ce qu’elles sont ou, plutôt, de ce qu’elles croient qu’elles sont.
On peut dire, cependant, que jusqu’à l’élection de George W Bush en 2000 face à Al Gore, les candidats populistes étaient plutôt des exceptions avec Andrew Jackson, Eugene Debs, George Wallace ainsi que Ross Perot, entre autres.
Quant à être élu, on l’a vu, seul Jackson et à un degré moindre Reagan, jusqu’à présent, peuvent être considérés comme des populistes (au sens français du terme).
Depuis 2008 et la première victoire de Barack Obama, les choses sont devenues autres.
Certains prétendent que c’est le réveil de l’Amérique blanche moyenne et basse face à la mondialisation mais surtout face à une société de plus en plus mélangée et cosmopolite où les noirs, les hispaniques, les asiatiques et autres minorités deviennent majoritaires dans le pays face aux blancs qui ont produit une poussée populiste démagogique qui n’a cessé depuis lors de grandir et qui gangrène l’élection présidentielle de cette année.
Un réveil qui est du, il faut le dire également, à la couleur de l’hôte actuel de la Maison blanche.
En cette année 2008, donc, la candidate républicaine à la vice-présidence, colistière de John Mc Cain, Sarah Palin, était une inconnue mais surtout une incompétente notoire, au discours démagogique et populiste enflammé, ancienne gouverneure de l’Alaska et ancienne miss de cet Etat.
Il n’est pas étonnant, d’ailleurs, qu’elle soutienne Donald Trump aujourd’hui.
Le refus des républicains dans leur ensemble de considérer comme légitime la présidence d’Obama permit à tous les mouvements contestataires radicaux de droite de prospérer et d’être constamment sous le feu des médias, un peu comme le furent les mouvements contestataires radicaux de gauche à la fin des années 1960 et au début des années 1970 mais pour des motifs bien différents.
Dès lors, la machine à produire de la démagogie et du populisme était lancée, avec d’autant plus d’énergie qu’elle était soutenue par un des deux grands partis américains pour des motifs autant idéologiques qu’électoraux.
Tout cela a abouti, in fine, aux candidatures de Donald Trump et Ted Cruz du côté républicain et de Bernie Sanders, du côté démocrate pour les primaires qui se déroulent actuellement.
Evidemment, Trump, Cruz et Sanders font des promesses bien différentes et leurs propos sur l’état des Etats-Unis sont souvent diamétralement opposés.
Cependant, ils partagent un discours populiste et démagogique (celui de Sanders vient notamment du mouvement Occupy Wall Street) qui promet l’impossible et leurs déclarations attisent intentionnellement les passions et les préjugés des électeurs – les plus inavouables pour Trump – au lieu d’user d’arguments raisonnables pour s’adresser à leur intelligence.
Si Ted Cruz et Bernie Sanders font planer un grave danger sur la démocratie, Donald Trump est celui qui représente la menace la plus grande.
Bill Malher, l’humoriste de gauche très engagé politiquement, vient ainsi d’apporter son «soutien» à Cruz contre Trump dans la course à la primaire républicaine, en expliquant qu’avec Ted Cruz, les Américains auront le pire président jamais élu mais qu’avec Donald Trump, ils auront le dernier de la démocratie américaine…
De nombreux articles ont été publiés sur cette menace que fait peser Trump et qu’avaient voulu éviter les Pères fondateurs.
Comme l’éditorial du politologue Michael Gerson dans le quotidien Washington Post intitulé «Trump est le démagogue que nos Pères fondateurs craignaient» en rappelant que ces derniers avaient peu d’attrait pour la «’pure démocratie’ dont ils pensaient qu’elle était particulièrement vulnérable face aux démagogues. ‘Les hommes de tempérament factieux, aux préjugés locaux ou aux sinistres desseins’, dit le numéro dix du Fédéraliste (ndlr: articles rédigés par certains des rédacteurs de la Constitution américaine pour expliquer le système politique mis en place), peuvent, par l'intrigue, par la corruption ou par d'autres moyens, d'abord obtenir les suffrages du peuple, puis trahir leurs intérêts’. Un gouvernement représentatif est conçu pour contrecarrer les majorités aux sinistres desseins, par la médiation de l'opinion publique par ‘un organisme choisi des citoyens, dont la sagesse peut mieux discerner le véritable intérêt de leur pays’».
C’est, bien sûr le Congrès avec la Chambre des représentants et le Sénat, qui met en pratique le système représentatif mis en avant par Sieyès, en France quelques années plus tard, lors de la première phase de la Révolution française.
Le problème semble que ce système représentatif ne puisse pas empêcher à tous les coups un populiste démagogue d’être élu.
Il est sûr que toute l’architecture bâtie pour privilégier la modération, le consensus et le compromis, reposant sur un équilibre des pouvoirs et une représentation pour barrer la route aux passions populaires, sera très endommagée si Trump est élu.
Mais aussi si c’est Sanders ou Cruz qui le sont
Doit-on être inquiet? Certainement.


Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC


Présidentielle USA 2016

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