mercredi 14 septembre 2022

Actualités du Centre. Union européenne – Pour le chef des centristes, Stéphane Séjourné, la boussole de l’UE, ce sont les valeurs européennes

Lors du désormais traditionnel «Discours de l’Union» prononcé chaque année lors de la rentrée automnale du Parlement européen par le ou la Président(e) de la Commission européenne, en l’occurrence Ursula von der Leyen pour cet exercice de 2022, devant les eurodéputés, Stéphane Séjourné, le président du groupe centriste Renew Europe (et futur responsable de Renaissance en France, nouveau nom de LaREM) a déclaré que l’Union européenne devant les menaces extérieures et intérieures ne devait surtout pas abandonner ses valeurs:

«Nos valeurs doivent être notre boussole. Les menaces autocratiques sont plus fortes que jamais au sein de l'Union. C'est pourquoi nous comptons sur la Commission pour défendre plus fermement que jamais le principe de conditionnalité. Pas un centime ne doit aller à M. Orban. Regardez où notre indifférence nous a menés depuis plus de dix ans. Nous avons nourri la bête qui nous mord. Je pense aussi à la Pologne. Pas un euro du plan de relance ne doit être géré par M. Kaczyński. Nous devons rester fermes. À l'heure où d'autres pays peuvent entrer en territoire démocratique inconnu comme en Italie. Nous vous mettons en garde.»

Il a également rappelé l’importance de soutenir l’Ukraine face à l’agression de Vladimir Poutine et que ce soutien était d’autant plus important que les Ukrainiens se battaient pour les valeurs de l’UE:
«200 jours que le peuple ukrainien combat l'agresseur russe: 200 jours, qu'il se bat pour leurs valeurs et celles de l'Europe, leur combat est notre combat, celui de la démocratie contre l'autocratie, (...) celui de notre union contre ses opposants.»

Il a fustigé les extrêmes qui demandent la levée des sanctions contre la Russie se demandant s’il s’agit «d’incompétence ou de convenance» envers Poutine de leur part.

Stéphane Séjourné n’en oublie pas les grandes réformes à mettre en œuvre par l’Union européenne:
«Nous devons réduire toutes nos dépendances, qu’il s’agisse de l'alimentation, des matières premières, de la santé, du numérique, des infrastructures ou encore de la défense. Nous nous félicitons de l'annonce, faite aujourd'hui, d'une loi européenne sur les matières premières essentielles afin d'identifier les projets stratégiques tout au long de la chaîne d'approvisionnement et de constituer des réserves stratégiques pour notre Union, ainsi que d'un fonds de souveraineté pour aider notre industrie à investir en conséquence. En tant qu'Européens, nous devons nous poser cette question chaque jour : cette décision nous rend-elle plus souverains ou plus dépendants ? Faisons de notre Union une puissance économique et géopolitique.»

Sans oublier, évidemment, une réponse commune et forte à la crise énergétique:
«L’UE doit répondre à l'urgence de la crise énergétique tout en assurant les réformes à long terme. Nous voulons plus de solidarité à l’égard des citoyens et de nos PME, en utilisant les bénéfices exceptionnels des producteurs d'énergie et en plafonnant les importations de gaz. Nous nous félicitons de l'annonce faite, aujourd'hui, d'une taxe sur les bénéfices exceptionnels et de la possibilité d'une recette de 140 milliards d'euros ; cela doit être dans l'intérêt de l'Europe. Nous voulons plus de solidarité entre les Etats, et avec nos voisins, en achetant notre énergie ensemble, en échangeant nos excédents et en investissant dans les énergies renouvelables et la rénovation des bâtiments. Nous devons être le premier continent à abandonner les énergies fossiles.»

Enfin, il a posé les questions qui vont se poser à l’Union européenne dans un futur proche afin de poursuivre sa montée en puissance et son intégration:
«L’Union a montré une certaine agilité ces derniers mois, mais combien de temps pourrons-nous décider à l'unanimité, et à quel prix ? Jusqu'où devons-nous investir ensemble ? Et sur quelles priorités ? Il nous appartient d'agir maintenant. Avec l'organisation d'une Convention à la suite de la Conférence sur l'avenir de l'Europe. Avec une révision, demain, du Cadre financier pluriannuel, notre budget.»

 

 

La quotidienne centriste du 13 septembre 2022. Décider de sa mort comme on décide de sa vie avec l'assistance de la société?

Si la société doit permettre à l’individu d’acquérir l’autonomie et la responsabilité qui lui donnent la possibilité de décider le sens de sa vie et de pouvoir mettre en œuvre son projet de vie, ne doit-elle pas, par simple corrélation lui permettre de décider de sa mort?

Au-delà du suicide que la société ne contrôle pas mais qu’elle peut empêcher ou réparer en sauvant la personne qui a décidé de mettre fin à ses jours, doit-elle aider ceux qui demandent à mourir dans la dignité en autorisant le suicide assisté et l’euthanasie (mettre fin à la vie de ceux qui auraient demandé préventivement à ne pas bénéficier d’un acharnement thérapeutique face à une maladie mortelle).

Le Comité d’éthique vient de rendre un avis qui permet d’ouvrir le débat et Emmanuel Macron a immédiatement indiqué qu’une Convention citoyenne allait être mise sur pied pour réfléchir à ces questions et que ses travaux déboucheront sur un débat au Parlement afin de voter une loi qui mettra à jour celle qui existe déjà.

Le problème ici est de savoir si la société doit aider à mourir alors que sa légitimité vient d’abord de ce qu’elle protège la vie de ses membres.

De même, est-ce qu’un personnel, en l’occurrence celui de la santé, qui est dédié à préserver et sauver la vie doit être mis à contribution pour donner la mort même si celle-ci est demandée par les personnes qui vont bénéficier de cette assistance.

On sait pertinemment que le suicide assisté et l’euthanasie sont pratiqués en France de manière informelle ou que des Français vont à l’étranger, comme en Belgique ou en Suisse, pour bénéficier de législations qui permettent ces aides.

Mais les questions morales (société) et éthiques (individu) ne peuvent être évacuées pour ne pas faire de cette mort choisie un simple acte mécanique dont on a du mal à caractériser à quel domaine il appartient.

Reste que la liberté de vivre sa vie, c’est aussi celle de décider d’y mettre fin.

C’est d’ailleurs ce que vient de faire, comme un geste emblématique, le cinéaste Jean-Luc Godard qui a choisi à 91 ans le suicide assisté qu’il a pratiqué en Suisse dont il est un ressortissant, possédant la double nationalité avec la française.

Ce qui est intéressant pour le débat qui va occuper les Français, c’est qu’il n’était pas malade mais que, selon ses proches, il était fatigué de la vie.

Si l’on va jusqu’au bout de la logique de l’autonomie de l’individu, c’est une raison bien suffisante pour décider de mourir et d’y être aidé par une société qui doit respecter les choix de ses membres quand cela ne concerne que leur propre existence.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]